𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟐
— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝑨𝒖𝒔𝒕𝒓𝒊𝒂 - 𝑷𝒂𝒓𝒕 𝑰
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐄𝐧 𝐂𝐚𝐥𝐢𝐟𝐨𝐫𝐧𝐢𝐞, 𝐥𝐚 𝐥𝐨𝐢 𝐬𝐭𝐢𝐩𝐮𝐥𝐞 𝐪𝐮'𝐢𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐢𝐥𝐥𝐞́𝐠𝐚𝐥 𝐝𝐞 𝐭𝐢𝐫𝐞𝐫 𝐬𝐮𝐫 𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐬𝐚 𝐯𝐨𝐢𝐭𝐮𝐫𝐞, 𝐞𝐱𝐜𝐞𝐩𝐭𝐞́ 𝐮𝐧𝐞 𝐛𝐚𝐥𝐞𝐢𝐧𝐞.
𝟐𝟖 𝐉𝐮𝐢𝐧 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭 𝐑𝐞𝐝 𝐁𝐮𝐥𝐥 𝐑𝐢𝐧𝐠
𝐒𝐩𝐢𝐞𝐥𝐛𝐞𝐫𝐠 – 𝐀𝐮𝐭𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞
Mercredi, 10:23
Pleures pas Charlie
Mais !
Il semblerait que j'ai gagné 😎
11:41
Charlie ?
Tu boudes ?
Envoie un message quand tu arrives
S'il te plaît
14:18
Charlie
Je commence vraiment à m'inquiéter...
Réponds-moi
15:04
Lando ?
Hey !
Comment ça va ?
T'étais passée où ?
Je suis désolé
Est-ce que je peux t'appeler ?
S'il te plaît ?
Oui, pas de soucis
Charlie... ?
Je t'appelle
lando norris is trying to call you
CONNECT END
- Charlie ? Résonne la voix du pilote dans le combiné.
- Hey, elle exhale difficilement.
- Est-ce que ça va ?
Pendant quelques instants, seul le silence répond à Lando qui pince les lèvres d'inquiétude, assis dans sa Driver Room, le téléphone plaqué contre l'oreille.
- Dis quelque chose, s'il te plaît, il insiste doucement.
Il ne faut pas plus de quelques secondes supplémentaires pour que le premier sanglot perce à travers le combiné suivi d'autres hoquets douloureux qui ne font qu'alarmer un peu plus le pilote impuissant.
- Ça ne va pas du tout, pleure la Française.
Charlie qui n'arrive plus à retenir ses larmes, trop longtemps contenues, sanglote à présent, incapable d'aligner plus de quelques mots.
- Respire Charlie, souffle Lando. S'il te plaît, respire pour moi princesse. Il faut que tu te calmes et que tu me dises ce qui ne va pas, OK ? Parle-moi.
Même s'il ne peut pas la voir, la blonde acquiesce à ses encouragements et prend plusieurs grandes inspirations hésitantes avant de se lancer malgré les larmes qui affluent toujours.
- C'est mon van, avoue-t-elle finalement.
- Qu'est-ce qu'il a ton van ? Tu es tombée en panne ?
Elle approuve d'un mouvement de la tête avant de se rappeler qu'il ne peut pas la voir.
- Oui, sa voix tremble. J'ai crevé hier matin. J'ai été dépannée dans un garage Autrichien, mais maintenant, le patron a pris les clés et il ne veut pas me laisser partir si je ne paie pas.
Le pilote semble réfléchir un instant.
- Combien il te demande ?
Une plainte échappe à la jeune fille qui ose à peine avouer le montant.
- 1500€, elle pleure.
- Pour une roue ?! Ce type essaie de t'arnaquer Charlie, il ne faut pas lui donner d'argent !
- Je sais ! Elle éclate en sanglots. Mais il a pris le van et toutes mes affaires, il ne veut pas me les rendre. Il me fait croire qu'il ne parle pas Anglais et moi, je ne parle pas Autrichien.
