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Maison des Cares...

19h27...

- Papa! J'ai tout de suite accouru quand j'ai reçu ton appel, qu'est-ce qu'il...y a?

Je me stoppe net devant l'encadrement de la porte du séjour et je soupire doucement. Cette scène me dit drôlement quelque chose dis donc! Ça me rappelle ce même jour où Leonardo est venu me prendre pour m'emmener avec lui.

Sauf que cette fois-ci Tiago est avec eux et Leonardo n'a pas una arme pointée sur la tête de ma mère au contraire, il est tenu debout en face de portrait de ma mère, sirotant son verre de scotch.

Leonardo: installe-toi Zafiro, c'est toi qu'on attendait pour enfin entamer les hostilités.

Je ne riposte pas et je vais m'asseoir dans un siège près de ma mère. D'ici je pouvais sentir son coeur battre à vive allure, elle a peur et il y a de quoi. Au sorti de cette maison, si j'en ressors vivante, il y aura peut-être du sang étalé sur le tapis français de mille neuf cent quatre-vingt quatorze de ma mère.

Et il est très probable que ce soit celui de ma mère, son mari n'y pourra rien, il ne pourra rien face à la haine d'un fils délaissé par sa mère.

Ma journée se déroulait parfaitement auprès de Evrad jusqu'à ce que je reçoive un soi-disant appel urgent de mon père qui me demandait de me rendre immédiatement à la maison. J'aurais dû me douter que c'était pour faire face à ce genre de situation.

- J'espère qu'on en finira une bonne fois pour toute avec toute cette histoire, j'en ai marre Léo. De toute cette plaisanterie de mauvais goût qui dure depuis plus de deux ans maintenant. S'il y a quelqu'un a tué, fais-le, débarrasse-toi du corps et n'en parlons plus. Et si ce quelqu'un c'est moi, tu peux y aller maintenant.

Mes pensées se sont redirigées vers Evrad, lorsque j'ai évoqué cette phrase. Il se remettra de ma mort et formera la famille parfaite avec Daliyah et leur enfant.

Leonardo: sérieusement? Tu es vraiment prête à mourir pour les erreurs de notre mère? Tu as oublié que si je suis devenu baron de la drogue et si je suis la personne que je suis c'est parce qu'elle m'a laissé aux bras d'un père égoïste et assoiffé d'argent et de pouvoir? Tu as oublié que parce que vos parents n'ont pas réussi à mener à bien leurs tâches de parents, Tiago est devenu un voyou, a plongé dans la drogue et s'est retrouvé avec tout un cartel à dos en t'abandonnant avec une charge sur les épaules? Tu oublies que c'est à cause de ces mêmes gens que tu as dû mener une vie de trafiquante et de cavale pendant deux ans? Une chose en entraîne une autre et ainsi de suite, la vie est comme une ligne de dominos, il suffit d'en pousser un pour que tout le reste suive le rythme et s'effondre. Et le domino responsable de toute ça dans cette histoire c'est la jolie Ambre Cares.

Il marque un temps d'arrêt et vide son verre d'une traite et rigole doucement avant de poser son verre sur la table et se tourner de nouveau vers le tableau de maman.

Leonardo: elle est tellement belle notre mère vous nous trouvez pas? Honnêtement de toutes les femmes que j'ai eu à rencontrer, à côtoyer ou même à tuer je dois avouer que ma mère les surpasse de très loin...et Zafiro a hérité de tout ça...

Il marque de nouveau un temps d'arrêt et se tourne vers nous, ou plutôt vers maman.

Leonardo: chaque soir dans ma chambre, je souhaitais du plus profond de mon coeur que tu apparaisses à la porte, que tu me souris, que tu viennes t'asseoir dans mon lit, que tu viennes me lire une histoire, que tu m'embrasses le front, que tu me chuchotes un « je serais toujours là pour toi Léo », que tu me chantes une berceuse jusqu'à ce qur je sombre dans un doux et profond sommeil...mais maintenant, comment est-ce que tu veux qu'on rattrape le temps perdu?

