C H A P I T R E 4


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Mon souffle s'accélère de plus en plus. Dans un dernier effort, je gravis les escaliers qui mènent à mon appartement. Suite à ma fuite devant l'agent du FBI, mes jambes ont refusé de s'arrêter et mon instinct m'a empêché de me retourner. La peur a rongé chaque parcelle de mon esprit jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un flot d'émotions contradictoires, passant du soulagement à l'angoisse. Mes pensées tourbillonnent, ressassant constamment ma fuite. Ma vision devient trouble et je peine à enfoncer la clé dans la serrure, engourdie par la fatigue. Lorsque j'y parviens enfin, je ferme la porte à double tour comme si cela pourrait suffire à me couper du monde et du danger extérieur.

Néanmoins, je trouve la force d'avancer, prise d'un élan de paranoïa, pour me précipiter vers le salon et fermer les volets. Dans l'espoir de camoufler ma présence, j'étains aussi la lumière. Il n'y a absolument aucune chance qu'il m'ait suivi ici, pourtant je suis terrifiée à l'idée de le voir fouiner près de mon immeuble.

Je m'empare du vieux poste de radio et me laisse glisser contre le mur, les jambes tremblantes et le souffle court. Enzo m'a ordonné de m'enfuir si ça tournait mal et plus le temps passe, plus je regrette d'avoir cédé face à mes craintes. J'aurais dû aider mon frère autrement au lieu de fuir pour attirer l'attention du flic ailleurs.

Et si mes efforts n'ont pas été suffisants et qu'il l'a eu ?

J'augmente le volume en jetant des coups d'œil de temps à autre à la porte, espérant secrètement voir Enzo la franchir d'une seconde à l'autre, sain et sauf. J'ai besoin de croire qu'il a pu s'en sortir parce qu'il est absolument hors de question que je quitte la ville sans lui et que je l'abandonne encore une fois.

— Au cours de cette arrestation...

Je tourne à fond le bouton du réglage sonore après avoir perçu le ton faible de la journaliste qui est en train de s'exprimer. À l'instant où le mot arrestation se fait entendre, mon rythme cardiaque s'affole de nouveau. Selon la reporter, tard dans la nuit, plusieurs suspects ont été arrêtés après l'obtention de l'adresse d'un club par la police qui était, d'après leurs hypothèses, censé abriter un groupe de suspects qui pourraient être liés au braquage qui a eu lieu dans la villa de Brett Tyson, le 8 mai. Je replie mes genoux contre ma poitrine pendant que mon regard se pose sur le sac d'argent encore présent sur la table.

— Avez-vous réussi à identifier tous les suspects ? demande un autre individu.

Je tends l'oreille en attendant patiemment la réponse.

— C'est le cas, pour la plupart. Deux des personnes ne figuraient pas sur notre liste, répond son interlocuteur.

— Pensez-vous qu'ils soient liés au braquage ? enchaîne-t-elle sans perdre une seconde.

— Il est encore trop tôt pour que les autorités se prononcent dessus.

Je n'ai pas le temps d'en écouter davantage que trois grands coups s'abattent sur l'accès de d'entrée. La porte tremble sous la puissance des impacts. J'éteins la radio en me levant. Je m'empare du sac sur la table ainsi que l'enveloppe et soulève une partie du plancher pour le cacher dessous. Rapidement, je me relève, de nouveau interrompue par des coups impatients. J'ouvre la porte sans enlever la chaînette, en observant une silhouette se dessiner dans l'entrebâillement. Un homme que je ne reconnais que trop bien.

— Pas la peine de le chercher, il n'est pas avec moi.

— Hunter, me remémoré-je grâce aux dires d'Aiesha.

Comment se fait-il qu'il ne soit pas à cette heure avec les autres au commissariat ?

Je ferme brièvement mes paupières en me rendant compte que la réponse est évidente. Il n'était pas au club ce soir et face à mon expression, ses prunelles se durcissent brusquement.

