𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟐𝟎
— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝐆𝐫𝐞𝐚𝐭 𝐁𝐫𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈𝐈
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐄𝐧 𝐈𝐧𝐝𝐨𝐧𝐞́𝐬𝐢𝐞, 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐬𝐭𝐮𝐫𝐛𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐮𝐧𝐢𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐜𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧.
𝟕 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐄𝐧𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐢𝐧𝐜𝐨𝐧𝐧𝐮
𝐎𝐱𝐟𝐨𝐫𝐝 – 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞
Bonjour.
Avant de commencer ce chapitre, une petite minute de prévention sur les dangers de la consommation d'alcool :
À faible dose, l'alcool procure une sensation de détente et d'euphorie, voire d'excitation. Il a un effet désinhibant (libération de la parole, lâcher-prise, sensation de facilité à exécuter les tâches...) et aide à s'affranchir d'une éventuelle timidité. Cependant, les erreurs dans l'exécution des tâches sont plus nombreuses.
À plus forte dose, l'alcool provoque l'ivresse, qui se traduit par exemple par :
· Une mauvaise coordination des mouvements
· Des troubles de l'équilibre et des chutes
· Une augmentation du temps de réaction
· Une diminution plus nette des réflexes et de la vigilance
· Des troubles de la vue
· Des difficultés pour parler
· Des troubles de la mémoire
· Une confusion...
Source : Expériences personnelles.
Merci de votre attention et bonne lecture.
Taux d'alcoolémie actuel de Charlie : C'est la cata.
La Normande à la gorge sèche en ouvrant la portière de la voiture. Le plancher du véhicule extrêmement bas lui cause immédiatement du souci et elle ne parvient à s'en extirper qu'après quelques très longues minutes de galère sous les yeux de Lando qui hausse les sourcils de curiosité.
Aussi stable que possible sur ses talons, elle fusille Max du regard alors que le Néerlandais, toujours dans la voiture, se moque ouvertement d'elle et de son équilibre précaire.
- On dirait un petit animal qui apprend à marcher, ricane le pilote.
- Va te faire foutre, elle grogne.
Les sourcils froncés par la concentration, Charlie effectue un premier pas en avant pour rejoindre l'Anglais, mais c'est sans compter sur le talon de sa chaussure qui se coince dans une fissure du sol et sa cheville prise d'une soudaine envie d'évasion.
Prête à tout pour ne pas s'étaler lamentablement devant le grand amour de sa vie, Charlie bas fortement des bras d'une manière terriblement disgracieuse pour tenter de se stabiliser avant de finalement se rattraper à la dernière seconde sur la carrosserie de la voiture à laquelle elle s'accroche comme une naufragée sur son radeau.
Derrière elle, Max pleure littéralement de rire alors que le visage de Lando se crispe d'une expression inquiète et qu'il se rapproche à grandes enjambées.
- Charlie ? Il l'appelle.
- Landoooo, elle prend sa voix la plus enjouée.
- Est-ce que tout va bien ?
- Bien sûr ! J'ai juste trébuché, on n'y voit pas grand-chose dans le noir, elle rit faussement. Où est-ce que l'on est d'ailleurs ?
Stratégiquement, elle garde les yeux baissés vers le sol à la fois pour éviter de se ramasser, mais également pour éviter de croiser le regard de Lando à qui il ne faudrait pas plus de quelques secondes pour comprendre la situation.
C'est le moment de la jouer fine Charlie, mets à profit ces trois ans de comédie musicale avec madame Petit quand tu étais en primaire.
Soit une artiste, incarne la sobriété.
Le souffle brûlant de Lando dans sa nuque efface automatiquement toute pensée cohérente de son esprit alors qu'il se penche vers elle et pose une main soucieuse dans le creux de ses reins.
Dieu, donnez à votre soldat la force de surmonter cette nouvelle épreuve.
- T'es sûre que ça va ? Tu n'as pas l'air bien, il s'inquiète.
- Mais si ! J'ai juste un peu froid, elle cherche une excuse.
Consciente d'être sur le point d'être percée à jour, Charlie pince les lèvres et fixe le sol comme s'il pouvait l'engloutir et lui empêcher une honte intersidérale.
Elle frissonne quand la main brûlante du pilote remonte le long de son dos, caressant le fantôme de sa colonne vertébrale pour venir se perdre dans ses cheveux et l'arrière et sa nuque jusqu'à s'échouer sur sa joue, attirant son visage vers le haut jusqu'à ce qu'ils puissent se voir, enfin.
