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Maison des Yankins...
19h18...
De l'extérieur, on entendait déjà l'écho de la musique qui régnait à l'intérieur. Si ça ne tenait qu'à moi, on ne serait pas venu ici aujourd'hui. Pour une fois, j'aurais aimé passer mon samedi soir dans mon lit à roupiller.
Milan: on y va?
Je pose mon regard sur lui et je saisis la main qu'il me tendait. Il a sûrement peur que je m'enfuis si jamais il me perd de vue. Il y avait deux hommes vêtus de noir, tenus devant la porte principale. Tous les invités qui se présentaient à eux, étaient contraints de montrer leurs billets d'invitation dans l'espoir d'entrer.
Ce n'est qu'à ce moment que je me suis rendue compte qu'on avait pas de billets, et je me demandais bien comment le Milan confiant qui marchait à mes côtés, allait faire pour nous faire entrer.
Une fois à la hauteur des deux hommes, on a même pas eu besoin de dire quoi que ce soit pour qu'ils nous cèdent le passage. Milan fait un signe de tête en guise de remerciement. Et nous entrons.
- Tu les connais?
Milan: ce sont des hommes de main de Ashton, je savais parfaitement qu'il devait se trouver ici.
- Quels liens l'unissent à Samia?
Milan: Je n'en sais rien, ils ont une connaissance en commun qui n'est personne d'autre que Erwan, ça peut être ça leur lien.
Je ne réponds rien et nous nous dirigeons vers le jardin arrière. Il y avait déjà là, pleins de personnes de l'université que j'avais remarqué une ou deux fois dans les couloirs.
Une fois au pas de la porte vitrée qui mène à l'extérieur, je m'immobilise et j'oblige ainsi Milan à faire de même.
Milan: qu'est-ce qu'il y a?
- Je n'ai aucune envie de me mêler à la foule, ce n'est pas mieux si je me charge d'observer la maison pour pouvoir repérer toutes les entrées possibles?
Je lève légèrement les yeux vers lui et je remarque qu'il a le regard rivé ailleurs, il ne m'écoute même pas. Avant que je n'ai eu le temps de le pousser à m'écouter, il m'entraînait déjà avec lui je-ne-sais-où.
On slalom entre les individus qui étaient déjà en train de danser des verres à la main. Je n'ai jamais été habituée à ce genre d'ambiance. La plupart des soirées que ma mère organisait étaient des soirées où l'on retrouvait la crème de la crème de tous les BCBGs que toute la terre n'ait jamais connue.
Elle m'obligeait à sourire à chaque fois qu'elle devait me présenter à l'un de ses amis qu'elle a perdu de vue depuis dix-huit ans, et ce pendant toute la soirée. Quels souvenirs agréables, dis donc!
On emprunte des escaliers et en en quelques secondes on se retrouve sur une sorte de balcon où se trouvaient peu de gens dont Samia et l'homme qui accompagnait Ashton à la sortie de l'université hier.
On se dirige vers eux, et Samia remarque rapidement notre présence. Elle ressemble à un clown avec tout ce maquillage sur son visage, et cette robe, est-ce qu'elle respire normalement? Ses organes doivent être à l'étroit ça c'est sûr.
Samia: Ludmila tu es venue! Et avec Tristan, je pensais que vous serez retenu par la sécurité parce que je ne me rappelle pas vous avoir donné des billets d'invitation. J'espère que vous ne vous êtes pas incrusté! Ce serait vraiment très bas de votre part.
Mon premier réflexe avant de lui répondre est de me pencher légèrement pour voir si la distance entre ici et le sol est considérable. Si jamais je la jette du balcon je dois être bien sûre qu'en atterrissant elle se brise la nuque.
Milan: déjà bonsoir Samia et joyeux anniversaire, ensuite c'est Jamila et Milan, je crains qu'en mettant de la laque sur tes cheveux tu as laqué ton cerveau par la même occasion mais fais l'effort de te souvenir de nos prénoms la prochaine fois.
...: Tu n'avais pas besoin de lui sortir des paroles aussi grossières pour la corriger.
Je tourne ma tête vers celui qui venait de parler et c'était le copain de Samia, un blanc aux cheveux bruns, se croyant au dessus de tout et de tout le monde. Le cliché du garçon populaire. Ça ne m'étonne pas que Samia et lui soient ensemble.
Milan: donc ça te plaît de trainer à tes côtés une femme bête?
...: Je ne te permets pas!
Samia: arrête Alfred il y a des gens qui nous regardent.
Je pose mon regard sur elle, et mon regard est tout de suite attiré par le bijou qui décore son cou. Pourquoi je n'ai pas remarqué ça avant? Ah oui, j'étais bien concentrée à planifier son meurtre.
