Chapitre 12 - Perle Rare
~"Oh direst cruelty; make thick my blood, stop the access and passage to remorse". Macbeth ~
Setsuha glissait sur les courants aériens, les ailes largement déployées. Loin en dessous d'elle, les sommets montagneux s'étalaient comme une étoffe de velours émeraude que la rouille piquait ça et là. Elle baignait dans l'air pur des nuées, dans la lumière translucide de l'altitude. Sa silhouette tranchait le poudroiement ocre du couchant, taillant des ombres obliques à son passage. Les paupières mi-closes, elle se laissa planer en savourant la légèreté qu'elle éprouvait.
Une silhouette d'envergure supérieure à la sienne la rasa soudain, sans le moindre remous. Elle rouvrit les yeux et rencontra la blancheur éclatante du plumage de son frère. Le soleil déclinant lui rosissait les plumes. Les ailes inclinées, il lui jeta un regard provocateur. D'un battement vigoureux, elle vint le bousculer à son tour. Ils se pourchassèrent un instant, les ailes gonflées de vent, puis descendirent de quelques degrés pour reprendre un vol régulier, rasés par les derniers rayons du crépuscule.
Muhaoto lui fit tout à coup signe qu'il devait se poser, et décrocha en arc de cercle. Elle le suivit jusqu'à l'observatoire tout de bois et de tôle qui leur offrait un espace dégagé où atterrir. Son aîné consultait déjà son portable professionnel quand elle foula la terre battue de ses bottes. Le pli sérieux qui creusait son front interpella Setsuha. Les bourrasques ébouriffaient leurs plumes. Elle rabattit les coudes de ses ailes sur elle-même pour s'en protéger. Avant qu'elle ne put ouvrir la bouche, il lui signifia d'un geste de se tenir à distance et porta son smartphone à son oreille.
Gagnée par une appréhension sourde, Setsuha le regarda aller et venir pendant qu'il échangeait avec son interlocuteur. Le sifflement du vent couvrait sa voix. Il revint auprès d'elle aussitôt qu'il eut raccroché.
— Désolé, je vais devoir te laisser, s'excusa-t-il. Le boulot.
Elle acquiesça, accoutumée à ses départs soudains. Cette fois, cependant, ses entrailles se nouèrent. Muahoto avait été celui à l'avertir de l'identité de Mr Compress. Elle ignorait ce pourquoi l'AISP l'avait mandaté à Tokyo, mais il n'était pas difficile de soupçonner un lien entre sa mission actuelle et la Ligue.
Et elle connaissait trop son aîné. La façon dont il la considérait à présent, de l'air forcé de taire ce qu'il voudrait lui partager, le trahissait. Muahoto savait désormais qu'exécuter les ordres qu'il recevait impacterait sa propre sœur, de façon plus ou moins distante. Son détachement professionnel s'ébréchait.
Elle noua les bras autour de sa nuque pour l'étreindre avec affection. Il l'entoura de ses ailes en réponse.
— Vas-y, lui dit-elle. Tu auras qu'à m'acheter des macarons quand t'auras fini.
— Noix de coco, pain d'épice et mangue passion ? vérifia-t-il avec un souffle amusé.
La tradition s'était naturellement instaurée entre eux lorsque Muahoto se voyait contraint d'écourter le temps qu'ils passaient ensemble.
— Parfait.
Elle le laissa se reculer, et il prit son envol d'un puissant battement d'ailes. Sa silhouette s'amenuisa contre le ciel assombri, où filaient des lambeaux de nuages effilochés par le vent. Setsuha le laissa prendre suffisamment de distance, puis décolla à son tour. Ce ne fut plus la sérénité du firmament qui l'imprégna alors qu'elle s'élevait par de vigoureux coups d'ailes, mais une détermination fébrile. Elle prit suffisamment d'altitude pour que Muhaoto ne soit plus qu'un point clignotant sous elle, et calqua son vol au sien.
Le crépuscule jouait en sa faveur. Une fois le globe liquide du soleil absorbé sous l'horizon, la pénombre réduisait la visibilité de son frère. Le scintillement arachnéen de Tokyo s'étendit bientôt sous eux. Muhaoto fit une halte à l'appartement qu'elle supposait être sa location d'affaire. Elle l'attendit perchée sur un réservoir d'eau.
