𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟗











— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —

𝐆𝐫𝐞𝐚𝐭 𝐁𝐫𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈











𝐅𝐀𝐂𝐓

𝐋𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐢𝐧𝐯𝐞𝐧𝐭𝐞́𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐮𝐧 𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐬𝐭𝐞.










𝟔 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑

𝐒𝐚𝐢𝐧𝐭 𝐂𝐫𝐨𝐬𝐬 𝐑𝐨𝐚𝐝

𝐎𝐱𝐟𝐨𝐫𝐝 – 𝐀𝐧𝐠𝐥𝐞𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞



- C'est là que Poppy nous a punis tous les deux pour toute la durée du Grand Prix.

- Mais non !

- Si ! Et ensuite, l'auteur a disparu pendant plus d'un mois sans poster de nouveaux chapitres et personne ne savait quand l'histoire allait reprendre.

- L'horreur. Ma pauvre, comment est-ce que tu vas faire ?

- Aucune idée, Charlie hausse les épaules. Je pense que je vais juste faire ce qu'elle dit et espérer qu'elle me laisse revoir Lando après le week-end.

Assise à côté d'elle sur le canapé en velours bleu de son petit appartement du centre-ville d'Oxford, Georgia hoche doucement la tête en signe de compréhension avant qu'un petit sourire mutin ne vienne étirer ses lèvres.

Après les remontrances de Poppy la veille, Charlie, chassée du parking VIP, est allée se réfugier chez ses amis Anglais rencontrés à Bahreïn quelques mois plus tôt et avec qui elle a gardé le contact depuis.

La blonde a déposé ses valises chez Georgia pour quelques jours, profitant du confort d'une douche chaude et d'un vrai lit pendant que son van patiente sagement dans le garage de Tyler jusqu'à la fin du Grand Prix.

- Mais vous pouvez toujours envoyer des messages ? Questionne l'Anglaise.

La Normande secoue la tête.

- Normalement oui, mais son planning est tellement chargé qu'il me répond à peine depuis hier.

- Je comprends, il doit être débordé avec les médias. Silverstone est la course la plus importante pour les pilotes Anglais et avec ses résultats qui remontent depuis quelques Grand Prix, ça fait beaucoup de pression.

Charlie pince les lèvres et ne dit rien, le regard plongé dans le fond de son verre de thé glacé.

Georgie a raison, les choses ne font qu'accélérer autour d'elle et Lando depuis quelque temps et si leur petite parenthèse à travers l'Europe lui a donné l'impression de pouvoir relâcher la pression, les cinq derniers Grand Prix de son voyage risquent de filer en un clin d'œil.

Elle en est presque à regretter l'insouciance du début de la saison.

Un long soupir de désespoir lui échappe alors qu'elle s'enfonce plus profondément dans le canapé sous le regard curieux et compatissant de son amie Anglaise.

- Charlie ? Je peux te poser une question ? Tu n'es pas obligé d'y répondre si tu ne veux pas.

La Normande hausse un sourcil avant d'acquiescer, écoutant attentivement.

- Qu'est-ce qu'il y a quelque chose entre toi et Lando ?

- C'est compliqué, soupire la blonde.

L'autre laisse échapper un rire.

- Quand je vois ce que tu me racontes, ça n'a pas l'air très compliqué, ricane Georgie. Vous passez tout votre temps ensembles, vous dormez dans le même lit, êtes incapable de ne pas vous toucher quand vous êtes dans la même pièce et je ne compte même pas le nombre de fois où vous avez failli vous embrasser. C'est presque un miracle que vous ne l'ayez pas encore fait d'ailleurs.

- Un miracle ?

- OK, ce n'est peut-être pas être pas le bon mot, elle lève les yeux au ciel. Ne pas l'embrasser est plutôt une malédiction.

Agacée, la blonde laisse tomber sa tête contre l'accoudoir et passe une main sur son visage.

- Je sais bien qu'il y a un truc entre nous, ronchonne Charlie. Je veux dire, je suis totalement amoureuse de lui, tu comprends ?

- Évidemment que tu es amoureuse de lui, c'est de Lando Norris dont on parle.

- Georgia !

- D'accord, j'arrête ! Je t'écoute, explique-moi comment il fait battre ton petit cœur.

Le regard furibond de Charlie ne change absolument rien au sourire étincelant de la jeune femme aux longs cheveux noirs.

