𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟑
— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝐁𝐚𝐡𝐫𝐚𝐢𝐧 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈𝐈𝐈
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐀 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞, 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧 𝟐𝟑% 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐛𝐥𝐞̀𝐦𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐡𝐨𝐭𝐨𝐜𝐨𝐩𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐜𝐚𝐮𝐬𝐞́𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐠𝐞𝐧𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐬'𝐚𝐬𝐬𝐨𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬𝐬𝐮𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐬𝐞 𝐩𝐡𝐨𝐭𝐨𝐜𝐨𝐩𝐢𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐞𝐬𝐬𝐞𝐬.
𝟒 𝐌𝐚𝐫𝐬 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐆𝐮𝐥𝐟 𝐨𝐟 𝐁𝐚𝐡𝐞𝐢𝐧 𝐑𝐃
𝐌𝐚𝐧𝐚𝐦𝐚 – 𝐁𝐚𝐡𝐫𝐞𝐢𝐧
Charlie a trois solutions :
1. Sauter de la voiture.
2. Jouer la carte de la maladie et prétendre être atteint du syndrome Gilles de la Tourette.
3. Faire comme si de rien n'était et miser sur le fait que Charles Leclerc a une très, très mauvaise mémoire immédiate.
Le bruit caractéristique des portes qui se verrouillent alors que le fourgon quitte le parking élimine d'office l'option numéro un alors elle esquisse son sourire le plus convaincant et tente le tout pour le tout.
Il s'agit juste de faire bonne impression, rien de bien sorcier :
- Monaco est le deuxième plus petit pays du monde.
Quoi ?! Non ! Noooon ! Ce n'est pas du tout ce qu'elle devait dire !
En face d'elle, le Monégasque esquisse un sourire amusé avant de croiser les bras sur sa poitrine. Charlie note un peu trop bien à quel point cette position fait ressortir les veines de ses bras.
- Merci pour l'info, il sourit, narquois. Puis-je savoir à qui j'ai l'honneur ?
La blonde déglutit difficilement, les mains moites de stress posées bien à plat sur ses genoux. Elle prend une grande inspiration.
Surtout, ne pas avoir l'air d'une psychopathe.
- Je m'appelle Charlie Rousseau, j'habite en Normandie.
Non ! Trop d'informations ! Beaucoup trop d'informations ! La pauvre Charlie est au bord de l'apoplexie. Elle envisage très sérieusement de s'assommer elle-même contre la portière plutôt que de poursuivre le carnage. Surtout que Charles, au contraire, à l'air de beaucoup s'amuser à ses dépens.
- Eh bien, enchanté Charlie Rousseau de Normandie. Qu'est-ce qui t'amène à faire un bout de route avec nous ?
À l'évocation du « nous », Charlie écarquille légèrement les yeux. Comment ça « nous » ? Aussitôt, ses yeux se mettent à scruter l'obscurité relative de l'habitacle pour tomber sur la crinière rousse d'une autre personne qu'elle ne connaît que trop bien. Assise dans le siège en face d'elle, écouteurs vissés sur les oreilles, dort paisiblement Silvia Hoffer Frangipane, chef de la communication à la Scuderia.
- Si elle se réveille et qu'elle te voit, elle va faire un scandale et peut-être même te jeter dehors alors j'espère que tu as une bonne excuse pour être ici, glisse Charles.
La jeune fille déglutit lentement et hoche la tête pour montrer qu'elle comprend.
- Poppy, de chez McLaren, m'a dit que je pouvais monter dans la voiture pour rentrer à l'hôtel. Elle a dit que je serai avec des mécaniciens, je pense qu'il y a eu une erreur, elle explique.
- Tu connais Poppy ?
Elle secoue la tête pour dire non.
- Je l'ai rencontré cet après-midi, Lando Norris m'a donné son pass paddock et je l'ai ramené à l'hospitalité McLaren.
Charles lève les yeux au ciel, visiblement désespéré par ce qu'il entend.
- Lando a encore donné son pass ? Poppy va le tuer.
- Elle a dit quelque chose du genre, sourit doucement Charlie.
