[45]
New York, États-Unis...
Villa des Williams...
10h09...
J'enlève ma veste et je vais m'installer avec ma yaya sur la terrasse. Elle était en train de déguster un cocktail de fruits en fixant la piscine.
Je m'asseois dans la chaise près d'elle.
- Buenos días yaya (Bonjour mamie)
Yaya: hum buenos días querida ¿qué tal estas? (Hum bonjour ma chérie comment tu vas?)
- Muy bien ¿y tú? (Très bien et toi?)
Yaya: muy bien. Pero he una pregunta (très bien. Mais j'ai une question)
Je sais déjà de quoi elle va me parler donc j'ai soupiré en guise de réponse.
Yaya: ¿Por qué no quieres tu hermana? (Pourquoi tu n'aimes pas ta soeur?)
- No es que no me guste pero me molesta eso es todo (ce n'est pas que je ne l'aime pas elle m'insupporte c'est tout)
Yaya: ¿y...por qué? (Et pourquoi?)
- Simplemente porque ella recibe toda la atención de papá mientras que yo me quedo sola todo el tiempo. La prueba ahora que ella está en el hospital muestra más rechazo hacia mí. Con eso, ¿cómo esperas que lo ame? (Tout simplement parce qu'elle bénéficie de toute l'attention de papa tandis que moi je suis tout le temps délaissée à moi-même. La preuve maintenant qu'elle est à l'hôpital il manifeste plus de rejet envers moi. Avec ça comment tu veux que je l'aime?)
Yaya: tu ne dois pas le prendre comme ça mi amor. Je connais Evrad depuis un bon moment maintenant et je sais très bien qu'il vous considère de la même façon. C'est vrai qu'à un moment il a fait plus preuve de tendresse envers Kayla mais c'était quand sa mère venait de mourir, c'est tout.
- Non...tout ce qu'il a fait c'est établir une différence entre nous. Quand nous étions petites, chaque fois qu'un de ses marchés donnait le résultat qu'il attendait, il offrait des bijoux à Kayla mais pas à moi, c'est vrai que je n'aimais pas trop ce genre de choses mais quand-même il aurait pu essayer même si j'aurais refusé, j'aurais au moins eu l'esprit tranquille.
Je soupire bruyamment en m'adossant, ce n'est pas moi ça! Je n'ai pas l'habitude de me livrer à quelqu'un, et là j'en ai déjà marre de raconter ce que je ressens tout au fond de moi.
Et je commence déjà à avoir mal à la tête, je crois qu'elle l'a compris et elle n'a plus rien dit.
D'ailleurs en parlant du loup, il vient sur la terrasse et salue ma grand-mère.
Yaya: tu as quand-même pu te reposer?
Mon père: oui mais il faut que je retourne à l'hôpital, ils l'ont opéré hier et tout s'est bien passé, elle s'est même réveillée ce matin mais elle est encore très faible, mais elle a des chances de se sortir de là, heureusement que la balle ne l'a pas traversée.
Il disait ça en me regardant. Je ne peux même pas vous décrire son regard, c'était un mélange de haine et de peine. Il m'en veut, je le sais mais en même temps il veut se persuader du contraire je crois.
Mon père: au fait, Kaynaa va t'apprêter on va à l'hôpital.
Je lui ai lancé un regard amusé et je pose mon regard ailleurs. J'ai déjà trop fait en y allant hier, alors aujourd'hui c'est mort, il n'y a qu'une grue qui pourra m'enlever d'ici.
Mon père: à ce que je sache je ne parle pas à un mur.
Je ne réponds rien et je me mets à fredonner un air que moi-même je viens d'inventer.
Yaya: laisse Evrad il faut éviter de la brusquer, si elle ne veut pas y aller laisse là.
Mon père: en plus ça t'amuse de défier mon autorité, tu me déçois comme jamais Kaynaa.