De longs et douloureux sanglots lui broient la gorge alors que le Britannique semble déstabilisé à plusieurs centaines de kilomètres de là.
- Si c'est lui qui a toutes tes affaires, où est-ce que tu as dormi cette nuit ? Il demande, redoutant la réponse.
- Je n'ai pas dormi, sa voix chevrote. Je suis restée à côté du garage toute la nuit.
Seul le silence répond à sa déclaration et Charlie regrette un peu d'avoir appelé Lando.
Il ne peut rien faire pour l'aider de toute façon et elle est juste en train d'ajouter de la pression sur ses épaules. Mais à l'instant où elle envisage de raccrocher, la voix du pilote résonne à nouveau de l'autre côté du fil :
- Il te reste de la batterie ?
- Un peu, pas beaucoup, répond-elle.
- D'accord, envoie-moi ta localisation. Je viens te chercher.
Un mélange de soulagement et de culpabilité se répand dans le ventre de Charlie. Elle mentirait en disant qu'une partie d'elle n'espérait pas qu'il vienne à son secours et en même temps, elle se sent terriblement coupable de lui demander de mettre de côté ses obligations pour venir la sortir d'un mauvais pas duquel elle aurait pu se tirer elle-même.
- Tu n'es pas obligé de...
- Charlie arrête. Tu m'as appelée pour que je t'aide alors s'il te plaît, laisse-moi t'aider, il demande.
Silencieusement, elle hoche la tête et de nouvelles larmes dévalent ses joues.
- Merci Lando, elle murmure. J'ai peur.
- Je sais Charlie, j'arrive, il rassure. Reste où tu es, je viens te chercher.
Il raccroche quelques secondes plus tard et Charlie laisse éclater ses émotions refoulées, assise sur le banc en face du garage de cet arnaqueur dont elle n'arrive pas à se défaire et qui la toise froidement derrière ses vitres tout en continuant de lui affirmer qu'il ne comprend pas l'Anglais.
La Normande est à bout de force, malmenée physiquement par ces jours de voyage durant lesquels elle n'a pas su se reposer et mentalement par cet homme qui a vu en elle la touriste naïve à qui il serait facile d'extorquer de l'argent.
Elle a froid, elle a faim et pire que tout, elle se sent humiliée, déçue de se laisser abuser si facilement et de devoir se reposer sur Lando. Lando qui a tellement mieux à faire que de venir à son secours et qu'elle importune juste avant le début d'un week-end où il doit lui-même se dépasser.
Charlie ne saurait comment décrire cette sensation de colère amère et d'impuissance qui semble s'enrouler autour de ses organes et la glace de l'intérieur.
Ce voyage, elle voulait le réussir seule et voilà qu'elle baisse les bras à la première contrariété, elle ose à peine imaginer ce que son père dirait s'il la voyait ainsi.
Tentant d'étouffer le sentiment de culpabilité qui s'empare d'elle, Charlie utilise les dernières forces de son téléphone pour chercher sur map la distance la séparant du circuit du Red Bull Ring sur lequel se trouve Lando.
Oh non.
Les larmes affluent à nouveau lorsqu'elle comprend qu'elle vient juste de demander au Britannique de faire près de 200km pour la rejoindre.
Charlie se mord les lèvres jusqu'au sang alors que ses doigts tremblent autour de l'écran du téléphone qui épuise ses dernières batteries et s'éteint avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit.
Elle n'aurait jamais dû appeler Lando.
Son pied tapotant nerveusement le sol, elle laisse retomber sa tête entre ses mains et ferme les yeux pour tenter de se calmer, sans succès. Durant un bref instant, Charlie envisage d'appeler ses frères, mais perdue dans un coin paumé de l'Autriche, ils ne pourront pas l'aider.
