[48]
Evrad.
Appartement...
07h18...
Daliyah: tu sais Evrad, je m'inquiète beaucoup pour toi, tu n'as pas dormi de la nuit et c'est comme ça à chaque fois que Jamila disparaît maintenant. C'est la deuxième fois et on croirait vraiment qu'elle le fait exprès.
Je viens à peine de mettre un pied à l'intérieur, qu'elle commence déjà à m'agacer avec ses histoires. Je ne suis vraiment pas d'humeur donc je préfère ne même pas lui répondre et la dépasser tout simplement.
Néanmoins elle ne semble pas comprendre le message que je veux lui faire passer mais elle continue de me suivre. Je m'arrête en plein milieu du salon et je me tourne vers elle.
- Je n'ai aucune envie de me disputer avec toi aujourd'hui alors s'il-te-plaît, est-ce que tu peux me foutre la paix?
Daliyah: Evrad, je suis ta copine et je ne veux que ton bien. Cette Jamila, je ne sais pas depuis combien de temps elle est rentrée dans ta vie mais depuis, tu es mêlé à divers sortes de problèmes. Là, maintenant elle a encore une fois disparue et toi tu vas fouiller tous les recoins de la ville et risquer ta vie juste pour la retrouver. Tu n'en as pas marre?
- Toi tu n'en as pas marre de répéter les mêmes choses à longueur de journée? Écoute si tu t'ennuies, va faire une manucure, une virée shopping peu importe je n'en sais rien mais fiche-moi la paix.
Daliyah: Evrad je...
- Va-t-en Daliyah!
Elle me lance un regard plein de haine avant de grimper bruyamment les escaliers. Je m'affale dans le canapé en soupirant de fatigue. Depuis qu'on est revenu de chez les Yankins et qu'on a remarqué que Jamila n'était pas avec nous, je n'arrive même pas à respirer normalement.
J'aurais dû insister beaucoup plus lorsque j'ai senti que quelque chose allait mal se passer. Quand Jamila essayait de m'en dissuader j'ai fini par me dire qu'elle avait peut-être raison, que je me faisais des idées.
Mais en réalité, j'aurais dû me fier à mon coeur. Maintenant elle a disparue sans laisser aucune trace d'elle. Elle ne répond à aucun appel...
Je passe nerveusement mes mains sur mon visage. Où est-ce qu'elle peut bien être? La dernière fois que je l'ai vue c'est lorsqu'elle montait à l'étage, et puis après avoir tué les deux parents Yankins, Isaac est venu m'annoncer que l'un des voisins avait des doutes et qu'il posait beaucoup trop de questions et qu'il fallait qu'on s'en aille au plus vite.
Dans la mouvance, on a pas pris le temps de la chercher elle. Grosse erreur. Si jamais son père l'apprend, s'en est fini de moi, mais ce n'est pas ça qui me fait le plus peur, c'est le fait de savoir qu'elle risque d'y passer qui m'effraie.
Mon téléphone sonne dans la poche de mon pull, je n'ai vraiment pas la tête à discuter avec qui que ce soit. Je ne décroche pas et la sonnerie cesse. Je pensais que la personne à l'autre bout du fil allait arrêter mais non...
Ma sonnerie a retentie encore une fois, agacé, je sors le téléphone de ma poche et regarde le nom qui s'affiche à l'écran. Et il s'agissait du père de Jamila. Super.
Adem: mon cher Evrad, tu es occupé? Tu n'as pas répondu à mon appel la première fois.
- Euh...non, j'étais juste sous la douche. Je peux faire quelque chose pour toi?
Adem: je voulais juste venir aux nouvelles, comment va ma fille? Ça fait un bon moment qu'on a pas discuté elle et moi.
- Jamila? Elle va bien, elle dort encore. Comme d'habitude elle a fait une petite virée nocturne et elle est rentrée un peu tard.
Adem: ah bon?
Il se met à rire. Un rire que je qualifierais de rire nerveux, puisqu'il n'y avait là aucune sorte de sympathie dans l'intonation que son rire prenait.
Adem: tu sais Evrad, tu peux tromper tout le monde sur cette terre, sauf moi. Ma fille se trouve actuellement dans un lit d'hôpital, légèrement amochée et toi tu me dis qu'elle va bien? Tu as quinze minutes pour débarquer à l'hôpital et me donner des explications valables à tout ça.