Le Monégasque s'étire légèrement dans son siège et Charlie fait de son mieux pour contenir un sourire idiot. Être dans la même voiture que Charles Leclerc, c'est tellement incroyable, meilleur que tout ce qu'elle a pu imaginer.
Quand elle va raconter ça à sa famille, ils ne vont jamais la croire.
- Et donc tu leur as ramené le badge, étonnant, note Charles. D'habitude, les gens ne le font pas.
- C'est aussi ce que Poppy a dit, mais il faut croire que je suis une honnête citoyenne.
- Ou que tu n'as pas réfléchi à tous les avantages que tu pouvais avoir avec le badge d'un pilote, il contredit.
Charlie s'empourpre légèrement. Oui, bon, elle a compris qu'elle avait manqué une occasion en or, pas la peine de le lui rappeler.
Charles semble comprendre qu'il a touché un point sensible et –parce qu'il est absolument certain qu'il est un ange envoyé sur terre pour sauver les hommes– il décide de changer de sujet :
- Je suis curieux, pourquoi venir jusqu'à Bahreïn ? Et seule en plus ? Il y a beaucoup de Grand Prix plus proches de la France et moins chers.
Le regard de la jeune fille s'illumine et le pilote hausse les sourcils, amusé.
- Déjà, parce que c'est le premier de la saison, ce n'est pas rien, elle s'enflamme. Et puis je vais aussi aller aux Grand Prix en Europe alors je voulais absolument être là ce week-end.
- À tous les Grand Prix d'Europe ? Il s'étonne. C'est très ambitieux et ça représente beaucoup d'argent.
Elle hoche la tête avec enthousiasme.
- Ça fait des années que je mets de l'argent de côté avec mon papa ! Je vais faire un road trip Européen dans un van aménagé en suivant le planning des Grand Prix, elle explique.
- C'est une idée géniale, s'exclame Charles. Ça représente combien de Grand Prix exactement ?
- Neuf Grand Prix avec la pause estivale au milieu pendant laquelle je pense rentrer en France, elle présente.
- On sera amenés à se revoir alors ! C'est vraiment un beau projet en tout cas. Je ne crois pas avoir déjà entendu que quelqu'un ait fait quelque chose dans ce genre.
- Parce que ça n'a jamais été fait, je suis la première !
Dire que les chevilles de Charlie enflent est un euphémisme alors qu'elle se fait mousser devant Charles Leclerc, LE Charles Leclerc, qui lui sourit de toutes ses dents.
- Et ton papa ? Il n'est pas venu avec toi ce week-end ? Il demande.
Le sourire de la Normande se crispe légèrement et elle répond simplement.
- Non, malheureusement, il ne pouvait pas être là ce week-end.
Elle n'ajoute rien et le Monégasque n'insiste pas. Ils regardent tous les deux le paysage qui défile par la fenêtre, la scène est invraisemblable.
Charlie à presque envie de se pincer pour être sûr qu'elle ne rêve pas, ce genre de chose n'arrive jamais dans la vraie vie, personne n'est aussi chanceux.
- Je crois qu'on est arrivé, souffle Charles.
La blonde jette un coup d'œil par la fenêtre et, en effet, le perron de l'hôtel apparaît au loin. Ce n'est plus qu'une question de minute avant que cette parenthèse enchantée ne prenne fin et elle a l'impression qu'il ne s'est pas écoulé plus de quelques secondes depuis qu'elle est montée dans la voiture.
Frénétiquement, Charlie commence à chercher quelque chose dans son sac qui puisse servir de support pour un autographe, le tout sous le regard toujours aussi amusé du pilote. Il n'est pas question qu'elle laisse passer sa chance d'avoir deux autographes la même journée, ses frères ne le lui pardonnerait jamais.
- Tu trouves ce que tu cherches ? Il taquine.
- Non...elle geint.
Elle a bien la casquette McLaren sous la main, mais demander à Charles Leclerc de signer sur un autre merch que celui de Ferrari sonne comme un péché à ses oreilles de fan.
