𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟒
— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝐆𝐫𝐞𝐚𝐭 𝐁𝐫𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝑽𝐈
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐋𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐬𝐞𝐱𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐛𝐫𝐮̂𝐥𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧 𝟑𝟔𝟎 𝐜𝐚𝐥𝐨𝐫𝐢𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞.
𝟗 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐒𝐢𝐥𝐯𝐞𝐫𝐬𝐭𝐨𝐧𝐞 𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭
𝐓𝐨𝐰𝐜𝐞𝐬𝐭𝐞𝐫 – 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞
Charlie est confuse.
Quelqu'un aurait dû lui dire qu'embrasser Lando Norris l'enverrait directement au septième ciel.
Enfin elle ne voit que cette explication à l'immense ciel bleu constellé de petits nuages dont elle est entourée depuis quelques instants.
Tout autour d'elle est bleu, ou blanc cotonneux, à vrai dire, c'est assez reposant. Couplé au bourdonnement diffus de ses oreilles qui l'empêchent d'entendre tout bruit extérieur, la blonde à l'impression d'être dans une petite bulle paradisiaque.
Décidément, cela confirme le fait qu'embrasser Lando est bien l'aventure d'une vie.
Puisque visiblement, elle en est morte de bonheur.
Boarf, elle relativise, honnêtement il y a pire que de mourir de cette manière et en plus, cela fait en quelque sorte d'elle un martyr pour tous les fans du pilote dans le monde.
C'est plutôt cool quand on y pense.
Charlie Rousseau, morte pour la cause.
Un seul point noir, vient troubler son repos éternel, lui faisant inconsciemment froncer les sourcils de contrariété.
Qu'est-ce que la grosse tête de Max vient faire dans son paradis ?
Est-ce que c'est à ça que ressemblent les anges ? Parce que si c'est le cas Dieu c'est clairement planté sur la marchandise et elle va aller lui en toucher deux mots.
Hors de question qu'elle passe l'éternité entourée de mini angelots Max Verstappen cul nu dans les nuages.
La Normande fronce les sourcils en voyant les lèvres du pilote Red Bull bouger sans comprendre ce qu'il dit.
Peut-être qu'elle a fini en Enfer finalement, condamné à une éternité de Maxsplanning sans interruption.
Même elle ne trouve pas les mots pour qualifier l'horreur que cette idée fait naître en elle.
- Charlie ? Résonne une voix lointaine.
Hm ? Elle entend une voix.
Dieu, c'est toi ?
Est-ce qu'elle va enfin pouvoir rencontrer toutes ses idoles décédées ou est-ce que le paradis a un club VIP ? Parce qu'elle a toujours rêvé de rencontrer Niki Lauda.
Mais, et si tout le monde est nu au paradis ? Il faudrait qu'elle sache avant de rencontrer Lauda.
- Charlie !
Oh, mais elle connaît cette voix.
Curieuse, elle détourne les yeux du ciel bleu qu'elle fixe depuis trois bonnes minutes pour tomber dans deux prunelles bleutées bien plus intéressantes à contempler.
Quelle surprise ! Lando est là aussi !
Ou alors, peut-être qu'elle n'est pas morte finalement.
C'est bon à savoir.
- Coucou Lando, elle lui fait un grand sourire.
Cela n'arrange visiblement rien à la panique du pilote Anglais, bien que Charlie ne comprenne pas pourquoi il tire une tronche pareille.
Où est-ce qu'ils sont d'ailleurs ?
Totalement sonnée par le choc, Charlie fournit un effort pour se rappeler des derniers événements. Elle était dans le garage McLaren et elle s'apprêtait à aller fêter le podium de Lando.
- La deuxième place Lando ! Elle s'extasie. C'est vraiment génial, félicitations !
Sa remarque tire une grimace à l'Anglais qui ne semble toujours pas se détendre, d'ailleurs Charlie se demande ce qu'ils font tous les deux parterres au pied du podium. Curieuse, elle détourne son attention du pilote pour tenter d'en apprendre plus.
