𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟗











— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —

𝐒𝐩𝐚𝐢𝐧 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈𝐕











𝐅𝐀𝐂𝐓

𝐔𝐧𝐞 𝐟𝐨𝐮𝐫𝐦𝐢 𝐞𝐧 𝐞́𝐭𝐚𝐭 𝐝'𝐞́𝐛𝐫𝐢𝐞́𝐭𝐞́ 𝐭𝐨𝐦𝐛𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐬𝐨𝐧 𝐜𝐨̂𝐭𝐞́ 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭. 











𝟑 𝐉𝐮𝐢𝐧 𝟐𝟎𝟐𝟑

𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐁𝐚𝐫𝐜𝐞𝐥𝐨𝐧𝐚-𝐂𝐚𝐭𝐚𝐥𝐮𝐧𝐲𝐚

𝐂𝐚𝐭𝐚𝐥𝐨𝐠𝐧𝐞 – 𝐄𝐬𝐩𝐚𝐠𝐧𝐞



Le sourire ne la quitte pas de toute la journée, il s'agrandit même encore plus alors qu'elle film la réaction de Niévès qu'elle retrouve avec toute sa famille pour partager le repas du midi et qui passe à deux doigts de la crise de larmes en découvrant la casquette portée par son pilote préféré dédicacé pour elle.

Il n'en faut pas plus pour que Josefa et David, les deux aînés, la supplient de faire la même chose pour Alonso et Verstappen et leurs parents peines à calmer leur déception lorsque Charlie explique qu'elle ne connaît aucun des deux pilotes.

C'est impatiente et pleine d'appréhension qu'elle prend place dans son gradin, peu avant le départ des qualifications. Elle sait parfaitement que les résultats du pilote McLaren n'ont rien eu d'extraordinaire jusqu'à présent, à l'image de ceux de son coéquipier, mais elle ne perd pas espoir. Les améliorations apportées à la voiture depuis Monaco devraient leur permettre de revenir au moins dans les points et peut-être même de s'approcher du podium.

Comme à chaque fois, elle retient son souffle juste avant le départ, regardant tour à tour les vingt monoplaces quitter la voie des stands et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'un départ de qualification plutôt chaotique.

Entre Sainz et Leclerc qui ne sortent pas immédiatement et se retrouvent pénalisés par le Red Flag causé par les sorties consécutives d'Alonso, De Vries, Bottas et Albon qui évitent de justesse de plus gros dégâts, la piste encore humide dans les virages rapides et seulement sept pilotes avec un temps comptabilisé à dix minutes de la fin de la Q1.

Le chaos total.

La jolie blonde serre les dents pendant toute la première période, regardant avec horreur les écrans géants sur lesquels s'affichent, tours après tours, le manque voire même l'absence de performance de Charles. Autour d'elle, la plupart des commentaires sont en Espagnol, mais elle devine sans mal que les autres spectateurs partagent son avis concernant les piètres performances de la Ferrari.

Dix-neuvième temps pour Charles et Charlie n'arrête plus de grincer des dents. Ce week-end n'est pas le leur, comme tous les autres depuis le début de la saison.

En désespoir de cause, son regard se porte sur Lando dont elle suit les temps un peu plus distraitement depuis le début de la session.

Elle retient son souffle jusqu'à la dernière seconde de la Q2 et ce tour exceptionnel qui permet à Lando de se qualifier provisoirement en P2. Le cœur de Charlie tambourine à toute vitesse dans sa poitrine et saute sur ses pieds avec les autres spectateurs.

Lando va le faire, il va y arriver, elle le sent.

Les images de Charles en dehors de sa voiture, suivant la fin des qualifications depuis le garage Ferrari lui brisent le cœur et elle ne peut s'empêcher d'être heureuse qu'Alexandra soit à ses côtés aujourd'hui, mais la ferveur monte dans les gradins au fur et à mesure que la Q3 se rapproche de son terme et Charlie sent son sang bouillir dans ses veines.

