CHAPITRE 19
Nous ne l'avions pas vu venir devant la voiture. Ma mère avait freiné d'un coup en voulant éviter l'homme qui s'était dressé devant la voiture. Il était là, en face, le révolver braqué que moi.
L'accélération me colla violemment à mon siège et une détonation se fit entendre. Une seule détonation. Une douleur lancinante est apparue dans mon bras. Je fermais les yeux pendant que je me faisais secouer de gauche à droite. Ma mère zigzaguait pour nous éloigner le plus vite possible de LUI. J'étais tellement absorbé par les coups de volant que donnait ma mère que je n'avais pas remarqué le sang qui imprégnait ma manche. L'homme qui voulait notre peau à tout prix venait de trouer la mienne.
Telle une pilote de course, elle accélérait tout en négociant parfaitement les virages. De plus, elle faisait extrêmement attention de ne pas avoir d'accrochage avec les autres automobilistes et, surtout, de ne renverser personne. J'étais bousculé de partout. Je n'arrivais pas à me stabiliser.
Ma mère appuya sur le frein. J'ouvris les yeux et je constatai que nous ne pouvions plus avancer. Les voitures devant nous provoquaient un énorme bouchon. Nous ne fûmes pas à l'arrêt trop longtemps. Les minutes qui venaient de passer à patienter m'ont paru être des heures. Quelques mètres plus tard, des hommes en tenue nous stoppèrent.
J'avais les larmes aux yeux. Elles étaient prêtes à couler. La douleur était si intense dans mon bras que je n'avais pas eu le courage de baisser la tête. Un policer nous demanda de nous arrêter. La vitre du côté passager se baissa. Mais au lieu de rester sérieux, son regard passa du trou dans le pare-brise à moi. Immédiatement, son visage se décomposa et il prononça fort des mots que je ne comprirent pas.
C'est à ce moment précis que mes larmes débordèrent. Ma mère se retourna et son visage se décomposa.
— MATT !
Puis voyant le sang couler le long de mon bras, son visage parut semblable à celui de l'officier de police.
— Ça va aller, me réconforta-t-elle en me posant un chiffon qu'elle venait de prendre dans son vide poche.
Le policier prononça une autre phrase en faisant signe à ses collègues. Ma mère parla dans le même charabia que l'homme à sa droite. Je crus comprendre qu'un seul mot : hôpital. L'homme prit son téléphone et composa un numéro. Mon attention se porta de nouveau sur ma blessure.
— Ça va aller Matt, ne t'inquiète pas, je suis là, me rassura-t-elle.
Sa voix me parvenait difficilement. J'avais énormément mal. Mon père ne m'avait jamais autant blessé physiquement. Dans les étincelles bleues des gyrophares des véhicules de police, je me remémorais la fois où j'ai fini par comprendre que si je restais à la maison je risquai d'y passer définitivement.
***
Les lumières bleues se posaient tour à tour sur mon visage. J'étais à la limite de l'évanouissement mais il ne fallait pas que je perde connaissance. J'avais vu la masse floue d'un policier ouvrir la porte de derrière et s'asseoir dans le siège juste à côté de moi. Il était venu avec nous pour surveiller que je ne tombe pas dans les pommes. Nous suivions une voiture de fonction qui nous ouvrait la route.
Plus le temps passait, mieux j'arrivai à supporter la douleur. L'épuisement prenait le dessus. Ma mère me parlait mais je n'en entendais que quelques bribes de phrases. Elle me rassurait en me disant de tenir bon et qu'on n'allait pas tarder à arriver à l'hôpital.
Elle n'avait pas eu tort car, à peine venait-elle de finir cette phrase, j'entendis le policier derrière moi lui dire des paroles. Elle tourna et je pus apercevoir une forme carrée : un bâtiment. Je devinai que nous venions de franchir l'enceinte de l'hôpital.
La suite me sembla plus floue jusqu'à ce que je ne me souvienne plus de rien. Juste trois visages m'avaient paru plus nets : celui de ma mère et deux autres, de parfaits inconnus parlant une autre langue. Pendant que je sentais des bras me prendre, j'écoutais l'anglais comme quelqu'un perdu sur une autre planète.
Cette langue allait bientôt devenir ma pire ennemie...
***
Matthieu va-t-il s'en sortir sans trop de séquelles ?
N'hésitez pas à me faire des retour, à voter et je vous dis à bientôt !
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