Peut-être qu'elle aurait dû commencer par là.
Parce que, penché au-dessus d'elle, il n'y a pas que Lando, il y a aussi Max, descendu de son podium, à ses côtés Gianpiero Lambiase en grande discussion avec un agent de sécurité dont la tête rappelle quelque chose à Charles et enfin, cerise sur le gâteau de ce moment magique, Lewis Hamilton, accroupis à côté de Lando, une main rassurante posée sur le tibia de Charlie.
La main de Lewis Hamilton, posée sur son tibia.
Le sien, à elle, son tibia personnel.
Benjamin va mourir de jalousie.
- Comment tu te sens Charlie ? Insiste le pilote McLaren.
- Bien, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Les quatre hommes présents autour d'elle échangent un regard qui ne lui plaît pas beaucoup avant que Lando n'attire de nouveau son attention.
- Tu as glissé et tu es tombé, il explique. Tu t'es évanouie donc on est un peu inquiet.
- Oh, elle fronce les sourcils. Je ne m'en rappelle pas.
- Ce n'est pas grave, il rassure. On va t'emmener à l'hôpital et faire quelques examens.
À ce point ? Elle a pourtant l'impression d'aller parfaitement bien. À l'exception du bourdonnement persistant dans sa boîte crânienne, Charlie n'a mal nulle part, surtout quand elle se rappelle la raison de sa présence au pied du podium.
Oh oui, elle se souvient maintenant.
Elle devait embrasser Lando.
Son visage prend automatiquement une teinte cramoisie alors qu'elle détourne le regard, évitant celui du pilote qui fronce encore un peu plus les sourcils.
Elle a dû glisser sur une flaque de champagne en essayant de le rejoindre.
Bordel, Charlie, il n'y a qu'à elle qu'arrive ce genre de conneries.
Soudainement mal à l'aise devant le regard inquisiteur des quatre hommes, elle baisse les yeux.
- Aide-moi à me relever, elle marmonne dans sa barbe.
Mais avant qu'elle ne puisse se redresser, la main de Lando glisse sur son épaule, la maintient au sol et Charlie se rend compte que sa deuxième main est glissée juste sous sa tête.
- Tu dois rester allongé, Charlie, il tente d'être le plus rassurant possible. Quand tu es tombé, tu t'es ouvert l'arrière de la tête et il y a beaucoup de sang.
Immédiatement, la blonde se fige comme une statue et braque un regard absolument terrifié dans les yeux inquiets de son vis-à-vis.
Deux choses à savoir sur Charlie, petit un, elle n'a absolument aucune résistance à la douleur, zéro, nada, à tel point qu'elle pleure même souvent avant d'avoir mal. La deuxième, elle a une phobie absolument démentielle du sang, celui des autres et le sien encore plus.
Oui, Charlie est une victime de la vie.
Inutile de la torturer, elle vous dira tout ce que vous voulez savoir avant même que vous ayez fini de poser la question.
Aussi, tout son corps devient plus rigide qu'une branche morte à l'instant où Lando prononce le mot sang.
- Je suis hématophobe, elle souffle dans un frisson.
- Quoi ?
- Je ne connais pas le mot en Anglais, les larmes lui montent aux yeux. Mais j'ai vraiment très peur du sang.
La compréhension passe dans le regard du garçon et il esquisse un petit sourire rassurant avant de se rapprocher d'elle.
- Tout vas bien princesse, il rassure. Je te tiens, tu n'as pas besoin de regarder, regarde-moi à la place.
Sa remarque à au moins le mérite d'arracher un petit rire à la Normande qui écoute le conseil et fixe son attention sur le pilote pendant qu'à côté d'elle Max pousse un lourd soupir blasé.
- Vous êtes pas croyable, incapable de vous retenir de flirter, il râle. Prenez une chambre.
Le rire caractéristique de Lewis résonne discrètement et Charlie se doute qu'elle doit être aussi rouge que le sang qui la recouvre.
