10 - Mathias ✓


Je regardais Alex avec un sourire en coin, il était attaché depuis le début du voyage et se tenait fermement à son siège. Je fis de même et continuais de le regarder amusé par son comportement :

- Alors comme ça tu as le mal de l'air ? demandais-je moqueur.

- Si on était fait pour voler, on aurait des ailes..

Je lui donnais un coup dans l'épaule et lui souris. Après quelques minutes de perturbations intenses, le drone géant atterrit, ou plutôt s'écrasa brutalement sur le sol, assez brutalement pour qu'Alex vide son dernier repas sur le siège devant lui.

- Je m'en occupe, me dit Gabin en s'approchant de mon frère. Va avec les autres !

Je lui fis un signe de tête reconnaissant et mit mon masque sur le visage afin de ne pas être asphyxier par le sable en sortant. Pourtant je regardais les autres personnes autour de moi, personne ne se couvrait le visage. Je compris vite pourquoi lorsque la trappe s'ouvrit et que je fus sur la terre ferme. La capitale n'était pas envahit par le sable, elle semblait hors du temps. Mes pieds avaient atterrit dans de l'herbe, de l'herbe ! La vie était fleurissante autour de moi, je crus rêver lorsqu'un oiseau passa au dessus de ma tête. Comment un tel endroit pouvait exister, alors que dehors tout n'était que mort et chaos. Je retirais alors mon masque et le laissais pendre autour de mon cou. Des groupes furent former et un vieil homme vint me voir :

- Tu dois être Mathias, je t'attendais, me dit-il un sourire se dessinant à travers sa grosse barbe grise.

- Qui êtes-vous ? Où sommes-nous ?

- Je m'appelle Jacques Hiten, je suis ton grand-père

- Comment est-ce possible ? Mon grand-père est mort, tout comme mes parents...

- Non tes parents sont en sécurité

- Pouvez-vous m'expliquer ce qu'il se passe ici ? Pourquoi je ne vous connaissais pas avant aujourd'hui ? Pourquoi me faire croire de votre mort ?

- Bien sur, mais tutoie moi s'il te plait Mathias. Je suis donc Jacques Hiten, le créateur des El Dorado et de la capitale. Comme tu as du le comprendre, les El Dorado ont été construit pour ceux qui ne pouvaient pas se payer une maison dans la capitale.

- C'était moins cher et en échange ils donnaient leurs corps à la science je connais l'histoire..

- Oui tu as compris. Ma fille, ta mère, a refusé de vivre dans un endroit aussi "parfait" comme elle disait, alors que d'autres souffre à l'El Dorado. C'est pour cela que ta famille a habité si longtemps à l'extérieur et grâce à ça, vous avez développer une sorte d'immunité. Après maintes hésitation j'ai fais croire à ta mère en lui envoyant une lettre de la capitale que Ryme était malade, et elle y a crut. C'est pourquoi j'ai réussi à vous faire venir dans ma somptueuse création.

- Ryme... Ryme a disparu par votre faute !

- Comment ça disparu ? dit-il une pointe d'inquiétude dans sa voix.

- Elle a disparu lorsque l'El Dorado s'est effondré...

- Oui je sais qu'il s'est effondré, les nouvelles vont vite. Les résistants on fait le coup, comme tous les autres. Enfin bon je te disais, Ryme particulièrement a acquis une mutation de son ADN qui lui permettrait de sauver toutes les vies ici présente si tu nous aidais à la capturer.

- Grand-père ou non, je ne vous connais pas et je ne vous livrerais pas ma sœur.

Je le regardais, les poings serrés et l'air déterminé. Il ne fallait pas qu'il ne se doute que je n'avais aucune idée de où pouvait être Ryme.

- Bien, je savais que tu répondrais ça.

Il fit un signe de main et Gabin nous rejoignit, il tenait un long couteau de boucher sous le cou d'Alex.

- Tu vas devoir faire un choix, Ryme ou Alex..

