[60]

Chicago, Etats-Unis...
Villa de Alinaa...
08 février...
10h25...

Pour une fois je suis prête avant tout le monde, ça fait environ trente minutes que je suis assise dans la salle de séjour en attendant que tout le monde finisse de s'apprêter.

On a préféré s'installer dans la villa de yaya Alinaa pour plus de sécurité. Et en plus elle a une gigantesque maison à elle toute seule, qu'est-ce qu'une femme de soixante-dix ans peut faire avec tout ça?

Ça rajoute un peu de joie et de gaieté à sa vie, le fait que sa maison soit habitée. Et en plus elle est veuve, alors une raison de plus.

Je vois Soumaya descendre les escaliers au calme, elle n'était même pas encore apprêtée pour l'enterrement, j'ai presque failli péter un câble.

- Euh tu vas où là?

Elle se tourne vers moi et me regarde la bouche pleine et tâchée de crème glacée. Quelle idée de mélanger de la crème glacée et un muffing.

Soumaya: je vais à la cuisine me chercher un autre pot de crème glacée.

- Et dans ton planning tu peux vérifier à quelle heure tu as prévu de t'apprêter pour le deuil?

Elle fronce les sourcils.

Soumaya: l'enterrement c'est demain qu'est-ce que tu racontes?

- Bien-sûr que non, aujourd'hui il y a recueillement au domicile familial tu t'en souviens ou pas?

Elle rigole après ma réplique bien que je n'y vois rien de drôle.

Soumaya: ça, ça ne concerne que les membres de la famille Décans notamment celle de ma mère, on ira tous ensemble demain à l'enterrement.

Mon visage pâlit directement après son annonce, moi qui étais si enthousiaste.

Soumaya: c'est mon grand-père qui est mort mais toi tu es plus excitée que nous sa famille.

Elle continue son chemin après ça. J'ai eu envie de lui lancer le vase qui était juste en face de moi mais vas-y elle ne perd rien pour attendre.

Je quitte le séjour pour monter dans ma chambre afin de changer de vêtements. J'étais si excitée de voir tío Leonardo que je n'ai même pas écouté le programme.

J'ai tellement la haine.

Je troque mes vêtements noirs, conçus sur mesure pour ce genre d'occasion, contre un vêtement de maison. C'est nul je n'ai même pas le droit de mettre un pied dehors soit disant « je cours un grand danger ».

N'importe quoi.

Une vie sans risques n'est pas une vie normale. Moi j'aime sentir le danger à plein nez, mais ils essayent de me mettre en laisse comme une vulgaire chienne.

Je ramasse mon téléphone et je sors de ma chambre, mais comme par hasard dévinez qui passait par là.

Je reviens sur mes pas pour retourner dans ma chambre, je n'ai pas envie de lui adresser la parole. Mais il bloque la porte à l'aide de son pied, je soupire d'agacement et je le laisse entrer.

Kinash: Kaynaa je te jure que ce n'était pas mon intention de tout lui dire et encore moins d'arriver jusqu'à ce niveau là avec elle, mais c'est l'alcool qui avait de l'emprise sur moi.

- Tu as fini?

Il soupire et il vient m'attraper par les épaules pour me faire asseoir dans mon lit, il s'installe par la suite à côté de moi.

Kinash: maintenant elle est morte et heureusement tu n'as rien eu si non je m'en serais voulu à mort. Elle m'a utilisé en quelque sorte pour parvenir à ses fins et moi comme un con je suis tombé dans son piège. Je m'en veux tellement si tu savais à quel point.

Je le fixe droit dans les yeux et j'ai pu y déceler une lueur de désolation. C'est vrai que je suis rancunière mais s'agissant de la famille c'est un peu plus compliqué, et voir Kinash qui s'excuse ce n'est pas donné.

- Je vais laisser passer pour cette fois, mais la prochaine fois évite de sauter sur la première venue.

Il hoche la tête de haut en bas et me sourit, ça y est il veut un câlin je roule des yeux avant de le prendre dans mes bras.

Un vrai gamin celui-là.









Liham.

Villa de Marvrick...
11h56...

Je descends de ma voiture en claquant la portière le plus fortement possible, pour leur montrer que je suis bel et bien là.

Je me dirige vers la porte d'entrée et le gorille qui était là, me l'ouvre après m'avoir fouillé. Bien-sûr je ne suis pas fou au point de ramener une arme avec moi.

J'entre et une femme de ménage était tenue debout dans le hall d'entrée. Elle m'aide à retirer mon par-dessus.