- Quand on est ensemble, elle commence. On ne parle jamais de F1, jamais, c'est juste lui et moi et ça a le don de me déstabiliser parce que je sais qu'il essaie de m'éviter d'être trop exposé, mais qu'en même temps, il ne peut rien se passer entre nous si je n'accepte pas que notre relation n'aura rien de privé. J'aime ce que l'on a en ce moment, mais en même temps, je ne peux pas m'empêcher de penser à ce qui arrivera après l'Italie. Je me suis dit que j'avais juste à me laisser porter et arrêter de réfléchir, mais c'est plus fort que moi, je n'arrête pas d'y penser.

- Vous me faites penser à un conte de fées, soupire Georgia. Lui, c'est la princesse, toi, tu es la grenouille et il ne suffirait que d'un bon gros baiser baveux pour...

- Sérieusement ?!

- Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Rit l'autre. À part d'arrêter de te poser toutes ces questions et de foncer ? Ce n'est pas exactement le genre de choses qui arrivent tous les quatre matins, il n'y a pas de mode d'emploi pour savoir comment faire pour sortir avec son idole super canon et totalement accro à toi.

Charlie bougonne dans son coin sans relever la pique. Évidemment qu'il n'y a pas de mode d'emploi et personne ne peut l'aider pour la simple et bonne raison que personne n'est dans la même situation qu'elle.

La Normande a bien pensé à envoyer un message à Alexandra pour lui demander comment les choses se sont déroulées avec Charles, mais elle n'a pas osé.

Surement parce qu'elle imagine totalement le Monégasque comme étant le genre de type à débarquer sur le dos d'une licorne, sortir un piano de sa poche et jouer la sérénade sous les fenêtres de sa belle jusqu'à ce qu'elle le laisse grimper jusqu'à son balcon dans une caricature de Roméo, les fossettes et les abdos en plus.

Charlie laisse échapper un soupir.

Pas la peine de se faire du mal ma grande.

- Bon, quel est le plan ? Gerogie change de sujet.

La blonde hausse les épaules.

- Aucune idée, profiter du Grand Prix avec vous et attendre qu'il m'envoie un message quand il a un peu de temps ? Elle propose.

- Charlie, je t'adore, mais honnêtement, tu me donnes envie de pleurer jusqu'à mourir de déshydratation. Lève-toi, on sort !

Sous ses yeux, l'Anglaise se propulse hors du canapé et file vers la chambre à coucher sans se retourner.

- Pour aller où ? Chouine la Française.

- Dehors !

- Faire quoi ?

- Boire !

OK, ça, c'est un plan qui roule.

Feignant le désespoir, Charlie se lève à son tour et traîne les pieds jusqu'à sa valise.

- Comment est-ce que je m'habille ? Elle demande.

La voix de l'Anglaise lui parvient, légèrement atténuée par la porte de la chambre entrebâillée.

- Bien ! Je n'ai pas envie que les gens pensent que je fais du bénévolat.

La blonde lève les yeux au ciel avant de sélectionner un pantalon taille haute en sequin argenté, une brassière noire et une veste de costume oversize de la même couleur. Elle noue ses cheveux en une queue-de-cheval basse, ajoute une paire de boucles d'oreilles argentées et accessoirise avec un sac à main assorti à ses bijoux.

Après avoir enfilé une paire de sandales à petits talons noirs, Charlie prend le temps de vérifier son maquillage dans le miroir de la salle et remplit son sac avec les indispensables : Carte bleue, carte d'identité, rouge à lèvres et téléphone, avant de s'asseoir pour attendre son amie.

La brune apparaît quelques minutes plus tard, vêtue d'une robe noire très près du corps, s'arrêtant sur le haut de ses cuisses et dévoilant ses épaules et son buste. Des manches bouffantes viennent recouvrir le haut de ses bras jusqu'à ses poignets, des collants transparents noirs et une paire de bottines à talons carrés complètent la tenue.

Georgia est vraiment très belle, Charlie se fait la réflexion alors qu'elle détaille sa longue chevelure d'ébène qui cascade dans son dos, ses jambes interminables, ses cils d'une longueur affolante et sa peau dorée.

Pas de jalousie entre filles.

Mais quand même.

Alalala

- Comment tu me trouves ? Demande l'Anglaise.

- Canon, tu vas avoir froid.

Tout en parlant, elle pointe du doigt les épaules dénudées de son amie.