Wow.
Une part de Charlie s'émerveille à chaque fois de redécouvrir à quel point il est beau, magnifique même.
Sa mâchoire carré et massive, les mèches folles qui retombent sur son front en boucles désordonnées, son nez droit, ses lèvres charnues et ses yeux bleu lagon, semblables à des puits de douceur alors qu'il la dévisage avec intensité.
C'est le moment, elle va le faire.
Go Charlie, go !
Les yeux plissés par la concentration, sa bouche prend une forme du cul de poule alors qu'elle tend le menton en direction de l'Anglais qui ne l'a toujours pas quitté des yeux.
Encore quelques petits centimètres, elle y est presque...
- Charlie, est-ce que tu as bu ?
Hop hop hop ! Marche arrière toute, abandon de la mission, tous aux abris.
- Non ? Elle feint l'innocence.
Le visage de Lando s'écarte doucement alors qu'il la dévisage tout entière et découvre sa tenue.
Adieu jolies lèvres roses, puissions-nous nous retrouver un jour.
- Si, il contredit. Tu as bu.
- OK, peut-être un peu, elle lève les yeux au ciel. Mais je te promets que je ne suis pas bourré, croix de bois, croix de fer, elle jure.
C'est au tour de Lando de lever les yeux au ciel, ne comprenant rien à son charabia.
Enfaite, si Charlie était un peu moins occupé à avoir l'air moins alcoolisé qu'un baril de rhum, peut-être qu'elle se serait rendue compte que depuis le départ, elle parle en Français.
Eh oui, il y a des détails qui ne trompent pas.
Amusé et un peu déçu, Lando secoue la tête avant de se rapprocher un peu plus.
- Je peux ?
- Oui, elle répond dans savoir de quoi il parle.
Délicatement, il ouvre la fermeture de son manteau et la tire contre lui avant d'enrouler ses bras autour de sa taille, sous le tissu de sa veste de costume, planquant Charlie contre son torse pour l'engloutir de sa chaleur.
Incapable d'analyser la situation autrement que comme une fangirl, Charlie laisse échapper un gloussement stupide avant de faire de même, plaçant ses deux mains bien à plat contre les côtes du pilote qui tressaille sous la sensation de fraîcheur.
Profitant un maximum de l'instant, elle glisse la pointe de son nez contre sa pomme d'Adam et enfouit son visage contre son cou, disséminant une pluie de baisers glacés contre la peau brûlante à sa portée.
Si elle ne peut pas embrasser ses lèvres, autant se rabattre sur une option tout aussi intéressante.
Lando pince les lèvres pour retenir un grognement appréciateur avant de lever les yeux sur son concurrent et amis.
- Tu m'expliques ?
Adossé au capot de sa voiture, Max hausse les épaules, un air rieur sur le visage.
- Vous êtes trop mignons, il ricane.
- Max...
- Je te jure que je n'en sais rien, il lève les mains en l'air comme pour se dédouaner. Je l'ai trouvé dans un bar avec ses amis, mais je n'ai pas eu l'impression qu'elle avait bu autant, elle était même plutôt normale jusqu'à ce que l'on arrive.
Les sourcils froncés, l'Anglais réajuste sa prise autour d'une Charlie toujours agrippée à sa nuque comme une sangsue.
- Je ne comprends rien à ce qu'elle raconte, il râle.
- Raison de plus pour réviser ton Français, se moque l'autre.
Lando pousse un soupir défaitiste.
- Tu peux aller le chercher s'il te plaît ? Il demande.
- Il va te détester, soulève Max. Déjà qu'il n'était pas très chaud pour le plan, si en plus tu le tires de son siège chauffant.
- Je sais bien, mais tu vois une autre option ?
Max hausse les épaules, s'amusant visiblement comme un petit fou avant de disparaître dans l'obscurité en direction de la voiture de Lando.
Pendant ce temps, le pilote McLaren en profite pour baisser les yeux en direction de sa blonde.
- Tu viens Charlie, on va s'installer un peu mieux, il souffle.
- Mais je suis bien là.
- Je n'ai aucune idée de ce que tu racontes, il sourit. Mais je vais partir du principe que tu es d'accord avec moi.
Lentement, il l'entraîne en direction du pare-chocs de la voiture contre lequel il s'adosse et place Charlie entre ses jambes, la tirant toujours plus proche de lui alors qu'elle s'agrippe à ses épaules comme un Koala, nichant immédiatement sa tête dans son cou.