La voiture commence à ralentir et la Normande se mord à lèvre pour retenir un grognement déçu. Elle n'a ni stylo, ni cahier, ni photo, ou quoi que ce soit qui puisse faire l'affaire. Elle se redresse donc dans son siège, faisant de son mieux pour masquer son air de chien battu quand son regard croise de nouveau celui de Charles qui lève les yeux au ciel et lâche un soupir amusé avant de se contorsionner pour sortir un marqueur de la poche arrière de son pantalon.
Sous le regard incrédule de la jeune femme, il retire sa casquette et gribouille sa signature sur la visière de celle-ci avant de la lui tendre.
- En l'honneur des honnêtes citoyens, il souffle dans un sourire.
La mâchoire de Charlie se décroche et clairement, à cet instant précis, elle est amoureuse de Charles Leclerc.
Comment est-il humainement possible d'être aussi beau, aussi cool, aussi sympa, elle n'a clairement pas assez d'adjectif pour qualifier tout ce que Charles Leclerc lui inspire ?
Est-il nécessaire de préciser que ses cheveux ébouriffés ont l'air affreusement doux ?
Charles agite doucement la casquette sous son nez avec un sourire sympathique et elle ose à peine la saisir, trop consciente de l'immense honneur qu'il lui fait. Rien ne l'obligeait à lui donner sa casquette, après tout elle n'est qu'une fan qui s'est incrustée à l'intérieur de sa voiture à la fin d'une journée particulièrement longue et éprouvante pour lui, rien ne l'obligeait à être aussi sympa avec elle.
- Je crois que je vais pleurer, elle souffle, des étoiles dans les yeux.
- Surtout pas, il rit. Je ne sais jamais quoi faire quand une fille pleure.
La jolie blonde cligne des yeux avec force pour en chasser les larmes et secoue la tête vigoureusement pour montrer qu'elle ne va pas pleurer, ce qui tire un nouveau sourire amusé au pilote Monégasque.
Autour d'eux, les autres véhicules commencent à ralentir et Charlie sent que l'heure des adieux est venue. Avec délicatesse, elle serre la casquette contre elle et rassemble ses affaires avant de détacher sa ceinture de sécurité.
- Merci beaucoup de m'avoir ramené et merci pour la casquette, elle sourit.
- Pas de soucis, il répond. C'est agréable de découvrir des projets comme le tiens, j'espère que tu pourras profiter de la saison comme tu l'entends.
Il y a tellement de choses que Charlie aimerait dire à cet instant, bonne chance pour demain, j'espère que tu gagneras le titre cette année, merci de contribuer à me faire autant aimer ce sport, mais elle entend les portes des autres vannes claquer autour d'eux et Silvia commence à s'agiter dans son siège, il est trop tard pour les grandes déclarations.
Décidée à conclure sur une bonne impression, elle entrouvre la porte coulissante à l'instant où le véhicule s'arrête et se glisse à l'extérieur souplement avant de lancer avec un joli sourire et un pouce en l'air en signe d'encouragement.
- Merde pour demain ! J'ai hâte d'entendre à nouveau l'hymne Français !
Elle ponctue sa phrase d'un clin d'œil et tourne aussi vite les talons, fière de son petit effet ainsi que de l'éclat de rire qu'elle entend raisonner dans son dos.
Extatique, elle se présente à l'accueil de l'hôtel et y récupère sa clé. Sa chambre n'a rien d'extraordinaire, ce n'est pas l'une des chambres les plus luxueuses de l'endroit, mais elle profite tout de même d'une vue extraordinaire sur la piscine et plus loin sur l'océan baigné dans la lumière de la lune.
Les muscles engourdis par toute une journée passée à marcher, à arpenter le paddock dans tous les sens et à s'extasier comme une enfant, elle profite d'une longue douche brûlante. Puis, une fois en pyjama, elle prend place sur la petite terrasse de sa chambre et tresse ses cheveux tout en racontant à sa famille toujours éveillée les improbables péripéties de sa journée.
Lorsqu'elle s'allonge dans le lit douillé ce soir-là, Charlie à bien conscience que les étoiles se sont alignée pour lui porter chance et que ce qu'elle vient de vivre n'a rien de normal, c'est inouï, improbable et pourtant, c'est arrivé. Ça lui est arrivé à elle, Charlie Rousseau.
