— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝐆𝐫𝐞𝐚𝐭 𝐁𝐫𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈𝐈𝐈
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐋𝐞𝐬 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞-𝐩𝐚𝐭𝐭𝐞𝐬 𝐨𝐧𝐭 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧 𝟕𝟓𝟐 𝐩𝐚𝐭𝐭𝐞𝐬.
𝟕 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐓𝐡𝐞 𝐎𝐥𝐝 𝐁𝐚𝐧𝐤 𝐇𝐨𝐭𝐞𝐥
𝐎𝐱𝐟𝐨𝐫𝐝 – 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞
La gorge sèche et la bouche pâteuse, Charlie roule dans les draps à la recherche de son téléphone. Les yeux fermés, elle tâtonne autour d'elle à la recherche du petit rectangle sans parvenir à mettre la main dessus.
Un grognement agacé lui échappe lorsqu'elle comprend qu'il n'est pas là, mais plus important, elle ne se rappelle pas que le canapé-lit de Georgia était si grand, ni si confortable.
Les sourcils froncés, la blonde écarte les bras et les jambes pour former une étoile de mer, mais même là, elle ne touche pas les bords du matelas.
Curieux.
Perturbée, elle se replie sous les couvertures et passe le drap au-dessus de sa tête dans une tentative maladroite de disparaître aux yeux du monde. Mais après à peine quelques secondes, Charlie à trop chaud et elle est obligée de laisser dépasser un pied hors du cocon pour permettre une aération, technique de Sioux.
Là, protégée de toute attaque extérieure, Charlie concentre les quelques neurones qui ont survécus à la nuit pour analyser la situation :
1) Ce n'est pas le canapé-lit de Georgia et donc, par déduction, ce n'est pas l'appartement de Georgia.
2) Ce ne sont pas ses vêtements, ce qui peut vouloir dire plusieurs choses :
2) a) Qu'elle a retiré ses vêtements à un moment de la nuit.
2) b) Que quelqu'un lui a retiré ses vêtements pendant la nuit.
2) c) Qu'elle s'est battue à mort avec un employé de chez Ferrari, qu'elle a gagné, mais que ses vêtements étaient couverts de sang donc elle a volé ceux-là sur le cadavre de sa victime.
3) Elle n'a aucune idée de la façon dont elle est arrivée ici et pour être honnête, elle n'a presque pas de souvenir de la nuit dernière.
C'est vrai que maintenant qu'elle y pense, mélanger bière, Gin Tonic et shooter en se voilant la face à grands coups de « on a qu'une seule vie ! » n'est pas exactement ce que l'on pourrait qualifier de combo gagnant.
La preuve, même plusieurs heures après, Charlie se sent encore alcoolisée, il suffit de voir comme le lit tangue sous elle...
Agacée, elle passe une main sur son visage, sifflant de douleur à cause du mal de crâne du démon qu'elle sent pointer à l'arrière de sa tête.
Ça va être une longue journée.
Mais d'abord, il faudrait qu'elle sache où elle se trouve parce que sans ses vêtements, sans téléphone et sans aucun souvenir de la veille elle aurait très bien pu être kidnappée par une secte d'adorateur de Ferrari sur le point de l'offrir en sacrifice au dieu de la Formule 1 en échange d'une voiture potable pour Charles et Carlos.
Pour en avoir le cœur net, Charlie glisse sa tête en dehors des couvertures, les yeux plissés et douloureux comme si elle avait pleuré à chaudes larmes.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que son kidnappeur a mis le paquet pour l'impressionner, chambre grand luxe, bouquets de fleurs, peluche, un tas de fringues Ferrari éparpillées un peu partout. La Française en vient à relativiser, elle s'est peut-être fait enlever par un malade mental, oui, mais un malade mental avec du goût.
Lentement, elle se redresse contre la tête du lit, appuyant son dos contre les oreillers d'une douceur et d'un rebondi absolument divin avant de tirer la couverture jusqu'à son menton en guise de protection.
Une fois ses yeux un peu mieux adaptés à l'obscurité partielle de la chambre, elle remarque enfin son téléphone posé sur la table de chevet de l'autre côté du lit. Avec toutes les peines du monde, elle traverse le lit pour s'en saisir, il faut dire que la totalité de son corps courbaturé lui fait un mal de chien.
Une fois l'appareil en main, elle soupir de soulagement en constatant que l'écran est toujours intact et qu'il lui reste suffisamment de batterie avant d'entrer le code pour le déverrouiller.