Désespérée, elle se recroqueville sur le banc qu'elle occupe depuis la veille, son sac à main enroulé autour d'elle pour qu'on ne le lui vole pas. Charlie ferme les yeux, épuisée.
Elle ne les ouvre qu'en entendant le son caractéristique du ronronnement du moteur d'une grosse cylindrée et cligne plusieurs fois des yeux avant de comprendre qu'elle s'est endormie.
Encore déconnectée de la réalité, elle regarde une Ferrari gris clair se stationner sur le parking du garage et reconnaît sans mal Lando derrière le volant, forçant un petit sourire rassurant alors qu'il lui renvoie un regard inquiet.
Ce qu'elle a plus de mal à percuter en revanche, c'est Max Verstappen assis sur le siège passager.
Ça, c'est plutôt inédit.
Peut-être qu'elle est en train de rêver ?
Totalement à côté de la plaque, elle regarde le champion de monde en titre sortir de la voiture, lui adresser un bref signe de tête et un petit sourire avant de foncer en direction du garage, un air déterminé plaqué sur le visage.
- Hey Charlie, comment ça va ?
Perturbée, elle lève la tête vers Lando qu'elle n'a pas entendu approcher et lui exprime le fond de sa pensée.
- Je viens de voir Max Verstappen, elle explique.
L'Anglais lui lance un drôle de regard avant de laisser échapper un petit rire.
- Oui, je l'ai amené avec moi. Max parle Allemand, il est en train de menacer le garagiste.
- Il le menace ? Mais pourquoi ?
Doucement, Lando prend place à ses côtés et enroule prudemment un bras autour des épaules de la jeune fille frigorifiée.
- Parce que c'est mon ami et que donc, indirectement, tu es son amie aussi.
Charlie relève la tête vers lui, incrédule.
- Je suis amie avec Max Verstappen ? Ça, c'est la classe, elle souffle.
Lando laisse échapper un léger rire inquiet tout en frictionnant ses épaules pour lui apporter un peu de chaleur.
- Tu es gelée, Charlie, est-ce que tu veux que l'on aille s'asseoir dans la voiture ?
Après une courte réflexion, la blonde secoue la tête pour dire non.
- Il faut que l'on aille aider Max.
Le Britannique lui adresse un petit sourire amusé.
- Ne t'inquiète pas pour lui, il sait très bien se débrouiller tout seul. Je suis sûr que ce garagiste est déjà en train de regretter de s'en être pris à toi.
En effet, si Charlie tend l'oreille, elle est presque sûre de pouvoir entendre des éclats de voix en provenance du garage. Un frisson d'appréhension la traverse contre sa volonté.
- C'est vrai qu'il me fait un peu peur, elle chuchote.
- Qui ça ? Max ? Je sais qu'il n'en a pas l'air comme ça, mais c'est une vraie crème. Il ne ferait pas de mal à une mouche.
Charlie fronce les sourcils, pas convaincue et Lando lève les yeux au ciel avant de reprendre.
- Je peux te dire un secret ? Il faut que tu me promettes de ne pas le répéter.
Curieuse, elle ne tarde pas à acquiescer.
- Chaque matin, pendant les Grand Prix, Max demande aux cuisiniers des hôtels dans lesquels on dort de lui faire des pancakes en forme d'animaux pour qu'il puisse envoyer une photo à Pénélope.
Dans l'esprit de Charlie, Max passe immédiatement de la catégorie des bad boy un peu flippant à celle des papa poule/Golden Retriever et elle esquisse un petit sourire.
Comment apprécier Max Verstappen en cinq secondes par Lando Norris.
Blottie contre le torse du Britannique, Charlie laisse retomber sa tête dans le cou de Lando et s'autorise un soupir de soulagement.
- Merci, elle souffle. D'être venu.
Doucement, il frotte son épaule pour la réchauffer un peu plus et se contente d'embrasser le dessus de son crâne pour seule réponse, laissant ses lèvres effleurer son front.