- Parle pour toi avec ton haut de maillot de bain.

- J'ai une veste, elle contredit.

- J'ai des collants.

Message reçu, on ne fait pas d'objection sur la tenue d'une fille.

Georgia récupère une pochette et après quelques soupirs de la part de Charlie, elle lève les yeux au ciel et attrape un manteau qu'elle enfile par-dessus sa tenue de soirée.

Elles prennent toutes les deux la direction du centre-ville et des rues piétonnes dans lesquelles se trouvent les bars les plus populaires, déjà bien animés par l'afflux massif de touristes venus pour le Grand Prix.

Il leur faut quelques minutes pour trouver le pub dans lequel les attendent déjà Elliot, Tyler et Marcus, venus spécialement depuis Bahreïn pour le week-end et le moins que l'on puisse dire, c'est que les retrouvailles sont épiques.

Coincée entre le dos de Georgia et les aisselles d'un inconnu déjà bien alcoolisé, veillant à ne pas se faire écraser les pieds, elle ne voit pas tout de suite le boulet de canon qui lui fonce dessus et la percute de plein fouet.

- Charlie ! Hurle-t-on dans son oreille. Ma baguette Française préférée !

- Tyler ! Elle éclate de rire.

Rapidement, il la soulève et la fait tournoyer sur elle-même s'attirant quelques regards agacés des autres clients qu'ils bousculent dans l'opération.

- J'y crois pas, s'exclame Georgia. Vous êtes déjà bourrés ?

- Mais non, tempère Marcus. On est heureux de vivre, la vie est belle Georgie, tu veux une bière ? C'est moi qui paye !

Les trois garçons ont visiblement débuté leur soirée bien plus tôt qu'elle à en voir leur air désinhibé et les joues terriblement rouges d'Eliott qui titube légèrement sur ses jambes.

- Qu'est-ce que je suis content de te voir Charlie, tu ne peux pas imaginer ! Hurle Tyler dans son oreille. Je suis trop content que tu sois là, c'est vraiment, vraiment hyper cool !

La Normande éclate de rire, incapable de se retenir fasse à l'engouement. Son ami Anglais qui vient de passer un bras autour de ses épaules avec force tout en lui tendant sa pinte à moitié vide.

- Je suis contente de vous voir aussi, elle sourit.

- On va te payer un verre, offre Tyler. Il faut absolument que tu goûtes les bières du coin !

Charlie hoche la tête et se laisse entraîner en direction du comptoir, profitant de la queue pour rattraper le temps perdu avec ses amis et rire des anecdotes toutes plus drôles les unes que les autres.

Les heures suivantes s'égrènent dans la joie et la bonne humeur alors qu'elle sent l'alcool lui monter doucement à la tête et qu'elle poste volontiers les stories de ses amis sur ses propres réseaux sociaux partageant un peu de cette incroyable soirée avec le monde extérieur.

Passé un certain point, Charlie meurt de chaud alors qu'elle se déhanche sur la musique rock diffusée dans le bar. D'un geste souple, elle retire sa veste sans faire tomber une goutte de sa boisson et la jette sur le tas déjà créé par leurs affaires.

Elle lève le coude et avale deux grandes gorgées de son Gin Tonic avant de se remettre à danser, éclatant de rire lorsqu'un inconnu qui essayait de se rapprocher d'elle est plus ou moins pacifiquement écarté par Marcus alors que les trois garçons forment un cercle protecteur autour d'elle et de Georgia.

Une nouvelle musique commence lorsqu'elle indique aux autres les toilettes et se faufile à travers la foule pour rejoindre les WC.

Elle se félicite mentalement en constatant qu'il n'y a personne devant elle et ouvre la porte.

Ne pas faire la queue aux toilettes du bar, un petit plaisir simple de la vie d'une femme.

Ce que l'alcool ne lui permet pas d'analyser en revanche, c'est la grande main qui la pousse violemment dans la toilette alors que quelqu'un se glisse derrière elle.

Charlie trébuche, manque de tomber la tête la première dans la cuvette, se rattrape de justesse et hurle la première chose qui lui passe par la tête en se retournant, prête à défendre sa vie.

- Pitié ne prenez pas mes organes !

- Quoi ?!

