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Et la musique entraînante laissa doucement place à une chanson plus douce, plus lourde, dont les notes suaves caressaient tendrement les oreilles du public attendri.

À ce moment là, pile lorsque les basses fréquences firent vibrer leurs corps l'un contre l'autre dans un mouvement cédé à l'incontrôlable, cet ange qui semblait leur dire de lâcher-prise, Jungkook releva le menton du grisé pour perdre ses yeux onyx dans l'envie dévorante des siens.

Taquin, il approcha sa bouche de la sienne, exagérément, l'effleurant presque, chauffant le peu d'air qui les séparaient de son souffle incendié. Un couinement minime d'impatience puissante quitta les lèvres de l'argenté. Puis le plus petit ne tint vraiment plus et vaillamment il posa ses demi-lunes vermeilles et avides, sur celles inanimées de Jungkook dans un baiser volatile. Pour son plus grand désespoir, il ne répondait pas.

Il se recula de quelques millimètres pour lui souffler quelques mots, Taehyung se languissant plus encore lorsque sa bouche touchait la sienne au détours de mots prononcés, par inadvertance.

<<C'est moi qui décide chaton, n'oublie pas.>>

La main puissante du noiraud vint se caler parfaitement dans la nuque du plus petit, son pouce contre l'arrière de son oreille. Puis, avec un sourire dont la forme s'imprima amoureusement sur l'autre, il vint enfin lui offrir la langueur d'un baiser suavement effectué.

Le goût sirupeux des lippes roses du grisé vint déposer allègrement sa saveur sur la langue du noiraud, lorsque celle-ci osa indécemment se mêler à l'échange torride.

Puis leurs muscles roses s'aimèrent langoureusement, emmêlés dans des souffles erratiques et imprécis, dans des mouvements possessifs sur le corps de l'autre, alors que leurs orbes cachées par leurs paupières se trouvaient saupoudrés de scintillements désireux, embellissant parfaitement les efflorescences de boutons de rose qui éclosaient par-delà leur volonté, sur leurs joues et le bouts de leur nez.

Leurs lèvres se mouvaient au rythme de leur danse bien à elles, s'éloignaient lorsque les papillons dans leurs ventres se mettaient à voler trop vite pour eux, se retrouvaient finalement pour cause de manque puissant.

Minsung ne manquait rien, tout se saurait bientôt, le calme avant la tempête pouvait être aussi délectable qu'il voulait, l'ouragan détruirait tout sur son passage avec la ferveur d'un aliéné. Cette vidéo qu'elle était en train de faire et qu'ils ne soupçonnaient pas encore nourrissait le coeur envahi de noirceur de la jeune fille.

La température entre leurs deux âmes enlacées était absolument inouïe, ce fut comme si un volcan s'était réveillé furieusement au creux de leurs esprits, comme s'il avait voulu engloutir sous la lave leurs convictions passées, pour les recouvrir de nouvelles, plus belles encore, de véritables raisons d'exister.

Ils étaient fous, à se dévorer la bouche comme ça, mais ils ne parvenaient pas à se détacher plus de quelques instants, complètement accros aux lèvres de l'autre, fatalement atteints par les affres de l'obsession.

Tout autour, les gens les regardaient. Même pas par dégoût, ce qui était étonnant pour un pays si peu ouvert, mais par pure admiration. Une bulle sublime semblait les entourer, leur donnant un certain aspect divin, quelque chose d'animal, qui disait inconsciemment aux autres qu'ils ne connaissaient pas cette osmose, eux.

Leurs yeux entrèrent à nouveau soudainement en contact et la concupiscence, le besoin de contact, physiquement nécessaire qui brûlait de son incandescence aveuglante dans les orbes du grisé foudroya le coeur du noiraud qui sentit l'excitation pulser sournoisement dans ses veines.

Il le prit violemment par le poignet, allumant l'incompréhension en Taehyung, pour le mener à leur tente, au milieu de toutes les autres qui étaient vides.

Les quelques lampions rouges à l'intérieur de la minuscule habitation de fortune jetaient en rayons assombris leur bordeaux enchanteur, contre la surface en tissu des petits murs. Il y faisait horriblement chaud, parce que l'odeur du désir sexuel s'échappait en une vapeur d'eau incroyable de leurs épiderme languissants.

Ils se sentaient étranges, ancrés dans l'ambiance, toute gêne anihilée, tout malaise potentiel dû à leurs actions dépravées semblait avoir été pris en otage par leur besoin d'être l'un contre l'autre à ce moment.

Le toit était trop bas pour permettre à Jungkook d'être complètement debout, mais Taehyung l'était. Ils ne se touchaient pas, dans la précipitation leurs corps s'étaient éloignés de quelques mètres, la longueur de la tente.