— Je donnerai n'importe quoi pour assister à leur réaction lorsqu'ils verront qu'ils m'ont confondu avec quelqu'un d'autre, surenchérit-il en faisant référence avec cynisme à l'arrestation.

Pourtant, savoir que des gens vont tout prendre à sa place, mon frère compris dans le lot, ne me donne pas envie de rire. En fait, j'ai plutôt le désir de saisir l'arme à ma droite et de lui en coller une bonne pour qu'il puisse ressentir la même douleur qui me traverse en cet instant. Surtout maintenant que je le remarque debout, face à moi, muni de son air indifférent. Il focalise son attention sur la chaîne qui l'empêche de me distinguer clairement, puisque je reste tapie dans l'ombre, n'ayant absolument pas l'envie de lui ouvrir.

— Où est mon frère ? articulé-je.

— Au chaud chez les flics pour l'instant, on doit parler de ça justement alors ouvre, tu veux ? Ne m'oblige pas à rentrer de force.

Il s'approche d'un air menaçant. Je laisse tomber le dernier lien qui bloquait notre confrontation. La dernière chose dont j'ai envie c'est d'attirer l'attention en le laissant défoncer ma porte. Il la pousse d'un coup d'épaule, je la referme en m'assurant que personne ne traîne dans le couloir malgré l'heure tardive. Je dévie la tête en le voyant analyser les deux pièces qui l'entourent.

— Il faut que tu tires mon frère du merdier dans lequel tu l'as mis, commencé-je après un long moment de silence durant lequel aucun de nous ne prend la parole.

Il pivote brusquement après avoir soulevé un cadre photo. Hunter le lâche sur le meuble et chemine vers moi d'une lenteur digne d'un prédateur. Je recule vers le meuble à chaussure en songeant à vraiment récupérer le flingue par sécurité. Il s'immobilise devant l'encadrement de la porte face à moi.

— Il a accepté de bosser pour moi et il s'est fait prendre alors qu'il connaissait les risques. Arrête de me parler de ça maintenant, je ne suis pas totalement venu pour lui, mais plutôt pour toi.

Je croise les bras nerveusement. Sa main plonge dans ses cheveux châtains. Une action qui provoque un léger soulèvement de son haut qui laisse à découvert sa peau basanée ainsi qu'une arme accrochée à sa ceinture. Je déglutis en me rendant compte dans quel pétrin je me trouve. À ce moment-là, ce n'est plus la police qui m'inquiète, mais plutôt ce qu'il me veut réellement.

— Tu as eu l'argent et tu m'as enlevé mon frère par la même occasion, que désires-tu de plus ?

Il s'installe dans le fauteuil où gît encore l'un des vêtements du principal concerné sans me quitter des yeux.

— Enzo ne m'a pas exactement rapporté la totalité de la somme qu'il me devait.

Je pense soudainement au sac et essaie de rester impassible pour ne pas le trahir. Il tente de me déchiffrer comme s'il essayait de lire en moi. Cependant, je ne compte rien montrer et je me garde bien de rentrer dans son jeu.

— Il avait pour mission d'observer quelqu'un réceptionner un sac d'argent et devine quoi ? Le gars ne s'est jamais pointé et c'est lui qui l'a récupéré, continue Hunter. Mais tu sais ce qui est le plus drôle dans cette histoire ? Il pensait qu'en me payant avec mon propre argent, je n'allais pas m'en rendre compte.

Je peine à déglutir en l'entendant exprimer un long rire sec. Le sac que mon frère a mis de côté ne va sûrement pas l'aider. Nous avons de quoi tenir quelques années étant donné qu'il a tout prévu à l'avance. Je ne compte absolument pas réduire la chance qu'il m'a offerte de pouvoir me tirer de ce trou.

— Puisqu'il ne peut pas reprendre les affaires, c'est vers toi que je me tourne. Quelqu'un va payer cette dette et maintenant qu'il est hors circuit, il ne reste plus que toi.