D'ailleurs, il faudrait qu'elle pense à prévenir Georgia et les autres qu'elle ne va pas rentrer tout de suite.
- Ferme-la Max, ce n'est pas le moment, coupe Lando.
- Eh, je ne fais que dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, il ricane.
Charlie lève les yeux au ciel, elle va le frapper. Inconsciemment, elle lève le bras gauche, le plus proche du pilote et entreprend de lui tâter dessus avant de s'arrêter net, tout comme les autres personnes présentes autour d'elle.
Un silence glacial retombe alors sur le petit groupe, l'attention de tous fixée sur son bras.
Charlie détaille le membre en silence, troublée.
Bah merde alors.
Elle est presque sûre que d'habitude son avant-bras ne peut pas se plier au milieu.
Curieux qu'il décide de le faire maintenant.
Charlie n'est pas certaine de kiffer l'idée.
- Ça, ça craint du boudin.
La Normande baisse les yeux sur le septuple champion du monde. Est-ce qu'elle s'est cogné la tête vraiment très fort où alors il a bien dit ce qu'elle croit avoir entendu ?
Elle n'a cependant pas le temps d'analyser plus en profondeur, car l'adrénaline générée par sa chute décide à cet instant de plier bagage laissant la place à une nouvelle colocataire, la douleur.
Toute la souffrance qui n'avait pas encore atteint Charlie la percute alors avec force, la contraignant à se replier sur elle-même, formant la plus petite boule possible autour de son bras blessé qu'elle maintient fermement contre sa poitrine.
Un cri silencieux lui échappe alors que de ses yeux dévalent les larmes salées et le bourdonnement dans son crâne revient, cent fois plus fort tandis que la panique se répand autour d'elle.
- Charlie, Charlie écoute-moi, Lando saisit doucement son visage en coupe. Ça va aller d'accord, on a déjà appelé les secours, ils seront bientôt là.
- Lando, j'ai mal, elle pleure.
- Je sais, ma douce, il souffle. Tiens bon d'accord, juste quelques minutes.
Avec toute la délicatesse du monde, Lando se glisse contre elle, l'attirant entre ses jambes et permettant à Charlie de s'appuyer sur lui tandis qu'il enroule des bras protecteurs autour d'elle.
La blonde se referme complètement sur elle-même, n'entendant plus que les chuchotements rassurants de Lando et quelques bribes de conversation en dehors.
- On sait quand doit arriver l'hélicoptère ?
- Un hélicoptère ? Ce n'est pas un peu trop...
- Ne cherche pas, tu vois bien qu'il est complètement mordu de cette nana.
- Espèces de charognards, vous voyez bien qu'elle est blessée et vous filmez quand même ? Grogne la voix de Max.
- Baissez vos caméras immédiatement ou je vous promets que McLaren ferra un procès à chacun de vos patrons avant la fin de la journée, clame la voix de Zak Brown.
- Tu sais qui est cette fille ?
- Aucune idée, mais j'ai l'impression de l'avoir déjà vue quelque part.
- Moi aussi, je crois que je l'ai déjà c'était dans le garage McLaren, ou alors chez Red Bull.
- Je les trouve mignons tous les deux.
- Oui, enfin elle s'est quand même pété le bras, c'est normal qu'il prenne soin d'elle, ils sont peut-être juste amis.
- Pas possible, tu as vu comment il est inquiet pour elle ? Je te parie ce que tu veux qu'ils sont ensembles.
Le bourdonnement des voix qui les entourent déstabilise Charlie qui a du mal à rester concentrée sur Lando pourtant tout proche. Son bras lui fait souffrir le martyr, sa tête la tiraille douloureusement et les larmes ne cessent de couler se mêlant aux taches de sang qui constellent son visage crispé.
Sa main valide est agrippée à la combinaison ignifugée gorgée de champagne et de transpiration du pilote qui la berce doucement, une main toujours à l'arrière de son crâne, gardant en place le linge contre sa plaie et l'autre enroulé autour de sa taille, la gardant plaquée contre lui dans une étreinte protectrice.