- Je ne te savais pas aussi câline, il plaisante. C'est l'alcool qui te fait ça ?
Elle ne répond pas, mais il ne lui en tient pas rigueur, conscient qu'elle ne comprend certainement pas tout ce qu'il lui dit.
Malgré tout, Lando ne peut s'empêcher de se sentir déçu et un brin coupable en même temps. Déçu de ne pas pouvoir la retrouver vraiment, il aurait aimé mettre à profit ce temps passé ensemble pour organiser une manière de se revoir avant la fin du week-end et coupable parce que plus la soirée avance et plus ce qu'ils ont fait ressemble à un kidnapping.
- Je vous déteste vous et vos plans de merde, je savais que je n'aurais jamais dû accepter, râle une voix face à lui.
Amusé et légèrement coupable, Lando relève les yeux en direction de l'auteur des grognements, engloutis sous un immense manteau et un bonnet écarlate.
- Désolé Charles, il excuse platement.
Trois pilotes de Formule 1 et une fille bourrée dans la campagne Anglaise au beau milieu de la nuit, c'est définitivement le début d'une très mauvaise blague ou bien d'une chronique de faits divers.
- C'est quoi le problème ? Finis par soupirer le Monégasque.
- Charlie à trop bu et elle parle en Français, il présente. Est-ce que tu pourrais traduire ce qu'elle dit ?
Charles fronce rapidement les sourcils avant de se rapprocher pour dévisager la jeune fille toujours emmitouflée contre le torse du pilote McLaren.
- Charlie ? Il l'appelle.
Complètement à l'ouest, la Normande relève la tête, les pupilles dilatées au maximum, il lui faut une longue seconde pour reconnaître le Monégasque avant qu'un sourire stupide ne fleurisse sur ses lèvres, ne présageant rien de bon pour la suite :
- Charles ! Elle baragouine. Tu es venu avec ta licorne ?
- Quoi ?
- Qu'est-ce qu'elle dit ? Demande Max.
- Je ne sais pas trop, hésite Charles. Une histoire de licorne, je ne pense pas que ça ait vraiment de sens.
- Mais si ! Râle la blonde. Tu sais, ta licorne pour venir délivrer la prin...
Percuté par une information capitale dont elle est la seule à saisir l'importance, Charlie ferme la bouche et fronce les sourcils, mobilisant toutes ses capacités cérébrales sous le regard vaguement inquiet de trois hommes.
- Alex n'est pas là ? Elle demande finalement.
- Non, elle n'est pas là ce week-end, pourquoi ?
Le sourire narquois de celle qui vient de comprendre quelque chose de très important avant tout le monde étire les lèvres de Charlie alors que son regard voyage de Charles à Max.
Puis de Max à Charles.
Et encore une fois de Charles à Max.
Han han han.
Délicatement, elle sort un bras de l'étreinte de Lando et pose une main encourageante, presque maternelle sur l'épaule du Monégasque qui la regarde comme si une deuxième tête venait de lui pousser.
- Ne t'inquiète pas mon grand, elle chuchote. Je garde votre secret.
Elle ponctue sa phrase d'un clin-d 'œil tout sauf discret.
- Hein ? Il la regarde, perdu.
- Bon ! Coupe Max. C'est bien gentil de vous faire des câlins, mais on ne va peut-être pas rester plantés là toute la nuit. Sans vouloir casser l'ambiance bisounours, on a les essais libres demain matin.
- Qu'est-ce qu'on peut faire ? S'inquiète Lando. On ne peut pas la laisser rentrer comme ça, on ne sait même pas où elle habite.
Oh, c'est vrai, Lando est là aussi.
Se rappelant soudainement de la présence du pilote Anglais contre lequel elle s'est blottie, Charlie tourne la tête en direction de son visage, tombant nez à nez avec ses lèvres pincées de préoccupation.
Et si elle l'embrassait ?
Oui, ça semble être la meilleure chose à faire.
Les yeux plissés par la concentration pour éviter de se louper et de lui embrasser le menton, elle déconnecte totalement de la conversation toujours en cours.
- On pourrait la ramener chez son amie ? Propose Max.
- Tu sais où s'est ?
- Non, mais Charlie doit savoir...
Ils regardent tous les trois d'un air peu convaincu la jeune fille qui louche littéralement sur les lèvres de Lando, tirant quelques rougeurs à ce dernier, tout en baragouinant des choses à peine compréhensibles à propos d'angle de visée et d'humidification.