Elle n'a cependant pas le temps d'aller au bout de la manœuvre puisqu'une porte qu'elle n'avait pas remarquée s'ouvre sur sa gauche dans un nuage de vapeur, la faisant sursauter et lâcher son téléphone tandis qu'une silhouette se profile dans l'encadrement.
À cet instant précis, le tout premier réflexe de Charlie est de hurler, hurler aussi fort et aussi longtemps que possible pour faire fuir l'individu suspect tandis qu'elle tient la couverture comme un bouclier et cherche à tâtons une arme pour se défendre.
- Charlie arrête ! Hurle une voix qu'elle ne reconnaît pas tout de suite.
Dans le doute, la blonde continue de pousser des cris de goéland en colère avant de lui jeter la télécommande de la télévision qu'elle trouve sur la table de chevet.
Le bruit matte de l'impact ainsi que la plainte sourde qui s'ensuit confirme ses talents de sniper et elle attrape un deuxième objet, prête à réitérer.
- Aie ! Mais t'es malade ?! Stop, Charlie, arrête ! C'est moi ! C'est Charles !
Surprise, la Normande referme la bouche et baisse le bras, ne relâchant pas son arme pour autant.
- Charles ? Elle questionne. Charlie qui ? Je ne connais pas de Charles.
Si c'est un piège créé par la secte Ferrari pour lui soutirer des informations sur le pilote Monégasque, elle ne se fera pas avoir.
- Charles Leclerc, espèce de bouffonne, éructe le pilote.
C'est vrai que la voix lui dit quelque chose.
- Charles ? Elle hésite.
- Oui, c'est moi, il soupire. Tu veux bien lâcher cette lampe ?
Charlie baisse les yeux sur la lampe de chevet qu'elle a toujours en main, prête à la lancer sur l'assaillant avant de la déposer délicatement à sa place.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Elle questionne en s'asseyant dans le lit.
- On est dans ma chambre.
Pour appuyer son propos, il appuie sur l'interrupteur principal qui illumine toute la chambre et arrache une plainte douloureuse à Charlie qui couvre ses yeux d'une main.
- Ha ! Mes yeux, Charles ! Éteins la lumière ! Elle supplie.
- Non, c'est bien fait pour toi.
Les pupilles sensibles aveuglées par la lumière, Charlie couine malheureusement avant de se rouler en boule sous les couvertures sous le regard blasé du pilote Ferrari qui n'a toujours pas bougé.
- Je t'avais dit de prendre un Doliprane avant de dormir, il se moque.
Il obtient pour seule réponse un grognement qui lui fait hausser les épaules sans compassion.
- Qu'est-ce que je fais ici d'abord, râle Charlie depuis son cocon. Je ne me rappelle même pas la soirée.
La migraine lui vrille l'esprit, la blonde ferme les yeux, bien décidée à dormir encore un peu pour essayer de sauver les restes de sa sobriété.
- Alors là, ricane Charles. Ne compte pas sur moi pour te laisser oublier le cauchemar que tu m'as fait vivre !
Avant que Charlie n'ait le temps de réagir, il joint le geste à la parole et empoigne à deux mains la couverture qu'il arrache du lit, laissant Charlie exposée au froid glacial de l'été Anglais.
- Charles ! Elle hurle. Rends-moi la couverture !
- Ça, c'est pour m'avoir mis des coups de pieds toute la nuit !
- Pardon, elle chouine. Rends-moi la couverture s'il te plaît !
- Ça, c'est pour avoir vomi sur mes nouvelles chaussures ! C'étaient des Dior édition limitée !
Tout en parlant, il retire l'un des chaussons prêtés par l'hôtel et le jette en direction de la forme recroquevillée dans le lit.
- Et ça, c'est pour avoir perverti à tout jamais l'image que j'ai de Seb !
D'un mouvement du bras, il projette le deuxième chausson en un tire parfait qui atteint Charlie en pleine tête, lui arrachant un gémissement malheureux tandis que Charles se tient fièrement au bout du lit.
- Voilà, il soupire. Maintenant, on est quitte.
- Je viens de me faire agresser, pleurniche la Normande dans son coin.
- Mais oui, il lève les yeux au ciel. Aller, lève-toi maintenant et va prendre une douche ça te fera du bien.