Allez, Lando, allez !

Incrédule, elle le regarde remonter en troisième position alors que le chronomètre s'arrête et il s'écoule une seconde de pure réalisation avant qu'elle ne saute en l'air, les bras levés vers le ciel, hurlant à tue-tête le prénom du pilote numéro 4 qui réalise un tour de salutation.

Extatique, elle tombe dans les bras d'un inconnu qui pourrait avoir l'âge de son père et qui porte un polo McLaren. Durant quelques secondes, noyés par le bonheur, ils sautillent tous les deux avant de se séparer comme si de rien n'était.

C'est aussi pour ça que Charlie aime tant la Formule 1, peu importe le genre ou l'âge, tous les fans partagent la même joie enfantine, le même bonheur à l'idée de voir son pilote réussir.

Heureuse, elle dévore des yeux les écrans qui retranscrivent l'arrivée du pilote McLaren dans le parc fermé juste en face de la pancarte numéro 3. Elle rit avec le reste de la foule devant la réaction de Max Verstappen qui doit s'y prendre à deux fois pour s'assurer que c'est bien Lando qui se trouve face à lui et les petites interactions avec Carlos qui font s'extasier tous les fans de Carlando.

Lando partira troisième demain, son meilleur résultat depuis le début de la saison.

Charlie est tellement heureuse, elle se retient d'envoyer un message au pilote qui n'a sans doute pas son téléphone avec lui et se contente à la place d'inonder la conversation familiale de vocaux où elle hurle son bonheur. Elle mitraille également les écrans géants, filmant chaque seconde de l'interview d'après-course de Lando qu'elle envoie à Georgia, Elliot, Tyler et Marcus dans le groupe qu'ils ont depuis Bahreïn, elle a hâte de les retrouver à Silverstone.

La fièvre est encore présente longtemps après la fin des qualifs, les spectateurs fêtant la deuxième place de Carlos Sainz et Charlie rejoint les Lopez pour partager le repas du soir. L'ambiance est incroyable entre les tentes et les camping-cars et même l'humidité ambiante et la fraîcheur de la nuit ne parviennent pas à faire redescendre.

Emmitouflé dans un plaid prêté par Maria Carmen, son cahouet sur les épaules et un verre de Sangria faite par Francisco entre les mains, Charlie profite pleinement de sa soirée avant de rentrer à son van sur les coups de 21h. Elle ne sait pas exactement à quelle heure Lando à prévu de passer ni même s'il aura le temps de passer la voir, car elle se doute qu'il a beaucoup de choses à revoir et analyser pour pouvoir prendre le meilleur départ possible demain.

Décidé à attendre aussi longtemps que possible, elle enfile un sweat emprunté à son frère Basile et se glisse dans l'une des deux chaises longues restées devant son van depuis la veille. Elle hésite à se servir une bière avant de laisser tomber, elle est trop fatiguée pour que de l'alcool soit une bonne idée.

Pensivement, elle regarde le ciel couvert, une playlist tournant tranquillement en arrière-plan, elle prend le temps de faire une visio avec sa mère et d'appeler Basile et Benjamin qui lui raconte leur journée et demande de ses nouvelles.

Charlie ne voit pas le temps passer, elle finit par aller chercher une couverture supplémentaire lorsque la nuit se fait plus froide.

Passé 23h, roulé en boule dans sa chaise longue, Charlie commence vraiment à douter de la venue du Britannique lorsqu'une ombre se dessine entre deux vans garés plus loin. Il ne faut qu'un coup d'œil à la blonde pour reconnaître la silhouette de Lando qui se faufile jusqu'à elle à vive allure. Groggy de fatigue, elle met quelques instants à se redresser, juste le temps de voir le pilote lui foncer dessus à pleine vitesse.

Elle retient à peine une exclamation de surprise lorsqu'il passe un bras autour d'elle et la soulève du sol pour la faire tournoyer dans les airs avant d'enrouler un bras autour de sa taille, l'autre autour de ses épaules et de l'enlacer fermement, enfonçant son visage dans les cheveux de la jeune fille.

