𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟑
— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝑨𝒖𝒔𝒕𝒓𝒊𝒂 - 𝑷𝒂𝒓𝒕 𝑰𝑰
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐈𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐞𝐬𝐭𝐢𝐦𝐞́ 𝐪𝐮'𝐚̀ 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭, 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧 𝟎.𝟕% 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐬𝐚𝐨𝐮𝐥𝐞.
𝟑𝟎 𝐉𝐮𝐢𝐧 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭 𝐑𝐞𝐝 𝐁𝐮𝐥𝐥 𝐑𝐢𝐧𝐠
𝐒𝐩𝐢𝐞𝐥𝐛𝐞𝐫𝐠 – 𝐀𝐮𝐭𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞
Poppy et Charlie prennent le van garé par Lando dans le parking de l'hôtel pour rejoindre en quelques minutes le parking public le plus proche du circuit. Arrivées là-bas, l'Anglaise guide son amie jusqu'à l'emplacement qui lui a été réservé par le pilote McLaren.
Autour d'elle, les premières caravanes sont déjà stationnées et Charlie sent sur elle les regards plus ou moins discrets que lui jettent les autres spectateurs. Il faut dire qu'une femme vêtue de l'uniforme de l'écurie McLaren et une balle de tennis géante ne passent pas vraiment inaperçue, surtout quand elles se garent sur l'un des meilleurs emplacements.
La blonde n'a cependant pas le temps de s'attarder sur les moues suspicieuses et les téléphones qui se lèvent dans leur direction, Poppy, qui regarde déjà sa montre depuis plusieurs minutes, pousse un long soupir appuyé.
Charlie lève les yeux au ciel.
- Qu'est-ce qui t'arrives ?
- On va louper le début de la séance d'essais libres, elle râle.
Charlie pince les lèvres, désolé pour la Britannique, elle sait que c'est de sa faute si elle ne peut rejoindre son écurie sans avoir à la baby-sitter à tout bout de champ.
- Tu peux y aller, souffle-t-elle. Je suis encore fatigué, je crois que je vais rester ici et dormir un peu avant les qualifs.
Le regard scrutateur de Poppy se pose immédiatement sur elle, la dévisageant comme si elle venait de dire la plus grosse connerie qu'elle ait jamais entendu.
- Quoi ? Elle croasse.
Charlie hausse les épaules, feignant l'indifférence et ajoute :
- J'ai beaucoup de choses à vérifier sur le van et puis je pense qu'une sieste ne me ferait pas de mal pour terminer de récupérer le sommeil en...
- Tu te moques de moi, pas vrai ?
Charlie s'interrompt et ose enfin croiser le regard de la chargée de communication qui lui fait face, sourcils froncés et bras croisés sur sa poitrine, l'air particulièrement mécontente.
- Non ? Elle tente.
- Moi, je crois que si alors crache le morceau avant que je ne me fâche.
Charlie pince les lèvres encore plus fort, jouant avec l'un des files qui s'échappent de son short noir. Le silence s'étire pendant de longues secondes sans qu'aucune des deux ne se décide à prendre la parole et il n'en faut pas plus à la blonde pour monter en pression.
- J'ai honte, OK ? Elle avoue. J'ai dérangé tout le monde et...
- Ah. C'est juste ça ?
- C'est déjà pas mal, se renfrogne-t-elle.
- Je peux t'assurer qu'il nous arrive des choses pires que ça toutes les semaines. Que Lando parte sans prévenir personne en kidnappant le champion du monde pour aller chercher une idiote dans la campagne autrichienne n'est même pas dans mon top 10.
La Normande ne sait pas si Poppy dit ça pour la rassurer, mais ça ne fonctionne vraiment pas, c'est même tout l'inverse.
- Allez, dépêche-toi maintenant, reprend Poppy. Si tu te sens vraiment coupable tu n'auras qu'à trouver un moyen de te rattraper, mais fuir Lando n'est clairement pas la solution.
Et sans demander son reste, elle jette à Charlie une carte magnétique d'accès Paddock qu'elle rattrape in extremis avant qu'elle ne touche le sol. Incertain, son regard fait la navette entre le pass et Poppy qui lui tourne toujours le dos et avance vers le Paddock comme si de rien n'était.
- Poppy ! Elle s'exclame en la rattrapant. C'est quoi ça ?!
- Un pass paddock.
L'Anglaise lui lance un de ces regards blasé qui a l'air de dire « tu es stupide où ? » et la blonde lève les yeux au ciel de désespoir avant d'agiter la carte sous les yeux de l'autre femme.
- Ça, j'avais compris, merci, elle peste. Ce que je te demande, c'est pourquoi ce n'est pas une carte McLaren ?
Poppy hausse les épaules.