Ma mère: je suis tellement désolé mi amor, je n'avais pas d'autres choix que de te laisser entre les bras de ton père. Mon avenir était incertain à partir du moment où je me suis enfuie et je ne voulais pas qu'on meurt tous les deux si ça devait arriver.

Leonardo: et tu as préféré me laisser vivre loin de toi et dans une atmosphère de meurtre, pour toi c'est mieux que la mort n'est-ce pas?

Elle ne répond pas et se contente de laisser couler ses larmes le long de ses joues rougies par la honte.

Mon père: tu sais, Léo on peut tout recommencer à zéro, dans un autre pays...on devient une vraie famille, dans un quartier calme, avec des emplois stables et on oublie le passé...

Leonardo: Adem, ce que tu es naïf! C'est impossible que nos vies redeviennent normales, maman est une ex stripteaseuse et ancienne compagne d'un baron de la drogue très influent par le passé, tes deux enfants sont trempés jusqu'aux os dans des histoires de mafia et moi, j'ai beaucoup trop de responsabilités pour tout laisser tomber comme ça. Mais vous savez quoi? J'ai mûrement réfléchi et j'ai trouvé une solution simple...

Il s'installe sur l'accoudoir du siège de ma mère et passe un bras autour de son épaule. Celle-ci est assez surprise par son geste mais n'ose pas bouger.

Leonardo: j'ai décidé que Zafiro et son joyeux groupe retourneront aux États-Unis pour y continuer leurs vies comme avant, sans la contrainte de ma mort comme par le passé. Toi aussi maman, tu retournes là-bas et ton mari aussi. Tiago lui, il reste à mes côtés, il ne s'en ira pas une deuxième fois.

- Pardon? Non, je n'ai aucune envie de retourner là-bas, je veux vivre comme on vivait avant, la vie au sein du cartel, les livraisons, les petites guerres, les soirées chics, les attaques des camps opposés...

Leonardo: c'était un ordre chica, rien ne sera plus comme avant. Une chose majeure a changé : tu es amoureuse. Ça complique tout.

J'ai arrêté de me demandé comment il faisait pour deviner mes états d'âmes et mes sentiments depuis bien longtemps maintenant.

- Qu'est-ce que ça change?

Leonardo: tu as vu ce qui s'était passé avec Raïssa et Tiago? C'est ce genre de situation que je veux éviter.

Tiago: tu étais vraiment obligé de me prendre comme exemple?

Leonardo: tu étais l'exemple à portée de main désolé.

- Moi je ne suis pas aussi bête que lui et Evrad n'est pas aussi vicieux que Raïssa.

Tiago: je te signale que j'entends tout!

- Je sais, c'est pour ça que je parle à haute voix.

Leonardo: bref, cessez ces gamineries. Ma décision est prise, vous partez dans moins de deux heures donc tu ferais bien mieux de rentrer faire tes valises.

Je m'avachis dans mon siège et je crois les bras contre ma poitrine, moi j'aimais bien la vie que je menais ici avant. Mais el rey Leonardo en a décidé autrement, vaut mieux me plier à ses exigences.

Leonardo: et une dernière chose...ne crois pas que j'ai oublié que tu as essayé de me tuer, rassure-toi peu importe le temps que ça prendra, je me vengerais Zafiro...

















[•••]


15 ans plus tard...

New-York, États-Unis...

Villa des Williams...

11h28...

Ma mère: où sont mes petits-fils adorés? Mamie a ramené des cadeaux pour vous!

Ils crient tous en choeur et quittent enfin la salle de séjour pour rejoindre ma mère dans je ne sais quelle pièce. Je soupire d'aise et je m'affale dans le sofa.

Je crois entendre quelque chose qui m'est inconnu depuis un bon moment maintenant...

Le silence.