Elle bat des pieds dans le lit à la manière d'une gamine, un immense sourire aux lèvres, incapable de trouver le sommeil.
Cette nuit-là, Charlie ne s'endors qu'au bout de plusieurs heures, bercée par les souvenirs de la meilleure journée de sa vie, incapable d'imaginer de quoi demain sera fait.
♡
Lorsqu'elle ouvre les yeux le lendemain matin, elle est immédiatement frappée par le contrecoup de ses folies de la veille. Le réveil affiche 9h30 et pourtant, elle n'a pas l'impression d'avoir dormi plus d'une heure.
Charlie roule dans le lit pendant quelques minutes, consulte ses réseaux sociaux et répond à quelques messages de ses proches.
Elle est fin prête sur les coups de 11h, habillée d'un pantalon en toile beige, d'un débardeur blanc et d'une paire de sandales à talons carré. Son sac à dos est prêt, elle dépose sur son nez une paire de grosses lunettes de soleil à la monture marron, et ramène ses longs cheveux blonds en une queue-de-cheval haute qu'elle passe dans la boucle de sa toute nouvelle casquette McLaren.
Après avoir étalé de la crème solaire, elle rend la clef de sa chambre et patiente devant l'hôtel que ses nouveaux amis Anglais passent la chercher et l'emmènent jusqu'au circuit. Lorsqu'elle raconte ses péripéties de la veille, dans la voiture, c'est l'euphorie.
- Il faut que l'on s'arrête acheter un billet de loto ! S'exclame Marcus. Tu vas devenir riche !
Charlie éclate de rire tandis que la voiture file, toutes vitres baissées, à travers le désert. La musique tambourine à travers les haut-parleurs, diffusant « I Ain't Worried » de OneRepublic, l'une de ses chansons préférées.
- Je n'en reviens pas, crie Georgia à son oreille. Est-ce que Charles est aussi beau en vrai ?!
La blonde sourit grandement.
- Il est encore plus beau !
Les deux filles éclatent de rire et les garçons lèvent les yeux au ciel. Le reste du trajet se déroule ainsi, dans les rires et dans la bonne humeur. Arrivés tôt avant le début de la course, les cinq amis profitent du temps qu'ils ont devant eux pour explorer le circuit de fond en comble et tester tous les stands et activités proposés.
Ils partagent le repas du midi ensemble et ne se séparent que peu de temps avant le départ, profitant jusqu'au dernier moment des écrans géants qui retransmettent les images de la grille de départ en pleine ébullition.
Avant que chacun ne retourne à sa place pour voir la course, chacun d'entre eux paris amicalement sur le pilote qu'il soutient pour la course et Charlie place sans hésiter sa voix sur Charles et Lando. Même si, dans le cas du pilote McLaren, elle sait qu'il s'agit d'un choix risqué, c'est le moins qu'elle puisse faire pour les remercier de leur gentillesse à son égard.
Assise à sa place aux premières loges, la Normande s'imprègne de l'atmosphère de la course. Les moteurs qui grondent comme la tempête, les cris des ingénieurs qui s'écharpent autour des voitures et calibres les tout derniers réglages, la voix du speaker qui résonne dans les haut-parleurs et partout où son regard se pose, les couleur vives des différentes écuries qui flash devant ses yeux de fan de la première heure.
Charlie à l'impression d'être une enfant le jour de Noël, droite comme un i sur son siège, elle ne veut rien manquer de l'inoubliable spectacle qui s'apprête à débuter sous ses yeux. Frénétiquement, elle prend photo sur photos qu'elle expédie tout aussi rapidement dans le groupe WhatsApp de sa famille et communique par message interposé avec les quatre anglais placés un peu plus loin sur le circuit.
La jeune femme sent son excitation monter à mesure que le temps tourne et que l'heure fatidique approche. Petit à petit, les pilotes entrent sur la grille et rejoignent leurs voitures. Charlie assiste à l'hymne national en retenant son souffle, sa casquette serrée contre sa poitrine palpitante, elle ose à peine cligner des yeux, il y a trop de choses à voir, rien qu'elle n'accepte de manquer.