— Je ne compte pas dealer de la drogue, le coupé-je.

— Tu as une vision bien manichéenne de mon monde. On est tous bien plus intelligent que tu ne le penses, Emy, ou peut-être devrais-je plutôt t'appeler par ton vrai prénom ?

Je secoue la tête alors que son air moqueur disparaît à l'instant où son regard se pose sur la radio sur la table.

— Tu es recherchée et il ne reste plus beaucoup de temps avant qu'il ne te trouve.

— Comment ça ? l'interrompis-je sous le choc.

— Un flic te colle au cul, il a trouvé les affaires que tu portais au fond de la poubelle. D'ailleurs, c'était bien con comme idée.

Au sens de sa phrase, je devine que cette fois, il ne joue pas sur les mots. Il était là à m'épier. Il savait ce qu'il se préparait et pourtant ça ne l'a pas empêché de s'enfuir sans même prévenir les membres de son cartel qui se sont fait interpeller. Je porte ma main à mon visage, il m'appelle d'un ton sec, interrompant les scénarios catastrophiques qui défilent dans mon esprit à cet instant même.

— Voilà ce que je te propose, un dernier coup. Celui qui te permettra d'effacer votre dette, déclare-t-il alors que je reste bloquée sur la première partie de la phrase.

— Avec un séjour en prison à la clé ? Je suis désespérée, mais pas à ce point.

Un rictus mesquin s'étire sur ses lèvres à la suite de ma remarque ironique. Il secoue la tête, visiblement amusé par mes paroles.

— En échange, je m'occupe d'effacer ton dossier d'identité, l'enregistrement de tes empreintes dans leur donnée et tout ce qui prouve à la police que tu existes.

Devant mon air dubitatif, il se relève du fauteuil pour s'approcher de moi.

— À ton avis, pourquoi ils n'ont aucune photo de moi ? Pourquoi n'ont-ils jamais réussi à mettre la main sur moi ? C'est ta dernière chance cariño. Pense que si je fais ça à temps, ils ne trouveront rien en examinant tes affaires.

Il chemine vers de la porte de l'appartement qu'il ouvre, je ferme mes paupières pendant qu'il exécute un pas vers la sortie. Je finis par céder en me tournant dans sa direction avant qu'il ne franchisse le seuil. Sous cette proposition déguisée se cache un ultimatum et il sait pertinemment que je suis acculée à un mur sans issue possible. C'est ma seule chance de m'en tirer et je n'ai absolument rien à perdre. J'ai tout à gagner et lui aussi.

— J'accepte, lancé-je. Mais j'ajoute une condition.

— Je crois que t'as mal compris, ce n'est pas toi qui décides, gronde-t-il.

— Mon frère risque la prison, le supplié-je en peinant à contenir mes émotions lorsque ses mots franchissent mes lèvres.

— J'ai fait en sorte que cette affaire ne l'éclabousse pas trop. Tu le remplaces pour le moment, mais je n'oublie pas qu'il a un contrat avec moi alors si tu te sens capable de l'aider à annuler sa dette, libre à toi de me suivre. Autrement, comme tu l'as dit, tu feras un détour avec ton frère à la case prison et vous n'y échapperez pas cette fois.

Il quitte la pièce. Je me tourne vers le plancher et l'ouvre de nouveau pour récupérer l'enveloppe d'Aiesha que je fourre dans ma veste. Je remets tout en place et me relève. Je me dirige vers la sortie et repère Hunter au bout du couloir qui m'a attendu, visiblement convaincu que j'allais le suivre. De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais réellement d'autres possibilités.

— Je savais que tu ferais le bon choix, cariño.