Après ça, il s'est levé et est parti. De toute façon j'ai toujours su que je le déçevais et je ne ferais rien pour changer, c'est une cause perdue d'avance.
J'ai quitté ma place à mon tour pour aller dans ma chambre. Je m'allonge dans mon lit en soupirant.
J'ai encore envie de m'en fuir, mais à quoi bon? Ils vont finir par me retrouver et ce sera le même scénario, les mêmes paroles, les mêmes reproches.
J'en ai marre.
Je le dis trop souvent, je passe mon temps à me plaindre. Mais avoir ma mère qui risque son mariage pour ma belle tête, mon père qui ne me supporte plus, mes frères qui ne savent pas où se mettre, c'est vraiment fatiguant.
Trop de poids sur mes petites épaules, peut-être si j'allais vivre toute seule, les choses prendront une autre tournure. Mais je doute qu'ils ne soient d'accord.
Je n'ai même plus de puce pour appeler tío Leonardo. Et je trouve que c'est mieux que je reste sans ça maintenant.
On toque à ma porte, je n'ai vraiment envie de voir personne.
Donc je n'ai pas répondu, la personne toque une deuxième fois en murmurant un « mademoiselle? ».
- Entrez Alba.
Elle entre et referme la porte derrière elle.
Alba: désolé de vous déranger mais votre mère m'a demandé de venir voir si tout allait bien mais aussi il y a un jeune homme pour vous dans la salle de séjour.
Comme si j'avais besoin de voir le crâne de quelqu'un présentement.
- Merci Alba, dîtes à ma mère que je vais bien et faîtes monter le jeune homme jusqu'ici.
Alba: d'accord mademoiselle.
Elle s'en va, je continue de fixer la fenêtre. La porte s'ouvre quelques minutes plus tard puis se referme. Je ne prends même pas la peine de me tourner.
Anas: ça va?
- Tu veux quoi?
Anas: je suis juste venu prendre de tes nouvelles et voir si tout allait bien.
- Tu m'as vu alors tu peux t'en aller maintenant.
Anas: je sais...que c'est difficile pour toi en ce moment avec ta famille et tout mais sache que si tu as besoin de prendre de l'air ou de décompresser, je suis là à ton service.
- Je n'ai pas besoin qu'on m'aide.
Anas: ok, je respecte ton choix, bon je vais y aller, appelle si tu en as besoin.
Je roule des yeux, il est un vrai pot de colle celui-là. Je me redresse et je m'asseois dans mon lit.
- Il est où Liham?
Il fronce les sourcils dans un premier temps et regarde derrière lui comme s'il cherchait quelque chose, puis ramène son regard sur moi.
Anas: je ne sais pas.
Sa réponse était assez froide, comme s'il lui en voulait. En même temps ce ne serait pas étonnant.
- Appelle-le et dis lui que je veux le voir.
Il contracte sa mâchoire et plonge ses mains dans ses poches.
Anas: on ne se parle plus.
- Je m'en fous...au pire donne-moi ton téléphone je l'appelle moi-même.
Il soupire et me passe son téléphone, qu'il venait de sortir de sa poche.
Je déverrouille, enfin il n'était même pas verrouillé.
- Il est enregistré comment?
Anas: Rico.
Je tape son nom dans la barre de recherche, et je procède à tout le protocole pour l'appeller.
Il finit par répondre au bout de la quatrième sonnerie.
Liham: tu veux quoi?
- Ah tu attendais mon appel, que c'est mignon!
Liham: Kaynaa? Tu fais quoi avec le portable de l'autre idiot? Et puis tu es où? Tu fais quoi avec lui? Ne t'inquiète pas, même si tu ne me dis pas je te retrouverai et je te ferai tout avouer par moi-même.
- Pourquoi tant d'agressivité?
Il soupire sans rien dire dans un premier temps.
Liham: tu veux quoi?
- Je veux te voir.
Liham: ce n'est pas possible je suis un peu occupé pour le moment.
- Peu importe où tu te trouves je veux te voir maintenant.