Ce n'est pas sa première course et pourtant, celle-ci a un goût de nouveauté, d'aventure, d'inconnu. C'est la première course de 2023, la première de cette année qu'elle a dédiée à sa passion, pour laquelle elle a travaillé si dur depuis qu'elle est en âge d'avoir des rêves.
Sans même en avoir conscience, Charlie a attendu ce moment toute sa vie.
Les lumières s'éteignent, les moteurs rugissent, s'élancent dans le premier virage sous les exclamations de la foule en délire et elle pourrait pleurer, elle pourrait danser, elle pourrait crier. Charlie pourrait faire toutes ces choses à la fois et pourtant, cela n'arriverait pas à exprimer le tiers de ce qu'elle ressent à l'instant.
Elle ne détourne pas le regard un seul instant de toute l'heure et demie qui s'ensuit, vibrant à chaque rebondissement, s'extasiant de chaque dépassement, tremblant pour chaque accident. C'est un moment hors du temps, incroyable, impressionnant et elle a encore du mal à accepter l'idée d'y être vraiment.
Évidemment, elle rage devant l'abandon forcé de Charles, il méritait tellement mieux pour sa première course, ses attentes devaient être si grandes et elle ose à peine imaginer la hauteur de la chute. Elle pince les lèvres, contrariée par le mauvais sort qui semble s'acharner une nouvelle fois sur ce pilote qui ne demande pourtant qu'à prouver son talent.
Et que dire des McLaren ? Charlie ose à peine regarder les stats de Lando, l'estomac réduit à une boule de nerfs lorsqu'elle le regarde effectuer son cinquième pit stop et batailler avec sa voiture en queue de peloton, presque deux tours derrière la surpuissante Red Bull de Max Verstappen. Ce n'est pas une course, c'est un massacre et elle ose à peine imaginer l'état dans lequel doivent se trouver le pilote et son écurie à l'issue de ce Grand Prix qui voit terminer les deux McLaren très loin des points.
Charlie éprouve de la compassion pour le pilote Britannique alors que les interviews de fin de course commencent à être diffusées sur les écrans après le podium. Le Lando Norris qui apparaît sous ses yeux peine à trouver ne serait-ce qu'un point positif à sa course et lutte clairement pour maîtriser ses émotions devant des journalistes qui ne lui font aucun cadeau et remuent le couteau dans la plaie.
Elle pince les lèvres et hésite un instant au moment de quitter les gradins après la fin de la course. Plusieurs options s'offrent à Charlie, ses amis Anglais ont promis de l'attendre et de la déposer à l'aéroport ce soir aussi, elle a un peu de temps devant elle pour tenter de décrocher un nouvel autographe d'un pilote avant que ceux-ci ne quittent le paddock.
La réflexion est vite faite et dès qu'une ouverture apparaît dans la foule, elle file aussi vite que ses jambes le lui permettent vers l'écurie qui concentre toutes ses pensées. C'est le moment ou jamais de tenter quelque chose et elle espère que sa chance ne l'a pas abandonnée.
Heureusement pour elle, il n'y a pas encore trop de monde lorsqu'elle atteint les barrières de sécurité à l'arrière du paddock, juste devant la porte de sortie des pilotes et elle n'a plus qu'à jouer des coudes pour ne pas être éjectée au loin.
La petite blonde s'agrippe de toutes ses forces à la barrière alors que derrière elle les fans qui ont eu la même idée qu'elle, essaient de s'approcher un maximum. Mais c'est mal connaître Charlie Rousseau que de croire qu'elle puisse se laisser déloger aussi facilement.
Subtilement, elle écrase quelques pieds et distribue quelques petits coups de coude à tort et à travers, serrant les dents et croisant les doigts pour que son pilote ne tarde pas trop et qu'elle puisse rapidement s'extraire de ce bourbier humain dans lequel elle risque d'être avalée tout entière et piétinée d'un instant à l'autre.
Une nouvelle fois, le ciel semble entendre ses prières puisque quelques minutes plus tard apparaît sous les hurlements de la foule le visage fatigué, mais souriant et la chevelure décoiffée de Lando Norris. Malgré son sourire de circonstance, il n'est pas difficile de deviner qu'il ne compte pas s'attarder ici plus longtemps.