Il ressortit vêtu d'une tenue tactique et équipé de ses prothèses anthropomorphiques. Dans son dos, les pans de son manteau taillés en rectrices lui tenaient lieu de gouvernail. Ses lunettes à vision nocturne couvraient ses yeux. Setsuha prit doublement soin de rester hors de son champ de vision quand il s'élança dans la nuit.
Elle le fila jusqu'à un îlot de ténèbres parmi la mer d'éclairages tokyoïte. Au sol se discernait une ancienne branche ferroviaire, qui se terminait sur des ateliers de maintenance désaffectés. Une ancienne voiture décrépissait parmi les herbes hautes, à jamais immobile sur les rails rouillés. Son cœur sombra en même temps que Muahoto plongeait soudain en pente raide.
— — —
Tout était en place. Les sans-abris payés par Dabi venaient de donner leur signalement à la police. La carcasse du véhicule solitaire à l'intérieur duquel se dissimulait Atsuhiro gémissait sous le vent. Assis sur une banquette aux ressorts usés, son haut-de-forme fiché sur le crâne, il guettait par les fenêtres brisées. Ses mains gantées se raccrochaient nerveusement au pommeau de sa canne, plantée entre ses genoux.
Ce n'était plus qu'une question de temps. Avant que Fukurõ Muhaoto ne fasse son apparition. Avant que Dabi et lui ne déclenchent l'offensive.
Ensuite, Atsuhiro était résolu à aller trouver Setsuha. Il ne pourrait pas réparer le tort qu'il s'apprêtait à commettre en s'en prenant à son frère, mais il pourrait en atténuer les dégâts. En veillant à ce que rien d'irréversible n'arrive à Muhaoto. Et en assurant à Setsuha qu'il mettrait tout en œuvre pour le lui rendre. Pourvu qu'elle veuille bien de sa parole, à défaut du reste.
Il avait les paumes moites et l'estomac lesté de plomb à l'idée de la confrontation à venir, du regard qu'elle poserait alors sur lui, mais il ne pouvait plus atermoyer. Il avait manqué sa chance en s'accrochant à l'illusion de pouvoir dissocier leur relation et ses activités de vilain. Lui, l'illustre prestidigitateur, aveuglé par les feux de son propre spectacle.
Atsuhiro attendait depuis suffisamment longtemps dans le noir pour que ses yeux s'accoutument à la pénombre qui régnait sur l'ancien atelier ferroviaire. Il repéra donc sans peine la silhouette pâle qui glissait dans le plus grand silence au-dessus des voies. Fukurõ était apparu comme un fantôme. Les rémiges écartées, il freina sa descente, présenta les jambes, et se posa avec une redoutable précision sur un pylône. Genoux fléchis, il usa de ses ailes comme balancier pour tenir son équilibre sur son perchoir. Elles étaient bien plus grandes et plus immaculées que celles de Setsuha, nota Atsuhiro.
Et Fukurõ Muhaoto, ainsi juché en hauteur, avaient des allures bien plus prédatrices que sa sœur.
Compress se releva avec lenteur, le surveillant à travers les fenêtres. Il eut beau se mouvoir avec précaution, l'attention de l'ailé se braqua sur lui. Un frisson lui parcourut la colonne. Malgré la distance, Fukurõ l'écrasait d'une singulière pression. Comme s'il n'attendait qu'un mouvement pour fondre sur lui. Inutile de s'embarrasser davantage de discrétion. Compress se dirigea d'un pas détaché vers la porte de la voiture, les lattes de bois pourri grinçant sous ses bottes. Il prit soin de ne pas s'avancer sur le seuil, afin que l'ailé ne puisse pas l'atteindre aisément s'il décidait de l'appréhender.
Une unique bille, d'un bleu translucide, roula entre ses doigts. Il plissa les paupières. Impossible d'en être certain, mais il lui semblait que Muahoto remuait les lèvres. S'il était réellement en mission de reconnaissance, comme les en avait avertis Hawks, il devait déjà prévenir les renforts. Plus question de les prendre en filature jusqu'au reste de la Ligue. Il avait dû comprendre qu'il s'agissait d'un piège à l'instant où il avait découvert que Compress l'attendait.