- Lando a invité un groupe d'amis, on n'avait plus assez de place pour toi et un autre pilote a gentiment proposé de t'accueillir dans son garage, plutôt cool non ?
La Normande pose sur elle des yeux catastrophés.
- Non pas cool, c'est hyper gênant. Je ne peux pas m'incruster comme ça et puis je ne vais connaître personne.
- Mais puisque je te dis que c'est lui qui a proposé et puis ce n'est pas comme si tu connaissais les gars de chez McLaren.
- Je te connais toi, elle râle.
Poppy laisse échapper un soupir ennuyé avant de lui prendre le pass des mains pour l'agiter devant ses yeux à la manière d'une pendule d'hypnotiseur.
- Je vais te le répéter une dernière fois Flaubert, elle commence. Tu prends le pass, Lando est heureux, tu ne prends pas le pass, Lando est malheureux. Tu veux rendre Lando triste ? Tu veux qu'il passe tout le week-end à pleurer dans sa Driver Room parce que tu lui as brisé le cœur ?
- Arrête ça, râle Charlie en attrapant le pass en retenant tant bien que mal son sourire.
Elles reprennent toutes les deux leur chemin en direction des portiques de sécurité et Poppy se permet un rictus victorieux.
- Tu vois que ce n'était pas si compliqué ! Et puis franchement, de quoi tu te plains ? Il y a pire que passer le weekend dans le garage de notre futur triple champion du monde.
- Parle pour toi, je ne vais pas oser croiser son regard après hier.
Poppy s'esclaffe à ses dépens et Charlie pince les lèvres avec appréhension. Évidemment que passer le week-end dans le garage Red-Bull n'a rien d'horrible, c'est même plutôt hyper cool si elle doit être honnête. L'idée même de croiser Christian Horner et Helmut Marko suffit à lui faire perdre la tête sans parler de l'admiration sans borne qu'elle porte à Hannah Schmitz qu'elle pourrait ériger au rang de déesse de la Formule 1.
Autant de personnalités de la F1 réunies au même endroit, c'est tout simplement incroyable et elle ne mesure clairement pas sa chance à l'heure actuelle, elle ose même à peine imaginer le prix du badge qu'elle fait tournoyer entre ses doigts, des milliers, des dizaines de milliers d'euros ?
C'est une chance insolente qu'on lui offre.
Et pourtant, elle hésite.
Il faut dire que le fait d'avoir envoyé Max Verstappen en personne négocier avec un garagiste autrichien dans le trou du cul de la Styrie n'aide pas vraiment à aborder les choses sereinement.
Ça, c'est sans parler du fait que :
Petit un, elle a dit à Lando qu'il lui faisait un peu peur.
Petit deux, elle sait maintenant qu'il mange des pancakes en forme d'animaux tous les matins.
Petit trois, elle lui a fait un énorme câlin et il avait l'air très gêné maintenant qu'elle y repense.
À côté d'elle, Poppy, qui n'a rien suivi de sa réflexion mentale, se fait un plaisir de se moquer d'elle :
- Habillé en jaune comme ça il ne risque pas de te louper. Fais attention à ce que l'on ne te prenne pas pour un commissaire de course sur un malentendu.
- Très drôle Poppy.
Une fois les portiques passés, elles filent toutes les deux en direction des garages et avant même que Charlie ait pu rassembler son courage, Poppy l'abandonne devant l'entrée du garage McLaren avec une dernière moquerie.
- Tu continues tout droit jusqu'au bout de la pit lane et puis ne t'inquiète pas, ils ne sont pas aussi méchants que Netflix ne le montre !
Avec un dernier petit signe de main, elle tourne les talons et disparaît entre les mécaniciens qui s'activent rapidement autour des voitures presque prêtes à quitter la voie des stands. Comprenant qu'elle risque de déranger si elle reste plus longtemps, la blonde tourne les talons et file en direction du garage Red Bull.
Alors qu'elle presse le pas pour éviter un rack de pneus Pirelli bien à l'abri dans leurs housses de protection, elle jette un rapide coup d'œil à l'intérieur du garage Ferrari qu'elle est en train de dépasser. Assez rapidement, elle repère la silhouette cagoulée de Charles qui lui fait face, sur le point de grimper à l'intérieur de sa monoplace.
Il relève la tête l'espace d'un instant pour écouter ce que l'un de ses ingénieurs est en train de lui dire et leur regard se croise. Il la reconnaît immédiatement et lui adresse un signe de tête discret ainsi qu'un sourire qui fait se plisser ses yeux, envoyant l'estomac de Charlie au pays des papillons.
Elle fait de son mieux pour effacer son sourire idiot en arrivant devant l'entrée du garage Red Bull, histoire de ne pas avoir l'air d'une débile au moment de la première impression.
