[37]
University...
10h11...
J'ai dormi tout le long du cours, et je ne me sens pas capable de continuer cette journée. Depuis le début de cette mission, je fais à peine des journées entières ici, et à raison! Rien de tout ça ne me sera utile, ce n'est qu'une supercherie qui prendra fin une fois que j'aurais tuer cette idiote de Samia.
D'ailleurs, elle n'a pas cessé de me lancer des sourires malicieux et des signes de main plein de sous-entendus à chaque fois que je me redressais pour regarder l'heure. Et c'est ainsi que mon envie de voir son sourire se transformer en larmes montait crescendo.
Je ramasse mon sac que j'accroche nonchalamment à mon épaule, je sors mes lunettes de soleil de la poche externe du sac et je les enfile afin de masquer mes traits tirés par le sommeil.
J'attends que la classe se vide entièrement afin de pouvoir passer sans avoir à me frotter à tout ce monde. J'étais toujours installée à la place, le regard fixe devant moi et tendant l'oreille pour savoir à quel moment je peux me lever.
Sauf que, la salle se vidait mais je sentais un regard en particulier sur moi. Je pensais qu'il s'agissait de Samia, et je jurais intérieurement que j'allais lui sauter au visage si jamais il s'agissait d'elle, mais non. Lorsque j'ai tourné la tête pour voir de qui il s'agissait, je suis tombé sur le regard persistant de Erwan.
J'aurais dû le prévoir.
Néanmoins, je ne quitte pas ma place et j'attends patiemment qu'il vienne à moi. En effet, une fois la classe vidée, je sens ses pas se rapprocher et en quelques foulées, il se trouvait déjà proche de moi.
Erwan: combien est-ce que tu veux? Tu veux des bijoux? De l'argent? Quoi? Dis-moi tout ce que tu veux et je ferai tout pour te le donner.
- Actuellement j'aimerais que tu me fiches la paix si ce n'est pas trop te demander.
Erwan: Zafiro...
- Jamila...pour toi ce sera Jamila.
Erwan: d'accord, Jamila. Tu ne peux pas me dénoncer à mes parents, j'ai beaucoup trop à perdre dans toute cette histoire.
- Pourquoi tu t'es lancé dans la drogue alors? A ce que je sache vos parents répondent à chacun de vos caprices. Qu'est-ce qui manquait à ton bonheur?
Erwan: tu ne sais rien de ma vie et puis, quand j'y pense, toi aussi tu es issue d'une famille riche mais tu étais dans un réseau de trafic de drogue au point de faire partie des intouchables.
Je tourne ma tête en sa direction et je le fixe pendant quelques secondes.
- J'en sais beaucoup plus sur toi que ce que tu crois. Et puis, à ta place j'éviterais de tenir un tel langage, dois-je te rappeller que je suis actuellement en position de force?
Erwan: on sera donc tous les deux en position de force et on verra où la balance penchera en premier. Si tu me dénonces à mes parents, je te dénonce au Mexicains à toi de voir.
Il arborait un sourire vainqueur, le pauvre petit. De loin, je sens son inexpérimentation, ce n'est qu'un débutant, il fait de son mieux.
- Et tu crois vraiment que tu t'en sortiras vivant? Que tu toucheras la récompense qu'ils ont promis? Mon pauvre ami. Sache que la dernière personne qui a essayée de me dénoncer est morte avec mon nom gravé sur sa poitrine. Tu cherches à mourir dans de piètres conditions à ce que je vois.
Son sourire vainqueur se transforme en sourire nerveux, il se met doucement à paniquer, mais essaie tant bien que mal de rester de marbre.
Erwan: qu'est-ce qu'il faut donc que je fasse pour que tu gardes les silence?
- Enfin des paroles sensées, je veux que tu m'obéisses au doigt et à l'oeil c'est tout ce que je te demande.
Erwan: ça dépendra de l'ampleur de ce que tu voudras.
- Tu n'as pas à le savoir, tout ce dont tu dois te préoccuper c'est du fait que je passe demain chez toi pour qu'on prenne une tasse de thé.