- Gabin, je pensais que tu étais avec nous..

Le médecin embonpoint ne me répondit pas et se contenta de maintenir la lame proche de la gorge de mon frère.

- Si je vous aide comment pourrais-je être sûr que vous ne ferez de mal ni à Alex ni à Ryme ?

- Tu ne le sauras pas, mais si tu le fais pas tu peux être sûr qu..

Sa phrase fut couper par l'explosion d'une bombe. Je ne pouvais pas voir d'où venait le bruit, mais seulement quelques secondes plus tard une seconde explosa entre nous. Le choc me projeta au sol, et Alex se retrouvait quelques mètres plus loin, libre. Il se touchait le crâne et me regardais d'un air perdu. J'aurais voulu lui laisser plus de temps, mais nous n'en avions pas assez.

- Alex cours !

Mon petit frère ne prit pas le temps de réfléchir qu'il partit en courant vers l'intérieur de la ville, et je fis de mon mieux pour rester derrière lui. Le parc par lequel nous étions arrivé, laissa vite place à de nombreux grattes-ciel transparent et à des boulevards sur lesquels les voitures s'étaient garés de façon irrégulières. Les bombes avaient touchés l'enceinte de la ville, et tout le monde tentait de fuir vers l'enceinte des bâtiments.

- Tourne ! hurlais-je par dessus le bruit des explosions.

Alex s'engouffra dans un centre commercial et rentra dans le premier magasin afin de se cacher dans la réserve. Nous étions donc seuls dans la pièce la plus froide du magasin :

- C'est quoi ça ? me demanda Alex en prenant une bouteille en main.

- De l'alcool, une ancienne boisson et tu ferais mieux de pas y goûter parce que ça a des effets secondaires assez dérangeants. Tu devrais d'ailleurs vérifier que c'est vraiment de l'alcool avant de..

- OH LA VACHE ! C'est fort ça !

Je ris à sa réaction, il n'avait jamais bu d'alcool et moi j'en avais seulement entendu parler. Il reposa la bouteille en titubant légèrement. Tout ce qui se trouvait dans cette ville me rappelait mes premières années sur Terre, avant que tout vire aux cauchemars.

- Tu crois que maman fait partit des résistants ? me demanda Alex.

- Pardon ?

- J'ai entendue ta discussion avec Papy taré, tu penses que maman faisait partie des résistants ?

- Je ne sais pas, mais en tout cas elle était contre les idées de Jacques ça c'est sûr..

Soudain une explosion résonna à côté de nous et une partit du mur tomba entre nous deux.

Je regardais à travers le trou qui venait de se former, quelqu'un me regardait. C'était une jeune femme rousse ayant les cheveux tenue en queue de cheval et qui avait beaucoup, beaucoup, de tâches de rousseur.

- Vous allez bien ? demanda l'inconnue.

- Tu es qui toi ?

La jeune femme entra par le trou et atterrit devant moi avant de me tendre sa main.

- Enchantée, je m'appelle Alicia.

- Super mais tu préfères pas m'aider, gémit Alex qui s'était prit le mur sur le pied. Je pense que ça m'a tordu la cheville.

- Oh excuse moi !

Elle souleva à elle seule le bout de plâtre qui se trouvait sur la cheville d'Alex et me tendit à nouveau la main

- Enchantée, je m'appelle Alicia.

- Tu es un robot ou quoi ? dis-je en soulevant un sourcil.

- Je suis une intelligence artificielle similaire à Alicia Parker, une jeune femme de 18 ans qui a été capturée par les scientifiques pour servir de vaccin contre Dust, dit-elle toute fière. Malheureusement, elle est morte, paix à son âme.

- Dust ?

- Dust signifie poussière en Anglais, les scientifiques ont de l'humour de donner ce nom à une maladie qui est transmit par le sable, n'est-ce-pas ?

Elle partit dans un fou rire qui sonnait faux. Alex regardait Alicia d'une façon dubitative tandis que je restais silencieux.

