[35]

University...

12h05...

- Je crois que je vais rentrer.

Milan: tu n'iras nul part, c'est la pause pas encore la sortie des cours.

- Et alors? Je n'en ai rien à faire, j'ai passé toute la durée des cours à manipuler mon téléphone et je ferai de même aux prochains cours alors ça ne sert à rien que je reste ici.

Milan: si, ça sert à quelque chose. J'ai appris que Samia et sa bande mange toujours dans le même restaurant, tu pourrais aller leur tenir compagnie!

- Bien-sûr que non! Si tu veux toi, vas-y va leur tenir compagnie et va écouter leurs histoires vides de sens. Moi, j'ai mieux à faire.

Je m'apprêtais à hâter le pas afin d'avoir une longueur d'avance sur lui mais il me saisit par le bras et me ramène à sa hauteur.

Milan: c'était une information et ne m'oblige pas à t'y trainer de force.

- Qu'est-ce que je gagne à y aller?

Milan: Evrad t'a promis que tu allais la tuer à la fin, qu'est-ce que tu veux de plus?

- J'ai changé d'avis en cours de route. Qu'est-ce que la tuer me rapportera?

Milan: parce que la plupart du temps tu tues pour des raisons particulières?

Je m'arrête de marcher et je pose mon regard sur lui. Quand on y repense bien, dès fois je le fais juste par pur plaisir. Il s'arrête à son tour et pose son regard amusé sur moi. Je soutiens son regard pendant un bref instant jusqu'à ce que je remarque quelqu'un qui semblait visiblement se diriger vers nous.

Je repose mon regard sur Milan et je lui souris.

- Finalement, je ne serais pas là seule à me coltiner à nos cibles. Amuse-toi bien avec Erwan.

Je m'éloigne de lui après ça et je me dirige vers la sortie du bâtiment. Je ne compte surtout pas m'asseoir à la même table que ces filles, je risque les tuer et cacher leurs corps sous une voiture.

Puisque c'est Milan qui a les clés de voiture et que c'est lui qui nous conduit ici chaque matin, je ne peux pas la prendre. Il faudra donc que je trouve un moyen facile de rentrer et je n'ai aucune envie de marcher, prendre le risque qu'on me voie partout.

Je sors mon téléphone, prête à appeller Youssef sauf que quelqu'un siffle mon prénom, ce qui me produit une sensation de dégoût. Il ne manquait plus qu'elle. Je ne daigne pas me retourner et je fais semblant de n'avoir rien entendu.

J'entends ses talons se heurter au sol et ses pas se rapprocher de plus en plus de moi, je garde la cadence de ma marche : je continue d'évoluer doucement. Mais malheureusement elle parvient à me rattraper et ose même poser sa main sur mon épaule.

Je me retourne, un air ennuyé naissant sur mon visage, lui montrant ouvertement que je n'ai aucune envie de discuter avec elle.

Samia: tu te fais désirer dis donc! Où est-ce que tu comptes aller manger?

- Chez moi.

Samia: mais pourquoi? On est de bien meilleur compagnie que les meubles de ta maison ou de ton appartement.

- Donc si je comprends bien, tu es en train de m'inviter à ta table? Avec tes copines?

Samia: tu es plus intelligente que ce que je croyais.

- Et tu crois vraiment que je vais venir avec toi? Hier, tu m'as menacé devant une salle pleine d'étudiants et aujourd'hui tu viens m'inviter à ta table. Non mais, il n'y a que les débutants qui font ce genre d'erreur. Va, et réfléchis à ta tactique tu reviendras quand tu auras mûrement pensé à un plan infaillible. Maintenant si tu veux bien m'excuser.

Après ça, je tourne les talons et je continue mon chemin sans même me retourner. Et Milan voulait que je mange à leur table. Je sais qu'elle a un plan en tête, et que tant qu'elle ne m'aura pas infligé une honte astronomique, elle me collera à la peau comme la sangsue qu'elle est. Mais pour l'instant, sa tactique pour, est tellement idiote.

Ce n'est pas comme ça qu'on attire une victime sur le lieu du crime.

Je m'apprêtais à composer le numéro de Youssef afin de l'appeler sauf que mon téléphone sonne et le nom qui s'affiche sur mon écran ne me réjouit pas du tout. Au contraire. Je décroche tout de même sachant pertinemment qu'elle ne me laissera pas et qu'elle risque alerter toutes les forces de l'ordre.

- Qu'est-ce que tu veux?

Ma mère: Querida sabía que eras muy traviesa pero no hasta este punto ( ma chérie, je te savais bien méchante mais pas à ce point)

Je soupire d'agacement sentant déjà les remontrances arriver.

- Qu'est-ce que j'ai encore fait?

Ma mère: qu'est-ce que tu as fait? Tu rentres en ville et tu es incapable de me laisser un seul message pour m'avertir de ton arrivée.

- Parce que ça t'intéresse? Je pouvais même crever là où j'étais, tu allais te contenter d'inviter toutes les hautes personnalités du pays à mon enterrement et tenir ton rôle de mère éplorée à la perfection.

Ma mère: ¿Cómo te atreves a decir semejantes tonterías? Me preocupé durante todo este maldito viaje, ¡Veamos! (Comment oses-tu sortir des absurdités pareilles? Je me suis inquiétée tout au long de ce foutu voyage voyons!)

- Voy a fingir que te creo en este caso, breve, ¿Es justo eso lo que tenías decirme? (Je vais faire semblant de te croire dans ce cas. Bref, c'est tout ce que tu avais à me dire?)

Ma mère: la vraie raison pour laquelle je t'appelais est que, Léana a un colis à me remettre et je suis bien trop occupée pour aller le prendre chez elle. Tu peux le faire pour moi?