Or ces anciennes infrastructures ferroviaires étaient impraticables pour les équipages de police, et l'endroit se trouvait bien trop éloigné des agences héroïques disposant du personnel capable de se mesurer à des membres de la Ligue. Ils n'arriveraient pas à temps.
D'une pichenette, Compress jeta la bille dans les airs. Avant qu'elle n'amorce sa courbe, il claqua des doigts. Une longue et musculeuse forme sombre se matérialisa dans un bref éclat bleu. Suspendu au-dessus du sol, High End, le Nomu haut de gamme confié à Dabi, transmua ses bras en larges ailes membraneuses. Ses réacteurs scapulaires crachotèrent dans son dos. Il se propulsa vers Fukurõ à une vitesse inouïe, et le percuta de plein fouet.
Tous deux tombèrent du pylône dans une mêlée de membres noirs à reflets moirés et de plumes blanches. Ils roulèrent à terre au milieu des cris perçants de la créature, et Fukurõ parvint à lui envoyer le bord d'attaque de son aile dans l'abdomen. La brutalité du choc le détacha de sa proie, mais High End se rétablit sans peine sur ses antérieurs. Ses ailes se sectionnèrent en longs fouets qui s'abattirent sur l'agent de l'AISP. Celui-ci joua des serres en titane dont il était équipé pour lacérer les appendices. Souple sur ses pieds, les mouvements vifs, il put protéger son corps, néanmoins l'envergure de ses ailes constituait une cible de choix. Une liane organique transperça brusquement son plumage, lui clouant l'aile au sol.
Le cri de Fukurõ résonna aux alentours. Compress en frémit. Moins de deux minutes depuis que l'embuscade se refermait sur lui, et le sang coulait déjà.
L'ailé se libéra d'un coup de serres tandis que High End rapatriait ses appendices pour les rassembler en une paire de bras. Ramassé sur lui-même, il siffla de contentement. Sous son capuchon, les flammes jaunes de ses yeux s'étrécirent. L'aile sanguinolente de Fukurõ se recroquevilla contre lui, hérissée par la douleur.
— Ça suffit, High End, lança tout à coup Dabi.
Absorbé par l'affrontement, Compress ne l'avait pas vu quitter les bâtiments dans lesquels il était auparavant posté. Une once de soulagement le traversa. Son comparse briderait les pulsions carnassières du Nomu, et Fukurõ ne pouvait plus voler. Il n'avait guère plus de résistance à leur opposer. D'ici quelques instants, le vilain pourrait le compresser sans avoir à lui causer davantage de dommages.
Il s'apprêtait à quitter son abri, quand une seconde ombre blanche dégringola des cieux. La semelle sur le marchepied, Compress se pétrifia. Ses ailes ondoyant avec une grâce éthérée, Setsuha atterrit entre le Nomu et son frère.
— Setsu ! Non ! Va-t'en ! lui cria ce dernier, la voix percée de douleur et de détresse.
Canne en main, Atsuhiro s'élança en avant, mu par une impulsion irréfléchie. Par la terreur que High End ne s'en prenne à elle. Mais il avait une bonne cinquantaine de mètres à parcourir. Contre à peine deux pour le Nomu.
Face à la scène, Dabi inclina la tête, son éternel air de dérision étalé sur sa figure.
— Comme le dit l'expression, une seule pierre... deux oiseaux, railla-t-il.
Setsuha tourna la tête vers lui, dissimulant son expression au magicien. Puis elle pivota sur ses talons, le visage tendu par l'énergie du désespoir, pour se ruer vers son frère. Sans doute projetait-elle de décoller avec lui. Or Dabi réagit aussitôt. Une traînée de flammes rugissantes fusa entre les deux Fukurõ, les forçant chacun à se jeter en arrière.
— Sauf qu'il y a qu'un seul oiseau qui nous intéresse ! clama l'incendiaire. High End, immobilise-le.