- Cela ne vous fait pas rire ? Pas grave on est pas là pour ça.

- Oui d'ailleurs pourquoi t'es là toi ? demanda Alex ennuyé. Parce que c'est pas le tout, mais j'ai mal là !

- Cassie m'envoie vous aidez.

- Et qui est Cassie ? répondit-il sur le même ton.

- Cassie Strikes est la chef de la résistance et aussi une grande amie de votre mère. Elle a trouvé Ryme ce matin et m'a envoyer vous chercher pour que vous soyez en sécurité.

- Donc tu mets les gens en sécurité, en leur faisant tomber un mur sur le pied ?

- Oh pardon !

Alicia se pencha sur la cheville d'Alex qui commençait déjà à enfler et passa délicatement sa main dessus.

- C'est réparé ! Sourit-elle soudainement.

- Tu es une sorcière comment as tu fais ça ? demanda-t-il en se redressant comme si de rien n'était.

- Je suis une intelligence artificielle, les sorciers n'existent pas, ils font partit des mythes que l'on raconte aux enfants.

Nous la regardions perplexe, cette chose allait-elle réellement nous sauver ?

- Dis-moi Alicia, demandais-je pour briser le silence qui venait de s'installer. Tous les résistants sont immunisés ?

- Non, ils cherchent une façon étique de trouver un vaccin. D'ailleurs l'un d'entre eux est mort ce matin, Cassie m'a demandé de te le dire.

- Qui est ce ?

- Angélique..

Je partis dans un rire nerveux, ce n'était pas possible. Je savais qu'elle s'était échappée avec Ryme, mais elle n'aurait pas pu mourir, pas après tout ce qu'elle avait traversé.

- La mort te fait rien ? me demanda Alicia innocente. Les humains sont étranges.

- Non, je n'y crois pas, c'est tout.

- Les scientifiques ont prélevé tout son ADN muté pour le donner à des habitants de la capitale. Ils disent que c'est un vaccin pour que personne ne pose de question. En sortant sans protection à l'extérieur elle a été contaminé, puis elle morte.

Mon fou rire mourut dans ma gorge pour laisser place à des larmes. Angélique était morte, probablement dans d'atroce souffrance. Mais le plus dur était de savoir qu'elle m'avait oublié, pour elle je n'avais jamais existé. Je sentis les larmes commencer à couler le long de mes joues lorsqu'Alex me prit dans ses bras. Il faisait une tête de moins que moi si bien que le petit brun paraissait ridicule à côté de ma corpulence.

- Je pense qu'il faut qu'on parte d'ici.. souffla-t-il en essuyant mes larmes. Avant que tu perdes toute virilité.

Je lui souris, il n'était pas très doué pour remonter le moral des gens, mais au moins il essayait. Alicia sortit la première par le trou du mur, suivit par mon petit frère qui avait l'air d'avoir retrouvé sa forme.

- Il est 15h50, la deuxième vague de résistant arrive dans une heure. C'est le temps que nous avons pour récupérer vos parents.

- Tu sais où ils sont ? demanda Alex un grand sourire sur les lèvres.

- Ils sont dans le bâtiment appelé infirmerie qui se trouve dans une des salles de la mairie.

- Et où se trouve la mairie ?

- Là, où vous êtes arrivez.

Sans un mot de plus, notre nouvelle amie s'engouffra dans des escaliers qui menaient droit sur une rue. Le chaos qui y régnait était plus impressionnant que tout à l'heure, et cette fois ci, personne ne ne poursuivait. Alicia menait la marche évitant les flaques de sang et d'essence qui se répandait sur le sol.

Les voitures n'étaient pas garés comme je l'avais pensé tout à l'heure mais elles étaient positionnées d'une façon qui laissait penser à un carambolage. Pourtant en regardant attentivement on pouvait remarquer que rien n'avait été abîmé. Ni les routes, ni les bâtiments, ni rien. La résistance avait prévu de prendre possession de la capitale.