Au bout de plusieurs longues minutes, Charlie relève la tête en entendant la porte du garage claquer et Max revenir vers eux, un petit sourire victorieux plaqué sur les lèvres.
Il lui donne l'impression d'avoir gagné un autre Grand Prix, ça a quelque chose de rassurant et en même temps d'un peu énervant.
- C'est bon, il déclare en arrivant à leur hauteur. On peut y aller et il te fait gracieusement cadeau de la réparation.
La blonde se redresse, les yeux écarquillés alors que Lando laisse échapper un rire amusé.
- Sérieusement ? Elle demande.
Max hoche vigoureusement la tête, visiblement fier de lui et le rire de Lando s'accentue.
- Comment est-ce que tu as fait ? Demande l'Anglais.
- Oh, trois fois rien, il hausse les épaules. Ce type a un poster de moi accroché dans son bureau, j'ai signé deux trois autographes, fait une photo pour sa femme et le tour était joué. Quand j'ai commencé à me plaindre, j'ai cru qu'il allait se faire pipi dessus.
Puis il se tourne vers Charlie et lui adresse un sourire complice.
- Il a changé tes deux roues arrière et il est en train de faire le plein, on va pouvoir y aller dans quelques minutes.
Tout le stresse de ces dernières heures quitte soudainement les épaules de Charlie qui saute sur ses pieds et se jette sur le Néerlandais qu'elle enlace de toutes ses forces.
- Oh merci ! Merci merci merci !
Max laisse échapper un rire surpris et lui tapote le dos amicalement alors que derrière elle, Lando lève les yeux au ciel et se relève.
- Max, voici Charlie, il présente.
Les yeux bouffis et rouge de larmes et de fatigue, la Normande s'écarte pour retrouver sa place aux côtés du pilote McLaren.
- Merci de m'avoir aidé, vraiment, elle remercie avec émotion. Je ne sais pas ce que j'aurai fait autrement.
Gêné par la reconnaissance qui irradie littéralement de Charlie, Max passe une main dans ses cheveux, presque timidement.
- Ce n'est pas grand-chose, il se dédouane. Ça m'a fait plaisir d'aider et puis c'était important pour Lando.
Touchée, la jeune fille tourne la tête vers le pilote McLaren dont les pommettes ont soudainement pris une teinte rougeâtre alors qu'il détourne le regard.
- On devrait y aller, il reste de la route à faire pour arriver jusqu'à Spielberg, il change de sujet.
Charlie esquisse un petit sourire, tout comme Max, ils ont tous les deux compris que Lando cherchait à détourner le sujet de la conversation, mais il n'a pas tort, l'après-midi est déjà bien entamé et il leur faudra encore au moins deux heures de route.
- Merci à vous deux, sourit Charlie. Je sais que je vous demande beaucoup et que les conditions ne sont pas idéales, mais ce van, il est vraiment important pour moi et je ne pourrais jamais assez vous remercier d'être venus m'aider.
Tout en parlant, les larmes montent de nouveau aux yeux de la Française qui fait de son mieux pour les retenir en voyant la grimace que fait le Néerlandais.
- Mais tu vas tous nous faire pleurer, il plaisante, mal à l'aise. Allez, en voiture tout le monde ! J'ai une réservation dans un super restau avec Christian et Helmut ce soir et je ne peux pas être en retard.
Et sans demander son reste, il file en direction de la Ferrari sans se retourner. Charlie hausse un sourcil, surprise par sa soudaine fuite et tourne son regard curieux vers Lando qui secoue la tête avec amusement.
- Depuis qu'il a Pénélope, Max est incapable de gérer une fille qui pleure. Il faut croire qu'elle l'a un peu trop bien conditionné, il sourit.
- J'ai surtout l'impression que c'est une faiblesse très masculine, elle rit.
Lando lui accorde pour seule réponse un sourire malicieux avant de se diriger vers le van sous le regard surpris de Charlie.
