Chapitre 11
Je ne voyais pas grand-chose avec mes larmes, juste le blanc du t-shirt de mon porteur. Il avait toujours le même parfum, mon préféré, celui que je lui avais offert pour ses dix-huit ans. Me sentant en sécurité, je fermai les yeux.
Arrivés devant l'escalier, il me chuchota :
— Tiens-moi bien Jem. On va y aller doucement pour éviter de perdre l'équilibre.
Je mis mes deux mains derrière son cou et je reposai ma tête à plat sur son épaule gauche. Il descendit trois marches mais à la quatrième, positionna mal son pied. Nous commençâmes à partir en avant. La chute était inévitable. Mais c'était sans compter sur la réactivité d'un des deux vampires. Une main puissante m'agrippa mes deux bras ainsi que le haut du corps de Matthieu. Tyler nous avait rattrapés juste au dernier moment. Il nous tira vers l'arrière pour nous redresser.
— Je vais me mettre devant pour vous sécuriser.
— Ok, répondit Matthieu en me repositionnant bien dans ses bras.
Ils descendirent ainsi avec mon poids lourd dans ses bras. Tyler s'aventura dans la salle pour reprendre mon manteau et le donner à l'autre garçon. Matthieu m'avait délicatement posée sur le sol du couloir pour enfiler sa veste.
— Vous avez un véhicule pas très loin ? interrogea Tyler.
Matthieu fit non de la tête. J'allais un peu mieux. En m'aidant du mur, je pliai mes jambes et je me redressai. Une fois debout, je sentis que je recommençais à avoir de nouveau des vertiges. J'étais totalement crevée et mes jambes semblaient ne plus vouloir me tenir. Matthieu avait une tête inquiète.
— Tu es dans le début du processus donc c'est normal que tu ne sois pas en forme jusqu'à demain.
« Super, c'est très rassurant. Merci Tyler. »
— Je te propose un truc : tu restes ici pour te reposer le temps que tes vertiges cessent et demain matin je t'emmène au lycée.
Luke nous avait rejoint et déclara :
— On n'a pas lycée demain, c'est le week-end.
— Ah oui c'est vrai, ajouta Matthieu.
Deuxième gros vertige. Celui-ci me perturba encore plus que le précédent. Je fus sur le point de tomber à la renverse. Heureusement que Matthieu me tenait encore.
— Pour ce soir, tu dors ici. Je préviens ton père.
Malgré mon apparence complètement shootée, je réprimai dans un petit sourire :
— Mon père est flic. Il ne va jamais vouloir que je reste chez des inconnus qui viennent de débarquer dans la région.
— C'est ce qu'on va voir. Je vais mettre le haut-parleur pour que tu entendes la conversation qu'on va avoir. Mais pas un mot et ne m'interrompts pas s'il te plait.
Il prit son portable dans sa poche et composa un numéro. Puis, il le mit effectivement en mode haut-parleur pour que nous entendions. Plusieurs bips se succédèrent puis une voix que je reconnaîtrais entre milles prononça :
— Allô ?
— Bonjour monsieur Lawford, c'est Tyler Wyllis qui vous appelle.
— Bonjour Tyler, ça va ? J'ai appris que vous aviez aménagé dans notre petite bourgade. Le voyage depuis Londres s'est bien passé ?
J'étais scotchée. Mon père les connaissait et il ne m'en avait pas touché un seul mot. Tyler eut un sourire de satisfaction.
— Ça va pour nous et le voyage a été agréable. Je vous contactais pour vous demander si Jemma pouvait rester chez nous. Elle a eu un malaise en rentrant du lycée et nous avons pris soin d'elle. Elle va mieux maintenant mais je préfère ne pas la laisser rentrer toute seule.
Matthieu le regarda d'un air renfrogné. Si j'avais dû rentrer, il m'aurait accompagnée et je n'aurais pas été seule. Cependant, il ne répliqua pas et resta muet pour entendre la suite.
Mon père parut hésiter car il ne répondit pas immédiatement.
— Je donne mon accord mais seulement pour cette nuit. S'il y a le moindre problème, tu m'appelles. On est OK ?
— D'accord monsieur Lawford, à bientôt peut-être ?
— Au revoir Tyler, répondit-il avant de raccrocher.
Je n'avais perdu aucune miette de leur discussion. Matthieu était aussi perturbé que moi. J'allais poser une question mais mon meilleur ami me devança :
— Depuis quand vous vous connaissez ?
Tyler regarda son frangin comme s'il lui posait une question. Luke lui fit un signe d'approbation puis il s'approcha de moi.
— Comme l'histoire va être longue et que tu restes à la maison, on va t'installer dans le canapé, annonça-t-il.
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