Ils se parlaient par le regard, se battaient, c'était à celui qui dominerait, celui qui serait second à laisser ses pulsions l'envahir. Taehyung perdit. Il souffla un grand coup comme pour lâcher toute la pression qui compressait durement son ventre, puis se jeta sur Jungkook, entourant dans un mouvement assez dangereux ses jambes fines autour de son large bassin. Ils rirent, puis perdirent soudainement leur sourire lorsque leurs désirs se touchèrent au travers de leurs barrières douloureuses de tissu.

Les fesses de Taehyung se firent violemment empoigner par les dextres viriles de Jungkook, créant alors dans l'air l'un de ses miaulements mythiques, de ceux qui plaisaient tant au noiraud.

Il sembla, alors qu'ils se rassasiaient de leurs bouches, que leurs effluves opposées se superposaient, se lovaient l'une contre l'autre en même temps qu'eux.

Le plus grand, vibrant de ce sentiment d'urgence significatif décala délicatement ses demi-lunes pour les emmener contre la chaleur soyeuse et peinte de voûte céleste de la joue de son grisé. La peau hâlée de son dos se trouva parsemée de chair de poule, attestant de son hypersensibilité à cet instant. Une fierté soudaine prit Jungkook, et il se décida à baiser la mâchoire de son protégé, descendant progressivement vers le creux avide de fleurs violacées d'appartenance de son cou, et la beauté de ses clavicules visibles grâce à ce placement particulier de chemise.

De temps en temps il soulevait ses lippes pour passer la pulpe rugueuse de ses doigts sur les dessins de firmament immaculés, retracer les lignes d'étoiles, dans la plus sublime des délicatesses, tout en offrant d'extraordinaires frissons au petit ange.

L'argenté adora les attentions tendres de son vis-à-vis, étant tristement habitué à juste baiser sans retenue ni importance. On le choyait, on prenait soin de lui. Il se sentait comme un prince placé au centre de l'amour de ses sujets, mystifié dans ce cas par un symbole de modèle en terme de masculinité et de virilité qui aurait fait de lui sa dulcinée. On ne lui donnait pas de compliments oraux, et pourtant il en ressentait les bienfaits de la plus délectable des manières, étrangement, alors que sa tête tombait vers l'arrière et que ses lèvres étaient emprisonnées méchamment par la nacre blanche de ses dents.

Il commençait à ne plus pouvoir retenir ses râles sous l'exquise torture placée là machiavéliquement pour le faire languir. Il crevait presque d'envie d'aller plus loin, c'était comme si sa tête était prise d'une soudaine singulière migraine qui aurait été indolore mais lui aurait infligé les symptômes du manque de concentration, le sourd empêchement de réflexion.

Le grisé, fatigué de ne pas avoir plus, offrit un roulement de bassin magistral au noiraud, qui grogna entre ses dents. Il cessa alors toute activité et releva les yeux vers ceux de son futur amant, en position de fabuleuse faiblesse. Ses orbes n'étaient plus juste noires, elles étaient opaques de désir. On ne le reconnaîtrait presque pas. Ses besoins originels et fondamentaux semblaient avoir annexé sa raison.

Brusquement, le noiraud approcha encore plus de lui le plus petit, puis s'agenouilla sur leur matelas de fortune. Il le posa sur sa surface moelleuse, toujours naturellement collé contre lui.

Les frêles jambes habillées de noir de Taehyung entouraient toujours le bassin de Jungkook, si bien que dans cette position, leurs intimités se pressaient suavelent l'une contre l'autre, leur donnant de petites chaleurs dans le ventre. Le plus petit avait alors le loisir de voir les sourcils froncés dans le mécontentement de l'autre, sévère.

Subitement il asséna un coup de bassin violent et divinement bien placé au grisé qui se recrosuevilla sous le plaisir soudain, en délivrant une plainte désespérée dans l'air.

<<Plus jamais tu me fais ça.

Oh putain le charisme qu'il a là. Mords-moi jusqu'au sang, je t'en redemenderais quand même.

Taehyung prit sa voix la plus délicieuse, qui sonnait vaguement comme celle d'un enfant en pleine découverte du monde, d'un jeune ange découvrant la sexualité. Et l'innocence, il la jouait à la perfection.

-Pourquoi je dois pas le faire, dis ?

Jungkook eut un sourire de félin prédateur, alors que ses pupilles semblaient s'affiner pour devenir plus animales. Puis il se mit dans une lenteur extrême à masser leurs membres ensembles, dans des mouvements amples, toujours emprisonnés dans leurs pantalons.

Le grisé ne supportait pas de ne pas avoir tout le contact qu'il voulait. Il avait tellement, tellement, besoin de lui contre son corps.