- C'est un beau bijou que tu as là! C'est la fameuse collection de ta mère dont tu parlais n'est-ce pas?
Elle touche son bijou et un sourire illumine son visage.
Samia: oui en effet, tu es la seule à l'avoir remarqué depuis. Même Alfred ne m'a pas complimenté à ce propos.
Alfred: bien-sûr que je l'avais remarqué, c'est un beau collier de rubis que tu as là ma chérie.
Des rubis?
Milan: un couple d'idiots.
Il s'est efforcé à marmonner ça dans sa barbe, mais j'ai quand même entendu et j'étais bien la seule. Samia était concentrée à sourire bêtement face aux compliments d'Alfred.
- Tu es sûr qu'il s'agit de rubis?
Alfred: mais oui! Je m'y connais beaucoup en joyaux très chère, et je suis sûr à mille pour cent de ce que j'avance.
- Laisse-moi te dire que tu te trompes mon ami, ce ne sont pas des rubis mais des diamants.
Il regarde le bijou de Samia, qui elle, semblait bien confuse dans toute cette discussion, tant qu'on la complimente sur la beauté du bijou plus rien n'importe pour elle. Il touche les joyaux qui décoraient le bijou et ramène son regard sur moi.
Il me regardait maintenant d'un air suspicieux et arquant légèrement les sourcils.
Samia: bon! J'en ai marre de toute cette mascarade, Alfred mon coeur tu viens? On doit accueillir d'autres invités.
Sans même nous souhaiter une bonne soirée, elle l'entraîne ailleurs. Néanmoins, Alfred continue de me fixer du regard et ne le détourne lorsqu'il se trouve déjà assez loin de nous.
Milan: il faudra faire attention avec ce Alfred, il traîne beaucoup avec Ashton, il est trop curieux mais il est bête, c'est facile de l'induire en erreur.
- Moi je n'ai pas besoin de l'induire en erreur, au moindre faux pas je le tue et on en parle plus. C'est tellement facile.
Milan: tu vas t'abstenir pour le moment, va observer la maison, moi je reste ici, je te couvre.
Il lâche enfin ma main et s'éloigne de moi. J'observe l'endroit où on se trouve et je repère très vite la porte fenêtre qui donne sur la salle de séjour, celle par laquelle Milan et moi on est passé tout à l'heure.
Je descends les escaliers et je me dirige vers cette porte, je la traverse et j'observe tout d'abord la salle de séjour, il n'y a que très peu de personnes qui semblent être plus occupé avec leur jeu de cartes, qu'avec moi. Je vais emprunter les escaliers qui mènent à l'étage de la maison, c'est cette partie qui est la plus intéressante.
Ici il n'y avait personne, c'est sûrement un lieu interdit d'accès. Peu importe, contrairement à la dernière fois, je sais exactement où se trouvent les bijoux. Dans la chambre de leurs parents, dans une boîte à chaussures qui se trouve sous une pile d'habits.
Donc, le moyen le plus facile d'entrer dans qu'ils ne nous remarquent c'est la porte principale, puisqu'elle donne directement sur les escaliers, mais si on veut les attaquer par surprise, le mieux serait de passer par la porte fenêtre qui donne sur le jardin arrière.
Bref, ils verront comment faire. De toute façon je sais qu'on ne sortira pas d'ici, ce jour-là en laissant une trace de vie par ici.
...: Jamila? Qu'est-ce que tu fais là?
Je soupire d'agacement et je me tourne en sa direction.
- Je vais aux toilettes, tu voulais m'accompagner?
Erwan: mais les toilettes du bas ont été emménagées juste pour les invités, normalement tu ne devrais pas te retrouver ici.
- Puisque je suis déjà ici et que les toilettes sont à deux pas de moi, pourquoi est-ce que je vais encore me fatiguer à descendre les escaliers?
Erwan: tu...
...: Laisse, ça tombe bien comme elle est ici on va pouvoir discuter elle et moi.
Il ne manquait plus que lui, il se tient aux côtés de Erwan et lui tapote l'épaule pour lui faire signe de nous laisser seuls. Erwan s'exécute et s'en va.
Ashton: qu'est-ce que tu avais l'intention de faire? Cacher une bombe sous le lit de Samia?
- Je n'ai pas que ça à faire de ma vie tu sais?
Ashton: je te connais Zafiro, l'intérêt que tu as pour Erwan et Samia n'est pas simple. Je ferais bien mieux de te mettre hors d'état de nuire avant que quelqu'un ne soit blessé.
- Hors d'état de nuire? Quoi? Tu as déjà appelé le renfort du Mexique pour qu'ils viennent t'aider à me ligoter?