Visiblement c'est moi qu'elle attendait, je me sens tellement privilégié. Elle passe devant moi pour m'indiquer l'endroit où se trouve mon cher ami, notez l'ironie.

J'ai pris le temps de détailler en quelque sorte l'intérieur, il y a juste trois couleurs dominantes : le noir, le blanc et le gris. Il faut avouer que c'est plutôt accrocheur.

Elle finit par s'arrêter devant une grande porte en bois massif et l'ouvre. Elle me laisse passer seul cette fois-ci et elle referme derrière moi.

A première vue, c'était une salle de jeu. Il y avait une grosse table de billard au milieu et de l'autre côté une table de Poker.

Lui, il était installé dans un coin de la salle face à une petite table et une place libre. Je vais m'installer dessus puisque je crois qu'elle m'était pré-destinée.

Il prend une gorgée de sa tasse de thé avant de la déposer sur sa sous-coupe et lever la théière en ma direction.

Marvrick: du thé?

Je rigole doucement.

Sincèrement quand il me regarde bien, j'ai la tête de quelqu'un qui a envie de prendre du thé? Au lieu de me servir du bon whisky, du Jack Daniels par exemple, il me propose du thé. Non mais je rêve.

- Je peux m'en passer. Mais si non qu'est-ce que tu veux? Pourquoi tu voulais me voir?

Marvrick: j'ai appris par ma source sûre que vous étiez arrivé hier soir à Chicago.

- Et alors?

Marvrick: que je sache, on avait un contrat. Les préparatifs du mariage avancent bien, il reste juste quelques petits détails à régler comme les vêtements des témoins, quelles fleurs pour le bouquet, sa robe de mariée, c'est à elle de choisir tout ça. Alors tu me la donnes quand?

- Évite d'utiliser le mot « donner » quand tu parles d'elle. Elle n'est pas un objet et je pense qu'elle sera à toi d'ici demain, mais à une condition.

Marvrick: je suis à ton entière disposition mon cher ami.

- Comme tu l'as dit toi-même on avait un contrat et j'avais mes droits tout autant que toi dans cette affaire alors livre-moi Lolan avant et je te livre Kaynaa.

Marvrick: sans problèmes d'ailleurs j'avais prévu que tu me demanderais ça, alors je l'ai conservé bien au chaud dans la cave pour toi. Mais attention Rico je te fais confiance, ne fais rien foirer, ne tente rien qui puisse te porter préjudice, tu risques de le regretter amèrement.

- Ne t'inquiète pas tu l'auras demain je suis un homme de parole.

Marvrick: je l'espère bien.

Il prend une gorgée de son thé au même moment quelque chose me revient à l'esprit.

- Dis-moi, c'est toi qui a son diamant j'espère.

Il dépose sa tasse sur la table.

Marvrick: oui c'est bien le cas et ne t'inquiète pas il est en lieu sûr.

- Et celui qui te l'a remis, tu as une idée de là où il se trouve?

Marvrick: il travaille pour moi maintenant, mais il est en mission présentement. Dommage j'ai cru entendre qu'il était ton bras droit, ça ne te fait pas trop mal?

Je crois qu'il est carrément en train de se moquer ouvertement de moi.

Marvrick: mais là je ne peux pas te donner sa position exacte, tu veux le tuer ça je le sais alors mieux vaut prendre les précautions c'est l'un de mes meilleurs agents.

De toute façon, si il vit ici et avec Kaynaa dans cette même villa c'est sûr qu'il va mourir alors je n'ai pas à m'en faire.

Je quitte mon siège en soupirant.

- Bon ce n'est pas tout mais j'ai à faire. Je t'envoie l'adresse à laquelle tu devras te rendre et toi aussi de ton côté évite de tout faire foirer.

Je n'attends pas sa réponse et je quitte la pièce. C'est un coup de crasse que je suis en train d'orchestrer, je sais. Mais chacun pour sa tête, enfin jusqu'à ce que je sois en position de force.

[•••]

22h17...

- Fais un effort bon sang!


Kaynaa: tu viens troubler mon sommeil et tu me demandes de vite marcher? Tu n'auras qu'à fonctionner à mon rythme.

Je roule des yeux et je l'attends, même quand je suis gentil avec elle, elle trouve toujours un moyen de me faire revenir sur mes décisions.

J'ouvre délicatement la baie vitrée et je la laisse passer avant moi, je passe après et je referme la baie derrière moi.

Malgré le fait qu'elle soit passée devant moi elle était encore à la première marche. Je soupire face à son attitude.

- Ne m'oblige pas à te porter.

Kaynaa: j'ai sommeil où est-ce qu'on va à une heure pareille?