Le son de sa voix résonne jusqu'à ce qu'il disparaisse définitivement de mon champ de vision. Nos routes semblent se séparer puisque je ne l'aperçois plus dans la cour. Pourtant j'ai le sentiment qu'il est toujours là quelque part à m'épier. Il ne me fait pas encore totalement confiance et il ne va sûrement pas me lâcher de sitôt. Je ne risque pas d'avoir l'esprit tranquille tant qu'il ne m'aura pas dit clairement ce qu'il attend de moi. J'emprunte le chemin de mon lieu de travail en sentant, dans ma veste, l'enveloppe destinée à Aiesha remuer contre ma poitrine. De temps à autre, je me raidis en apercevant les voitures de police continuer de tourner en ville maintenant que la vigilance est à son point culminant. Je m'arrête devant le café, attirée par les néons de l'enseigne et pénètre dans l'enceinte une fois arrivée.

L'ambiance habituelle reprend son cours dans le bar. Quelques visages se tournent vers moi puisque je progresse vers le bar pour remplacer ma veste par mon tablier que je noue autour de ma taille. J'attrape l'argent que j'ai récupéré pour ma patronne et ses enfants et le glisse dans la petite caisse métallique sous le comptoir que je verrouille délicatement pour ensuite ranger la clé.

— Où étais-tu ?

Je pivote, surprise, et découvre Aiesha qui vient de surgir. D'un coup de main, je lisse mon tablier pour éviter son regard inquisiteur puis m'attèle à ma tâche.

— J'ai eu des soucis à régler, murmuré-je.

— Tu parles de ce souci-là ?

Je relève la tête dans sa direction alors qu'elle me désigne du menton un homme assis dans un coin sombre de la salle qui a les yeux rivés sur moi. Hunter m'a bel et bien suivi jusqu'ici. Personne ne semble l'avoir reconnu malgré les portraits-robots qu'on trouve en ville. D'ailleurs, ces derniers ne sont pas réellement ressemblants au fugitif.

— Il te scrute depuis que tu es entrée et ça fait plusieurs soirs qu'il a commencé à venir sans que tu t'en aperçoives. Si tu le connais, fais-le partir. Je te l'ai déjà dit Emy. Ici, je ne veux pas de problèmes.

— Je m'en occupe, la rassuré-je en m'éloignant.

Je contourne le bar après avoir récupéré mon plateau et m'approche de sa table en ramassant le verre vide de l'ancien client qui traîne devant lui.

— Comment ça se fait qu'elle ne te reconnait pas ?

— Les gens ne font qu'entendre des rumeurs et aucun d'entre eux ne sait mettre ce nom sur un visage, répond-il d'un ton ennuyé. Je ne t'ai pas suivi jusque-là pour ça. J'ai un travail pour toi qui nécessitait de venir ici.

— J'en ai déjà un ce soir comme tu le vois, dis-je.

Son expression se durcit, je ravale ma mauvaise humeur, peinant à comprendre pourquoi il a fallu qu'on soit sur mon lieu de travail pour qu'il m'en parle.

— Je n'ai pas oublié tes menaces, mais aujourd'hui, ce n'est pas possible. J'ai déjà loupé des services, elle a besoin de moi.

Ce soir, il est ici pour quelque chose et sa posture qui trahit son impatience ne laisse aucune place à une envie de discuter.

— J'ai appris que la police va relâcher ton frère plus tôt que prévu et concernant les preuves que ce flic avait sur toi, le problème est réglé.

Je fronce les sourcils, l'air interloqué en le voyant secouer son téléphone, signe qu'il vient de passer un appel. Parfois j'oublie à qui j'ai affaire. Les promesses, il peut en faire des tonnes étant donné qu'il les fait exécuter indirectement par d'autres sbires. Cependant après cette annonce, un élan d'espoir renaît en moi. Après la ténacité qu'a montré l'agent qui m'a poursuivi, cela me paraît presque surréaliste l'idée qu'il déclare forfait. Il semble faire partie de ce genre de personnes qui, lorsqu'ils tiennent quelque chose, ne le lâchent pas tant qu'ils n'en ont rien à tirer. J'imagine à peine ce qu'a dû ressentir mon frère en se tenant assis dans une salle d'interrogatoire. Il a certes fait des choses pas nettes, mais il n'a rien d'un criminel.