- J'ai mal, elle sanglote.
- C'est presque fini bébé, j'entends les pompiers, il chuchote à son oreille. Tu es courageuse, Charlie, je suis fier de toi.
Elle hoche la tête inconsciemment, s'agrippant un peu plus fort et niche la tête dans le cou de Lando, respirant l'odeur du champagne à plein nez.
En effet, quelques secondes plus tard, deux pompiers les entourent, sortant délicatement Charlie des bras du pilote pour pouvoir examiner sa plaie à la tête et stabiliser son bras avec une atèle. La jeune femme se laisse manipuler comme une poupée de chiffon, faisant de son mieux pour être courageuse comme l'a dit Lando et retenir ses larmes un maximum.
Assise face aux deux pompiers, le dos appuyé contre le torse de Lando, elle fait de son mieux pour répondre aux questions des deux hommes, suivant la lumière qu'ils passent devant ses prunelles.
- Nous vous emmenons à l'hôpital pour plâtrer votre bras et vous faire passer un scanner pour vérifier qu'il n'y a pas de commotion, explique l'un des deux.
Charlie hoche la tête avant de grimacer, sa blessure à la tirant douloureusement, lui arrachant quelques larmes.
- Il n'y a pas de raison de s'inquiéter, le deuxième parle directement à Lando. Plus de peur que de mal.
- J'ai quand même très mal, râle Charlie.
La voir faire de l'humour arrache un soupir de soulagement à Lando dont les épaules se relâchent légèrement.
- Le médecin va vous donner un anti-douleur dans l'hélicoptère, ça vous fera du bien.
Charlie hoche la tête et se laisse doucement soulever et installée sur le brancard avant d'être sanglée pour le voyage. À côté d'elle, Lando attrape sa main valide et la presse doucement, comme s'il avait peur de lui faire mal.
La Normande ne parvient pas à retenir ses larmes en découvrant la combinaison du pilote couverte de sang, tout comme ses mains qui ne la lâchent toujours pas.
- Ta combinaison est foutue, elle hoquète.
L'Anglais secoue la tête pour montrer qu'il ne lui en tient pas rigueur et Charlie comprend que lui aussi a eu très peur.
- Ce n'est rien, il souffle. Le principal, c'est que tu ailles bien.
- L'hélicoptère arrive, prévient l'un des pompiers. On va pouvoir y aller.
Lando hoche la tête et accompagne le brancard sans un mot, sans prêter la moindre attention aux journalistes et aux fans qui filment sur le trajet, maintenus à l'écart par le service de sécurité plutôt débordé.
Dans un autre contexte, Charlie se serait extasié à l'idée de faire un tour d'hélicoptère gratuit, mais pour l'instant, elle est surtout très préoccupée par le fait de ne pas regarder le sang qui couvre la combinaison de Lando.
Derrière eux, elle aperçoit distraitement Max et Lewis qui suivent le groupe en papotant à voix basse, elle ne parvient pas à comprendre le sens de leurs paroles, mais lorsqu'elle croise le regard de Max, celui-ci lui lève un pouce à l'air et lui offre un grand sourire.
Charlie esquisse elle-même un petit sourire à défaut de pouvoir lever le pouce en l'air et grimace légèrement lorsqu'on la charge à l'intérieur de l'hélicoptère.
Lando monte sur le rebord pour la suivre, mais c'est sans compter sur Poppy, sortie de nulle part qui l'attrape par le col et l'empêche de grimper à l'intérieur.
Malgré le bruit de l'appareil, la Française parvient à saisir la plus grande partie de leur conversation.
- Je vais à l'hôpital avec elle, il martèle.
- Impossible, elle secoue la tête. Tu es attendu à la conférence de fin de course, il faut qu'on y aille.
- Hors de question, j'y vais avec elle !
- Tu ne peux pas Lando ! Elle refuse. Charlie peut se débrouiller, ils vont s'occuper d'elle, si tu ne vas pas à cette conférence, tu risques d'être disqualifié.
