Te souviens-tu de cette promesse que tu m'avais faite en fin d'après-midi, assis sur le rebord du rez-de-chaussée de l'immeuble voisin ?

Je venais de terminer les cours, on ne se parlait plus depuis une semaine, et là, j'ai croisé tes yeux humide, emplis de larmes.

Tu étais si content que je t'adresse un regard, que tu m'as donné rendez-vous une heure plus tard.

Seize heure sonna, mais j'étais déjà là depuis longtemps, avec une boule écrasant mes intestins et une certaine excitation faisant palpiter mon coeur.

Puis quand j'ai aperçu tes yeux bleus, j'ai oublié tout ce que tu avais pu me faire, tout ce que tu avais pu me dire, et je me suis précipitée vers toi.

À ton pas mal assuré, je pouvais deviner que tu étais tout aussi stressé que moi. Mais quel soulagement on a ressenti quand nos parfums se sont mêlés l'un à l'autre, quand mes cheveux sont venus chatouiller ta peau, quand mes lèvres ont effleuré les tiennes.

Les larmes coulaient sur mes joues déjà bien trop mouillées. Mais j'étais si heureuse.

C'est à ce moment que tu m'as promis l'espérance utopique, que ça n'arriverait plus. Que tu ne pouvais pas croire à mon ineffable pardon, et que jamais plus tu ne prendrais le risque de me perdre.

Et moi je t'ai cru, ignorant les rires facétieux des moires.

Une semaine plus tard, faisant écho aux divinités temporelles, tout à recommencé.

Les disputes où les mots dépassent nos pensées, les excuses artificielles et les au revoir aux allures d'adieu.

Mais naïvement, je m'étais dit que tu n'avais pas pu oublier ta promesse. M'accrochant à la robe de l'espérance d'or, j'ai cru qu'on se retrouverait dans quelques jours. Et j'ai attendu, le bouquet d'Elpis à mes côtés.

J'ai attendu si longtemps sur ce petit rebord, que ma silhouette a fini par s'incruster dans la pierre.

Je me suis dit que ça ne durerait qu'un temps, et aujourd'hui ça fait des années que je t'attends.

Alors je te repose une dernière fois la question, te souviens-tu de ta promesse ?