Liham: les choses ne marchent pas comme ça princesse.
- Ah dommage, je voulais te parler d'un truc mais ce n'est pas grave, comme Anas est là je pourrais en parler avec lui a...
Liham: je t'envoie ma position.
C'était trop facile, il envoie sa position quelques minutes après, je note ça sur un post-it et je remets son téléphone à Anas.
- Bon maintenant tu peux partir.
Il récupère son téléphone, et sans rien ajouter il sort de la chambre en prenant soin de claquer la porte. Comme si c'était la chambre de sa petite amie.
Je hoche la tête en descendant du lit, je vais me changer je laisse mes cheveux détachés et je descends par la terrasse pour ne pas changer.
Enfin, surtout pour éviter que quelqu'un de ma famille ne me voie. Je prends la même voiture que tout à l'heure.
Je roule jusqu'à l'endroit qu'il m'a indiqué et j'arrive devant une petite maison dans un coin reculé.
L'extérieur était vraiment...
Minable.
Qu'est-ce qu'il fait dans un endroit pareil?
Je monte les marches, enfin ça semblait être des marches. J'ai voulu toquer à la petite porte et elle n'était même pas fermée du coup j'entre en poussant la porte derrière moi.
A ma plus grande surprise, l'intérieur était plutôt bien chaleureux et bien décoré.
Ok, cet endroit est bizarre.
Liham sort d'une pièce en se nettoyant les mains.
Liham: qu'est-ce que tu voulais me dire?
- On est où là?
Il regarde autour de lui et ramène son regard sur moi.
Liham: je n'en sais rien du tout, c'est Nahil qui l'a découvert lui seul il sait comment, moi je devais juste refaire l'intérieur bien-sûr il me paie.
- Et ça t'amuse de faire ça?
Liham: puisqu'il y a certaines personnes qui me repoussent à chaque fois qu'une discussion s'impose.
- Tu essaies de me faire culpabiliser c'est ça?
Liham: ça dépend de la définition que tu donnes au mot « culpabiliser ».
Je m'installe dans le sofa qui était là.
- Assieds-toi on va parler.
Il s'installe en face de moi et me regarde.
Liham: je t'écoute.
- En effet c'est Marius que j'ai vu dans la rue la dernière fois, et je ne voulais pas t'en parler justement parce que je voulais régler mon problème toute seule. Et...désolé...
Moi-même je ne sais pas ce que je viens de dire et ce n'est pas dans mes habitudes, mais il fallait bien que je fasse ça pour me libérer la conscience.
Liham: ok...c'est tout ce que j'attendais, que tu t'excuses. Maintenant tu sais ce qui manque à ça?
Je fronce les sourcils en le regardant.
Liham: un bisous.
Je le regarde d'un air amusé avant de rire, il n'est pas sérieux n'est-ce pas?
Je rigole au moins pendant cinq minutes et quand je me rends compte qu'il est sérieux, mon sourire disparaît directement.
Je ramasse mon sac, et je me lève mais il me fait rasseoir et il immobilise mes mains.
Liham: j'attends.
- Tu vas attendre longtemps alors.
Liham: si tu ne le fais pas je vais le faire.
C'est un psychopathe.
Un vrai psychopathe.
Je le fixais droit dans les yeux pour voir s'il en était capable, et lui il a froncé les sourcils, du coup moi aussi je l'ai fait.
- Quoi?
Liham: tu as un truc là.
- Où?
Liham: juste là.
- Mais où?
Liham: laisse je vais te l'enlever.
Je l'ai laissé faire et lui il s'est approché de moi. En une fraction de secondes, il a eu ce qu'il voulait, et moi je ne l'ai pas repoussé au contraire.
Comme la dernière fois au casino je l'ai laissé faire.
On entend un grincement de porte, en effet, elle venait de s'ouvrir puis de se refermer et laissant entendre à sa suite un grincement de porte.
A suivre...
Cartel.
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