Autour d'elle, les gens agitent les bras, crient le nom du pilote qui se dirige vers la foule et entreprend de signer quelques autographes et de prendre quelques selfies. Charlie n'est qu'à quelques mètres du pilote, comme les autres, elle tend la main vers lui et prie pour qu'il la remarque.
Et presque comme dans un rêve, leurs regards se croisent et elle est happée par le bleu de ses yeux. Elle ne sait pas s'il la reconnaît ou si elle a simplement l'air un peu moins folle que ceux qui l'entourent, mais il consent à attraper le bout de ses doigts et à les serrer doucement tout en lui adressant un beau sourire.
Charlie sait que c'est la chance de sa vie, qu'il n'y en aura pas d'autres et qu'elle doit absolument se montrer convaincante aussi, elle prend son courage à deux mains, envoie bouler sa conscience et demande avec toute l'assurance dont elle est capable :
- Je peux vous faire un câlin ?
La blonde n'écoute pas les exclamations de surprise autour d'elle, elle n'a d'yeux que pour l'éclair d'incrédulité qui flash dans le regard du pilote Anglais juste avant qu'un immense sourire ne fleurisse sur ses lèvres.
- Bien sûr !
Charlie grimpe littéralement sur la barrière, manque de tomber en avant et se rattrape maladroitement avant d'ouvrir les bras en grand sous le regard amusé de Lando qui finit par s'approcher assez pour lui offrir une courte étreinte des plus professionnelle.
Mais c'est sans compter sur Charlie, son empathie un peu trop développée et sa tendance à foncer sens réfléchir aux conséquences lorsqu'il s'agit de causes qui lui tiennent à cœur.
La jeune fille referme ses bras autour du pilote qui se fige et lui offre un vrai gros câlin, le genre qui comprime agréablement la poitrine et pèse juste assez pour rassurer n'importe qui. Un gros, gros câlin.
Parce qu'elle a déjà les bras fermement enroulés autour des côtes du pilote et qu'il ne s'agit que d'une question de seconde avant qu'un agent de la sécurité ne viennent lui faire regretter d'être née, Charlie décide qu'elle n'a plus rien à perdre alors elle souffle à l'oreille du pilote de manière que seul lui puisse entendre ses paroles :
- Vous êtes un super pilote et je suis sûr que vous allez leur prouver à tous que même les tracteurs peuvent gagner !
Contre toute attente, le garçon éclate de rire et tapote gentiment le dos de la jeune fille toujours pressée contre lui avant de se reculer lorsqu'elle le laisse enfin s'écarter.
- Merci ! C'est la chose la plus gentille qu'on m'ait dite aujourd'hui !
Le sourire de Charlie est éclatant, elle l'a fait rire. Elle a fait rire Lando Norris et cet instant devient immédiatement le meilleur moment de toute sa vie.
Elle n'ose plus bouger, plus esquisser le moindre mouvement de peur de briser l'instant lorsqu'un membre de l'écurie incite Lando à partir et qu'il hoche la tête avant de sembler se souvenir de quelque chose. Il pose à nouveau son regard sur elle avant d'ajouter :
- Merci pour le câlin ! Et pour le pass !
And the rest is history.
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Hello !
Alors, jusqu'où ira encore la chance insolente de Charlie ?
Un petit peu de Charles par ci, un petit peu de Lando par là et on arrive vite à un premier Grand Prix haut en couleur pour notre héroïne.
Bon, je sais que pour l'instant on bave plus après Charles qu'après Lando, mais que voulez-vous, c'est une question d'habitude, je crois :')
Les choses vont commencer à bouger la semaine prochaine avec la première partie du Grand Prix de Monaco !
En parlant de Monaco, je ne vais pas m'attarder ici parce que j'ai un sac à préparer. Ce soir, votre auteur préféré (moi) prend le train pour la principauté Monégasque, ce week-end, je réalise ma résolution 2023 : Je vais boire un Monaco à Monaco !
Sur un malentendu, je me jette sous les roues d'une Ferrari Pista 488 et c'est le début d'une grande histoire d'amour haha
Souhaitez-moi bonne chance !
Bye les copains ♡
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