Mauvaise, la Française jette un regard furibond au pilote un peu trop fier de lui à son goût. Regard qui change bien vite cependant lorsqu'elle se rend compte d'un tout petit détail qu'elle n'avait pas encore remarqué.
Debout aux pieds du lit, les mains posées sur les hanches en véritable père moralisateur, Charles ne porte rien du tout.
Enfin, pour être tout à fait exact, rien d'autre qu'une serviette enroulée diablement bas, autour de sa taille.
Lecteur, lectrices, êtes-vous prêts ? Ce passage est pour vous.
La ligne tranchante de sa mâchoire ciselée, la courbe abrupte de son cou massif et de ses trapèzes gonflés par des années d'entraînement quotidien surmontés par des clavicules seyantes et des épaules larges et solides. Des pectoraux fermes et dessinés, des biceps musclés parsemés de veines gonflées et tout un tas d'abdos taillés à la serpe sur un ventre plat menant jusqu'à des hanches étroites et une taille fine sculpté jusqu'au bord de la serviette blanche et duveteuse qui ne demande qu'à glisser au premier mouvement brusque.
Le tout constellé de dizaines de gouttelettes cristallines glissant depuis sa chevelure encore humide pour venir se perdre dans les sillons de ses muscles dessinés, attirant le regard sur leur chute vertigineuse jusqu'à venir mourir sur le tissu de cette serviette toujours plus lourde sur les hanches de l'Apollon dressé sous ses yeux.
Mazette.
Alexandra, petite veinarde.
- Charlie ?
La Normande n'arrive pas à décrocher le regard du spectacle qui se déroule sous ses yeux, le genre de chose qui n'arrive qu'une fois dans une vie, un instant magique où Charlie est touché par la grâce divine.
Si seulement elle pouvait prendre une photo, elle se la ferait tatouer. Pour ne jamais oublier.
- Charlie, tu m'écoutes ?
- Non, je t'admire.
- Quoi ?
- Rien, tu disais ?
Rattrapé au tournant par sa conscience, la blonde fait de son mieux pour regarder Charles dans les yeux même lorsqu'il agite ses muscles juste sous son nez.
Soit une bonne fan, Charlie, ne lui saute pas dessus.
Fais comme si tu n'allais pas repenser à cette scène à chaque fois que tu le verras jusqu'à la fin de tes jours.
Devant elle, Charles lève les yeux au ciel, mais ne fait rien pour dissimuler son corps de gladiateur.
- J'étais en train de te dire de te dépêcher, il va falloir que j'y aille, on m'attend sur le Paddock dans une heure.
- Oh, d'accord, d'accord, j'y vais, elle s'active. Tu veux bien raconter la soirée d'hier pendant que je prends ma douche ? Je n'arrive pas à relier tous les souvenirs que j'ai, elle grimace.
- Commence par me dire ce dont tu te rappelles, il soupire.
Et c'est ce que Charlie fait, juste après s'être extasiée sur la technologie novatrice de la douche de luxe dont les parois de verre se floutent à volonté. Elle remet bout à bout ses souvenirs de sa soirée dans l'ordre pendant que de l'autre côté de la vitre, Charles se prépare et ajoute des précisions de temps à autre.
- C'était vraiment aussi évident ? Je veux dire, que je voulais embrasser Lando, précise-t-elle.
- Eh bien, je dirais que si tu n'avais pas passé la moitié de la soirée enroulée autour de lui, la bouche en cul de poule et les mains baladeuses ça aurait pu être subtil, oui.
Sous le jet d'eau brûlante, Charlie se tape la tête contre le mur en mosaïque verte avec désespoir.
- Oh non, elle chouine. C'est trop la honte, qu'est-ce que je vais faire.
- Si ça peut te rassurer, Max a l'air d'avoir encore plus envie que toi que tu embrasses Lando.
- Ça ne m'aide pas du tout, elle râle. Je ne sais même pas ce que je vais dire à Lando la prochaine fois que je le verrais.
- Ce n'est pas la mort non plus, relativise le Monégasque. Vous allez bien finir par vous embrasser à un moment de toute façon donc autant lui dire clairement que tu en as envie.
- Je sais, elle souffle. Je suis juste gênée qu'il m'ait vue dans cet état-là.
- Je t'ai trouvé plutôt drôle, si ça peut t'aider. Bizarre, mais drôle, je ne pense pas qu'il t'en tienne rigueur.