- J'ai réussi, murmure-t-il à son oreille.

La bouche encore entrouverte dans un cri muet, les yeux écarquillés par la surprise et les joues écarlates, ne trouve rien de mieux à répondre.

- Félicitations, elle souffle.

Aussi vite, Lando s'écarte et fait le tour de la chaise longue pour prendre place sur la deuxième, exactement comme la veille.

- OK, il pétille. Règle numéro 1, on ne parle pas de boulot, positif ou négatif alors trouvons autre chose !

La blonde lui lance un regard amusé avant de rasoir.

- Tu as l'air surexcité, elle remarque.

- Je le suis. J'ai passé toute l'après-midi entre le simulateur et les réunions stratégiques, j'ai l'impression que je vais exploser.

Un petit rire échappe à la jeune fille.

- Et pourtant, il va bien falloir que tu dormes, elle souligne.

Il lève les yeux au ciel avant de s'allonger plus confortablement sur le transat et Charlie fait de même, étendue sur le côté pour faire face au pilote qui regarde le ciel.

- Je ne suis pas certain d'y arriver, il chuchote.

Elle esquisse un sourire attendri.

- Lorsque je n'arrive pas à dormir, mon papa m'a appris une technique imparable.

Doucement, il tourne sa tête vers elle, la mine curieuse et elle esquisse un petit sourire amusé.

- Installe-toi confortablement, elle invite.

Il lui lance un dernier regard avant de tourner son visage vers le ciel et elle l'imite fixant le noir des cieux et les lourds nuages qui les séparent de la voûte céleste.

- Ferme les yeux et imagine toi au volant de la voiture de tes rêves.

Charlie prend le temps de se recentrer, cette technique marche un peu trop bien sûr elle et il n'est pas question qu'elle pique un somme devant Lando.

- Un été lorsque j'étais enfant, nous sommes partis en Irlande avec ma famille. Je me rappelle de mon père roulant des journées entières dans les paysages du Connemara, les lacs, les montagnes, c'était si paisible, on avait nulle part où aller et en même temps, nous n'étions pas perdus. Parfois, il pouvait se passer des heures sans que l'on ne croise une seule voiture. Alors, quand j'ai besoin de calme, j'aime revenir à cette époque hors du temps où rien de mal ne pouvait arriver et j'aime rêver que moi aussi, je conduis sur ses routes jusqu'à ce que le sommeil m'emporte.

La Normande s'arrête de parler, les yeux humides d'émotion à l'évocation de ce souvenir merveilleux.

Avec un sourire, elle secoue la tête pour chasser de son regard les larmes traîtresses et reprendre contenance, la dernière chose qu'elle souhaite, c'est pleurer devant Lando.

- Je suis désolé, elle sourit. C'est très personnel, ça n'a sans doute pas marché sur...

Charlie s'interrompt dans sa phrase, surprise de trouver le pilote assoupi sous ses yeux. Les paupières closes, la bouche légèrement entrouverte laissant échapper un faible filet d'air et le visage apaisé et détendu, elle le trouve tellement beau.

Peut-être a-t-il menti en disant qu'il n'était pas fatigué ou alors il ne voulait pas qu'elle se sente coupable de lui prendre du temps ? Charlie esquisse un sourire charmé en écartant délicatement une boucle brune tombée sur son front.

Avec douceur, elle le couvre avec sa couverture et s'assure qu'il ne prenne pas froid avant de s'asseoir pour le regarder dormir.

Charlie à conscience d'être étrange, bizarre à le regarder dormir comme ça, mais c'est tellement irréel, elle a besoin de quelques minutes pour se convaincre que tout ceci est bien la réalité.

Elle n'a jamais été le genre de fille à qui il arrivait des choses incroyables, casse-cou pour suivre ses frères, mais pas assez pour être qualifiée d'aventurière, extravertie, mais jamais exubérante, jolie, mais pas magnifique.