Je soupire de fatigue et je l'attrape par la taille pour qu'on puisse descendre tous les deux. Note à moi-même ne plus la réveiller pour quoique ce soit. Elle devient plus grincheuse que d'habitude.

On arrive au niveau de ma voiture, je la fais monter dedans et je me mets côté conducteur.

L'avantage avec les voitures électriques c'est que le moteur ne fait pas de bruits comme les voitures simples. Alors personne ne saura qu'on est parti à moins qu'il y ait une âme trop curieuse.

Je démarre et direction un endroit qu'il lui plaira sûrement. Elle colle sa tête contre la vitre et pose ses pieds sur mes cuisses sans stress.

- Ne profite pas trop de ma gentillesse aussi.

Kaynaa: tu me dois bien ça pour trouble du sommeil.

Je ne dis rien et je souris silencieusement.

Kaynaa: au fait on va où?

- Tu verras.

Pendant tout le trajet, elle a passé son temps à me casser la tête avec ses histoires bizarres. D'habitude c'est moi qui fait ça mais cette fois-ci les rôles se sont inversés, selon elle c'est pour ne pas dormir.

On arrive au bout de quinze minutes à ce fameux endroit.

- On est arrivé enlève tes pieds.

Elle enlève ses pieds, je ne sais même pas comment elle arrive à faire tous ces mouvements dans un espace aussi réduit.

Je la laisse descendre la première et puis je descends après elle. Elle se tourne vers moi quand elle reconnait enfin l'endroit.

Kaynaa: donc c'est pour ça que tu es venu perturber mon sommeil?

Et moi qui me suis donné tout ce mal.

Je la regarde choqué un instant et puis je reviens sur mes pas pour retourner dans la voiture. Sauf qu'elle vient me saisir par le bras.

Kaynaa: non c'est bon je rigole, je n'ai pas encore atteint ce niveau de méchanceté quand-même.

Je préfère mieux ça. Je ferme la portière et je marche avec elle jusqu'au bord de la colline. C'est la colline de la dernière fois sauf que dans la nuit c'est encore plus beau, avec la magnifique vue sur la ville.

Je m'installe sur le rocher qui était bien au bord et elle fait de même.

Kaynaa: Liham tu es sûr que tu ne vas pas essayer de me pousser et en finir avec ma vie?

Je souris face à sa réplique.

- Je n'ai pas encore atteint ce niveau de méchanceté quand-même.


Elle roule des yeux et fixe devant elle. Un silence assez apaisant s'installe, j'aime bien sa compagnie. C'est vrai qu'elle est fatigante et tout mais quand tu t'y fais tu te rends compte qu'elle est vraiment agréable à vivre.

Kaynaa: dis Liham?

- Ne me dis pas que tu as envie de prendre une viennoiserie à cette heure de la nuit.

Elle roule des yeux.


Kaynaa: non, je veux savoir...qu'est ce que tu ressens exactement pour moi?

Elle n'y va pas par quatre chemins, j'admire son courage.

- Je t'ai tout dit hier qu'est-ce que tu veux savoir de plus?

Kaynaa: genre est-ce que tu es sincère dans ce que tu dis?

- Tu ne me crois pas capable d'aimer c'est ça?


Kaynaa: oui et non peut-être tu te joue de moi, je n'en sais rien mais je veux savoir si ce qu'on est en train de faire si ce qu'on est en train de vivre n'est pas un jeu n'est pas un rêve. Parce que je n'ai pas envie de me laisser aller dans un truc et puis finir comme une conne après, les histoires d'amour ne se terminent généralement pas bien alors j'ai besoin que tu sois honnête avec moi.

Je suis choqué par son discours. Je crois que c'est la première fois de ma vie que je la vois aussi sincère. C'est simple, moi aussi je vais lui dire la vérité.

- Tu comptes beaucoup pour moi Kaynaa c'est vrai qu'au début j'avais eu une énorme envie de te trancher la gorge mais en si peu de temps tu as su marquer mon esprit. Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans il n'y a que toi que je veux?

Je tourne ma tête vers elle et elle me fixait les yeux pétillants, je n'arrive pas à décrire ce qu'elle voulait transmettre mais j'espère que j'ai réussi à atteindre son coeur.

Ce que je dis est réel peu importe si vous me croyez ou pas, et c'est pour une bonne raison que je cherche à atteindre son coeur, vous verrez.

Elle pose ses deux mains froides sur mes joues et ne se prive pas de m'embrasser. Bien-sûr un cadeau comme ça, ça ne se refuse pas. Surtout venant d'elle.

A suivre...




















































Cartel.

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