Stressée, elle repère assez rapidement une jeune femme brune, casque sur une oreille, calepin sous le bras debout juste devant l'espace VIP délimité au fond du garage. Après avoir mis son pass en évidence sur sa poitrine, elle se glisse dans le garage, rasant les murs pour ne déranger personne et fonce jusqu'à la jeune femme.
Timidement, elle tend le bras et lui touche l'épaule pour attirer son attention.
- Bonjour ? Elle tente.
La brune se retourne et la détaille des pieds à la tête d'un regard scrutateur.
- Tu es Charlie ? C'est ça ?
Surprise, la blonde se contente de hocher la tête silencieusement.
- Impeccable, je t'attendais, se réjouit l'autre. Enchanté, je m'appelle Marthe, c'est moi qui vais m'occuper de toi ce week-end.
Très gênée, Charlie fait un petit pas en arrière, le regard fuyant.
- Il n'y a pas besoin que l'on s'occupe de moi, elle bégaie. Vraiment. Juste me montrer un endroit où m'asseoir, c'est tout.
- Tu rigoles ? Demande Marthe, incrédule. Max n'invite jamais personne à part Kelly et son père, on ne va pas juste te ranger dans un coin !
- Je ne veux pas être une gêne, vraiment. Je n'ai besoin de rien.
Face à elle, Marthe fronce les sourcils, agacée avant de lui attraper le bras pour l'entraîner vers le coin VIP, à l'écart des autres.
- Ecoute, Max ne nous a pas dit pourquoi il t'avait invité, mais je suis ici en stage d'assistante relation publique depuis quatre mois et à par Kelly qui me snob et Jos qui me fout carrément la trouille on n'a vu personne et j'ai besoin de matière pour rédiger mon mémoire alors s'il te plaît, s'il te plaît sois sympa et aide-moi, elle supplie.
L'espace d'un instant, Charlie se demande si elle doit rire, mais la pauvre fille à réellement l'air désespérée qu'elle n'ose pas lui dire non.
Charlie ne sait pas dire non, qu'il s'agisse de suivre Lando Norris à l'autre bout du monde ou d'assister à un exposé de deux heures sur les origines de Red Bull en Formule 1 en passant par les faits marquants de son histoire.
- Ok, elle soupire. Et il faudrait faire quoi au juste ?
- Génial, merci ! Alors, la séance va débuter dans quelques minutes donc je vais commencer par te montrer ton casque et te présenter tous les interlocuteurs que tu vas entendre en te donnant leur rôle et...
Marthe s'arrête et hausse les sourcils bien hauts, sa bouche formant un « O » interdit alors que Charlie, qui est de plus en plus intéressée par le programme, attend qu'elle poursuive avec incompréhension.
Il lui faut quelques secondes supplémentaires pour comprendre que si la petite stagiaire s'est tue, c'est sans doute parce que quelqu'un d'important, ou de relativement intimidant se trouve juste derrière elle.
Comme dans le début d'un mauvais film d'horreur.
La Normande déglutit lentement avant de se retourner.
Bingo.
Important et flippant, mesdames et messieurs, Max Verstappen en personne.
Inconsciemment, elle recule jusqu'à marcher sur le pied de Marthe qui laisse échapper une plainte que le Néerlandais ne relève pas, son regard planté dans le sien.
- Salut Charlie.
Pense aux pancakes. Pense aux pancakes.
- Bonjour ! Elle s'étrangle.
OK, c'est gênant.
Elle ne comprend même pas pourquoi il l'intimide autant, au fond d'elle, elle sait parfaitement que Max Verstappen est un type normal. Combien de fois elle a liké des meme sur le Maxsplaining.
C'est juste que, eh bien, il est vachement plus impressionnant en vrai.
Le cerveau perdu quelque part dans un trou noir, elle force un sourire proche de la grimace avant de tenter de dire quelque chose de gentil.
- Bonne chance pour le...hm...truc !
Mais quelle galère.
Bouche bée, Charlie et Max se dévisagent un instant dans le silence le plus total, ce qui laisse à la blonde tout le temps d'imaginer au moins quatre moyens de changer d'identité pour aller vivre quelque part dans une grotte au Tibet jusqu'à la fin de ses jours.
Au bout d'un moment, le champion du monde en titre hausse les sourcils, un rictus amusé prenant place sur ses lèvres.
- Le truc ? Je devrais pouvoir me débrouiller pour arriver premier, oui.
- Cool !
Non mais ce n'est pas vrai ! Cool ?! Vraiment Charlie ?!
- Cool, il répond.
Cool, ce n'est pas si mal finalement.
- Cool.
- Il faut que j'y aille, sourit-il. Tu sais, pour faire le truc.