- Qu'est-ce qui te fait croire que je ne suis pas toute aussi occupée que toi? Voire même plus.

Ma mère: là, d'après les voix que j'entends, tu es dehors, alors que tu ne devrais pas. Je sais que tu ne fais rien d'important alors va chercher ce colis et viens me le remettre. Envoie-moi ta localisation et je t'enverrai mon chauffeur si besoin. Gracias mi amor.

Et elle raccroche par la suite. D'ailleurs comment elle a su que je n'avais pas ma voiture avec moi? Je décolle mon téléphone de mon oreille et je roule des yeux, elle pouvait simplement envoyer son chauffeur mais il a fallu qu'elle me mêle à toute cette affaire.

[•••]

Villa des Williams...

13h52...

Tía Léana: tiens, et passe bien le bonjour à ta mère de ma part, et dis lui aussi qu'elle me donne ses impressions une fois qu'elle l'aura testé et...

- Tu lui diras tout ça au téléphone parce que je ne compte pas du tout jouer le fil entre les deux gobelets.

Tía Léana: toujours aussi agréable à ce que je vois.

- Tu veux quoi? C'est mieux d'abattre les moustiques en plein vol.

Dis-je en lui esquissant mon plus beau sourire, qui disparaît aussi vite qu'il est apparu. Je m'en vais sans prendre congés et puisqu'on se trouvait dans sa chambre, il a fallu que je longe tout le couloir afin d'atteindre les escaliers qui se trouvaient tout au bout.

Je marchais, le carton dans mes mains, et le regard rivé droit devant moi, lorsqu'une voix me parvient. Je ne décryptais pas bien les mots mais cette voix m'était familière. Je m'arrête et je tends l'oreille afin de savoir d'où ça provient et je suis directement attirée par une porte à moitié ouverte.

Je me rapproche doucement de la porte et je me colle au mur. Là, j'entendais mieux ce que la personne disait et j'ai pu identifier la voix de Lila. Tiens, je la vois rarement celle-là, c'est tant mieux pour moi, mais c'est tout de même bizarre. Elle n'est jamais chez elle, même le weekend.

Leur père, on peut comprendre puisque c'est un homme qui voyage tout le temps, mais elle, qu'est-ce qu'elle peut bien faire de toutes ses journées? Le pire, c'est qu'aucun de ses frères ne semble s'y intéresser, en même temps c'est un peu compliqué vu qu'ils ne vivent pas là. Et leur mère est sûrement bien trop occupée à autre chose.

Lila: tu es sûr?

Je n'arrivais pas à savoir à qui elle s'adressait, mais j'ai vite deviné qu'elle parlait au téléphone.

Lila: j'espère vraiment que tu tiendras ta parole et que tu ne me referas pas le coup de la dernière fois si non tu peux tirer un trait sur nous deux.

...:...

Lila: d'accord...j'arrive dans quinze minutes.

Après ça je n'entends plus rien alors je déduis qu'elle a raccroché. À qui est-ce qu'elle parlait?

Tu peux tirer un trait sur nous deux.

À son petit copain?

D'ailleurs elle n'est pas censée être à l'école, d'après ce que j'avais entendu dire elle poursuit des études de droit. À moins, qu'elle fasse l'école à la maison ou plutôt l'école buissonnière. La deuxième option me semble être la plus plausible.

J'entends ses pas se rapprocher de la porte. Je me décolle du mur et je poursuis mon chemin pour les escaliers. Je hâtais un peu plus le pas pour me rassurer d'arriver sur le parking avant elle.

Le chauffeur de ma mère m'attendait adossé contre sa voiture. Je me rapproche de lui d'un pas un rapide et lorsqu'il m'aperçoit, il s'empresse de me retirer mon fardeau des mains. Il le met dans la malle et se presse de m'ouvrir la portière.

- Tu peux la refermer, je ne rentrerai pas avec toi.

Jefferson: mais mademoiselle, votre mère m'a bien précisé qu'il fallait que je vous conduise jusqu'à son lieu de travail avec le colis.

- Je sais bien Jeff, et on fera ce qu'elle a dit. Mais avant, tu dois faire quelque chose pour moi.

Jefferson: tout ce que vous voulez mademoiselle.

- Tu sais très bien que je suis prête à payer le prix qu'il faut pour tes services.

Au même moment, Lila fait son apparition après avoir traversé la porte vitrée de la cuisine. Elle regarde derrière elle pour se rassurer qu'elle n'est pas suivie, je suppose. Avant de descendre difficilement les escaliers avec ses talons hauts et sa jupe trop courte.

Elle ne me remarque pas, bien trop occupée à presser le pas pour rejoindre une voiture où un chauffeur l'attendait.

- Je veux que tu suives cette voiture Jeff, que tu remarques attentivement chacun des arrêts qu'elle fera, et tous les moindres faits et gestes de son occupante. Tu la suivras jusqu'à ce qu'elle revienne ici, dans cette villa. Moi, je vais t'attendre ici, je ne compte pas te créer des problèmes avec ma mère. Et rassure-toi, tu seras très bien payé comme d'habitude.

Jefferson: vous savez très bien que je suis toujours prêt à vous rendre service mademoiselle

- Va et ne me déçois surtout pas. Tu sais de quoi je suis capable.

Jefferson: vos désirs sont des ordres mademoiselle Cares

Il s'incline et s'empresse de remonter dans la voiture afin de ne pas perdre de vue celle que Lila a empruntée. Je le vois démarrer et disparaître de mon champ de vision.

J'aime bien fouiner dans toutes les affaires qui me semblent louches.

A suivre...



































Cartel.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top