- OK, on laisse tomber, soupire le Néerlandais. Qu'est-ce que l'on peut faire ?
- Il faudrait que l'un d'entre nous la ramène avec lui, réfléchit Lando.
- Où ça ?
- À son hôtel.
Le silence retombe durant quelques secondes, le temps que chacun intègre les paroles qui viennent d'être prononcées.
La suite se déroule très vite, sans concertation Max et Lando relèvent les yeux en direction de Charles dont l'expression se crispe avec horreur alors qu'il comprend le traquenard dans lequel il vient de tomber.
- C'est hors de question ! Il hurle, faisant sursauter Charlie dont la bouche s'écrase sur la mâchoire de Lando.
- Allée Charles, amadoue le pilote Red Bull. Tu es le seul à pouvoir le faire.
- Pourquoi moi ? Pourquoi pas Lando ou même toi ?
- Ça ne peut pas être moi, défend Lando. Poppy dort littéralement devant la porte de ma chambre, je ne pourrais jamais faire entrer Charlie sans qu'elle ne nous voie.
Charles grimace, cherchant des arguments alors qu'il sent le piège se refermer sur lui.
- Et alors ? Tu es bien sorti de la chambre non ?
- Oui, parce que j'ai négocié avec Oscar pour qui prenne ma place discrètement, il lève les yeux au ciel.
- Attends, ricane Max. Tu veux dire que Piastri est dans ton lit, en train de faire semblant d'être toi pendant que tu es ici ?
- Ce n'est pas vraiment le sujet, rougit Lando.
- Il est vraiment fan de toi, tu t'en rends compte ? Il ne serait pas un peu amoureux par hasard, taquine le pilote Red Bull.
- Bien sûr que non ! Et puis ce n'est pas du tout le sujet !
- Oui ! Rebondit Charles. Je ne fais pas partie du plan, je suis juste venu donner un coup de mail, pourquoi ça devrait être à moi de prendre Charlie ?
Machiavélique, Max hausse les épaules, conscient d'avoir déjà gagné, mais trop heureux de pouvoir faire chier son rival de toujours.
Admirer l'expression de biche effarouchée de Charles lorsqu'il prend le dessus sur lui est l'une des choses que Max préfère au monde.
Sans arrière-pensée, évidemment, il s'agit simplement de deux hommes virils qui apprécient la rivalité naturelle entre eux, les longues discussions les yeux dans les yeux, les contacts physiques totalement hétérosexuels et les longues balades main dans la main sur la plage au coucher du soleil...
Hm désolé, il se pourrait que nous ayons légèrement dévié du sujet d'origine.
La direction vous présente ses plus plates excuses.
- Lando et moi, on est dans le même hôtel, ricane le Néerlandais. C'est logique que ça soit moi qui le raccompagne puisque nous n'avons que deux voitures.
Charles leur lance à tous les deux un regard mauvais avant de se mordre les lèvres.
- C'est quand même non, imaginez si elle vomit dans la voiture ? Vous savez que je ne supporte pas le vomis.
- Ho, mais j'avais oublié, bébé a peur du vomi, se moque Max. Sans rire, aucune chance que Charlie vomisse, elle n'est pas assez bourrée pour ça.
- Comment tu m'as appelé là ? S'offusque l'autre.
Pendant que ses deux amis se chamaillent à propos de savoir si Charlie a la capacité de se retenir de répandre son dîner sur les sièges en cuir d'agneau de la Ferrari, Lando baisse les yeux vers la jeune femme qu'il tient toujours contre lui.
- Comment tu te sens princesse ? Il souffle.
Déconcentrée dans la mission, Charlie lève un regard curieux en direction du pilote qui semble attendre une réponse de sa part. Le seul souci, c'est qu'elle n'a pas du tout entendu la question.
À nouveau reconnectée à son environnement, elle prend le temps de scanner ce qui l'entoure, s'arrêtant un instant sur Charles et Max qui se sont éloignés pour continuer à se disputer.
Hm, suspicieux.
- Charlie ? Il l'appelle.
- Hm ? J'ai un peu soif.
- On te trouvera de l'eau à l'hôtel, on ne va pas tarder à rentrer.
- Déjà ?
- Oui, il hoche la tête doucement. Il est tard et tu n'es pas en état de rester dehors plus longtemps.
- Mais je vais bien ! Elle contredit.
- Charlie...
- Je te jure que je ne suis pas bourré, regarde, je peux marcher droit en touchant mon nez !