Face à elle, énormes et hideuses lunettes de soleil sur le nez, une écharpe rose et jaune à carreau enroulé autour de la tête et une veste en mouton puante et informe sur les épaules, il faut trente bonnes secondes à Charlie pour reconnaître son interlocuteur.

- Charlie, qu'est-ce que tu veux que je fasse avec tes organes sérieusement ? Et puis même, qui pense en premier qu'on va lui voler des organes ? T'es vraiment aussi timbré que tu en as l'air.

- Mais c'est toi d'abord ! D'où on pousse une fille dans les toilettes comme ça ?! Tu veux que je porte plainte peut-être ?

- Non mais, tu as fini oui ?

- Oh que non mon petit bonhomme, t'es fini si je parle, tu peux faire une croix sur ta carrière quand le monde saura que le grand Max Verstappen violente des innocentes dans les toilettes des bars !

Il la regarde un instant par-dessus les verres teintés de ses lunettes.

- Innocente ? Vraiment ?

Elle le regarde.

- C'est tout ce que tu retiens ?

Face à elle, Max laisse échapper un soupir désabusé.

- Bon, Charlie, tu continues de te plaindre ou tu me laisses t'expliquer pourquoi je suis là.

- C'est vrai ça, qu'est-ce que tu fais là ? Et pourquoi tu es habillé comme une grand-mère d'ailleurs ?

Max lève les yeux au ciel avant de se laisser retomber contre le battant en bois couvert d'écriture laissées là par de précédents utilisateurs.

- Pour être honnête, ça fait une heure que j'essaie de venir te parler, il soupire.

- Je ne t'ai pas vu dans le bar.

- Normal, tes trois gardes du corps empêchent qui que ce soit d'approcher et tu ne regardes pas ton téléphone sinon tu aurais vu que j'essayais de t'appeler.

Surprise, Charlie ouvre son sac et vérifie ses notifications pour s'apercevoir qu'elle a en effet plusieurs appels manqués d'un numéro inconnu.

Coupable, elle lève un regard innocent vers le Néerlandais qui croise les bras sur son torse avec un air supérieur.

Vexée, elle détourne les yeux.

- Ça ne me dit pas ce que tu fais là, elle râle.

- C'est pourtant évident, se moque le pilote.

Charlie se retient de lever les yeux au ciel et grimace avant de dézipper la braguette de son pantalon à paillettes sous le regard ahuri de Max.

- Tourne-toi.

Il lui obéit presque aussitôt, son nez venant accidentellement cogner dans la porte au passage, arrachant au Néerlandais une plainte de douleur alors qu'elle s'assoit.

- Je peux savoir ce que tu fais ? Il s'exclame.

- C'est évident non ? Je fais pipi.

- Sérieusement ?

La voix mortifiée du pilote Red Bull fait doucement ricaner la blonde plutôt fière d'elle.

Il faut dire que l'alcool joue un peu dans sa perception de ce qui est drôle.

Elle sera, sans aucun doute, morte de honte demain matin.

Parce que,

Quand même,

Charlie fait pipi devant Max Verstappen.

Si ça ce n'est pas griller quelques étapes du développement d'une amitié, je ne sais pas ce que c'est.

- Et si tu m'expliquais ce que tu fais ici Max ? Elle change de sujet.

Trop content de pouvoir parler d'autre chose, le garçon saute sur l'occasion.

- Je suis venu te chercher.

- Me chercher ? Pour aller où ?

- On va aller...

- Attends, Max ?

- Oui ?

- Il n'y a plus de papier toilette, tu n'aurais pas un mouchoir à me passer ?

- Ah si, il fouille dans ses poches. Tiens voilà.

- Merci.

- T'en as assez ? Parce que sinon je dois avoir un deuxième paquet dans ma...

- Non non, c'est bon, t'inquiète, ce n'était pas un gros pipi.

- Ah, OK, cool.

C'est lunaire, pas vrai ?

Et si on retournait au sujet d'origine ?

Moi aussi, je suis contente de vous revoir.

- Donc ? Où est-ce qu'on va ?

- Voir Lando.

Sous le coup de la surprise, le pied de Charlie glisse sur le bas de son pantalon et elle manque de se ramasser la tête dans le manteau en mouton mort de Max.

- C'est vrai ?

- Est-ce que je suis du genre à me moquer de toi Charlie ? Il lève les yeux au ciel.

Le silence retentissant dans la petite cabine suffit largement à faire rougir les oreilles du Néerlandais qui n'ose toujours pas se retourner, accentuant encore plus le sourire machiavélique de la Française.