— Comment ça ? insisté-je.

— Tu m'as compris et maintenant que, comme moi, ils n'ont plus aucune trace de ton existence, il va falloir que tu fasses attention. Même si la police le relâche, il risque d'être surveillé. Il pourrait les mener jusqu'à toi si tu tentes de l'approcher.

Je demeure silencieuse suite à sa dernière recommandation. Rester loin de mon frère n'était pas dans le plan, tout comme le fait de me retrouver à la disposition de Hunter.

— Du calme, ça va vite se finir quand les flics auront un nouvel os à se mettre sous la dent, contre-attaque-t-il. On met un autre coup en place et celui-là fera bien plus mal que le premier.

— Je ne comprends pas mon rôle dans tout ça.

— J'ai besoin d'avoir un œil sur les flics, de connaître leur avancée et maintenant qu'ils ont vu que leur système a une faille, ça va être renforcé. Dans un premier temps, j'ai besoin que tu jettes un œil à cette adresse.

Il fait glisser un bout de papier sur la table que je saisis aussitôt, l'emplacement d'une adresse non loin d'ici y est inscrit. Je comprends instantanément l'intérêt de me donner ça ici et je ne vais pas avoir d'autre choix que d'y aller après mon service. Je dévie la tête vers Aiesha qui continue à s'activer entre les clients puis me reconcentre sur Hunter.

— Qu'est-ce qui te dit que le propriétaire n'y est pas ?

— Derrière toi, cariño.

Je m'exécute et balaye la salle du regard. Alors que je m'apprête à lui demander de s'expliquer, mon attention se pose sur un homme, assis de profil au bar, vêtu d'un simple sweat-shirt bleu foncé. L'une de ses mains est enfoncée dans la poche de son haut et ses yeux sont rivés sur son téléphone. Je détaille son visage et mon cœur manque de rater un battement lorsque je reconnais au bout de quelques secondes l'agent du FBI qui m'a coursé.

Que fait-il encore dehors à cette heure-ci ?

Je m'assois rapidement à la table de Hunter, dos à lui, sous son air amusé, bien qu'un peu trop brusquement.

— Tu as peur ? Tant mieux, au moins je suis sûr que tu vas m'écouter, me menace-t-il. Prends ça comme un entraînement. Tu veux sauver ton frère ? Commence par apprendre à gérer tes émotions si tu ne veux pas tous nous trahir. On est dans le même bateau maintenant, si je coule, Enzo tombera aussi.

— Hors de question que je fasse quoi que ce soit qui ait un rapport avec ce flic, sifflé-je entre mes dents.

— Je veux avoir un coup d'avance sur lui étant donné qu'il n'a pas l'air de lâcher l'affaire. Crois-moi, tout ça c'est dans mon intérêt, mais aussi le tien. Je te rappelle que tu as beaucoup plus à perdre que moi, articule-t-il. Quand tu auras fini, je t'enverrai par message l'adresse où tu devras me retrouver.

Il se lève et rabat sa capuche avant de se diriger lentement vers la sortie. Je me redresse à mon tour et quitte les lieux après avoir abandonné mon tablier sans prendre la peine de récupérer ma veste qui se trouve juste sous le nez de l'agent. N'ayant pas l'envie de prendre le risque de le confronter, je me contente d'exécuter son ordre et d'aller faire un tour dans son logement avant qu'il ne rentre chez lui. L'espace d'une seconde, je me tourne en observant la carrure du principal concerné de dos. Mon regard s'attarde sur ses cheveux légèrement ébouriffés et ses épaules larges qui lui donnent, même de dos, une sensation dangereuse de domination. Je serre les dents à l'instant où le froid s'engouffre sous mes vêtements pendant que je marche à toute allure vers l'adresse indiquée sur le papier. Je n'ai qu'un seul objectif en tête. Pouvoir faire en sorte de payer une dette qui est dorénavant la mienne.

À nous deux maintenant.

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