Il raccroche après cette réplique, je décolle le téléphone de mon oreille et je reste interloqué pendant un moment. Dans un lit d'hôpital? Qu'est-ce qui a bien pu se passer?
Mon téléphone vibre dans ma main, je regarde à l'écran et il s'agissait de l'adresse de l'hôpital. Je me lève promptement et je me dirige directement vers la porte en ramassant mes clés de voiture au passage.
Ça m'a pris plus de quinze minutes pour arriver à l'hôpital, puisqu'il y avait plein d'embouteillages. Je me dirige directement vers la réception en hâtant le pas et en esquivant les silhouettes qui se dressaient devant moi.
- Bonjour mademoiselle.
Réceptionniste: bonjour monsieur qu'est-ce que je peux faire pour vous?
- Pouvez-vous m'indiquer où se trouve la chambre de mademoiselle Jamila Cares?
Réceptionniste: donnez-moi u...
...: Mademoiselle ne vous donnez pas toute cette peine, laissez, je vais lui indiquer où se trouve la chambre. Je suis de la famille.
Je me tourne vers cette voix qui venait de nous interrompre et je tombe sur un visage que j'aurais préféré ne plus jamais revoir. Je fais deux pas en arrière afin de créer une distance considérable entre elle et moi.
Ce genre de personnage ne mérite pas de m'approcher. Et puis de quoi est-ce qu'elle parle lorsqu'elle dit qu'elle est de la famille?
- Qu'est-ce que tu fais là Raïssa?
Raïssa: je suis là pour assister mon petit copain.
- De quel petit copain tu me parles? Ne recommence pas avec tes folies, je ne suis vraiment pas d'humeur aujourd'hui.
Raïssa: et qui te dit que c'est toi le petit copain en question?
- Qui serait assez idiot pour se frotter à une folle de ton acabit?
Raïssa: comme quoi si toi tu me négliges mon amour, plein d'autres reconnaissent ma valeur. Mais ne t'inquiète pas, tout ça c'est temporaire, le temps que je règle un léger problème et ensuite je serais toute à toi.
Elle fait deux pas en avant, et moi je fais deux pas en arrière. Elle pense pouvoir toucher qui?
...: Franka!
Je pose mon regard sur l'homme qui se dirigeait activement vers nous. Un homme plutôt grand de taille, au teint hâlé, et une petite touffe de cheveux bouclés. Il passe sa main autour de l'épaule de Raïssa ou plutôt Franka comme il l'appelle et pose aussi son regard sur moi.
...: Je dérange?
Il avait un léger accent espagnol et plus je le regardais plus il me faisait penser à Jamila. Ça doit peut-être être le cas parce que j'ai très envie de la voir.
Raïssa: non mon amour, ce jeune homme demandait après Jamila et je lui ai dit que je pouvais l'aider puisque je suis de la famille.
...: Il demandait après Jamila? Et je peux savoir qui vous êtes?
- Evrad Williams, un ami de Jamila.
...: Un ami? Elle a un don pour se faire des amis maintenant? Tiago Cares, son grand frère, enchanté.
Il me tend sa main que je serre sans hésitation, je comprends maintenant la ressemblance écrasante entre eux.
Tiago: tu sais comment elle a fait pour se retrouver ici?
- Je n'en sais rien, votre père m'a appelé tout à l'heure pour m'informer, je suis tout aussi surpris que toi.
Tiago: apparemment elle a eu un accident, j'ai pu la voir et comme d'habitude elle s'en est sortie. Une vraie machine de guerre esa chica.
- Tu l'as dit...
Je croise le regard de Raïssa sur moi ce qui me donne des frissons de dégoût, je repose mon regard sur Tiago et je fais l'effort de sourire.
- Je peux la voir?
Tiago: oui vas-y, elle est encore inconsciente mais elle respire c'est le plus important.
Je hoche la tête positivement et je m'en vais sans poser mon regard sur Raïssa ou Franka. J'ignore ce qu'elle a derrière la tête en se rapprochant de Tiago comme elle le fait, mais je sais qu'elle sait qui il est, quelle est sa position et je sais qu'elle prépare quelque chose de mauvais et je dois le découvrir avant qu'elle ne parvienne à ses fins.
[•••]
Quelques semaines plus tôt...
Los Angeles, États-Unis...
Villa commune...
12h02...