Charlie, elle, c'est la fille qu'on remarque et qu'on oublie, éclipsée par une autre, plus belle, plus drôle, plus passionnée.

Elle n'est pas une héroïne, plutôt un second rôle et certainement pas le genre de fille que remarque habituellement un homme comme Lando.

Oui, mais voilà, de toutes les jolies filles charismatiques, intelligentes et braves, c'est dans son transat à elle qu'il est allongé, c'est avec elle qu'il a fui à Monaco, c'est à elle qu'il a donné son badge à Bahreïn, c'est pour elle qu'il est là ce soir.

Improbable.

Certains diraient même, digne d'une fanfiction Wattpad.

Pourtant, il s'agit bien de la réalité alors Charlie peut bien envoyer chier les convenances quelques minutes et en profiter pour regarder Lando dormir autant qu'elle le souhaite, elle aura honte plus tard.

Et Dieu qu'il est beau.

Plongé dans la pénombre, la forme de son visage dessinée à la lumière des réverbères, il a l'air d'un ange déchu.

Charlie sait bien qu'elle ne devrait pas le laisser là, qu'une luxueuse chambre d'hôtel l'attend quelque part et qu'il risque d'attraper froid, allongé sur son petit transat avec pour seule protection un vieux plaid usé jusqu'à la corde.

Pourtant, elle ne parvient pas à s'y résoudre. De longues minutes durant, elle le laisse dormir, parce qu'il en a besoin, épuisé par l'excitation, par la pression aussi, l'obligation de réussir demain après un début de saison plus que compliqué.

Alors à la place, elle va chercher une deuxième couverture afin d'être sûre qu'aucun vent frais ne puisse l'atteindre et décide de lui laisser quelques minutes de plus, juste quelques minutes, pas longtemps, rien qu'un instant de paix.

Charlie ne sait pas combien de temps elle passe là, profitant de la torpeur de la nuit pour s'égarer dans ses pensées, le regard toujours fixé sur le bel endormi.

Quelle aventure que la sienne, trois courses seulement et pourtant elle a l'impression que toute une vie s'est écoulée en un clin d'œil. Peut-être parce que rien de ce qui lui arrive n'est normal, peut-être aussi parce qu'elle s'acharne à garder les pieds sur terre, la chance n'est pas éternelle, elle finira par tourner et à ce moment-là la Normande n'aura que ses yeux pour pleurer.

Au bout d'un moment, elle est sortie de ses pensées par la sonnerie du téléphone de Lando qu'il a laissé à côté de lui. Charlie à beau savoir qu'il est terriblement impoli de regarder le téléphone de quelqu'un d'autre, elle ne résiste pas à la tentation et lance un regard coupable à l'écran du portable à moins d'un mètre d'elle.

La blonde hausse les sourcils en voyant s'afficher une photo peu flatteuse et le nom de Max Fewtrell sur l'écran.

Elle n'a pas souvenir d'avoir vu sur les réseaux qu'il serait présent ce week-end, mais elle tient peut-être sa chance de faire en sorte que Lando rentre à son hôtel.

Écartant ses scrupules dans un coin de son esprit, Charlie saisit le téléphone et accepte l'appel in extremis avant de porter l'appareil à son oreille et de s'écarter du pilote Britannique qui dort toujours à poings fermés à côté d'elle.

Charlie n'a pas le temps de parler qu'on lui hurle déjà dans les oreilles :

- Tu sais depuis combien de temps je te cherche ? S'exclame Max. Je te jure que si tu n'as pas une très bonne raison d'avoir disparu, je crève les pneus de ta monoplace.

Elle marque un temps d'arrêt, plus aussi certaine de son idée de génie.

- Hm...Bonsoir ? Tente Charlie.

C'est au tour de Max d'être silencieux quelques secondes avant de tenter prudemment :

- Est-ce que Lando a encore perdu son téléphone ? Il demande.

Charlie laisse échapper un bref soupir, soulagé qu'il n'ait pas juste raccroché.