A cette vitesse la mairie paraissait bien loin, nous avions bien marcher dix minutes avant d'apercevoir l'engin qui nous avait déposé dans cet endroit. Jacques, mon grand-père, était assis à côté et il avait l'air mal en point. Il faut avouer que l'explosion l'avait bien amoché. A côté de lui se trouvait Gabin, son fidèle laquais a qui j'avais cru bien de faire confiance. Je suivais Alicia de prêt, l'intelligence artificielle se débrouillait bien dans l'art de la discrétion.

- J'en tiens deux ! Cria-t-elle soudainement.

- Alicia qu'est ce que tu fais putain ? essayais-je de dire silencieusement.

- Ils sont là mais ils sont blessés il faut que je les amène à l'infirmerie.

- Je vais très bien, répliqua Alex.

Effectivement il allait bien, juste avant qu'Alicia ne se décide de lui mettre un coup de tête dans le nez et de faire de même avec moi avec ses poings. Je touchais mon visage couvert de sang et portais ma main à mon nez pour éviter l'hémorragie. A quoi elle jouait celle la ?

Alicia nous attrapa les bras et nous fit rentrer dans le bâtiment après avoir reçu la permission du vigile. Il faisait un mètre de plus que moi et je ne voulais surtout pas de problème avec lui. Une fois à l'intérieur elle nous amena dans un couloir vide.

- Je suis convaincante ? Alicia Parker a fait 6 ans de théâtre, j'ai donc récupérer son talent.

- Sans blague.. dit Alex entre ses dents.

- Alexander Hiten tu n'as pas aimé ma prestation ? dit-elle en faisant une moue triste.

- Comment tu connais mon nom sorcière ?!

- Lors de ma programmation j'ai été mis en contact avec toutes les données des serveurs de l'El Dorado, tu étais dedans. Je vous connais tous, même toi Mathias Hiten.

Alicia nous souriait fièrement tandis que j'attendais toujours que mon nez arrête de saigner. Elle nous expliqua qu'il fallait que l'on s'installe avec les patients dans la salle d'attente jusqu'à ce qu'elle revienne nous chercher. Ce temps d'attente fut court, seulement quatre minutes après la rouquine revint nous chercher et nous amena dans une pièce possédant un nombre incalculable de civières posées au sol.

- Maman !

Alex les avait repéré et courra comme un fou pour rejoindre nos parents. Ils étaient dans un état pitoyable. Ma mère, habituellement impeccable, avait ses beaux cheveux bruns en bataille et une cicatrice de taille importante au niveau de l'oeil. Mon père quand a lui avait l'air d'être toujours aussi désagréable que lors de notre dernière discussion dans la voiture, pourtant sa réaction en me voyant m'étonna. Il se leva difficilement et vint vers moi en prenant appuie sur une cane, lui habituellement si dynamique, cela me faisait mal au coeur :

- Mon fils j'ai eu si peur, j'ai cru que tu étais mort.. J'ai regretté notre dispute, si fort, je t'en conjure pardonne moi. Je pense qu'Angélique sera très heureux de te revoir.

- Elle est morte papa..

- Quoi ?

- Elle est...

Je m'étouffais dans mes larmes et le prit dans mes bras. Il me serra si fort que je cru que j'allais exploser, mais comme Alex, il essayait de me remontrer le moral.

- Bien, maintenant que tout le monde est content, on y va ! dit Alicia tout sourire.

- On peut sortir comme ça ? demanda timidement ma mère.

- Bien sur Madame Hiten, je suis votre escorte.

Ma mère lui sourit et prit la main de mon père. Mais le bonheur fut de courte durée, une fumée envahit soudainement le hall dans lequel nous étions.

- Ils sont en avance suivez moi ! Dit Alicia par dessus les cris des autres personnes du hall.

Je pris la main de mon frère et partit en courant derrière Alicia. Mais lorsque nous atteignions enfin la porte entrouverte, je crus apercevoir une silhouette qui se mouvait derrière.

- Ryme ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top