Le brun secoue la tête avec amusement avant de raffermir sa prise sur la jeune femme qui tente de lui échapper, caressant délicatement la peau de son dos dénudé par la même occasion.
- Ma douce, il presse ses lèvres contre son front. Tu devrais t'entendre parler.
- Mais je vais bien, elle gémit. Je n'ai pas envie que tu t'en ailles.
Il esquisse un bref sourire avant de fermer les yeux, comme pour s'empêcher de céder.
- Je n'ai pas envie de partir non plus, il avoue. Mais, Charlie, tu parles Français et Anglais en même temps, il faut vraiment que tu te reposes sinon tu ne pourras pas profiter demain.
Abandonnant provisoirement la bataille, la Normande adopte une moue boudeuse avant de se blottir contre le torse chaud sous elle. Déçue, elle enfonce son nez dans le col de son sweat et prend une grande inspiration. Derrière, la voix des deux autres pilotes continue de résonner.
- Lando ? Elle appelle.
- Hm ?
- Tu crois que Max est la princesse de Charles ? Elle chuchote.
Contre elle, l'Anglais est agité d'un petit rire qui fait rebondir Charlie contre lui alors qu'il porte son regard sur ses deux camarades.
- Je ne suis pas certain d'avoir tout compris, il rit. Mais s'il y a bien une princesse en détresse en ce moment, ce n'est certainement pas Max.
Conforté dans son idée, Charlie esquisse un sourire avant de reposer ses lèvres contre le cou du pilote qui frissonne sous sa bouche.
- Je peux savoir que tu essaies de faire Dracula ? Il plaisante. Si tu me laisses une marque, j'aurai des problèmes.
Déçue, la blonde se recule avant de reporter son attention sur les lèvres souriante de Lando qui ne remarque pas le soudain intérêt de la jeune femme.
La mission « Embrasser Lando Norris - V3 » vient tout juste de débuter.
Stratégiquement, Charlie rejette ses cheveux en arrière et pousse sur la pointe de ses pieds pour s'élever à la bonne hauteur. Ses doigts agrippent le sweat-shirt du pilote pour éviter de glisser et elle humidifie ses lèvres d'un coup de langue tout en fixant avec attention son objectif.
Allée Charlie, ça ne peut pas être si compliqué d'embrasser quelqu'un.
D'autant plus que cette fois-ci, Lando semble enfin s'apercevoir de la tentative désespérée de la jeune fille qui réduit l'écart entre leurs bouches secondes après secondes tandis qu'il s'est figé, parfaitement immobile.
Plus que quelques petits centimètres, on y est presque, Charlie s'apprête à savoir ce que cela fait d'embrasser Lando Norris.
Délicatement, elle ferme les yeux et commence à lever un pied, comme dans les baisers de film cliché.
Ce qui, objectivement, est une très mauvaise idée lorsque l'on est alcoolisé.
Mais ce n'est pas notre plus gros problème à l'heure actuelle puisque, à l'instant où les lèvres de Charlie auraient dû rencontrer celles de Lando pour un baiser d'anthologie, langoureux et mortellement hot, eh bien, elles ne rencontrent que du vide.
Rien. Nothing. Nada. 没有什么. Không có gì. Wala.
Le vide absolu. Le néant total. Un trou noir.
Perdue, Charlie ouvre les yeux, ses lèvres reprenant une forme normale alors qu'elle ferme la bouche et tombe directement sur le regard torturé du pilote McLaren qui s'est volontairement écarté.
Pour ne pas l'embrasser.
Si Charlie avait eu un tout petit peu plus de lucidité, elle aurait sans doute entendu le cri d'agonie de son cœur brisé.
- On ne peut pas faire ça, Charlie, il souffle.
- Hein ?
- C'est bon, le problème est réglé ! Claque la voix de Max derrière eux.
Les deux sursautent violemment avant de se retourner en direction de Charles et Max qu'ils n'ont pas entendu approcher.
- Mais peut-être que nous interrompons quelque chose ? Son sourire prend une allure carnassière.
- Non, rien du tout, déclare précipitamment l'Anglais. Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
Le regard du Néerlandais fait suspicieusement un aller-retour entre Lando, droit comme un manche à balai et Charlie en pleine crise existentielle avant de finalement hausser les épaules.
- Miss Italie ici présente à enfin accepter de ramener Charlie avec lui, il annonce.
- Je t'ai déjà dit d'arrêter de m'appeler comme ça, râle Charles.