Dès fois je songe à m'enfuir de cette maison et aller loin, là où je suis sûre qu'il n'y aura ni disputes, ni cris, ni de verre qui se brise, ni des appareils à réparer parce qu'ils mes les ont grillés, ni de baie vitrée à remplacer puisqu'ils les brisent à chaque fois qu'une dispute s'installe.

Absolument rien.

Six.

Ils sont exactement six au total. Et si j'avais su je me serais limitée à deux, bien que c'était l'idée de base mais il a fallu que je fasse d'une pierre quatre coups et que je mette au monde des quadruplés : trois garçons et une fille.

Ce qui fait qu'en tout j'ai quatre garçons et deux filles, enfin une fille qui vient de moi et une autre qui vient de Daliyah, qui est malheureusement morte à l'accouchement de sa fille.

Malheureusement ou heureusement. Honnêtement, cette nouvelle ne m'a pas désenchanté, au contraire. C'est vrai que ça a été difficile de ramener Evrad a son état normal après ça, mais au moins je n'ai plus de Daliyah dans les pattes et je n'ai même pas eu besoin de la tuer moi-même.

Ma mère: tu dors querida?

J'ouvre les yeux pour lui faire face, et elle se tenait juste au dessus de moi un joli sourire accroché à ses lèvres. Malgré le temps passé elle reste toujours aussi « jeune » et belle, il faudra bien qu'elle me passe son sérum anti-âge.

Je me mets en position assise pour lui céder la place, elle vient s'installer près de moi en croisant sa jambe.

Ma mère: alors tes enfants te font voir des vertes et des pas mûres n'est-ce pas?

- Je ne te fais pas dire. Tu peux les prendre avec toi, pour trois mois juste le temps que je me remette de mes émotions?

Ma mère: bien-sûr que non ma jolie, qu'est-ce que tu crois je suis peut-être une grand-mère maintenant mais ton père et moi tenons à profiter de notre seconde jeunesse en alignant les voyages. Figure-toi que je reviens tout juste d'une île paradisiaque, tu as remarqué mon bronzage?

- Tu veux plaire à qui? Tu es beaucoup trop vieille pour ce genre de choses alors arrête, normalement c'est moi qui devrais profiter des vacances avec tous les maux de tête que ces gosses me filent à longueur de journée.

Ma mère: tu devras t'y faire ma chérie, c'est ça être mère. Si non, où est Evrad?

- A une vente aux enchères, je l'aurais suivi si seulement j'en avais la force.

Ma mère: hum...

Je pose mon regard sur elle, et la scrute du regard pendant un bref moment avant de soupirer.

- Tu peux parler.

Ma mère: je voulais savoir, surtout ne le prends pas mal mais je suis beaucoup trop curieuse de savoir si tu plonges toujours dans l'illicite?

- Il faut dire que j'ai pris une petite pause à durée indéterminée et une fois que je serais en position, je vais recommencer mes petites activités.

Ma mère: Jamila, tu ne peux pas envisager de telles choses, maintenant tu as des enfants ce n'est plus pareille. Dans ce genre d'histoires, ils sont les premiers à payer le prix fort lorsqu'il y a une petite guerre.

- Je vais les élever de façon à ce qu'ils soient prêts à toute circonstance, même s'il faille qu'ils plongent dans l'illicite plus tard comme moi, ça ne me dérange pas.

Ma mère: tu es sûre de ce que tu avances?

- Tu devrais savoir maman, que lorsqu'on a fait parti des intouchables comme moi, il est difficile de se débarrasser d'une certaine réputation, et elle risque me suivre de générations en générations. Ce monde, je ne l'ai pas choisi mais il m'a choisi je n'ai plus qu'à m'apprêter en conséquence pour que mes enfants s'en sortent mieux que moi, c'est inévitable maman. Quoi que je fasse, peu importe les mesures que je prendrais, ils font déjà parti du cartel.

A suivre...








































Cartel.

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