-Parce que je ne veux pas avoir à te déplaire. Ne me force pas. Ce serait dommage que je devienne violent.

-Mh...

- Tu te rappelles de ce que j'ai dit une fois ? Je veux te cajôler pas te faire souffrir. Trésor tu mérites toute l'attention du monde, surtout quand tu me regardes comme ça avec tes grands yeux de biche désespérée, j'ai pas envie de te traiter comme mes anciennes conquêtes.

Mentir aurait été de dire ces quelques phrases n'avaient pas remonté le coeur du grisé haut dans sa poitrine décorée de ce ciel étoilé.

-Jungkook j'en peux plus...

-Je sais. Je le vois. Moi non plus. Comment je dois te préparer ?

-Tu sais pas comment tu dois me préparer ?

-Non... c'est ma première fois avec un homme. Et... ma première fois de ce côté aussi.

J'aime que tu sois honnête. Ne me mens jamais s'il te plaît.

-Pas grave, regarde-moi faire. Prends un préservatif et prépare-toi aussi, tu vas assister au plus sublime des spectacles. >>

Ils grognèrent tous deux à la soudaine absence de contact, mais Jungkook accepta tout de même de se décaler légèrement, à genoux, face au plus petit en position du lotus.

Ce qu'il fit alors coupa le souffle au noiraud.

Tout doucement, langoureusement, il caressa ses épaules peintes, avant de laisser ses fins doigts atteindre les quelques derniers malheureux boutons qui gardaient sa chemise sur la moitié de son torse. Un à un, ils sautèrent alors qu'hypnotisé, Jungkook copiait les mouvements du magnifique argenté, offrant une vision totale sur le dessin parfait de son torse athlétique.

La chemise blanche rayée de noir rejoint nonchalamment le sol en même temps que celle ébène du plus grand.

Puis Taehyung, dans un mouvement empreint d'une expertise passionnée, enleva ceinture et pantalon, trop rapidement pour ne pas inspirer l'impatience. Voyant que cette fois, Jungkook était trop ensorcelé pour le suivre, il s'approcha à nouveau et lui enleva les siens, ronronnant lorsque le noiraud lui caressa les cheveux pendant qu'il accomplissait sa tâche.

Puis il se recula à nouveau, prenant une expression délicieuse et luxuriante, servant à faire complètement fondre le noiraud. Son boxer blanc lui faisait mal alors il le retira le plus vite possible. Et vu le regard du noiraud, lui aussi adorait ce qu'il voyait.

Il savait que son expression mêlait désespoir, envie profonde et malice, étrangement, alors que des yeux se trouvaient à semi-clos, dont on ne voyait que les longs cils de velours et le pétillement de la rétine, ses joues harmonieusement rougies, ses lèvres happant avec ardeur et gourmandise ses propres doigts. Il les suçait doucement, ponctuant la valse de sa langue autour d'eux par quelques soupirs désireux, ses pupilles larmoyantes fixant celles du plus grand. Il serrait durement la mâchoire et les poings, il se retenait de lui sauter dessus.

Lorsqu'il en eut fini avec sa torture visuelle, l'argenté fit glisser ses doigts humides contre son torse, pendant qu'il se plaçait à genoux, de profil, et que la courbe excitante et érotique de son fessier était légèrement surélevée.

Il caressa doucement son anneau de chair pour se détendre, toujours en fixant le noiraud. Mais là, il fixait avec une attention toute particulière et un asservissement certain dans ce cas, comme un détenu contraint à admirer cela pour toucher du bout des doigts la délivrance, le doigts qui venait de prendre place dans son antre palpitante.

Il fit quelques mouvements de vas-et-viens, en ajoutant un second et un troisième quelques temps plus tard, voyant que ses propres plaisirs personnels de la veille lui avaient laissé la place nécessaire pour y engouffrer un membre humain.

Ses mouvements sur lui-même se firent plus violents, plus anarchiques et plus profonds, alors que sa voix grave et sucrée commençait à ne plus pouvoir se retenir de dévaler ses lèvres, parce que Jungkook venait lui aussi de retirer sa dernière trace de tissu. Et qu'il empoignait fiévreusement sa colonne de chair, qui paraissait monstrueusement bien formée.

Taehyung se sentait si bien. Il voyait quelque chose qu'il aurait qualifié de terriblement séduisant, un homme fascinant se touchant devant lui car il ne tenait plus la vision de lui-même. Il se sentait tellement supérieur à tous ceux dehors qui n'avaient pas la chance de voir cette aura prédatrice qui fumait dans toute leur petite tente.

Leurs mouvements simultanés continuèrent jusqu'à ce que Taehyung chante son bonheur intense, intimant Jungkook de venir le remplir, parce qu'il mourrait de la convoitise de le sentir en lui.