Tout en parlant, il montre Charlie d'un mouvement vague et elle met quelques secondes de trop à comprendre qu'en réalité, elle se trouve au milieu de son passage, l'empêchant d'accéder à sa monoplace.
Rouge de honte, elle se jette précipitamment sur le côté pour lui permettre de passer et manque de s'exploser le front sur un placard dans l'opération.
Max secoue la tête, amusé, avant de passer à côté d'elle.
- Amuse-toi bien, Charlie, on se voit tout à l'heure.
Elle se contente de hocher la tête silencieusement, mortifiée par ses propres réactions.
Marthe et elle regardent le pilote monter dans sa voiture et quitter le garage dès que le feu vert lui est donné.
- Eh, bah, c'était intense, murmure la stagiaire.
La blonde se contente d'un pauvre gémissement, la tête dans les mains avant d'être guidée jusqu'à sa place par Marthe qui lui tape gentiment le dos en signe de soutien.
Et Charlie aimerait dire qu'elle donne toute son attention à la jeune femme qui lui récite de tête l'histoire de la marque Red-Bull, mais la réalité, c'est que la fatigue la rattrape à la première occasion et qu'elle pique du nez, tête penchée en avant sur sa chaise jusqu'à la fin de la séance sous le regard consterné de son accompagnatrice.
Pour se faire pardonner, elle accepte de la suivre tout le reste de la journée, évitant stratégiquement de recroiser le pilote Néerlandais jusqu'au début des qualifications.
Assise dans le fond du garage Red-Bull avec sa tenue jaune fluorescente, elle a du mal à passer inaperçue, elle se voit plusieurs fois apparaître à l'écran durant les qualifs et elle n'ose pas écouter les commentaires à son sujet. Plus jamais elle ne mettra quelque chose d'aussi voyant, plus jamais.
Charlie retient avec peine ses petits sursauts joyeux en voyant Lando se qualifier quatrième prêt à partir en deuxième ligne dimanche. Comme elle aurait aimé être présente dans le garage McLaren pour y voir de ses propres yeux la liesse retransmise en direct sur les écrans.
À l'instant où Marthe la libère avec un questionnaire de satisfaction à remplir pour le lendemain, Charlie se précipite sous la pluie battante de la fin de journée, bénissant la stagiaire de lui avoir prêté un grand parapluie logoté Red-Bull.
Les pieds trempés, elle parvient à son van après une longue course et plusieurs dérapages dans la boue des champs aux abords du circuit. En arrivant, elle doit plisser les yeux pour distinguer une silhouette adossée à la porte du van, complètement trempée.
- Lando ?!
Il relève la tête et lui adresse un pauvre sourire, les bras serrés autour de son torse pour retenir un grelottement.
- Salut, il sourit.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ?
Lando se redresse et Charlie se jette presque contre la porte qu'elle déverrouille en vitesse avant de pousser le pilote frigorifié à l'intérieur.
- Je t'attendais, mais je ne pensais pas que tu allais rentrer si tard, il claque des dents.
- Tu aurais dû retourner à l'hôtel, imagine si tu tombes malade, elle s'inquiète.
- Mais non, je suis plus fort que ça.
Ennuyée, elle frictionne sans succès les bras trempés de l'Anglais sans que cela n'ait l'air de faire le moindre effet sur le pilote transit.
- Si tu tombes malade, Poppy va me tuer, elle peste.
Mais il ne répond pas, dévisageant lentement Charlie qui s'agite autour de lui.
- Tu portes mon sweat, il souffle.
Le regard de la blonde tombe dans les prunelles bleutées de Lando et elle stoppe tout mouvement, serrant doucement ses mains autour des biceps du pilote.
- Oui, merci pour le cadeau.
Doucement, elle admire les boucles brunes détrempées qui retombent de manière désordonnée sur le front du garçon, ses cils diaboliquement longs, les gouttelettes de pluie qui s'y sont accrochée et qui donne à son regard une beauté nouvelle, ses lèvres pâles et mordillées.
Charlie se demande bien quel goût elles peuvent avoir.
- Déshabille-toi.
- Quoi ?
- Quoi ?
Oh
OOOOH
- Non ! Je veux dire si ! Mais pas comme ça ! Retire ton pull trempé, tu sais, pour ne pas tomber malade. Je vais...je vais te donner un autre sweat !
Mortifiée et rouge comme une tomate, elle tourne le dos au pilote qui la regarde toujours, bouche bée et plonge la tête dans un placard pour en sortir un pull volé à l'un de ses frères. Quelque chose de chaud et de pas trop hideux si possible, dur à faire.
Sans le regarder, elle tend le pull et il l'attrape en silence. Derrière elle, Charlie entend le bruit de vêtements que l'on retire et se retient de toutes ses forces de jeter un œil histoire d'éviter de se griller totalement auprès de Lando.