- Non, tout va bien, il ne l'a pas perdu. Lando dort juste à côté de moi, précise-t-elle.

Nouveau silence de l'autre côté de la ligne.

- D'accord, marmonne Max. Est-ce qu'il est habillé ?

Charlie marque un temps d'arrêt.

Hein ?

Pourquoi est-ce que Lando serait déshabillé à côté d'elle au juste... ?

Puis la réalisation la frappe avec force, juste un peu trop tard.

Oh...

OH !

OH MON DIEU !

- Non ! Elle s'exclame. Enfin oui ! Oui, il est habillé ! On était juste en train de parler et il s'est endormi, elle bégaie.

- D'accord, marmonne Max pas convaincu. Je peux savoir qui tu es alors ? Et pourquoi est-ce que tu utilises le téléphone de Lando ?

Charlie se sent de plus en plus gênée, elle n'aurait pas dû répondre à l'appel, c'était vraiment une terrible erreur.

- Hm... Je connais Lando depuis Bahreïn, elle explique. On s'est vus quelques fois et là, il s'est endormi pendant que l'on discutait. J'ai décroché sur son téléphone parce que j'espérais que tu pourrais passer le chercher pour le ramener à son hôtel. Je ne peux pas l'emmener moi-même.

Nouveau silence de la part de Max, Charlie peut presque entendre les rouages du cerveau de l'Anglais s'activer à toute vitesse de l'autre côté du combiné.

- J'arrive. Où êtes-vous ?

- Parking VIP, allée B, place 24.

- OK, ne bougez pas.

Charlie n'ose pas expliquer qu'avec son van et le pilote vautré sur sa chaise pliante, elle ne risque pas d'aller très loin, mais Max ne lui en laisse pas le temps puisqu'il met fin à l'appel sans plus de cérémonie.

La Normande repose innocemment le téléphone emprunté à sa place avant de filer chercher une veste appartenant à son père dans le van. Tout en gardant un œil sur le pilote assoupi, elle entreprend de ranger le salon de jardin et tout ce qui traîne.

Il ne faut pas longtemps avant qu'elle n'entende le bruit d'un véhicule qui approche et quelques instants plus tard un 4x4 stationne juste à côté d'eux. Charlie n'a aucun mal à reconnaître la silhouette de Max qu'elle a déjà vue dans les contenus vidéo qu'il produit avec Lando.

Il faudrait aussi être aveugle pour ne pas voir la méfiance du jeune homme lorsqu'il s'avance, cherchant son ami du regard et le sourire de la blonde se crispe un peu, elle a l'impression d'être une suspecte à ses yeux.

- Salut, elle souffle en se levant.

- Salut.

Elle pointe du doigt la forme du pilote Britannique toujours étendue sur la chaise longue.

- Il s'est endormi, il y a une demi-heure environ. Il avait l'air fatigué alors je ne l'ai pas réveillé, mais je ne crois pas qu'il puisse rentrer à l'hôtel tout seul, elle explique.

Le regard de l'Anglais alterne entre son ami et la jeune fille de plus en plus mal à l'aise qui lui fait face.

- Comment est-ce que vous vous connaissez ? Il demande.

OK, clairement, il la prend pour une psychopathe.

- Je fais un road trip des Grand Prix Européen, on s'est croisé quelques fois et on a un peu discuté.

Charlie reste volontairement vague, Lando ne lui a visiblement pas parlé d'elle et elle préfère autant que leurs moments ensemble restent privés. Et puis, elle ne lui a pas menti, ils ne font vraiment que discuter.

Max hausse les sourcils, surpris et elle se contente d'un petit sourire poli sans rien ajouter de plus.

Il finit par hausser les épaules avant de s'avancer jusqu'à son ami au-dessus duquel il se penche sous le regard curieux de la jeune femme.

- Hey, réveille-toi mon pote, il souffle.

Mais Lando ne bouge pas, profondément endormi et Max insiste en le secouant un peu cette fois-ci.