Charlie hausse les épaules, pas convaincue pour autant. Il faut dire que se mettre une cuite devant un mec qui ne boit pas parce que c'est un athlète de haut niveau, ça la fout un peu mal.
- C'est quoi ton shampoing ? Elle change de sujet. Je m'en suis mis dans les yeux et ça fait même pas mal.
- Il est cool hein ? C'est du shampoing pour enfant, il est super pratique et en plus, il me fait des cheveux tout doux.
La blonde laisse échapper un son appréciatif avant d'attraper une grande serviette pour ses cheveux et de s'enrouler dans un peignoir divinement doux, le fait qu'il y ait brodé « Charles Leclerc » dessus est aussi un véritable plus, Charlie adore le luxe.
En sortant de la salle de bain, elle tombe sur un Charles fin prêt, polo rouge, jean bleu, lunette de soleil et casquette à l'effigie de son écurie. Charlie le regarde fourrer tout un tas de choses dans ses poches, s'émerveille de la capacité de stockage phénoménale des pantalons masculin avant qu'il ne relève finalement la tête vers elle.
- Alors ? Elle demande. Comment est-ce que je fais ?
- Tu te doutes bien que je ne puisse pas t'emmener avec moi sur le circuit, il ricane.
La Normande lève les yeux au ciel, oui, il est certain que les choses vireraient sans doute à l'apocalypse.
- Mais tes amis peuvent venir te chercher ici, il propose. J'ai déjà appelé la réception pour dire que quelqu'un allait passer, tu n'as qu'à demander à Georgia de venir te chercher avec des affaires de rechange.
- Tu connais Georgie ? Elle demande, curieuse.
Le Monégasque laisse échapper un long soupir douloureux avant de répondre.
- Charlie, je crois que tu n'imagines pas à quel point tu as pu parler hier soir, il grimace.
- Oups, désolé alors, elle sourit.
- Donc on fait comme ça ?
- Oui, pas de soucis ! Je reste ici, sage comme une image jusqu'à ce que Georgie vienne me chercher.
- Nickel, je te laisse alors, il valide. S'il te plaît, ne vole rien, ne détruis rien et n'ouvre à personne, ne passe pas non plus la tête par la fenêtre, il y a des fans et des paparazzis partout.
- Chef oui chef !
Charles lève les yeux au ciel, encore, avant d'attraper son téléphone et de se diriger vers la porte.
À l'instant où il pose la main sur la poignée, un détail qui a son importance traverse furtivement l'esprit de Charlie qui ne réfléchit pas avant de parler.
Peut-être qu'elle aurait dû.
- Charles, elle l'appelle. Tout à l'heure, tu as dit que j'avais perverti ton image de Sebastian Vettel, pourquoi tu as dit ça ?
Le pilote s'immobilise face à la porte et Charlie croit pendant une seconde qu'il ne l'a pas entendue, mais ça, c'est avant qu'il ne se tourne vers elle, lentement, maléfiquement, esquissant un sourire digne d'un tueur en série qui tire un frisson d'horreur à la jeune femme.
- Oh, j'ai bien cru que tu ne demanderais jamais, il ricane avec un air mauvais. C'est quoi le nom de ce site déjà ? Wattpad ?
Charlie se fige, silencieuse et mortifiée sous le regard malfaisant de Charles.
Non, elle n'a pas pu faire ça.
- C'était « What Makes You Beautiful », c'est ça ? La tienne était mignonne, j'admets. Mais celles qui étaient dans ta liste de lecture en revanche... Toutes dans la catégorie mature... Je ne te voyais pas comme ça Charlie...
- Non, attends Charles, ce n'est pas ce que tu...
- C'est trop tard Charlie, j'ai mémorisé ton nom d'utilisateur, il éclate d'un rire sinistre. Allez ! Bonne journée !
Sans lui laisser le temps de rétorquer, il tire la langue et claque la porte derrière lui, abandonnant Charlie avec ses pires cauchemars et le long hurlement d'agonie qu'il entend depuis le couloir ne fait qu'agrandir son sourire machiavélique.
Charles a eu sa vengeance.
Lorsque Georgia arrive devant la porte un peu plus d'une heure plus tard, elle trouve une Charlie groggy par une sieste bien méritée et légèrement plus alerte, il ne lui en faut pas moins pour gérer l'excitation de son amie.
- On est vraiment dans la chambre de...
- Oui.
- Ce sont ses affaires partout ?
- Oui.
- Et vous avez vraiment dormi dans le même lit ?