- Alors ? Il s'éclaircit innocemment la voix. Comment c'était, cette journée chez Red Bull ?
Charlie s'empresse de sauter sur l'occasion pour changer de sujet.
- Intéressante, comme tu peux le voir, j'ai des devoirs à faire.
- Tu sais, je t'ai vu piquer du nez sur les écrans géants pendant les essais libres, il sourit.
Mortifiée, elle se retourne vers lui, les yeux écarquillés.
- Non ?
- Je t'assure que si, tu regarderas la rediffusion, mais je crois que tu as tapé dans l'œil des cameramen de la F1 TV.
Horrifiée, Charlie plaque une main sur la bouche.
- Est-ce que...Elle n'ose même pas demander. Est-ce que j'avais la bouche ouverte ?
Lando, qui a l'air de s'amuser comme un petit fou, fait durer le plaisir encore un peu.
- Tu sais, c'est compliqué de conduire une Formule un en même temps que de vérifier que tu gardes ta dignité, peut-être que j'ai manqué certains passages et...
- Oh, mon Dieu, elle gémit. Je ne pourrais plus jamais remettre les pieds sur le paddock, c'est trop la honte.
Foudroyée, elle se laisse glisser contre la porte du placard jusqu'à se retrouver assise sur le sol, la tête dans les mains. Amusé, Lando s'accroupit face à elle pour frotter le dessus de son crâne de sa grande main glacée.
- Je rigole, Charlie, tu étais adorable et très élégante. Ça n'a duré qu'une seconde, personne n'y a fait attention et les commentateurs n'en ont même pas parlé, relax.
- T'es nul, elle soupire de soulagement.
- C'est ce qui fait mon charme, il sourit.
Elle lève les yeux au ciel pour ne pas avouer que oui, c'est exactement ce qui fait son charme, ça et ses yeux, son sourire, son rire, ses boucles brunes et ses bras aussi, totalement, les bras de Lando et ses mains aussi et...
Wow wow WOW
Stop.
On inspire, on expire et on inspire encore.
- Tu as toujours froid ? Elle demande.
- Un peu, mais ça va passer.
Tout en parlant, il sort ses mains des poches du sweat pour les étirer dévoilant ses doigts rouges et glacés.
- Je vais te faire une boisson chaude, elle se relève. Qu'est-ce que tu préfères ? Chocolat chaud ? Thé ? Je n'ai pas de café, je n'aime pas ça.
- Va pour un chocolat, merci.
- Ne me remercie pas, elle sourit. C'est ma faute si tu risques de perdre tes doigts.
Il lève les yeux au ciel pendant qu'elle sort le lait du frigo.
- Perdre mes doigts ? Nous sommes le 30 juin, est-ce que tu ne serais pas un peu dramatique ?
- Moi ? Dramatique ? Jamais, elle ricane.
C'est étonnant de se trouver là, Lando assit sur le sol de sa minuscule cuisine, leurs pieds se frôlant à chaque fois qu'elle bouge, l'odeur du lait chaud et le bruit de la pluie qui s'abat sans discontinuer à l'extérieur. Ça a quelque chose d'apaisant, hors du temps.
Après quelques minutes, elle dépose un mug dans les mains du pilote avant de se rassoir à ses côtés, côte à côte sur le sol, leurs épaules pressées l'une contre l'autre innocemment.
Comme si Charlie n'était pas tout à fait consciente du corps du Lando collé contre le sien.
- C'est quoi ta couleur préférée ?
La question n'a pas vraiment de sens, elle la pose pour relancer la conversation.
Les lèvres plongées dans le chocolat chaud, il réfléchit pendant quelques secondes avant de répondre.
- Le noir.
- Le noir n'est pas une couleur, c'est une nuance, elle rit.
Il lève les yeux au ciel.
- Excuse-moi Einstein, il râle. Je vais dire orange alors.
- C'est toujours un plaisir de t'instruire Lando et désolé, mais orange, c'est trop facile, tu es littéralement habillé en orange tous les jours.
- Et alors, peut-être que j'aime vraiment beaucoup l'orange, mais vas-y, dis-moi, c'est quoi ta couleur préférée ?
- Ma couleur à moi, c'est le bleu, elle se vante.
- Aucune originalité, il râle.
- Hé !
Amusé, il tourne son visage vers elle.
- Charlie, tu veux vraiment que l'on se batte pour savoir lequel d'entre nous à la meilleure couleur préférée ?
Boudeuse, elle croise les bras et se retient de rire du mieux qu'elle peut.
- C'est très important, mais vas-y toi si tu as une meilleure question.
- C'est quoi ton animal préféré ?
Elle le regarde, outrée qu'il ose se moquer de ses questions alors que les siennes pues tout autant.
- Sérieusement ?