Il n'avait jamais mis un préservatif aussi vite de sa vie.

Il s'était déplacé à même le sol et avait retiré dans un mouvement fluide la main qui s'activait dans son antre. Derrière lui, il avait eu une vision complète de la fresque dans son dos. Fresque qu'il vint embrasser fougueusement, avant d'empoigner la petitesse de sa taille dans ses mains pour la reculer et doucement entrer en lui.

Le sentiment d'être complet fit chantonner Taehyung de plaisir. En sentant qu'il ne voulait pas bouger tout de suite pour le laisser s'habituer, le grisé eut un sourire d'imbécile heureux, décidément satisfait d'être si protégé. La touffe de cheveux ébène du plus grand vint s'échouer sur l'épaule décorée devant lui, rapidement caressée par les doigts de fée du plus petit, exprimant ainsi son approbation.

Au tout début, Jungkook allait et venait très lentement, avec une sorte de courtoisie princière, enlaçant amoureusement le corps de son amant contre lui, voulant seulement le combler d'attentions délicates et de considération.

Des râles graves et des couinement de volupté remplirent bientôt les tympans sensibles des deux jeunes hommes qui se tuaient dans les bras l'un de l'autre, les vas-et-viens devenant plus rapides.

De lui-même, désespéré de ressentir encore plus de sensations délicieuses comme il en avait déjà en vagues dans le coeur, l'argenté se plaça sur ses avants bras, presque à même la surface du matelas, offrant un plus grand accès à son antre chaude.

Le noiraud fut subjugué par la magnificence de ce qu'il voyait. La peau veloutée de son petit ange rougie par les lampions estivaux, la voûte fabuleuse de sa taille et ses fesses appétissantes créant ensemble la forme sublimée d'un coeur absolument parfait. Sa main chaude vint appuyer sur le haut de son dos pour avoir un plus grand appui et une plus belle vue encore.

Ses coups de bassin devinrent des coups de butoir, et ils encensèrent tous les deux les sensations d'euphorie suprême qui traversaient tels l'apocalypse leurs corps tremblants.

Soudainement, un cri s'envola de la gorge du grisé, signe qu'il venait d'être touché en son point désespérément sensitif. Ce cri s'imprima dans l'air et dans l'âme de Jungkook qui rougit à l'entente exquise de ce son, qu'il voulut à tout prix entendre à nouveau.

Il fit alors preuve de toute sa force pour marteler ce point qui semblait offrir le monde à l'argenté. Il hurlait de bien-être, même de dos, on pouvait voir les larmes s'échapper de ses yeux sous le trop-plein de bonheur. Jungkook sut que la fin arrivait quand il n'eut même plus la force de tenir sur ses avants-bras et qu'il tomba fatalement au sol.

<<Jungkook, Jungkook, Jungkook attends j-je, je veux te voir atteindre le nirvana...

Sa voix était complètement éraillée, détruite par le plaisir. La plus belle mélodie audible par l'humain, sûrement.

-Vos désirs sont des ordres. >>

Il se retira et retourna son ange pour découvrir ses traits dévastés par les larmes, l'affliction et la luxure. Un chef-d'oeuvre ultime, presque comme le cadeau du seigneur au ridicule être vivant qu'était le noiraud face à tant de magnificence. Comme quelques temps auparavant, Taehyung vint entourer le bassin de Jungkook de ses jambes, dont le galbe fut harponné par les paumes brûlantes du noiraud.

L'argenté quand à lui ne s'attendait pas à ce que la courbe excitante des sourcils dessinés du jeune homme aux cheveux d'obsidienne fassent état aussi parfaitement de sa dévotion totale dans l'instant érotique, son coeur battit plus vite quand il comprit qu'il était la seule cause de tout ça.

Jungkook le combla à nouveau et continua à marteler le plaisir parfait du petit être dans ses bras, admirant les changements de ses traits à la vue d'une partie même infime du septième ciel.

Ils atteignirent dans un énième coup dangereux, Jungkook caressant du regard le visage de son amant et Taehyung agrippant les cheveux noirs et bouclés du pratiquement démon qui le prenait avec ferveur, les étoiles tant attendues, encore plus jolies que celles qui saupoudraient les épaules, les pommettes et le dos du grisé.

Ils fermèrent ensuite tous deux les yeux pour ne pas les rouvrir, juste après qu'avec une tendresse sans nom, la bouche rougie du dominant ne vienne s'échouer dans un baiser papillon sur le front embrasé de l'ange, en dernière preuve d'estime.

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Les 2922 mots, je les ai sentis passer

Dites vous que ce chapitre est l'équivalent de dix bébé-chaps habituels

J'espère que c'était pas trop sale je ne voulais pas que ça le soit genre

J'espère aussi que ça vous a plu

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