Erwan: Jamila tu es en train de te moquer de moi
- Chacun a sa définition de cette expression, en effet.
...: Puisque je te dis que je l'ai forcément fait tomber ici!
La porte s'ouvre brutalement sur Samia, mettant ainsi fin à notre petite et charmante entrevue. Lorsqu'elle nous aperçoit, elle s'arrête et nous fixe pendant quelques secondes, ses copines qui la suivaient de près, font de même.
Lassée de ce spectacle ridicule, je quitte ma place et je me dirige vers la porte, en traînant quelque peu le pas.
- N'oublie pas Erwan, j'aime bien discuter autour d'une tasse de thé ça m'aide à avoir des idées claires.
Une fois en face de Samia et de ses deux meilleures amies, je me tiens face à elles, puisqu'elles me barraient complètement le chemin, je voulais leur faire comprendre qu'elles faisaient obstruction, mais elles ne semblaient pas comprendre.
Samia: qu'est-ce que vous faisiez là tous les deux? Et de quel thé tu parles? Depuis quand Erwan boit du thé? Qu'est-ce que vous me cachez?
- Tu peux libérer le passage?
Samia: pas avant que tu ne m'ais dit ce qui se passe entre mon frère et toi.
Erwan: Samia laisse la passer avant que les choses ne dégénèrent.
Samia: parce que tu crois vraiment qu'elle me fait peur?
Erwan: Samia.
Elle le regarde d'un air méprisant, puis pose ce même regard méprisant sur moi avant de me céder le passage. Je les traverse sans pour autant les remercier, puisque ça n'en valait pas la peine, elles ont dû être contraintes. D'ailleurs, il comprend vite la leçon et il sait de quel côté il doit se ranger.
[•••]
Appartement de Evrad...
12h02...
Je ferme la porte derrière moi et je reste immobile pendant un instant pour me rassurer de la présence de quelqu'un ou non. Puisque je n'entends aucun bruit, je déduis donc qu'il n'y a personne.
Pour me rassurer davantage je préfère aller vérifier dans le salon, on ne sait jamais. Je marche tout doucement jusque là-bas et je ne faufile que ma tête afin de remarquer toutes formes de vie. Et, il n'y en avait pas.
Tant mieux.
Je m'apprêtais à me diriger vers les escaliers lorsque tout en haut j'aperçois la silhouette de Evrad. Comment il faut pour se faufiler derrière moi sans que je ne le sache?
- Tu es là depuis combien de temps?
Evrad: assez pour savoir que tu ne souhaitais pas que je sois là.
Je roule des yeux, ennuyée et je pose mon pied sur la première marche de l'escalier.
Evrad: reste là où tu es, on doit discuter.
- Discuter? Tu ne dois pas rejoindre les autres? Vous n'avez pas de bijoux à vendre aujourd'hui? Ton commerce risque très vite faire faillite à cette allure.
Evrad: du calme chica, je ne suis pas le seul dans ce commerce je te signale.
Une fois à ma hauteur, il me prend mon sac et glisse sa main dans mon dos afin de m'inciter à me diriger vers les canapés. Il dépose mon sac dans l'un d'eux et s'installe dans un autre. Je m'installe en face de lui et je croise les bras tout en m'enfonçant dans le siège. Je sais déjà de quoi il veut me parler.
Evrad: je t'écoute.
- A propos de quoi?
Evrad: de ta virée nocturne d'hier, j'ai appelé ton père et I m'a dit qu'il n'était même pas au courant que tu étais revenue de Chicago. Alors, j'avais raison, tu mentais, ce que j'aimerais savoir c'est pourquoi? Qu'est-ce que tu as à cacher? Qui est-ce que tu es aller tuer?
- Parce que tu es en contact avec mon père?
Evrad: il le faut bien, si jamais tu t'enfuis d'ici il est la seule personne à même de me renseigner. Si non, ne nous éloignons pas du sujet. Où est-ce que tu étais hier?