- Je suis mortellement sérieux, sourit-il.
- Mortellement, rien que ça ? Elle hausse les sourcils. C'est le bourdon.
- Le bourdon ? Il balbutie.
- Oui, le bourdon.
Charlie tente de garder son calme du mieux qu'elle peut, mais la stupidité de leur conversation est en train d'avoir raison de son sérieux. La fatigue n'aidant pas, elle éclate de rire suivi aussitôt par le pilote.
- C'est l'animal le plus nul que j'ai jamais entendu ! Il rit.
- Mais c'est génial un bourdon, il est gros et tout doux ! Il ne pique pas et quand il vole, il fait un petit bruit de Formule 1. Je te jure Lando, est-ce que tu as déjà vu un bourdon twerker ?!
- Quoi ?!
- Mais si ! Quand ils vont chercher le pollen dans les fleurs et qu'il n'y a que leurs petites fesses qui ressortent ! C'est la chose la plus adorable au monde ! Attends, donne-moi ton téléphone, je vais te trouver ça sur Internet !
Tout en parlant, elle tend la main vers le pilote pour qu'il lui remette son téléphone, son sourire extatique répondant à la mine horrifiée de l'Anglais.
- Mais t'es folle ?! Il hurle en reculant. Je ne vais pas te laisser chercher des culs de bourdon sur mon téléphone !
- Roh, mais allez ! Tu vas voir, tu vas adorer !
- Charlie non !
Presque avachie sur lui, le bras tendu en avant pour essayer d'attraper son téléphone de force, Charlie rit tellement fort qu'elle en a du mal à respirer.
En revanche, elle n'avait pas prévu de s'étrangler lorsqu'il passe un bras autour de sa taille pour l'aider à se redresser, la plaquant involontairement contre son torse dans l'opération.
Et d'accord, elle a déjà vu des photos de lui torse-nu, mais au moins maintenant elle peut confirmer en personne qu'il y a bel et bien une paire de pectoraux et tout un tas d'abdos bien musclés vivants sous ce pull.
C'est une information qu'elle ne risque pas d'oublier de sitôt.
Oh que non.
- Ça va ? Il demande, soucieux.
Discrètement, elle s'éclaircit la gorge avant de hocher la tête et de lui sourire.
- Oui, j'ai juste avalé ma salive de travers.
- OK, ne t'étouffe pas. Tiens, bois un peu de chocolat, il lui tend sa tasse.
Charlie accepte avec un sourire le mug en essayant de toutes ses forces de ne pas avoir l'air idiote parce que, bon sang, la main de Lando caresse doucement son dos pendant qu'elle boit et qu'elle est littéralement à deux doigts de ronronner.
- Tu as l'air fatigué, il souffle.
- Je le suis, elle hoche la tête. Je voulais dormir ce matin, c'est Poppy qui m'a convaincue de venir aux essais libres.
- Ça aurait été dommage de rater ça, tu étais vraiment si fatigué ?
Un petit sourire coupable aux lèvres, elle secoue la tête pour dire non.
- J'avais surtout peur de te revoir et honte d'avoir été obligée de te demander de l'aide.
Surpris, Lando s'écarte et Charlie regrette déjà le souvenir de sa main sur elle.
- Honte ? Mais pourquoi ? Je suis ton ami, c'est normal de vouloir t'aider.
Il semble perdu et elle se sent encore plus coupable de lui causer du souci, la blonde baisse la tête.
- Je sais que l'on est amis, elle bloque sur le mot. Mais tu es surtout une célébrité, un pilote dont je suis fan et je sais que j'en demande trop, que je ne sais pas rester à ma place quand il s'agit de toi.
- Je n'ai jamais rien entendu d'aussi con.
La colère de l'Anglais vibre dans sa voix et fait sursauter Charlie qui n'ose pas relever la tête.
- Attends Lando, j'essaie de t'expliquer que...
- Je sais très bien ce que tu es en train de faire, il coupe. Et c'est une belle connerie. Je n'en ai rien à foutre que tu ne sois pas célèbre Charlie, au contraire, j'aime être avec toi parce que tu me fais rire, que tu tournes ma situation en dérision et que, quand on est ensemble, tu me rappelles à quel point j'ai de la chance d'être là où j'en suis et d'avoir autant de gens qui m'aiment.
- C'est juste que je ne voulais...
- Je me suis inquiété pour toi comme je me serais inquiété pour n'importe lequel de mes amis. J'étais content que tu m'appelles et que tu me fasses confiance pour conduire ton van et prendre soin de toi.
Les joues rouges, elle garde les yeux fixés sur sa tasse, trop émue pour répondre.
Pleurer devant Lando, il ne manquerait plus que ça.