- Oui Georgia.
- Incroyable ! Elle s'extasie.
Charlie lève les yeux au ciel, elle a clairement trop mal à la tête pour suivre son amie.
- Tu as les médicaments que je t'ai demandés ? Elle demande à la place.
- Ah oui ! Voilà pour toi.
Avec reconnaissance, la blonde saisit les comprimés tendus par l'Anglais et prend plusieurs gorgées de la bouteille d'eau laissée par Charles.
- Est-ce qu'il a bu dans cette bouteille ? Parce que si c'est le cas, tu es indirectement en train d'embrasser Charles Leclerc.
- Relax Georgie, tu vas faire un malaise. Ce n'est pas si extraordinaire que ça.
Elle esquisse à peine un sourire quand l'autre lui renvoie le regard le plus blasé du monde.
- Tu rigoles ? Charlie, je te laisse partir avec Max Verstappen pour qu'il t'emmène voir Lando Norris et finalement tu dors avec Charles Leclerc ? Est-ce que Carlos Sainz est caché dans ton placard ?
- Peut-être, elle ricane.
- Sérieusement, ta vie est incroyable, mieux qu'une série.
La blonde balaie les paroles de son amie d'un geste avant de se pencher sur le sac de vêtements qu'elle lui a apporté. Bien sûr qu'elle sait que sa vie est extraordinaire, c'est même improbable à quel point elle est chanceuse, mais elle essaie de ne pas trop y penser.
Profiter d'abord, réfléchir après.
Silencieusement, elle s'habille pendant que Georgie lui raconte la fin de la soirée et le garçon qu'elle a rencontré là-bas et qui lui envoie des messages depuis la veille. La jolie brune semble sous le charme et Charlie est heureuse pour elle, elle ne doute pas une seconde que Tyler, Eliott et Marcus aient déjà fait passer un interrogatoire musclé au pauvre garçon avant de le laisser approcher leur amie.
Elle profite de la distraction que lui offre Geogie pour essayer de ne pas penser à ce qu'elle dira à Lando la prochaine fois qu'elle le verra.
Elle est gênée rien que d'y penser.
Distraitement, elle met sa tenue de nuit et la robe de chambre dans le sac, Charles lui doit bien ça, avant d'enfiler ses chaussures et de jeter un œil à la pièce pour s'assurer de n'avoir rien oublié dans la chambre.
Son regard accroche la pile de cadeaux et de fleurs disposées sur un coin de table et elle se surprend à sourire. Il y a encore quelques mois, elle aussi aurait écrit une carte à Charles en espérant qu'il la lise et lui retourne un autographe, maintenant, il lui suffit de prendre son téléphone et de l'appeler ou simplement d'emprunter directement dans sa chambre.
Charlie a encore du mal à réaliser que c'est ça maintenant, sa réalité, côtoyer des pilotes de Formule 1 célèbres, et même espérer en embrasser un si la chance est avec elle.
Ça a quelque chose de grisant, d'irréel, c'est comme être dans un rêve.
- Je n'en reviens toujours pas, souffle l'Anglaise à côté d'elle.
- Tu veux qu'on lui vole un slip ? Propose Charlie.
- Quoi ?
- Pour te faire un souvenir, tu préfères un propre ou un sale ?
Durant une brève seconde, elle craint de voir les yeux de Georgia sortir de sa tête.
- Mais tu es malade ?! On ne va pas faire ça, c'est hors de question, il va nous prendre pour des folles.
Charlie lève les yeux au ciel.
- Mais non, tant qu'on ne lui vole pas sa montre, il ne se rendra compte de rien et puis tu sais, maintenant que j'ai vomi sur ses chaussures, je ne pense pas pouvoir faire pire.
- Tu as fait quoi ?!
Charlie éclate de rire en repensant au dégoût sur le visage de Charles et à ses hurlements pendant qu'elle essayait tant bien que mal de viser la cuvette de toilette et il n'en faut pas plus à Georgia pour la regarder comme si elle avait un pète au casque.
Ce qui est peut-être le cas, honnêtement.
- Moi aussi, j'ai des choses à te raconter, elle sourit. J'ai eu une longue nuit.
La Normande enfile une casquette et une grosse paire de lunettes en sortant de l'hôtel, elle n'a pas forcément envie que le monde extérieur s'aperçoive qu'elle gravite autour de plusieurs pilotes. Elle sait parfaitement à quel point les réseaux peuvent être toxiques, surtout si sa relation avec Lando en venait à évoluer dans le sens où elle l'espère.