- OK, je l'ai mérité, il marmonne dans son écharpe. Mais je te jure que c'est la vérité, je ne me serais pas donné autant de mal juste pour te faire une blague.

Toujours silencieuse, Charlie profite de le laisser mariner quelques minutes de plus pour baisser le couvercle de la cuvette pour s'asseoir dessus.

- Tu peux te retourner, elle souffle.

Les joues rouges de gêne, Max contorsionne sa grande silhouette dans l'espace réduit de manière à ce qu'ils soient de nouveau face à face.

Le pauvre garçon a littéralement l'air de mourir de chaud dans son manteau en peau de bête, il est à deux doigts de s'étrangler avec son écharpe informe, ses lunettes trop grandes glissent sur son nez et lui donne un air de vieille folle.

Charlie se retient de toutes ses forces de le prendre en photo.

Le fond d'écran du siècle.

- Alors, elle commence à la place. Je ne suis pas certaine de tout comprendre, mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Max prend une grande inspiration, mais plutôt que de se mettre à parler, il baisse les yeux vers la paume de sa main.

Curieuse, la Normande se penche pour voir ce qu'il regarde avec autant d'insistance.

- Tu as écrit le plan dans ta main ? Elle s'exclame.

- Tais-toi, il râle. Je n'arrivais pas à me rappeler des étapes.

Pompette et amusée, elle ne retient pas un gloussement qui se transforme bientôt en rire sonore alors que les larmes d'hilarité emplissent ses yeux.

- Je te jure Charlie, si tu n'arrêtes pas de rire, je t'enfonce la tête dans la cuvette.

Elle lève les yeux au ciel.

- Comme si tu pouvais le faire.

- Ne me tente pas. Bon, sérieusement, voilà le plan.

Attentive, Charlie tend l'oreille alors que Max plisse les yeux pour décrypter les mots sur sa main.

- Étape un, récupérer Charlie, ça s'est fait, il pense à voix haute. Ensuite, étape deux, aller au point de rendez-vous.

- OK, où est-ce qu'on va ?

- L'adresse est dans mon GPS, précise Max. Donc on commence par sortir d'ici et on retourne à ma voiture.

- Pas de problème, tu sors en premier et je te suis après avoir prévenu mes amis ?

Max hoche la tête et ensuite, il s'écoule une longue seconde très gênante pendant laquelle ils essaient tous les deux de sortir des toilettes le tout sous le regard blasé et sceptique des quatre clients qui font la queue devant la porte.

- Je te retrouve dehors, souffle le Néerlandais avant de s'éclipser.

La blonde hoche la tête et s'engage à nouveau entre les groupes de fêtards jusqu'à apercevoir du coin de l'œil Marcus, Eliott et Georgia faisant la queue près du bar.

Charlie ne s'embête pas à chercher Tyler, elle l'a vu disparaître en compagnie d'une brune il y a presque une heure déjà et s'il est toujours quelque part dans le bar les quatre amis se sont mis d'accord pour ne pas le déranger.

Ils auront tout le temps de le charrier copieusement demain matin.

En chemin, elle récupère sa veste et son sac à main toujours avec leurs affaires et se fraye un passage jusqu'à ses amis.

- Je vais y aller, elle souffle à Georgia par-dessus la musique.

Les sourcils de la jeune Anglaise prennent automatiquement une forme soucieuse alors que les deux garçons tendent l'oreille pour entendre leur échange.

- Tout va bien ? Tu veux que je vienne avec toi ? Ça ne me dérange pas.

- Non, c'est bon, elle secoue la tête. Tu peux rester ici, on se retrouve après.

- T'es sûre ? Attends, je vais te donner les clés.

- Pas la peine, Charlie rougit violemment. Je ne rentre pas à l'appartement.

Il est assez fascinant de voir la compréhension se peindre sur leurs visages au fur et à mesure que chacun comprend ce qu'elle est en train de sous-entendre. La bouche de Georgie s'ouvre en grand alors que les sourcils d'Eliott disparaissent sous ses cheveux et que Marcus esquisse un rictus narquois tout en lui tapotant l'épaule avec fierté.

- Bien joué, baguette, je suis fier de toi, il félicite.

- Quoi ? Non, ce n'est pas...