- S'il te plaît, ne t'en veux plus jamais de m'appeler et puis, en plus, Max était vraiment content de pouvoir te rencontrer, il sourit.
À l'évocation du pilote Néerlandais, Charlie esquisse une grimace maladroite qui n'échappe pas au Britannique.
- Oula, il ricane. Qu'est-ce que tu as encore fait ?
- Comment ça « encore » ? Elle s'offusque.
- Charlie..., il râle doucement.
La blonde pince les lèvres, avec du recul, elle se sent encore plus ridicule.
- Ce n'est rien, vraiment. Je te jure que je ne le fais pas exprès, Max m'intimide et du coup, à chaque fois qu'il essaie de me parler je dis des conneries.
- Je ne comprends vraiment pas pourquoi il te perturbe à ce point, c'est un mec vraiment super en plus et puis, tu n'as pas eu de problème avec moi la première fois que l'on s'est rencontré.
Charlie hausse les épaules avant d'esquisser un petit sourire amusé à l'évocation du souvenir.
- En même temps, on ne peut pas vraiment dire que tu m'as laissé le temps d'en placer une, elle rit. Tu m'as plaqué au sol et puis quasiment jeté ton pass paddock à la figure avant de disparaître.
- J'étais plutôt pressé, il s'excuse.
Tout en parlant, il laisse tomber sa tête contre l'épaule de Charlie qui se jure mentalement de ne plus jamais laver son sweat et fait de son mieux pour devenir l'épaule la plus confortable du monde.
- C'est sûrement mieux comme ça, si j'avais eu le temps de parler, je t'aurais sans doute demandé de m'épouser ou quelque chose de pire, elle plaisante.
- La deuxième fois que l'on s'est parlé, tu as comparé ma voiture à un tracteur, il ricane.
- Mais ça t'a fait rire !
- Et la fois d'après, ton frère a parlé de noix de coco et d'anus.
- Ça ne compte pas ! C'était Benjamin, pas moi.
- Ce que je veux dire, c'est que tu n'as pas besoin d'essayer de faire bonne impression aux gens. Tu es positive, drôle et à l'écoute, c'est ce que tous les pilotes recherchent et ce n'est pas pour rien que tu as réussi à nous mettre dans ta poche Charles et moi. D'ailleurs, je suis curieux de savoir comment tu l'as rencontré ?
Elle sourit, mystérieuse.
- Ça, c'est un secret. Vous avez parlé de moi ? Elle demande, curieuse.
Lando ricane doucement avant de lui retourner son sourire énigmatique.
- Fais un effort pour parler à Max demain, ça lui fera plaisir.
- Je vais le faire, c'est promis.
- Tu verras, il est pire qu'un Golden Retriever. Une fois que tu es son amie, c'est pour la vie, il plaisante.
Charlie écoute Lando vanter les qualités de Max qu'il liste avec entrain et elle est surprise de voir à quel point il apprécie le pilote Néerlandais. Bien sûr, elle sait qu'ils s'entendent bien et partagent régulièrement des moments ensemble, elle l'a lu sur les comptes de potins Instagram, mais il faut croire que ces deux-là s'adorent réellement au-delà de ce que les fans ont perçu.
C'est assez attendrissant à regarder.
- J'ai compris, elle le coupe gentiment. Je porterais la casquette Red Bull qu'ils m'ont donné pour la course de demain.
Face à elle, le brun bloque pendant une seconde.
- Ils t'ont donné une casquette ? Il demande.
- Oui, ça fait partie du pack expérience VIP, j'ai dit que je n'en avais pas besoin, mais finalement, je vais la mettre demain pour faire plaisir à Max.
- Non. Ne la porte pas.
- Quoi ?
- Tu as déjà la casquette de ton écurie préférée à porter, pas besoin d'en avoir une autre.
Elle le regarde un instant, bouche bée. S'il est bien en train de dire ce qu'il est en train de dire, le cœur de Charlie va exploser.
Et comme à chaque fois que son cœur palpite à cause de Lando, ce qui arrive un peu trop souvent ces derniers temps, Charlie dit des conneries :
- Mais Lando... Je ne peux pas porter de casquette Ferrari dans le garage Red Bull, si ?
Sous ses yeux, la mâchoire du pilote se contracte légèrement alors qu'il détourne les yeux, vexé.
- Je parlais de McLaren, il soupire. Mais visiblement, tu ne mérites pas d'être fan de nous.
Attendrie, elle laisse échapper un rire avant de lever les yeux au ciel.
- Je sais, Lando, je me moque de toi, elle sourit. Mais tu ne peux pas me demander de faire des efforts pour me rapprocher de Max et être jaloux quand je te dis que je vais le faire.
- Je ne suis pas...