Voyant qu'elle ne le suit pas, il se retourne et lui jette un regard curieux.
- Tu viens ? Il demande. Je sais qu'on ne peut pas battre Max et la Ferrari, mais ce n'est pas une raison pour lui donner une longueur d'avance non plus.
- Je pensais qu'on irait tous dans la Ferrari, elle souffle.
- Et laisser ton van ici ? Hors de question. Tu as dit toi-même à quel point il est important, alors on ne va pas le laisser prendre la poussière ici.
Est-ce que le cœur de Charlie lui donne soudainement l'impression qu'il pourrait sortir de sa poitrine pour aller jouer des claquettes aux pieds de Lando ? Oui.
Est-ce qu'elle a envie de lutter contre le sentiment grisant que cette sensation lui apporte ? Non, pas vraiment.
Après tout, qui pourrait se vanter de ne pas tomber amoureuse d'un homme comme ça ? Pas elle en tout cas.
Le rouge aux joues, elle acquiesce silencieusement tandis qu'il récupère les clés du van auprès d'un mécanicien qui le regarde avec dévotion.
Ce type aussi à l'air amoureux de Lando Norris.
Devant la porte de son van, Lando se retourne et lui adresse un regard des plus sérieux, obligeant Charlie à se concentrer sur l'instant présent. Mal à l'aise, l'Anglais se balance d'un pied à l'autre pendant quelques secondes avant d'ouvrir la bouche :
- Je pense que tu devrais me laisser conduire le van, il lâche finalement.
Elle hausse les sourcils et croise les bras sur sa poitrine.
- Tu te rappelles de la conversation que nous avons eue à Monaco ? Elle questionne.
Lando lève les yeux au ciel, il était sûr qu'elle n'aurait pas oubliée.
- Je me rappelle très bien, il marmonne. Mais la situation est différente, t'es crevée, Charlie. Tu n'as pas dormi de la nuit et je n'ai pas envie que tu te fatigues plus en conduisant jusqu'à Spielberg...
- C'est d'accord.
- ...Alors que je suis là et que je te promets d'en prendre soin comme de la prunelle de mes yeux et...
- Lando ! J'ai dit que j'étais d'accord ! Elle rit.
Il marque un temps d'arrêt, incrédule.
- Tu peux répéter ?
Charlie lève les yeux au ciel avant de réduire l'espace entre eux pour appuyer sa tête contre l'épaule du pilote qui passe instinctivement un bras autour de ses épaules et l'autre autour de sa taille pour la soutenir.
- J'ai dit que tu pouvais conduire le van, elle souffle contre son épaule. Si tu me promets d'y faire attention et que tu me réveilles au moindre problème.
Le stress et l'adrénaline ayant quitté son corps, Charlie sent enfin le poids de la fatigue peser sur ses épaules alors qu'elle lutte pour garder les yeux ouverts, baignant dans l'odeur chaude et ensoleillée qui se dégage du pilote qui la tient étroitement entre ses bras.
- C'est promis, Charlie, tu peux compter sur moi. Je te ramène à la maison.
Elle esquisse un faible sourire et hoche lentement la tête avant de se laisser glisser lentement, au chaud dans les bras du pilote qui la tient pressée contre lui, elle ferme les yeux.
Elle ne les rouvre que bien plus tard, plongé dans le noir complet, emmêlé dans les draps et complètement désorientée.
L'esprit encore embrouillé, elle met quelques secondes à tilter que : si elle est assise dans le lit, alors ce n'est définitivement pas son lit. En effet, le lit du van est situé juste en dessous du plafond ce qui rend impossible le fait de s'asseoir.
Charlie n'est donc pas dans le van, reste à savoir où elle se trouve.
La blonde n'est pas particulièrement inquiète, elle se rappelle s'être endormie avec Lando et elle ne peut pas imaginer qu'il ait pu la laisser dans un lieu inconnu. Elle s'étire donc jusqu'à atteindre ce qu'elle devine être une table de chevet et la lampe qui est posée dessus, appuyant sur l'interrupteur de celle-ci.