- Pense à nous envoyer ta localisation et fait une photo de sa carte d'identité de ce type aussi, on n'est jamais trop prudent, il poursuit.

- Marcus...

- Et le plus important, la capote ! Est-ce que tu veux que je t'en donne une ? J'en ai toujours dans mon portefeuille pour les occasions comme celle-là...

- Charlie ! S'horrifie Georgia. Tu ne peux pas faire ça, partir avec un inconnu comme ça...

La brune se rapproche soudainement et baisse d'un ton, comme si elle avait peur de se faire surprendre ou que quelqu'un n'écoute leur conversation.

- Tu ne peux pas tromper Lando ! Elle chuchote furieusement.

La Normande est à présent rouge écarlate sous le regard insistant des trois Anglais.

- Justement, elle bégaie. À ce propos...

Attention, compte à rebours activé :

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- J'y crois pas ! Hurle Georgie. C'est lui que tu vas voir !

Son éclat de voix attire l'attention de quelques personnes autour d'eux et les quatre amis baissent la tête pour se faire oublier alors que les yeux de la brune pétillent littéralement d'excitation.

- Mais comment tu vas faire ? Elle questionne. Je croyais que...

- Max m'emmène.

Nouveau silence choqué dans le groupe.

- Max comme dans Max Verstappen ? S'enquiert Eliott.

Silencieusement, elle hoche la tête pour dire oui et presque immédiatement leurs trois regards scannent le bar à la recherche d'un polo et d'une casquette Red Bull.

- Je ne le vois pas, souffle Marcus.

- Il est sorti m'attendre dehors, je dois le rejoindre.

- Incroyable, s'extasie Georgie. Notre copine est copine avec Max Verstappen, tu es famous Charlie !

- Ne le dites pas trop fort, il essaie de rester discret, elle rigole en pensant à la tenue du Néerlandais.

Les trois autres hochent rapidement la tête et Georgia reprend la parole :

- Je te laisse les clés de l'appart, j'irais dormir chez Eliott, tiens-nous au courant si tu as besoin que quelqu'un vienne te chercher.

- Est-ce que tu as quand même besoin que je te donne la capote qui est dans mon portefeuille ? Ricane Marcus.

Charlie lève les yeux au ciel.

- Je ne pense pas, elle soupire. Il y aura Max et Lando.

Les sourcils du l'Anglais forment une vague comique et la Normande sait instinctivement qu'il s'apprête à dire une énorme connerie.

- Je peux t'en donner deux si tu veux... Ou alors ils peuvent parta...

- Non merci ! Elle se bouche les oreilles.

Les trois autres rigolent bêtement et elle secoue la tête de découragement devant leur stupidité.

- Il faut vraiment que j'y aille, elle sourit. On se voit demain matin ?

- Pas de soucis Charlie, passe une bonne soirée.

Elle leur fait un signe de la main et se retourne pendant que Marcus hurle par-dessus la musique.

- Ne fais rien que je ne ferais pas moi-même !

Elle rit encore en sortant du bar et s'arrête presque immédiatement pour chercher la voiture de Max.

La Française fronce les sourcils en examinant les véhicules stationnés dans la rue et pousse un soupir désespéré avant de se diriger vers l'un d'entre eux.

Sans douceur, elle claque la portière derrière elle et plante son regard blasé dans celui du Néerlandais débarrassé de sa tenue de camouflage.

- Sérieusement Max ?

- Quoi, un problème ? Il fait semblant de ne pas comprendre.

D'un geste de la main, elle englobe toute la voiture.

- Tu me fais ton cinéma à propos de rester discret et tu te pointes avec une Aston Martin DB11 AMR ?

Un petit sourire contrit étire les lèvres du pilote qui rentre sa tête dans ses épaules comme un enfant coupable.

- Oui ? Il tente.

Charlie passe une main désespérée devant son visage.

- Foutus pilotes, pas un pour rattraper l'autre, elle râle.

- Eh ! Dis-le si tu préfères y aller à pied, s'emportes Max.

- Non, mais tu admettras quand même qu'il y a plus discret qu'une voiture à 300 000€ pour passer inaperçu.

- 280 000€, il marmonne dans sa barbe.

- Qu'est-ce que tu as dit ?

- Elle m'a coûté 280 000€.

La Normande lève les yeux au ciel, encore.

- Max, je te jure, démarre ou je t'étrangle avec ton écharpe.