D'un bond prodigieux, le Nomu passa par-dessus de la tête de la jeune femme et franchit le mur de feu. De nouveaux membres sinueux émergèrent de son dos. Fukurõ ne put exécuter que quelques pas d'esquives avant qu'ils ne s'enroulent autour de ses bras et de sa gorge. Forcé de descendre sur ses genoux, il lâcha une nouvelle plainte.
— MUHAOTO ! rugit sa cadette avant de se projeter à son tour au-dessus des flammes.
Ce fut à cet instant qu'elle avisa Compress, qui ralentit ses foulées en arrivant à la hauteur de High End. L'espace d'une fraction de seconde, il eut le souffle coupé par la vision de Setsuha, le visage balayé par ses frisures blanches, son plumage soyeux réfléchissant l'éclat cérulé des flammes. Ses yeux noirs luisaient comme jamais. Ils se détournèrent de lui.
— Dabi, arrête ! tenta-t-elle de retenir le vilain. C'est mon frère !
L'incendiaire leva vers elle un regard sans commission.
— C'est pour ça qu'il est encore vivant.
D'un geste ennuyé du bras, il projeta une nouvelle bouffée embrasée dans sa direction. Le crachement des flammes vrombit dans la nuit. Setsuha disparut à la vue de Atsuhiro.
— Eh ! protesta-t-il à l'adresse de son acolyte.
— Du calme, je la visais pas. Dépêche-toi d'embarquer celui-là, si tu veux pas que ça finisse mal.
La gorge nouée par une culpabilité nauséeuse, Compress s'approcha de Fukurõ, et lui posa une main sur l'épaule. L'ailé releva le menton. Un lustre de sueur couvrait ses traits. Il avait les mêmes fossettes, les mêmes yeux que sa sœur. Mais jamais Setsuha n'avait eu la mine plissée par autant de fiel et d'inimité.
— Espèce d'enfoiré, cracha-t-il par-dessus le ronflement des flammes dont Dabi usait pour tenir sa cadette à distance. T'as pas intérêt à la toucher.
— Vous avez entendu mon acolyte, rétorqua Compress de son ton le plus désaffecté. Il n'y a qu'un seul oiseau qui nous intéresse, ce soir.
En l'espace d'un clin d'œil, Fukurõ ne fut plus qu'une bille au creux de son gant. La petite sphère semblait peser plus lourd que d'habitude. Il compressa ensuite le Nomu pendant que Dabi pianotait du pouce sur son portable pour envoyer le signal du rapatriement à Garaki. Un silence pesant, uniquement troublé par le crépitement des brasiers bleus qui se mouraient, retomba. Le vol furtif de Setsuha avait empêché Compress de suivre ses déplacements. Il craignait à présent de la chercher du regard.
Sa voix s'éleva derrière lui, bien plus proche qu'il ne l'escomptait :
— Perle rare.
Des notes d'amère déception teintaient ces mots fatidiques. Ils s'enfoncèrent droit dans les entrailles de Atsuhiro. Il eut une infime inclinaison de la tête, interpellé par ce nom qui n'auraient jamais dû lui être adressés sous ce masque.
Elle sait.
En un instant, le comportement de la jeune femme ces derniers jours, cette étrange distance qu'il percevait entre eux, prirent tout leur sens.
Depuis quand ?
Comment ?
Ses yeux s'abaissèrent vers la paire de billes dans sa main. Son cœur battait à tout rompre tandis que son sang gelait dans ses veines. Il se contraignit à relâcher le souffle qu'il retenait. Il s'était fourvoyé au-delà de ce qu'il avait cru possible. Sa dernière chance de se montrer franc envers Setsuha lui avait été retirée sans même qu'il s'en aperçoive. Un sourire d'aigre déconvenue étira ses lèvres. Puis un rire sans joie monta de sa poitrine. Toute la sidération et l'amertume qui le submergeaient éclatèrent en hoquets sinistres.
Il n'y avait plus qu'à jouer cartes sur table.
Compress porta la main au rebord de son haut-de-forme et s'en découvrit tout en effectuant une pirouette. Le dos droit, il s'inclina devant la jeune femme, en une parfaite révérence de galant magicien.
— Merveilleuse créature.
Quand il se redressa, le maelstrom de colère, de peine et d'incompréhension qui brouillait la physionomie de Setsuha lui laboura l'estomac.