- Tu préfères que je trouve autre chose ?
- Max...
- OK, coupe Lando avant qu'ils ne repartent dans une joute verbale. Je rentre avec Max et Charlie avec Charles. On devrait y aller maintenant, il est vraiment tard et Charlie est déshydratée.
- Ça me va, soupire le Monégasque. Je vous laisse vous dire bonne nuit, j'attends dans la voiture.
Il tourne les talons sans demander son reste et disparaît en direction de la Ferrari garée plus loin alors que Max lève les yeux au ciel avant de se tourner vers eux.
- Prenez votre temps, mamie Charles peut attendre un peu, il ricane.
Puis, sans se départir de son sourire narquois, il recule à son tour en direction de l'Aston Martin sur laquelle ils sont toujours appuyés.
La Normande le suit du regard pendant une seconde avant que son attention ne soit ramenée à Lando qui se saisit délicatement de son menton, un bras toujours enroulé autour d'elle.
- Tu vas rentrer avec Charles, il souffle lentement. Fait ce qu'il te dit et soit sage d'accord ? Si tu ne te sens pas bien, dis-lui tout de suite et ne parle à personne d'autre que lui OK ?
Décontenancée par ce soudain changement dans l'attitude de Lando qui cherchait à tout prix un moyen de l'éviter quelques minutes auparavant, Charlie ne trouve rien à répondre, se contentant de hocher la tête un peu bêtement alors qu'il esquisse un sourire rassuré.
- Je t'envoie un message demain matin, il rassure.
- D'accord.
- Bonne nuit Charlie, il sourit.
- Heu oui, bonne nuit.
Totalement sur le cul, Charlie s'écarte lentement et se retourne, commençant à marcher en direction de la Ferrari sans parvenir à mettre des mots sur ce qu'il vient de se passer.
D'accord elle est totalement arrachée, ça tout le monde l'a compris, mais arrachée ou pas, on ne repousse pas une fille avant de faire comme si de rien n'était. C'est tout, ça ne se fait pas.
A mi-chemin entre Lando et la Ferrari de Charles, la Normande décide à tenter le tout pour le tout et se retourne, légèrement titubante sur ses talons et le regard d'un chiot abandonné sous la pluie posé sur Lando, toujours assis sur le capot de la voiture de Max.
- Lando ? Elle hésite.
- Oui ? Il lui sourit.
Charlie hésite une seconde avant que l'alcool présent dans ses veines ne la pousse à faire le grand saut.
- Tu n'as vraiment pas envie de m'embrasser ? Elle questionne innocemment.
En l'espace de quelques instants, le sourire quitte les traits du pilote McLaren, remplacés par quelque chose de plus ténébreux.
Ténébreux et sexy ne peut s'empêcher de remarquer Charlie.
Avant qu'elle n'ait le temps d'ajouter quoi que ce soit, il s'est redressé et avale l'espace entre eux à grandes enjambées, si vite que Charlie a à peine le temps de respirer.
Il la percute avec force, enroulant un bras autour d'elle pour lui éviter de tomber alors qu'il la soulève et place leurs regards à la même hauteur. Les yeux gris et perdus de la Française contre ceux de Lando, déterminés et ombrageux.
Pendant quelques secondes, Charlie est convaincu qu'il va l'embrasser, mais il s'arrête à quelques centimètres de ses lèvres, leurs souffles se mêlant alors qu'elle sent sa respiration s'accélérer.
Ne vous y trompez pas, Charlie adore le Lando doux et adorable, mais cette version intimidante et sauvage a quelque chose de terriblement sexy.
Tout ça pour dire : ne comptez pas sur Charlie pour se remettre d'un truc pareil.
- Charlie, il souffle contre sa bouche. Je meurs d'envie de t'embrasser. J'en ai même tellement envie que ça risque de me rendre dingue, surtout si tu me regardes avec ces yeux là...
- Quels yeux ? Elle couine.
Leurs regards se croisent de nouveau, profondément, si intensément que Charlie ressent une bouffée de chaleur l'envahir alors qu'il resserre son emprise sur elle.
- Ceux qui ont l'air de me supplier de ne pas te laisser rentrer avec Charles, il gronde tout proche d'elle.
C'est officiel, Charlie a arrêté de respirer.
Pressé contre elle, le visage dissimulé dans l'obscurité, tout ce qu'elle peut voir, ce sont deux yeux immenses aux pupilles si dilatées que toute trace de bleu en a disparu.