Le garçon hoche rapidement la tête, conscient que, dans l'état actuel des choses, il ne peut pas gagner dans un combat à mort contre Charlie.

Machinalement, il sélectionne la dernière adresse enregistrée dans le GPS et lance le trajet avant d'appuyer sur l'accélérateur du bolide qui ronronne, attirant tous les regards à eux, faisant rougir le pilote.

Charlie lance un bref regard au temps de trajet avant de s'enfoncer plus confortablement dans son siège en cuir chauffant sans doute hors et prix, de ferme les yeux et se laisse guider tranquillement.

Malheureusement pour elle, il faut un grand maximum de dix minutes avant que Max ne revienne à la charge.

- Alors comme ça, il sifflote innocemment. Il paraît que vous ne vous êtes toujours pas embrassés ?

La blonde prend une grande inspiration.

Reste zen, ne tombe pas dans le piège.

- Je ne sais pas de quoi tu parles.

- Oh, tu sais, je fais référence à Lando et toi, totalement seuls avec vos hormones pendant plusieurs jours et plusieurs nuits...

- Ça ne te concerne pas, elle coupe.

- Vraiment ? Il hausse un sourcil. Je dois dire que je ne vous comprends pas du tout. À ta place, je lui aurais sauté dessus depuis longtemps.

- Je sais bien, elle chouine. Tout le monde n'arrête pas de me dire de le faire, mais je n'ai pas le courage de prendre le risque. J'aime bien cette relation que l'on a, c'est simple, on se laisse porter et on est naturel. J'ai peur de dire ou de faire quelque chose et que tout devienne gênant, tu comprends ?

- Non.

Elle le regarde une seconde, avant de soupirer et d'esquisser un petit sourire amusé.

- Max, s'il te plaît, ne te lance jamais dans la psychologie.

Il grimace comme si ce n'était pas la première fois que quelqu'un lui disait ce genre de chose.

- Ce que je veux dire, il se rattrape. C'est que si tu apprécies quelqu'un il faut lui dire, mieux vaut savoir tout de suite que rester dans le doute.

- Mais plus personne ne se dit les choses en 2023, tout le monde préfère s'envoyer des Tik Tok avec des citations et parler de ses problèmes à son chat.

C'est au tour de Max de lever les yeux au ciel.

Oui, Charlie à conscience d'être puéril, mais elle a l'impression que plus on la forcera à parler à Lando et moins elle en trouvera le courage.

- Dans ce cas tu n'as qu'à être différente, trouve un moyen qui te soit propre, il reprend plus doucement. Je t'assure qu'il est totalement dingue de toi.

Sans pouvoir se retenir, les joues de la blonde rougissent de plaisir tandis qu'elle baisse les yeux.

- Je te promets d'y réfléchir, elle souffle.

- Cool, j'espère que tu réfléchis vite alors.

Surprise, elle relève la tête dans la direction du Néerlandais dont le regard est fixé sur la route.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce qu'on est arrivés, il pointe la route du doigt.

Tétanisée, Charlie tourne les yeux en direction de l'avant, l'expression d'un lapin prit dans les phares d'une voiture plaqué sur le visage.

Et pour cause, à dix mètres devant eux, un petit sourire content fiché sur les lèvres alors qu'il agite la main dans leur direction, se trouve Lando Norris en chair et en os.

Merde.

On fait quoi maintenant ?  



♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡



Coucou tout le monde, il y avait longtemps haha

J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes de fin d'année et je vous souhaite le meilleur pour cette nouvelle année 2024.

Charlier et Lando sont de retour pour vous jouer de mauvais tours et même si ce chapitre relance doucement l'aventure sans apparitions de notre pilote McLaren préféré, je sais que vous savez que je nous réserve encore beaucoup de péripéties pour la suite ! Vous pouvez compter sur moi pour vous faire rêver encore un peu !

Chapitre centré sur notre Charlie nationale avec une entrée fracassante de Max la menace qui kidnappe l'héroïne pour organiser les retrouvailles des deux tourtereaux. Les copains de Bahreïn sont de retour également et ils sont plus que prêts à assister au spectacle qui se prépare.

Dans le prochain chapitre, Charlie doit faire un choix, Lando gère une Française alcoolisée, Max se lance dans un reportage animalier et un pilote peut en cacher un autre...

J'ai déjà hâte d'être à la semaine prochaine !

Bye les copains ♡

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