Il faut quelques secondes supplémentaires à ses yeux pour s'adapter à la lumière avant de faire à nouveau le tour du propriétaire. Elle se trouve dans une chambre d'hôtel et pas une petite chambre passe-partout à en juger par la décoration et la taille de la chambre.
La suite est immense et très moderne, tout en marbre blanc et meubles contemporains. Les yeux de Charlie s'arrêtent sur deux valises abandonnées dans un coin de la chambre et sur les couvertures et oreillers éparpillés sur l'énorme canapé en velours sombre.
Non seulement, elle se trouve sans aucun doute dans la suite d'un grand hôtel, mais en plus de ça, celui ou celle à qui appartient la suite lui a visiblement laissé son lit.
Toujours aussi perdue, la Normande remarque à peine qu'elle porte encore ses vêtements de la veille lorsqu'elle repousse les couvertures et pose les pieds au sol.
Presque au même moment, le bruit de la porte qui s'ouvre résonne au bout du couloir et elle se redresse pour découvrir l'identité du nouvel arrivant.
- Salut la marmotte ! Contente de te voir réveillée, j'ai bien cru que tu étais partie pour hiberner tout l'été !
- Poppy ? Elle questionne, surprise.
- En chair et en os Balzac.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ?
Debout au pied du lit, poing sur les hanches et l'air particulièrement amusé, Poppy la regarde essayer de s'extraire des draps sans y parvenir.
- Eh bien, elle fait semblant de réfléchir. Il est 15h30 et si je veux que le pilote pour qui je travaille puisse dormir dans son lit ce soir, il faudrait que j'envisage de virer l'intruse qui dort à sa place ? Tu en penses quoi ?
Charlie, qui a encore un peu de mal à percuter, excusons-la, regarde l'Anglaise comme si une deuxième tête venait de lui pousser.
- On est dans la chambre de Lando ? Elle demande.
- Non dans celle de Charles Leclerc ! Bien sûr que l'on est dans la chambre de Lando, où est-ce que tu veux que l'on soit. Il est temps de se réveiller, la terre appelle Charlie !
L'excès de bruit agace la blonde qui pince les lèvres, un violent mal de tête lui ravageant les méninges.
- Je suis réveillée, elle râle. Qu'est-ce qui s'est passé ? J'étais dans mon van avec Lando et ensuite...
L'employée McLaren la coupe pour raconter la suite de l'histoire.
- Ça, c'était hier, ensuite, tu as fait un gros dodo. Lando t'a ramené jusqu'à Spielberg et comme il ne savait pas où mettre ton van, il l'a garé dans le sous-sol de l'hôtel avant de porter ton cadavre à l'intérieur en affolant tout le personnel sur son passage.
- Je ne me rappelle pas de tout ça, cafouille Charlie.
- Tu ne risques pas, tu dormais et puis ce crétin t'a accidentellement fracassé le crâne contre la porte de l'ascenseur en voulant te porter comme une princesse donc aucune chance que tu te réveilles. On a même hésité à appeler un médecin, mais tu avais l'air d'aller bien.
Charlie essaie tant bien que mal de visualiser ce que Poppy est en train de lui raconter, mais il faut bien admettre que c'est particulièrement improbable.
- Et donc je me retrouve dans le lit de Lando ? Elle demande.
- Oui. Ce garçon est têtu comme une mule, il a absolument tenu à ce que tu dormes dans un bon lit et à rester à côté au cas où tu te réveillerais et chercherais à savoir où se trouve ton van.
La Normande fronce les sourcils.
- Mais pourquoi dormir sur le canapé ? Le lit est bien assez grand pour...