Ils sont tous les deux coupés par la sonnerie stridente du téléphone de Charlie qui fronce les sourcils en le sortant de sa poche. Elle ne se rappelle pas d'avoir enregistré « Hey Sexy Lady » de Shaggy comme sonnerie, elle fronce d'autant plus les sourcils en voyant le nom du contact s'afficher, elle montre l'écran à Lando qui lui lance un regard paniqué.
Sans comprendre la raison de la peur de l'Anglais qui lui fait de grand signe, elle porte le combiné à son oreille.
- Allô ?
- Il est avec toi ?
La Normande lève les yeux au ciel.
- Bonjour à toi aussi Poppy, je suis contente de voir que tu vas bien.
- Je sais qu'il est avec toi. Dis à ce petit crétin de répondre au téléphone et de ramener son cul à l'hôtel sinon, c'est un homme mort.
Et sans attendre, la Britannique raccroche, laissant une Charlie bouche bée et un Lando catastrophé.
- Elle avait l'air assez remonté, tu lui as fait quelque chose ?
- Non ! Enfin pas à elle directement, il râle en se relevant. J'avais une interview avec un journaliste vraiment relou et il se pourrait que j'aie oublié d'y aller.
- Oublié ? Elle mime les guillemets. Dis plutôt que tu as fait exprès d'oublier.
Elle se relève à son tour, déposant la tasse vide dans le bac à vaisselle.
- Peut-être, avoue-t-il. Mais je ne pensais pas qu'elle me retrouverait si vite.
- C'est de Poppy dont on parle, je ne serais pas surprise d'apprendre qu'elle t'a fait poser un traceur GPS.
Il lève des yeux ébahis vers elle.
- J'ai trop peur d'elle pour la virer.
Charlie éclate de rire, elle sait qu'il n'est pas sérieux, mais l'idée que Poppy puisse terroriser l'écurie McLaren et tous ces grands gaillards au complet la fait bien rire.
- Tu devrais peut-être y aller alors, avant qu'elle ne vienne te chercher elle-même.
- Ne parle pas de malheur, il râle.
Rapidement, il descend les trois marches qui le ramènent sur la terre mouillée avant de se tourner vers Charlie, adossée contre la porte.
- Je ne sais pas si j'aurais le temps de te voir demain, tout va s'enchaîner très vite jusqu'à la fin du Grand Prix, je te ferai un message pour te tenir au courant. OK ?
- OK, elle sourit. Amuse-toi bien demain.
- Toi aussi, mais pas autant que si tu étais chez McLaren, d'accord ?
- Compte sur moi, je n'oublierais pas mon écurie préférée.
Tout en parlant, elle lui adresse un petit clin d'œil amusé et le sourire lumineux qu'il lui donne en retour fait trébucher son pauvre cœur, encore.
- Allez, va-t'en, elle rajoute. Je suis sûr que Poppy compte les minutes.
Il lui adresse un regard catastrophé avant de hocher la tête et de tourner les talons, faisant une dizaine de mètres sous la pluie avant de se retourner vers elle à nouveau, levant les mains à son visage en porte-voix.
- Bye Charlie ! Il crie. Merci pour le chocolat chaud !
Sur le pas de sa porte, elle éclate de rire avant de faire de même :
- Bye Lando ! Merci pour ton cadeau ! Elle pointe son pull.
Elle attend encore quelques minutes de le voir disparaître pour tourner les talons et refermer la porte derrière elle.
Presque immédiatement son regard est attiré par le sweat-shirt encore humide que Lando a oublié en partant avant avec le sien. Un petit sourire attendri fleurit sur les lèvres de la jeune fille.
Est-ce qu'elle est une psychopathe ? La plupart du temps, non.
Est-ce qu'elle va renifler le pull de Lando pour sentir son odeur encore un peu ? Oh que oui.
Et peut-être même qu'elle va dormir avec, qui sait ? De toute façon, personne ne le saura jamais.
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Le bourdon est le meilleur animal du monde, c'est un fait.
Charlie et Lando passent du temps rien que tous les deux et vous l'aurez compris, c'est chez Red Bull que notre Normande va passer son Grand Prix !
Dans le rôle de la stagiaire stressée, nous avons Marthe (j'adore trouver des prénoms pour cette histoire) et dans le rôle du pilote de formule 1 futur champion du monde qui va se faire un plaisir de se foutre de Charlie, je vous présente Max Verstappen ! Ils feront à partir de maintenant des apparitions régulières dans l'histoire, félicitations vous avez débloqué un nouveau pilote et son écurie !
Dans le prochain chapitre, Max tend des pièges, Charlie fonce dedans, Lando est mignon, les Ferrari boys sont dans la place et tout le monde mange du taboulé !
À vendredi prochain pour l'avant-dernier chapitre du Grand Prix d'Autriche !
Bye les copains ♡
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