- 95...96...

J'entends des pas se rapprocher, ça doit sûrement être Marjorie, elle et ses légendaires talons de 20 cm.

- 97...98...

Elle ouvre la porte de la salle bruyamment comme d'habitude.

Marjorie: mademoiselle Kaynaa

Comme si j'allais lui répondre, je continue de faire mes abdos.

- 99...100.

Marjorie: monsieur Bellucci souhaite vous voir dans son bureau après votre bain

Elle n'attend pas ma réponse et s'en va. Je prends ma serviette et me sèche le visage. Je prends quelques gorgées d'eau et je vais me doucher rapidement si non mon oncle va bavarder encore.

Une fois fini, je m'habille et je vais dans son bureau. J'entre sans toquer comme à l'accoutumée et je m'installe sans attendre son autorisation. De toute façon il en a l'habitude:

Tío Leonardo: aussi polie que d'habitude a ce que je vois

- Je reste fidèle à moi-même

Il me fixe un instant et puis sourit:

Tío Leonardo: tu ressembles un peu trop à Jamila à mon goût

En même temps c'est ma mère, des chiens ne font pas des chats.

- D'accord...bref qu'est-ce que tu voulais?

Tío Leonardo: hum...en fait je pense que tu es prête

- Pour?

Tío Leonardo: je te renvoie chez tes parents

Dit-il en prenant une grande inspiration.

Je lui lance un regard neutre, de toute façon ça ne change rien à ma vie. Que je sois ici ou là-bas c'est la même chose pour moi.

Tío Leonardo: tu sais...au départ je voulais te tuer comme ta mère a voulu le faire avec moi mais plus je t'ai observé et plus j'ai eu envie de faire de toi une femme forte et à ce que je vois j'ai accomplie ma mission donc tu peux t'en aller maintenant

Pendant tout son discours je fixais un point vide, derrière lui. D'un coup, je lève la tête vers lui.

- D'accord.

Tío Leonardo: va préparer tes affaires tu pars demain

Je me lève et sors de son bureau. Après huit années passées à ses côtés, je vais enfin pouvoir retourner auprès des miens, auprès de ma famille. Pour l'instant, je ne ressens que de l'indifférence, ça ne me fait ni chaud, ni froid. En même temps, je n'ai jamais manqué de chaleur familiale ici avec mon oncle, sa femme et leur fille.

Retourner auprès de ma mère ne sera qu'une sorte de formalité à remplir pour moi.

Cartel.