- Pour que vous puissiez y tenir tous les deux sans aucune ambiguïté ? C'est aussi ce que je lui ai dit, mais il m'a répondu –et je dois bien lui accorder un bon point pour ça– que place ou pas, on ne dort pas dans le lit d'une fille sans lui avoir demandé son accord, d'où le canapé.
Sans qu'elle ne puisse le contrôler, les joues de Charlie prennent une jolie teinte cramoisie absolument pas discrète et Poppy esquisse un rictus amusé.
- Mais ne t'inquiète pas, la prochaine fois, je lui dirais que tu es plus que d'accord pour dormir avec lui. Collée à lui si même si possible, elle ricane.
- Poppy ! S'affole-t-elle.
- Roh ça va, si on ne peut plus rire.
- Tu te moques de moi, ce n'est pas pareil, râle Charlie en sortant du lit.
- Je le fais depuis le départ Freud, mais ça n'avait pas l'air de te déranger jusqu'à présent, soulève l'autre.
Nerveusement, la Normande remet en place la couverture et les oreillers pour tenter de faire disparaître toute trace de son passage.
- Tu peux te moquer de moi, elle marmonne. Mais inventer des choses sur Lando et moi, c'est un peu...
- Oh ? Elle ricane. Tu préférerais plutôt que j'écrive une fanfiction ? Je suis sûr que l'histoire de la jolie fille maladroite et plus chanceuse qu'un trèfle à quatre feuilles ferait un malheur sur Wattpad.
À l'instant, Poppy rappelle étrangement à Charlie les hyènes du Roi Lion, le côté moqueur et maléfique, le rire de psychopathe et cette fâcheuse manie de vous titiller jusqu'à l'explosion, tout y est.
- Tais-toi, elle peste. Ce n'est pas drôle.
- Bien sûr que si, c'est drôle. Pas autant que de vous voir vous tournez autour avec des étoiles dans les yeux, mais assez pour m'occuper.
Outrée, la blonde lève les yeux au ciel et jette un oreiller sur Poppy qui l'évite sans difficulté et laisse échapper un rire sardonique.
- Il ne se passe rien du tout avec Lando, elle marmonne.
Poppy lève les yeux au ciel, mais n'ajoute rien et préfère lui tendre un sac qu'elle gardait dans ses bras depuis le départ.
- Qu'est-ce que c'est ? Demande Charlie.
- Une tenue pour aujourd'hui, explique l'autre. Je suis passé à ton van et j'ai emmené tous tes vêtements au pressing pour que tu puisses les récupérer demain, mais en attendant, voilà.
Touchée, Charlie attrape le sac et jette un œil, s'attendant à trouver une tenue McLaren ou des vêtements à elle, mais elle est plutôt éblouie en ouvrant le sac.
- C'est quoi ça ?
- Ça, ma chère Charlie, c'est la toute nouvelle collection LN4, elle ricane. Tu devrais être fière, tu es l'une des premières à pouvoir la porter.
Prudemment, Charlie extirpe du sac un t-shirt, un sweat-shirt et une casquette jaune fluo qu'elle dépose sur le lit avec toutes les précautions du monde, presque comme si elle craignait que le vêtement ne la morde.
- Est-ce que Lando est daltonien ? Elle questionne.
- Pas du tout.
- Est-ce qu'il essaie secrètement de nous faire ressembler à des balles de tennis ?
- Je ne crois pas, pouffe Poppy.
La blonde relève la tête, un air désespéré plaqué sur son visage.
- Alors pourquoi jaune fluo ?
- C'est sa couleur préférée ? Elle hausse les épaules.
Le regard bleuté de Charlie fixe les vêtements, dubitative, avant de pincer les lèvres.
- Je vais briller dans le noir, elle marmonne.
- Justement, peut-être qu'il ne veut plus te perdre de vue, ricane l'autre.
- Tais-toi.
Et sans demander son reste, elle attrape la pile de vêtements et file dans la salle de bain avant de ressortir quelques minutes plus tard, rafraîchie par une courte douche et ressemblant à un grand Stabilo.