Il ne lui a jamais semblé aussi intimidant, aussi brûlant.
- Charlie, il soupire lentement en pressant leurs fronts l'un contre l'autre. Je crois que tu ne te rends pas compte de l'effet que tu me fais.
Avec plus de douceur, il pose délicatement sa bouche au coin des lèvres de Charlie, pas tout à fait sur sa bouche et pas sur sa joue non plus, d'une manière délicate et terriblement sensuelle avant de reculer lentement.
- Mais je ne peux pas faire ça maintenant, il s'excuse.
- Pourquoi pas ? Elle supplie.
La voix de Charlie monte dans les aiguës alors qu'elle regrette déjà l'écart qui se crée de nouveau entre eux.
Doucement, l'une des mains de Lando vient prendre sa joue en coupe alors qu'il la repose au sol.
- Parce que le jour où je ferais enfin toutes ces choses que je crève d'envie de faire, je veux être certain que tu t'en rappelles à 100%.
Il ponctue sa réponse d'un sourire plein de promesses avant d'embrasser son front une dernière fois et de s'écarter définitivement.
- Bonne nuit Charlie, il souffle.
La Normande le regarde tourner les talons et retourner vers la voiture de Max sans rien ajouter, bouche entrouverte de stupeur, les joues rouges et une armée entière de papillons dansant la Lambada dans son ventre.
Oh mon Dieu.
Oh mon Dieu !
OH MON DIEU
Dans un état second, elle rejoint à son tour la voiture de Charles garée à quelques mètres de là et s'installe sans dire un mot sous le regard blasé du Monégasque qui n'attend pas avant de démarrer et de s'engager sur la route la plus proche.
Dans le rétroviseur, elle peut voir les phares de l'Aston Martin de Max qui les suit de près.
Mais l'esprit de Charlie lui est à des années-lumière de là, totalement en train de perdre les pédales et encore beaucoup trop imbibée d'alcool pour avoir une réaction mature et rationnelle sur ce qui vient de se passer.
- Est-ce que ça va ? Demande le pilote Ferrari.
- Charles ? Elle souffle.
- Oui ?
- Tu t'étais déjà rendu compte que toi et moi, on avait presque le même prénom ? Elle demande.
Pendant une brève seconde, Charles quitte la route des yeux pour pouvoir vérifier à quel point elle est sérieuse dans sa connerie, mais il semblerait que comme souvent, quand il s'agit de dire une bêtise plus grosse qu'elle, Charlie soit l'incarnation même du sérieux.
- Heu oui ? Il hésite.
- C'est dingue quand même, Charles, Charlie, c'est hyper proche, tu te rends compte ? Elle s'extasie.
Excusons Charlie, elle est en pleine crise de nerfs.
- On a qu'une lettre de différence, dire qu'on aurait pu s'appeler pareil, je trouve ça fou. Tu crois que les gens pourraient nous confondre ?
- Je ne pense pas, non.
- Oh, bon, ce n'est pas grave, elle baisse les yeux, déçue.
À côté d'elle, Charles lui lance un long regard, avant de paniquer en voyant qu'elle commence à pleurer à chaudes larmes quelques instants plus tard.
- Hé Charlie ! Il s'inquiète. Ça ne va pas ? Tu as mal quelque part ? Tu veux que je m'arrête ?
Elle secoue la tête entre deux sanglots, ce qui ne rassure en rien le pilote Ferrari.
- Je pensais vraiment que Sébastian Vettel pourrait me confondre avec toi, elle sanglote après plusieurs minutes.
- Hein ? Mais de quoi tu parles ? Qu'est-ce que ça a à voir avec Seb ?
- Moi aussi, je veux l'appeler Seb...elle chouine misérablement.
Toujours les yeux fixés sur la route, Charles lève les yeux au ciel. Voilà pourquoi il s'arrange toujours pour être celui qui est bourré et pas celui qui conduit en règle générale.
Le trajet dure encore de longues minutes avant que les lumières de la ville n'apparaissent au loin et que la voiture de Max ne bifurque dans une autre direction pour rejoindre l'hôtel partagé par les équipes McLaren et Red Bull.
À côté de lui, Charlie semble enfin s'être calmée, elle ne laisse échapper que de petits reniflements de temps à autre et Charles pense même pendant une seconde qu'elle s'est endormie.
Mais c'est sans compter sur Charlie qui ne manque jamais de faire honneur à son statut d'Héroïne de cette fanfiction :
- Je crois que je vais vomir.