Layla: Edan! Comment se fait-il que le lait soit déjà fini? J'en ai acheté hier et là il n'y en a plus!
Edan: Pourquoi est-ce que tu me le demandes? On est nombreux dans cette villa, ça peut être Wassim le coupable, ou Alessio, ou Isaac mais ce n'est pas moi!
Layla: qui s'excuse, s'accuse! De quoi est-ce que je t'ai accusé? Rien. Si tu cherches des excuses bidons en avance, ça veut dire que tu es lié à cette histoire, alors lève-toi et va en racheter.
Edan: Layla, tu es sérieuse là?
Layla: j'ai l'air de rigoler? Ça te plaisait bien de jouer à la petite souris et de vider toute la brique de lait en plein minuit mais maintenant qu'il faut en racheter tu te victimises.
Je ne l'entends plus répliquer et j'entends juste un bruit de porte qui se ferme. Maintenant que le calme était revenu, je comptais me rendormir sauf que, la porte de ma chambre s'ouvre brusquement. Je ferme promptement les yeux, souhaitant qu'il me croit endormi et qu'il s'en aille, sauf que non. Il vient me retirer la couverture qui me recouvrait et il me tapote légèrement l'épaule.
Edan: Evrad debout, on doit faire les emplettes.
- De quelles emplettes tu me parles? C'est toi que Layla a commissionné.
Edan: et tu crois vraiment que je vais sortir tout seul, après la scène d'hier au bar?
- Ne sois pas aussi peureux.
Edan: le peureux dans le cas présent, c'est toi. Hier on s'est fait poursuivre comme de vulgaires fugitifs et toi tu penses que nous sommes en sécurité ici? Si jamais je sors et je meurs, tu auras ma mort sur ta conscience.
Il me jette la couverture dessus et sort de la chambre, je râle légèrement et je quitte le lit. Il aime trop me prendre par les sentiments cet imbécile.
Je vais m'apprêter rapidement et je descends dans la salle de séjour. Edan m'y attendait déjà, tenu devant la porte centrale en manipulant son téléphone.
- Allez, plus vite on sortira, plus vite on reviendra.
J'ouvre la porte et je sors le premier, et lui il me suit de près. On se rend dans le supermarché le plus proche et on se dirige directement vers le rayon en question. Sauf qu'il y avait plusieurs variétés de lait, moi j'ai opté pour qu'on prenne n'importe laquelle mais Edan a tenu à en choisir une variété précise puisque selon lui Layla serait capable de nous renvoyer ici si jamais la variété qu'on prendra ne lui plaît pas.
Pendant qu'il se tuait à lire toutes les marques de lait, moi je manipulais mon téléphone, tenu à l'écart attendant patiemment qu'il se décide enfin.
...: Euh...excusez-moi, je vous observe depuis tout à l'heure et vous m'avez l'air perdu. Je peux vous aider?
Cette voix féminine venait de s'adresser à Edan. Je quitte mon téléphone des yeux et je les pose sur elle, et lorsque je me suis rendu compte qu'il s'agissait de la femme qui nous observait hier au bar, je me suis rapproché d'eux.
- Qu'est-ce que vous nous voulez encore?
...: Vous aider à choisir une marque de lait, et ne me vouvoie pas s'il-te-plaît, je déteste les formalités. Appelle-moi Raïssa, et vous, vous êtes Edan et Evrad Williams je suppose.
Edan fait un pas en arrière et se rapproche ainsi de moi.
Edan: parce qu'en plus tu nous connais?
Raïssa: bien plus que ce que vous ne croyez, alors on choisit cette marque de lait ou pas?
- On va se passer de tes services, merci.
Je prends une brique de lait au hasard et j'attrape Edan par le bras afin de l'entraîner à la caisse. Avant qu'on est eu le temps de changer de rayon, je l'entends légèrement rire.
Raïssa: ils sont sur ta trace Evrad, crois-moi quand je te dis que tu es un homme mort s'ils réussissent à mettre la main sur toi. Je suis la seule à pouvoir t'aider!
Elle a à peine le temps de terminer sa phrase que je change de rayon avec Edan. Je commence à avoir des doutes sur qui peut bien être à l'origine de toutes ces tracasseries, et si c'est bien ce que j'imagine tout au fond de moi, je suis vraiment dans de sales draps.
A suivre...
Cartel.
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