Ashton: tu comprends vite dis donc, et si j'étais toi je surveillerais mes arrières.
- La personne qui doit surveiller ses arrières ici c'est toi, non seulement tu risques te faire tuer par les Mexicains, parce qu'il faut vraiment être naïf pour croire qu'ils vont te donner la récompense dont ils parlent. Et en plus tu penses que les Williams te laisseront en vie? Tu as osé touché à leur soeur, et tu crois vraiment que tu en as encore pour longtemps.
Ashton: tes menaces ne fonctionnent pas avec moi, je sais qu'il y a une récompense à quiconque réussit à t'attraper, tu dis le contraire juste pour me dissuader de le faire et désolé de te décevoir ma jolie mais ça ne prend pas avec moi.
On peut me rappeler pourquoi je me fatigue à discuter avec lui?
- Pense ce que tu veux, j'ai mieux à faire.
Dis-je en le traversant pour retourner dehors, j'ai déjà vu ce que je voulais voir. Comme je n'ai toujours aucune envie de me mêler à la foule, j'ai marché jusqu'à ce que je trouve un lieu éloigné et plutôt calme.
Je n'imaginais pas leur jardin aussi grand, je me demande bien combien de cambriolage il leur a fallu pour pouvoir acheter une maison pareille. Il y règne un petit luxe qui ne s'obtient pas en un claquement de doigts.
Je m'installe sur un banc en dessous d'un arbre décoré par des lanternes qui répandaient une lumière orange sur l'herbe verte. Une légère brise de vent vient s'ajouter à ce décor et me voilà conquise.
Il faut avouer que c'est vraiment calme et agréable. Enfin c'était...
Jusqu'à ce que j'aperçoive une silhouette se rapprocher de plus en plus de mon cadre idéal et de moi. Et plus elle se rapprochait, plus j'arrivais à reconnaître la personne.
Alfred.
Il vient s'installer à côté de moi sans aucune gêne, comme si on fait souvent la vaisselle tous les deux ensemble vue la proximité qu'il voulait créer entre nous. Je m'éloigne de lui en le fusillant du regard.
- Je ne t'ai pas invité à t'asseoir.
Alfred: ce serait vraiment dommage de manquer une occasion de humer ton magnifique parfum.
A cet instant, j'ai regretté la raison pour laquelle j'ai laissé mon couteau de poche, si non il y a longtemps que je l'aurais enfoncé dans sa gorge.
- Qu'est-ce que tu veux?
Alfred: toi.
Même avec mes mains je suis capable de l'étrangler, si jamais il prononce encore une parole déplacée.
- Ah! Donc tu es prêt à mourir c'est ça?
Alfred: parce que tu es mariée? Si oui, me débarrasser de ton mari sera un jeu d'enfants.
- Sauf si je te tue la première.
Alfred: ce qu'elle est pleine de surprises, j'aime. En plus tu t'y connais en bijoux de valeur, ce serait facile d'organiser un cambriolage avec toi à mes côtés.
- Et tu fais quoi de Samia?
Alfred: Samia? Avec elle je n'ai pas besoin de cambrioler, elle est bête, il suffit de lui donner un ou deux petits compliments pour qu'elle flanche. C'est ainsi que j'ai réussi à savoir où ses parents ont caché le fruit le leur dernier cambriolage. Cette fille est vraiment stupide.
Dixit celui qui vient tout juste d'étaler ses plans devant moi. Maintenant il va devoir mourir, s'il veut toucher à ce qui ne lui appartient pas. Dommage, j'aimais bien sa touffe de cheveux.
- Et tu comptes les voler à ton tour c'est ça?
Alfred: un de mes amis et moi on compte les voler et les revendre, ça nous fera un beau pactole.
S'il disparaît avant, son soi-disant ami se verra dans l'obligation de le chercher, ce qui retardera leur opération.
Il s'apprêtait à ajouter autre chose lorsque son téléphone vibre. Il regarde son écran pendant de brèves secondes avant de se lever promptement et de me fausser compagnie sans même prendre congés.
Je sors mon téléphone et j'appelle directement Youssef. Il répond à la seconde même, comme s'il attendait mon appel.
Youssef: hada.
- Ton arme fait quoi en ce moment?
Youssef: elle chôme, tu sais en ce moment il n'y a plus grand monde à descendre, alors je passe mes journées à sillonner dans les rues et mes soirées dans mon entrepôt.
- Figure-toi que j'ai quelqu'un pour toi.
Youssef: je tremble déjà d'impatience.
- Il s'agit d'Alfred, le petit copain de Samia Yankins. Je veux que tu le fasses disparaître sans laisser de traces comme tu sais si bien le faire.
Youssef: tes désirs sont des ordres hada...
A suivre...
Cartel.
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