- Cette couleur ne va à personne, elle chouine.
- Faux, elle va très bien à Lando, contredit Poppy.
- Mais tout va à Lando...
Poppy éclate de rire et récupère son sac à main avant de marcher vers la porte.
- Arrête de te plaindre un peu ! Depuis le début de la saison, tu t'habilles chez McLaren gratuitement et puis ça fera plaisir à Lando de te voir porter sa marque.
Charlie hausse les épaules et rejoint Poppy devant la porte de la chambre, elle hausse les sourcils lorsque celle-ci lui tend son téléphone rechargé, la mine soudainement sérieuse.
- J'ai ajouté mon numéro à tes contacts, explique Poppy. La prochaine fois que tu as un problème, appelle. N'attends pas d'être au bout du rouleau pour appeler au secours, personne ne t'en voudra et ça ne rendra pas ton aventure moins incroyable d'avoir reçu un peu d'aide.
Touchée, Charlie hoche la tête et attrape le téléphone, mais Poppy ne le lâche pas et elles échangent un long regard.
- Je suis sérieuse Charlie, elle insiste. Lando a retourné le paddock pour te trouver et beaucoup de gens se sont inquiétés pour toi. T'es plus toute seule maintenant, il y a des gens qui t'attendent à chaque Grand Prix.
- Je suis désolé, elle souffle.
- T'excuse pas, rattrape-toi plutôt auprès de lui. Il n'a pas arrêté de me rabâcher les oreilles à quel point il avait hâte de retrouver vos conversations de fin de journée, ça fait des semaines qu'il attend de pouvoir te surprendre avec la place qu'il t'a réservé sur le meilleur emplacement de tout le circuit, fais lui plaisir et dis-lui que tu es contente de porter ses vêtements.
Le flot d'informations que lui balance Poppy submerge Charlie dont le cœur menace de sortir danser la Samba d'un instant à l'autre et elle vire au rouge tomate sous les yeux de la chargée de communication qui prend un malin plaisir à la torturer.
- Enfin, je dis ça, peut-être qu'il ne t'apprécie pas tant que ça, je n'en sais rien, elle ricane.
Charlie secoue la tête, amusé et bouscule légèrement l'Anglaise pour la forcer à avancer dans le couloir.
- T'es chiante Poppy, elle sourit.
- Peut-être, mais si je n'étais pas là comment les lecteurs feraient pour savoir que tu es en train de tomber amoureuse de Lando Norris ? Hein ?
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Eh oui ! Qu'est-ce qu'on ferait sans Poppy, le meilleur personnage de cette histoire !
Charlie fait son grand retour dans le monde de la Formule 1 d'une manière plutôt fracassante et Lando est heureux de pouvoir voler à son secours.
On a aussi un premier aperçu de Max Verstappen qui sera très présent lors du Grand Prix de Spielberg, j'espère que vous allez aimer la relation qu'il développera prochainement avec Charlie parce que moi, elle me fait vraiment beaucoup rire.
Je ne sais pas si je l'ai assez bien expliqué dans le chapitre alors je reviens rapidement dessus, mais pour Charlie, autoriser Lando à conduire son van est une grande preuve de confiance. Son van, c'est sa maison, elle l'a fabriquée elle-même avec son papa et elle y tient comme à la prunelle de ses yeux. Personne d'autre que Charlie et maintenant Lando ne peuvent le conduire.
Bon, je m'arrête là, mais je suis certaine que si vous avez aimé l'Espagne, vous allez adorer l'Autriche ! Encore plus de Charlie maladroite, toujours plus de petite attention de Lando, des nouvelles rencontres et de belles surprises.
Vendredi prochain, Charlie retourne sur le paddock, mais rien ne se passe comme prévu !
Bye les copains ♡
PS : Désolé à tous ceux qui lisent en mode sombre et découvrent à quel point mes compétences de montage photo son claquées au sol :')
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