La blonde pince les lèvres, il est absolument hors de question que ses petites cascades portent préjudice à Lando.
Avec une grimace, elle se redresse malgré les regards des pompiers et attrape l'épaule de Lando qui reporte immédiatement son attention sur elle.
- Tu dois y aller, elle souffle.
- Non, il refuse. Je ne te laisse pas toute seule.
- Mais je ne suis pas toute seule, regarde, elle sourit. J'ai deux pompiers supers canons pour prendre soin de moi.
Il la regarde un instant, semblant chercher quelque chose dans son regard avant de secouer la tête à nouveau.
- Je viens quand même.
- Lando, elle prévient. Ne m'oblige pas à te pousser de cet hélicoptère. Je te jure, ça va aller, je vais bien.
Elle lui offre son plus beau sourire, immense et aussi rassurant que possible tout en essayant de capter le regard de Poppy qui ne semble pas du tout enchanté de se trouver aussi près des pales de l'hélicoptère.
Heureusement pour elle, la chargée de communication semble comprendre son regard et accentue sa prise sur le bras de Lando qu'elle refuse de lâcher.
- Il faut vraiment qu'on y aille Lando, elle insiste doucement. On pourra aller à l'hôpital directement après l'interview, il n'y en a pas pour plus d'une heure.
Charlie peut voir l'hésitation grandir dans les yeux de Lando et elle sait qu'elle a presque atteint son but. Pas qu'elle ne veuille pas qu'il vienne avec elle, en réalité, si elle s'écoutait, elle serait enroulée autour de lui comme un koala.
Mais il faut qu'elle pense aussi au bien de Lando.
Il a des obligations et elle ne peut pas l'en détourner, ce n'est pas ce qu'elle souhaite et elle ne compte pas laisser un bras en vrac l'empêcher de tenir la promesse qu'elle s'est faite à elle-même.
Alors à la place, elle retient tant bien que mal le début d'une crise de panique et ressort son plus beau sourire pour le convaincre.
- Juste une heure, elle souffle. Le temps de faire le scanner et d'arranger mon bras, OK ?
À la courbure des épaules de Lando, Charlie sait qu'elle a gagné, et même si l'idée de se retrouver seule dans un hôpital Anglais ne l'enchante vraiment pas, elle se sent rassurée à l'idée de ne pas causer de problème supplémentaire au brun.
- D'accord, il abdique finalement. Je serai là dans une heure.
Sa phrase sonne comme une promesse et Charlie ne peut s'empêcher de sourire doucement.
- Change-toi d'abord, tu risques de faire peur aux journalistes.
Il hausse les épaules avec nonchalance.
- C'est le dernier de mes problèmes.
- J'insiste, les gens pourraient croire que tu me maltraites, elle ricane.
Sa blague réussit enfin à dérider le pilote Anglais qui esquisse un petit sourire amusé.
- Alors que tout le monde sait que c'est l'inverse, il lui fait un clin d'œil.
Charlie prend une mine faussement outrée avant de rire, terminant de rassurer son pilote.
- Il faut vraiment y aller maintenant, insiste un pompier.
- On se voit tout à l'heure, elle souffle.
- Promis.
Lando lui presse une dernière fois la main avant de commencer à s'éloigner mais, prise d'une pulsion incontrôlée, Charlie le retient, fixant ses prunelles dans celle du pilote.
- Désolé d'avoir gâché notre moment, elle chuchote presque.
Il la regarde une seconde, une mine indéchiffrable plaquée sur le visage avant de soudainement lâcher sa main pour prendre appui sur le brancard et se pencher sur le visage de la blonde.
- Tu ne gâches rien du tout, il murmure.
Doucement, l'une de ses mains vient saisir le menton de Charlie et, avec une tendresse infinie, il incline son visage vers le haut avant de venir réduire à quelques malheureux millimètres l'écart entre leurs lèvres.
Dans une caresse presque fantomatique, leurs bouches s'effleurent sans jamais vraiment se toucher, donnant à Charlie l'impression d'avoir rêvé.