- Non ! Non pas dans la voiture Charlie !
De mémoire d'homme, il s'agit de l'unique fois où Charles Leclerc a commis un excès de vitesse.
L'arrivée à l'hôtel se fait en catastrophe entre Charlie, une main plaquée sur sa bouche pour retenir l'inévitable et un Charles hystérique qui hurle à la mort à chaque fois qu'un gargouillement échappe à la pauvre Normande.
Il la projette littéralement dans la salle de bain de sa suite avant qu'elle n'ait le temps de s'en rendre compte et elle tombe à genoux devant la cuvette des toilettes.
- Charles ! Mes cheveux !
Comprenant ce qu'elle lui demande, le Monégasque secoue vigoureusement la tête, un air de dégoût profond affiché sur le visage.
- C'est hors de question ! Si tu vomis, je vais vomir aussi, je ne peux pas faire ça.
- Pitié ! Elle supplie.
Prenant son courage à deux mains, il referme la porte derrière lui et la suite n'est que haut-le-cœur, insultes dans au moins trois langues différentes et quelques pleurs, même si Charles niera à tout jamais avoir versé une larme.
Lorsqu'ils ressortent un moment plus tard, le Monégasque à le teint verdâtre et Charlie traîne des pieds derrière lui, ne rêvant plus que d'une chose : Le lit king size qui l'appelle depuis l'autre côté de la chambre.
Sans dire un mot, Charles lui tend une petite pile de vêtements, un tee-shirt Ferrari et un short de sport qu'elle regarde avec avidité en se jurant de les voler dès que le Monégasque aura le dos tourné.
Lorsqu'elle ressort de la salle de bain changée et les dents brossées, Charlie fait le tour du matelas et s'installe de son côté du lit, veillant à ne pas déranger le pilote qui pianote rapidement sur son téléphone.
- À qui tu parles ? Elle questionne.
- J'explique la situation à Alex pour qu'elle ne s'inquiète pas.
- Awn, c'est trop mignon, s'extasie la Française. Tu peux lui dire bonjour de ma part ?
- Dors Charlie.
- D'accord, elle râle. Pas la peine d'être grognon.
Charles lève les yeux au ciel avant de poser son téléphone et d'éteindre la lumière, les plongeant tous les deux dans l'obscurité.
- Bonne nuit Charlie.
- Bonne nuit Charles.
Le silence tombe dans la chambre, Charlie fixe le plafond pendant de longues secondes, incapable de trouver le sommeil encore trop remué par les événements de la soirée.
Et aussi par le fait de dormir dans le même lit que Charles Leclerc, soyons honnête.
Est-ce que quelqu'un sait ce que ça fait de dormir avec Charles ?
Eh bah Charlie oui.
Il faut qu'elle en parle.
- Charles ?
- Hm ?
- Tu sens très bon.
- Ferme la Charlie.
- D'accord.
Elle n'arrive pas à se départir de son sourire lorsqu'elle ferme enfin les yeux, trop heureuse de sa soirée et encore trop alcoolisé pour vraiment réaliser.
Ce n'est pas grave, elle aura tout le temps d'y penser demain, de se lever, de trouver Lando et de lui rouler la pelle de sa vie.
Ça sonne comme un beau projet.
Mais pour ça, il faudrait encore qu'elle se souvienne de sa soirée.
Elle ne risque pas de l'oublier.
Aucune chance.
On n'oublie pas de genre de choses.
Pas vrai ?
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Alors, Charlie bourrée, on valide ?
Beaucoup de choses dans ce chapitre, mais avant tout, j'espère que tout le monde va bien ? Il y avait longtemps qu'on ne s'était pas vus !
Vous l'aurez compris, Charlie avait une mission, embrasser Lando et elle a lamentablement échoué, mais ça a au moins le mérite d'avoir obligé Lando à s'exprimer sur ses sentiments dans un passage que j'ai écrit en ricanant comme une dégénérée.
Charles est définitivement le grand perdant de ce chapitre et il n'est pas au bout de ses peines, le pauvre, je me suis beaucoup amusé à écorner un peu son image de petit prince, pour le plus grand plaisir de Max... fans de Lestrappen, je suis avec vous, ces deux-là auront le droit à leur moment de gloire !
Dans le chapitre de la saison prochaine, Charlie se réveille, Charles a passé une mauvaise nuit et Lando est un Kamikaze.
Bye les copains ! ♡
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