Au Printemps




Innie





Le printemps touchait à sa fin, la chaleur se faisait de plus en plus fréquente, les fleurs de plus en plus rares...

Mais l'été n'était pas encore arrivé.

Alors je profitais de ces derniers jours de calme.

L'été, c'était le bruit.

L'été, c'était la chaleur, c'était la plage, c'était les amis, c'était le soleil.

L'été, c'était les vacances aussi.

Mais l'été brillait trop pour moi.

J'aimais mieux l'automne, quand le paysage semblait aussi fade que moi , quand les averses se multipliaient pour nous jouer des chansons.

Je n'aimais pas le printemps.

Car il prépare l'arrivée de l'été.

En ce jour de printemps, je passais la journée au parc.

C'était un vendredi, peu de gens se présentaient dans un parc, le vendredi.

Moi aussi, je ne devais pas y être.

Mais je n'aimais pas le printemps, et je n'aimais pas les cours.

Alors j'étais là, sur cette balançoire à attendre je ne sais quoi.

J'aime me dire que c'était toi que j'attendais.

Et puis je t'ai vu.

Tu es arrivé soudainement, de je ne sais où, le sourire au lèvre.

Tu courais dans l'herbe, saluais les fleurs, accueillant le soleil.

Tu me semblais fou.

Peut-être parce que j'aurais aimé être comme toi, mais que je ne pouvais pas. Je ne comprenais pas comment on pouvait être comme ça.

Alors je t'ai traité de fou.

Parce qu'on appelle fou ceux qui ont un truc qu'on n'a pas.

Ceux qu'on arrive pas bien à comprendre.

Aux yeux du monde, moi aussi j'étais folle.

Mais c'est bien plus simple de juger les autres que de faire face à nos propres défauts.

Et puis tu m'as regardé, et tu m'as souri,

Comme si on s'était toujours connu.

Tu n'avais pas les traits physiques des gens d'ici d'ailleurs, tu étais asiatique.

Même si ici à Sydney, on en croisait pas mal.

Mais même pour un asiatique, tu avais un physique hors du commun.

Des yeux semblables à ceux d'un renard, ainsi que de douces fossettes.

Je me rappelle avoir voulu les mêmes.

Tu étais hors du commun, mais c'était pour le mieux.

Tu étais vraiment magnifique.

Tu t'es approché de moi, t'es assis sur la balançoire juste à côté.

Tu portais une chemise à carreau, on aurait pu croire que tu sortais juste profiter du beau temps.

Mais un uniforme d'école dépassait de ton sac que tu avais laisser tomber un peu plus loin.

Toi aussi tu séchais les cours.

On a passés une bonne heure sur ces balançoires, à ne rien se dire.

À tantôt se laisser des regards peu discrets, tantôt se perdre dans nos pensées.

Puis tu t'es levé, et à sorti de ton sac une petite radio.

Tu l'a allumée.




"Smells like teen spirit "



Tu ne me semblais plus si fou que ça finalement.

Peut-être parce que je m'identifiais un peu à toi, sur le moment.

Tu as aussi sorti des fraises, et tu m'en à proposer.

Ma nature méfiante à pris le dessus, et j'ai trouver ça louche.

Je m'excuse d'avoir pensé que tu te droguais.

Elles étaient vraiment bonnes, ces fraises.



Here we are now, entertain us
I feel stupid, and contagious



Tu as fini par me raconter ce qui te passait par la tête, autant tes pensées idiotes, que des informations sur toi.

J'ai appris que tu t'appellais Jeongin, que tu étais né un 8 février.

Que t'avais séché les cours tout comme moi..



I'm worse at what i do best
And for this gift, I feel blessed



Puis j'ai fini par te répondre, tu m'avais un peu contaminé avec ta joie de vivre.

Je me suis sentie revivre.

Je t'ai raconté ce qui me passait par la tête.

Mon prénom.

Que je te trouvais fou, aussi.

Tu as juste ri.

Comme si tu avais l'habitude. Comme si c'était un compliment.

J'ai trouvé ça bizarre, mais je n'ai rien dis.

Finalement, les chansons défilaient sur la radio.

On y voyais plus grand chose.

Le soleil avait tiré sa révérence, laissant la Lune être témoin de notre instant de folie.

Oui, parce que qui raconterais toute sa vie à un inconnu?

Mais nous on l'a fait.

La Lune a été notre témoin.

Elle, elle n'était pas comme le soleil.

La Lune, elle ne nous jugeait pas.

On était libres de faire ce que bon nous semblait.

Elle ne nous dirait rien, au moins jusqu'à ce qu'elle doive laisser sa place au Soleil.

Et on est restés longtemps sous cette Lune.

Jusqu'à l'arrivée du Soleil.

J'ai vu ces médicaments dans ton sac, aussi.

Mais je n'ai rien dis.

On parlait, se taisait, écoutait ta radio, on chantait,

Tu as dansé aussi.

Puis tu as dû rentrer.

Moi aussi d'ailleurs, on allait sûrement me crier dessus pour ça.

Mais bon, c'était pas grave.

Parce que pour une fois depuis longtemps j'ai aimé mon anniversaire.

J'avais fait exprès d'ommettre ce détail.

Mais tu semblais le connaître, vu le
" joyeux anniversaire,princesse de l'automne" auquel j'ai eu droit avant que tu ne partes.

Je ne sais pas comment tu l'a su, mais merci.

Toi, tu étais un peu comme le printemps.

Tu étais le prince du temps.

Mais tu n'aimais pas le printemps.

Et le printemps touchait à sa fin.

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