Puis, sans lui donner l'occasion de grappiller plus, il se recule lentement, laissant un sourire joueur fleurir sur ses lèvres alors qu'il descend du brancard et recule sans jamais lui tourner le dos.
- Pense qu'un jour, on rigolera bien en racontant ça à nos petits-enfants, il sourit de toutes ses dents. Je reviens vite Charlie, attends-moi.
Puis sans demander son reste, il s'écarte définitivement et disparaît derrière Poppy qui le regarde passer, bouche bée.
- Eh, bah, souffle un pompier. On ne voit pas ça tous les jours.
Il y a une brève seconde de silence avant que l'Anglaise en polo McLaren n'arrive à passer au-dessus des derniers mots de son pilote et ne se retourne vers Charlie, toujours sur le cul.
- Ça va Baudelaire ? Elle s'enquiert.
- Heu ouais, bafoue Charlie. Comme tu peux le voir, je pète la forme.
Poppy ne relève pas l'ironie et esquisse un sourire carnassier à la place.
- Tant mieux, parce que j'ai une surprise pour toi.
Charlie n'a pas le temps de réagir que la deuxième porte de l'hélicoptère s'ouvre, dévoilant un Oscar Piastri légèrement à bout de souffle, mais souriant.
- Coucou, c'est moi !
Sans attendre, il se glisse à côté du brancard et attrape la main libre de Charlie pendant qu'un des deux pompiers lui accroche le harnais de sécurité.
- Cette fois-ci, on est bon, approuve Poppy. Pas de bêtise les enfants, j'envoie quelqu'un vous chercher quand l'hôpital aura donné son feu-vert.
Elle referme la porte derrière elle et quelques instants plus tard à peine, ils décollent en direction de l'hôpital John Radcliffe.
Presque aussitôt, Charlie se recroqueville sur elle-même pendant que les pompiers s'affairent autour d'elle sous le regard soucieux de l'Australien.
- Ça va, Charlie ? Il demande.
- Non, pas trop, elle grommelle. Qu'est-ce que tu fais, Oscar ?
- Vous êtes partout à la télé, il explique. Lando n'avait pas l'air de vouloir te lâcher et je me suis dit qu'il le ferait plus facilement s'il y avait quelqu'un avec toi pour t'accompagner.
- Ah ça, pour ne pas se lâcher, commente un pompier, Harry si Charlie se souvient bien.
- Comment ça ?
- Un commentaire à faire ? Grince la jeune femme.
Voilà que même les pompiers s'y mettent maintenant.
- Non rien, sourit l'autre pompier, Ethan.
- On s'est juste demandé s'il ne fallait pas que l'on quitte l'hélico pour vous laisser un peu d'intimité, ricane Harry.
Non, mais ça ne va pas ?!
Charlie le regarde comme s'il venait de lui planter un poignard dans le cœur tandis qu'il lève les mains en l'air comme pour s'innocenter.
À côté d'elle, Oscar prend un air préoccupé et consterné à la fois.
- Charlie, je sais que la tension sexuelle entre toi et Lando est forte, mais quand même...
- Stop ! Elle coupe. Ce n'est pas ce qu'il s'est passé, pas du tout !
- Je dois bien avouer que même moi, j'ai senti mon cœur palpité, enfonce Ethan.
- C'était très romantique, ajoute Harry.
- Taisez-vous, elle ronchonne, rouge de honte. Je vous jure, taisez-vous ou je saute.
- Et briser le cœur de ton copain ?
- Ce n'est pas mon copain, elle râle.
- Ce n'est qu'une question de temps, précise Oscar aux deux secouristes.
Elle le fusille du regard et il lui rend un sourire charmant.
Sale gosse.
Dire qu'il a le droit à un tour d'hélicoptère gratuit grâce à elle.
La prochaine fois, on emmènera Charles.
- Vous ne pouvez pas me donner un truc pour la douleur ? Elle demande à la place.
- C'est déjà fait, assure Harry. Maintenant, il faut attendre d'être à l'hôpital.