- Il faut y aller, Lando. Je te ramène à l'hôtel.

Au bout de quelques instants, Charlie aperçoit enfin les deux prunelles bleutées groggy de fatigue du pilote qui se redresse sur ses coudes, ses boucles brunes ébouriffées formant une auréole autour de son visage.

- Max ? Il questionne.

- C'est moi mec. Je suis passé te chercher.

- Elle est où Charlie ?

- Je suis juste là.

La blonde s'avance d'un pas pour entrer dans le champ de vision du brun et lui fait un petit signe de la main assorti d'un doux sourire.

- Je me suis endormi ? Il demande.

- Quelques minutes, tu avais besoin de te reposer.

Max l'aide à se redresser, repliant les couvertures sur le transat. Lando saisit la main que son ami lui tend pour l'aider à se lever. Peut-être un peu trop vite car le pilote McLaren titube un instant avant de se stabiliser.

Le pauvre à l'air complètement à côté de la plaque et il ne fait aucun doute qu'il dormira dans la voiture jusqu'à l'hôtel. Cette idée arrache un petit sourire à Charlie qui n'ose pas s'approcher à cause de la présence scrutatrice de Max qui la met un peu mal à l'aise.

Le silence retombe de plus en plus gênant et la Normande ne sait pas quoi faire, partagée entre la déception de laisser partir le pilote et l'envie de se cacher dans son van pour échapper à la mine méfiante mêlée de curiosité de Fewtrell.

- On y va ? Insiste Max.

Le regard de Lando voyage quelques secondes entre eux deux avant d'acquiescer.

- OK.

Mais à la place de suivre Max jusqu'à la voiture, il file vers Charlie qu'il lance rapidement, une main posée sur sa taille.

- Merci pour ce soir, il souffle.

- Je n'ai pas fait grand-chose.

La vérité, c'est que le cerveau de Charlie, au bord de l'explosion, est incapable de formuler une réponse plus évoluée, trop occupée à tenter de limiter le rougissement de ses joues.

Et comme pour l'achever, à l'instant même où elle pense le voir s'écarter, Lando prend une lente inspiration tout contre son oreille et elle peut sentir sa poitrine se gonfler juste avant qu'il murmure, si bas qu'elle croit d'abord avoir rêvé :

- Tu sens vraiment bon.

Puis il embrasse sa joue rapidement avant de déguerpir rapidement, un sourire canaille plaqué sur le visage au moment de disparaître.

Charlie n'ose pas bouger, figée sur place, uniquement trahie par le rouge écarlate de ses joues et son expression de pur choc.

Évidemment qu'elle sent bon, elle a utilisé son après-shampoing.

Il le sait.

Elle sait qu'il le sait.

Il sait qu'elle sait qu'il sait et il en fait exprès !   



♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡



Hellooooo 

Ne sont-ils pas adorables ?

Max, le copain protecteur, est dans la place ! Laissez-lui un peu de temps, lui aussi finira par être un fan de notre Charlie !

Les qualifications du Grand Prix d'Espagne, c'était quelque chose quand même, pour ceux qui se rappellent, Ferrari nous avait fait une belle frayeur et la troisième place de Lando, c'était inespéré surtout quand on sait comment se déroule la course...

Il n'y a, au final, pas énormément d'interaction entre Charlie et Lando dans ce chapitre, mais j'espère que vous voyez le rapprochement qui se fait petit à petit, la confiance qui se noue entre eux pas à pas et le flirt plus ou moins discret aussi hihihi !

Pour tous ceux qui aiment les câlins, les cœurs qui battent la chamade et les yeux qui ne peuvent plus se détacher des lèvres de la personne aimée, le prochain chapitre risque de vous faire sauter au plafond ! Je n'en dis pas plus, il va falloir patienter !

On se retrouve vendredi prochain pour la dernière partie du Grand Prix d'Espagne !

Charlie ira-t-elle au Canada ?

Suspense !

Bye les copains ♡

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