- J'étais dans un lieu peu fréquentable, pour régler deux ou trois petits trucs.
Evrad: qui est-ce que tu as tué cette fois? J'espère que ce meurtre ne nous rapportera pas des problèmes! On en a déjà assez pour le moment.
- De quoi tu parles? Je n'ai aucun problème dans ma vie figure-toi, elle se déroule comme d'habitude. Menaces, meurtres, cavale, armes. La routine!
Evrad: ça ne m'étonne pas venant de toi, tu as plus de problèmes que tu ne le crois.
Je hausse les épaules et le regarde d'un air indifférent.
- Un de plus ou de moins, qu'est-ce que ça change? Je saurais m'en sortir le moment venu.
Evrad: justement, il y a certaines menaces qui sont dans l'ombre et qui agiront dans l'ombre, tu ne les verra pas venir.
Je rêve ou il essaye de me faire passer un message? Je plisse mes yeux et avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit, son téléphone sonne. Il regarde le nom qui s'affiche sur l'écran et après lecture, il marmonne quelque chose d'inaudible avant de poser son regard sur la fenêtre. Subitement, je le sens stressé.
Il se lève promptement et va regarder à travers la fenêtre, comme s'il cherchait quelque chose ou plutôt quelqu'un. Pendant ce temps, son téléphone n'arrête pas de sonner. Il finit par refuser l'appel et revient s'installer à sa place. Moins détendu que tout à l'heure.
- Les menaces tapis dans l'ombre, c'est de ça qu'il s'agit actuellement je me trompe?
Il pose son regard sur moi, et malgré la nervosité qui voulait s'emparer de lui, il me sourit et pose son téléphone sur la table.
Evrad: tu comprends vite dis donc!
- Qu'est-ce qui se passe?
Evrad: pour le moment, il ne vaut mieux pas que tu sois au courant.
- Et pourquoi?
Evrad: tu es dangereuse Jamila et malheureusement partout là où tu passes, tu réussis à mettre le feu. Si jamais je te dis ce qui se passe, tu risques y mettre le feu et ça peut nous être fatal.
- Tout est fatal pour moi, le simple fait que je sorte chaque jour peut être la cause de ma perte, alors ce n'est pas ça qui changera quoi que ce soit.
Evrad: tu seras au courant lorsque je l'aurais décidé.
- Pardon? On est une équipe Evrad!
Evrad: si on l'était vraiment tu ne m'aurais pas menti comme tu l'as fait hier.
- Qu'est-ce qu'il faut donc? Tu veux qu'on se sépare c'est ça? Pas de soucis! Chacun va de son côté et gère ses ennemis de l'ombre seul.
Evrad: tu ne comprends donc pas que si je te cache la vérité c'est pour te protéger?
- Je suis capable de me protéger toute seule, encore plus si je sais à quoi m'attendre.
Evrad: de toute façon ma décision est prise, je te mettrai au courant lorsque je l'aurais voulu.
Je le fixe intensément pendant quelques secondes avant de soupirer.
- Tu sais ce que je suis allée faire hier? Accomplir le travail que toi, en tant que grand frère est censé accomplir. Figure-toi que ta petite soeur passe son temps dans des quartiers mal famés, en compagnie d'un drogué qui s'avère être l'un de mes anciens partenaires. C'est chic tu ne trouves pas? Une sacrée coïncidence!
La nervosité qui l'habitait il y a quelques minutes, le quitte subitement et là je ne vois qu'un regard noir de colère.
Evrad: tu n'es pas en train de te jouer de moi!
- Qu'est-ce que j'y gagne? Ta soeur peut bien se faire trimballer comme un vulgaire bout de pain, je m'en fous.
Malgré la petite colère qui naissait doucement en lui, je vois un petit sourire naitre sur ses lèvres.
Evrad: mais pourquoi tu as enquêté sur elle dans ce cas? Qu'est-ce qui t'a poussé à le faire?
Mon assurance baisse d'un cran lorsque je réalise que c'est réel. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a poussé à enquêter.
A suivre...
Cartel.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top