— Libère-le, l'enjoignit-elle d'une voix sans timbre.
Il émit un soupir que seul le haussement de sa poitrine révéla.
— J'ai bien peur que cela soit impossible.
— Non, Atsuhiro...
— C'est regrettable qu'il soit ton frère, mais il représente une menace pour nous.
Quelque-chose se ferma dans l'expression de Setsuha. Elle le jaugea avec une distance souveraine.
— Pour vous, répéta-t-elle. La Ligue. Parce que tu es Mr Compress depuis le début.
Pas après pas, elle se rapprocha de lui, ses ailes repliées dans son dos. Son port digne et son regard ferme firent s'étrangler les excuses de Atsuhiro dans sa gorge.
— Depuis la soirée à la Tokyo Opera City, poursuivit-elle. Depuis que tu m'as retrouvé au Mahõ Coffe.
Les yeux onyx de Setsuha s'appesentissaient sur lui, chargés d'accusations. Le pouls battant à ses oreilles, Atsuhiro peina à déglutir. Bien sûr. Il avait craint qu'elle s'effare de son statut de vilain en apprenant la vérité, qu'elle rejette cette part de lui. Or elle n'était ébranlée que par l'idée d'avoir été manipulée depuis leur rencontre, par le sentiment qu'il n'avait fait que se servir d'elle. Quelle crédibilité avait-il à le nier, alors qu'il tenait son frère au creux de sa main ?
Désormais postée face à lui, Setsuha le considéra d'un air meurtri, qu'aiguisaient des éclats de ressentiment.
— Tu t'es bien amusé ?
À quelques pas d'eux, Dabi eut la décence de se tenir coi. Atsuhiro en oubliait presque sa présence, tout son être focalisé sur l'ailée qui le confrontait. Il tressaillit lorsqu'elle approcha la main de son masque. Pourtant, il la laissa le soulever, laissa le bandeau glisser sur son crâne, jusqu'à dévoiler son visage cagoulé. Jusqu'à ce qu'entre les fentes de l'étoffe noire, ses yeux apparaissent à Setsuha. Elle les fouilla avec intensité, un pli désespéré creusant son front.
Atsuhiro fit disparaître les billes d'un tour de poignet, puis franchit d'une foulée la distance restante entre eux, afin de lui saisir le coin du visage. Elle tressaillit. Pour la première fois, une lueur inquiète flotta au fond de ses prunelles noyées dans l'encre de ses iris. Sa canne portée à leur côté, il inclina la figure sur la sienne, si près que la fragrance de Setsuha, ces notes de miel et de verveine qui lui chaviraient le cœur, lui monta au nez. Sa prise se raffermit à l'angle de sa mâchoire.
— Ça n'a jamais été un jeu, martela-t-il d'une voix sourde.
Leurs souffles se mêlaient, ravivant en lui une nuée de souvenirs lancinants. Une voile humide tremblotant sous les cils de la jeune femme. Il n'avait pas le temps pour davantage d'explications. Il n'avait que ces mots, et la ferveur avec laquelle il tentait de les lui communiquer.
Son diaphragme se comprima tout à coup. L'Alter de Johny n'allait pas tarder à agir. Il se recula, lui abandonnant le masque qu'elle tenait toujours. Alors qu'il remettait son chapeau, une montée de bile lui acidifia l'œsophage. Un flot de matière visqueuse l'étouffa, avant de dégorger entre ses dents. Il n'était pas certain que la sensation nauséeuse qui manqua de le plier en deux lui fut entièrement imputable.
~"Oh, cruauté la plus sincère ; épaissis mon sang, empêche l'accès et le passage aux remords" Macbeth ~
La confrontation est enfin arrivée ! Et de la pire des manières évidemment x)
Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Un avis sur la situation ?
Comme toujours, j'aime faire ressortir la part "vilain" de Dabi quand il ne s'agit pas de la fratrie ahah ! Notons quand même qu'il fait l'effort de ne pas tuer Muahoto et de ne pas blesser Setsu x)
J'ai écouté la cover de Goobye de Samuel Kim en boucle pour écrire ce chapitre, alors je vous la mets en média ~
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