Charlie n'a pas l'intention de se cacher, elle n'a rien à cacher et rien dont elle ne soit pas fière, elle a juste envie de protéger son quotidien, aussi fou puisse-t-il être actuellement.
Sur la route jusqu'au circuit, elles sont obligées de s'arrêter dans un Fast Food pour que Charlie puisse avoir ses nuggets de lendemain de cuite et un grand verre de coca-cola qui lui redonnent un peu de joie de vivre avant de se retrouver projeté dans la marée humaine du Grand Prix.
Elles rejoignent les trois garçons qui, comme Charlie, ont plus qu'abusés la veille et ce sont quatre zombies passablement blasés que Georgia, rayonnant comme un soleil, se retrouve à balade dans les allées.
- Comment est-ce qu'elle fait pour aller aussi bien, chuchote Charlie à Tyler au bout d'un moment. Je n'ai pas l'impression qu'elle ait bu moins que nous pourtant ?
- Une heure et demie dans la salle de bain à écouter du Hard Rock et quatre cafés allongés, explique-t-il simplement. C'est sa recette miracle, elle fait ça depuis le lycée.
- Trop forte.
- Ouaip, il approuve.
- Pourquoi est-ce que ces foutues voitures font autant de bruit, pleurniche Marcus à côté d'eux.
- Peut-être parce que c'est de la Formule 1, crétin, ricane Eliott. Il ne fallait pas boire autant si tu ne pouvais pas assumer.
- Dis le mec qui est allé faire un vomi technique en cachette, rétorque l'autre.
- Et alors ? Ce n'est pas interdit que je sache.
Charlie lève les yeux au ciel et se retient de rire devant la stupidité de leur conversation.
- Je crois que je vais vomir, chouine Marcus.
- Mais non, bichette, sourit Georgie. Tiens prends une frite ça te fera du bien.
Il n'en faut pas plus à la Normande pour éclater de rire, bientôt suivie par ses amis et le reste de la journée se déroule ainsi, entre rire, nausées et encouragement dosés lors des essais.
Au moment de retourner à la voiture, Eliott a accaparée Charlie dans une discussion passionnante visant à savoir si Severus Rogue est un type bien, amoureux malheureux, caché sous une carapace de méchanceté que seule la rédemption avant la mort aura réussie à percer (l'idée de Eliott) ou si c'est un sombre connard cruel qui maltraitait des enfants pour des actes commis par leur parents, un homme passé de victime à harceleur et qui survivait à la culpabilité d'avoir contribuer à tuer l'unique personne à l'avoir jamais aimé en « protégeant » son fils tout en le maltraitant à cause du souvenir de son père (l'idée de Charlie).
Vous avez essayé de lire ça à voix haute d'une seule traite ?
Quand, arrivés sur le parking elle fut interrompue par la sonnerie de son téléphone. Les sourcils froncés par la curiosité, elle perd le fil de la conversation avec Eliott en voyant le nom du contact s'afficher :
Miss Commère 2023
Oh.
Ce n'est pas bon signe.
Devant le regard curieux de ses amis, Charlie s'arrête de marcher et porte le téléphone à son oreille.
- Allô ?
- Salut boucle d'or !
- Max, je te jure que si tu m'appelles pour te moquer de moi, je raccroche.
- Moi ? Me moquer de toi ? Ma petite Charlie, tu te ridiculises déjà assez par toi-même, je n'ai pas besoin d'en faire plu...
- D'accord Max, bonne journée !
- Non, attends ! Il faut que je te dise un truc important !
Derrière elle s'est amis suivent la conversation avec attention et Charlie lève les yeux au ciel avant de mettre le haut-parleur quand Marcus lui sort les yeux de chien battu.
- Parle, elle râle. Je te donne trente secondes.
- Tu es méchante avec moi alors que je suis ton taxi personnel vers l'amour Charlie. Tu me brises le cœur.
- Quatorze, quinze, seize, elle compte.
- D'accord, OK, c'est bon ! Il s'agace. Puisque tu as décidé d'être grognon voilà mon info, tu vas recevoir un appel important.
Charlie regarde le combiné dans une seconde, perplexe, pendant que Max ménage son suspense.
- Et ? Elle s'impatiente. Développe Max.