Charlie soupire et ramène son atèle contre elle sans lâcher la main d'Oscar.
Intérieurement, la blonde est en panique totale. Elle a mal, elle ne sait pas quoi faire, elle n'ose pas appeler sa mère même si elle en meurt d'envie et elle aimerait que Lando soit là.
Elle est aussi stressée par rapport à la suite de son road trip puisqu'il lui semble compliqué, voire impossible, de conduire son van avec un bras dans le plâtre pour une durée indéterminée. Une boule se forme dans sa gorge à l'idée de devoir abréger son périple et elle essaie de ne pas trop y penser.
Il faut qu'elle soit positive.
- Oscar ? Elle appelle.
- Hm ?
- Est-ce qu'on m'a vu tomber à la télé ? Elle demande.
Il réfléchi un instant.
- F1 TV était encore en train de filmer le podium alors ouais, tu étais dans un coin de l'image avant qu'ils ne zooment sur toi une fois que tu t'es retrouvé par terre.
Rouge de honte à l'idée qu'on l'ait vue se vautrer en direct à la télévision lui donne des sueurs froides. Charlie pince les lèvres, baisse les yeux sur sa jupe avant de regarder Oscar de nouveau et de reproduire le même schéma.
Il faut moins d'une seconde et demie à l'Australienne pour comprendre le message silencieux et il secoue la tête pour la rassurer.
- Non. Personne n'a vu ta culotte à la télévision Charlie.
Ouf.
C'est au moins ça de gagner.
Le soulagement doit se voir immédiatement sur son visage puisque le pilote McLaren hausse les sourcils, amusé.
- C'est ça qui te donnait une telle tête de constipée ? L'idée que l'on ait pu voir ta culotte ? Il se moque.
- Ça et le fait que mettre péter le bras, elle grince. Il est passé où le Oscar mignon, tu étais plus sympa la dernière fois que l'on s'est vu ?
Il hausse les épaules, faisant semblant de ne pas comprendre.
- Je suis toujours mignon.
- Oui, bien sûr, elle lève les yeux au ciel. Excuse-moi, j'ai dû me cogner la tête un peu trop fort.
- C'est aussi ce que je me disais.
Malgré ses moqueries, la main d'Oscar ne quitte pas la sienne une seule seconde, pas même lorsqu'ils quittent l'hélicoptère pour entrer dans l'hôpital et Charlie doit bien admettre que seule, elle aurait été parfaitement terrorisée.
En attendant l'arrivée de Lando, elle reste agrippée de toutes ses forces au bras du second pilote McLaren qui n'hésite pas à faire jouer son statut de VIP pour la suivre à chaque étape du processus l'aidant à relativiser et à relâcher la pression de temps en temps.
Alors peut-être que tous les projets de Charlie viennent de s'effondrer, que tout son corps lui fait un mal de chien et qu'elle n'arrive pas à empêcher ses larmes de couler.
Mais tant qu'Oscar sera là, ils seront la moule et le rocher.
Et, au moins pour un temps, ça devrait aller.
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Du sang et des larmes, du drama de qualité pour vous mes lecteurs préférés !
Je dois quand même préciser qu'à l'origine, le chapitre devait aller jusqu'à la sortie de l'hôpital de Charlie, mais vous commencez à me connaître, j'avais trop de bêtises à écrire, j'ai été obligé de couper en deux hihihi.
À défaut de pouvoir vous donner un vrai bisou, je vous donne un petit smack alors, vous n'êtes plus fâchés contre moi ?
Certains ont déjà commencé à avancer quelques théories sur le sujet, mais oui, le road trip en van semble compris, mais ne vous inquiétez pas, je pense que la solution à ce problème devrait beaucoup vous plaire hihihi
Dans le prochain chapitre, vous aurez le droit à des fleurs, une Charlie défoncée aux anti-douleurs et à un minimum de 5,5 pilotes juste pour vos beaux yeux !
Alors je vous dis à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !
Bye les copains ! ♡
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