- Roh, ce que tu peux être méchante. Je préférais largement la Charlie d'hier qui essayait d'embrasser Lando, celle-là au moins elle savait comment s'amuser.
Les joues de la blonde rougissent violemment pendant que ses amis ricanent.
- C'est quoi cet appel important Max ? Elle change de sujet.
- Eh bien, si j'en crois la rumeur qui est en train de se répandre dans le Paddock, il se peut que ton petit copain ait eu une nouvelle idée débile.
- Ce n'est pas mon copain.
À l'instant même où elle prononce ces mots, un double appel s'affiche sur son écran figeant Charlie sur place.
- Mais bien sûr et moi, je suis la reine des...
- Je te rappelle Max, elle coupe.
Sans lui laisser le temps de répondre, elle raccroche et décroche le second appel.
- Poppy ?
Le silence lui répond et Charlie hésite.
- Allô ? Elle tente. Poppy ? T'es là ?
Il lui faut encore plusieurs secondes avant d'avoir une réponse.
- Où est-ce que tu es ?
- Quoi ?
- Je te demande où tu es Charlie.
- Je suis sur le parking numéro un, avec des amis, on va partir.
Nouveau silence.
- Est-ce que Lando est avec toi ?
- Lando ? Non, pourquoi ?
- Je suis vraiment de mauvaise humeur alors ne me mens pas Charlie.
- Il n'est pas avec moi, répond-t-elle, agacée. Je ne l'ai pas vu depuis que tu nous as punis et il ne m'a envoyé aucun message aujourd'hui. Pourquoi tu me demandes ça ?
Un long soupir résonne de l'autre côté du téléphone.
- Il est parti, elle grince.
- Comment ça ? Qui est parti ?
- Lando, évidemment, explose Poppy. Ce petit crétin a profité de la fin d'une interview pour mettre les voiles !
- Peut-être qu'il est juste rentré à l'hôtel sans te le dire ? Tente la Française.
- Il a plutôt intérêt parce que si cet idiot est en train de fuguer, je vais le massacrer, je vais le pulvériser tellement fort qu'il faudra le ramasser à la petite cuillère.
Charlie serre les dents, la menace lui semble assez crédible et Poppy a réellement l'air terrifiante.
- Hm, okay ? Je te rappelle si j'ai des nouvelles ?
- Tu as plutôt intérêt à le faire et si tu le trouves avant moi passe lui le message : C'est un homme mort.
Et sans attendre, elle raccroche le téléphone, laissant Charlie et les quatre Anglais totalement scotchés.
- Eh bah, soupire Marcus. J'ai trouvé ça hyper sexy.
- Espèce de pervers.
- Quoi ? Mais pourquoi ? J'aime bien les femmes qui ont de la poigne, c'est tout !
Les autres commencent à se chamailler entre eux, mais Charlie ne prend pas part à la discussion.
Elle vient tout juste de mentir deux fois à Poppy. La première en disant qu'elle n'a pas revu Lando et la deuxième en lui disant qu'elle ne sait pas où il est.
Parce que dans la barre de ses notifications, un nouveau message Instagram est apparu et que maintenant elle a une nouvelle mission :
Il faut sauver le soldat Lando !
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Alors ce Lando fugueur, vous l'aviez vue venir ?
Tout d'abord, merci beaucoup pour le dernier chapitre, c'est juste dingue de vous voir autant aimer cette histoire et encore merci pour tous les commentaires, ils me font vraiment chaud au cœur.
Bon, retournons à notre histoire, un petit chapitre un peu moins drôle (désolé, ils ne peuvent pas tous être aussi incroyable) mais qui lance pour de bon le Grand Prix de Silverstone ! Nous avons donc tous les participants en place, un peu de Poppy, un peu de Max, un peu de Charles, les copains et une Charlie plus que prête !
D'ailleurs, je profite de ce chapitre un peu plus calme pour discuter un peu avec vous ! Ça fait quelques chapitres que je vous vois soutenir les différents personnages de l'histoire et je suis plutôt curieuse de savoir qui est votre petit préféré ? Alors plutôt Team Max, Team Poppy, Team Charlie, Team Lando ou bien un autre ? Dites-moi tout ! Il se pourrait que votre petit préféré ait le droit à son chapitre personnalisé
Dans le chapitre de la semaine prochaine Charlie fait un jeu de piste, Lando n'a plus d'instinct de survie et Poppy explose !
A bientôt !
Bye les copains ♡
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