[31]
Villa des Handerson...
18h48...
Je sonne à la porte et elle s'ouvre quelques minutes plus tard sur une femme de ménage. Elle nous prie d'entrer en libérant le passage. J'entre, suivie de près par Edan et Evrad. D'habitude, il règne de la musique classique dans toute la maison, musique qu'Alinaa adore.
Mais là, il faut dire qu'on est dans une situation d'urgence et on a pas le temps pour. Ils étaient tous installés dans la salle de séjour.
Miranda était endormie dans un sofa, tía Alinaa fumait sa cigarette assise au bord de la fenêtre, Livio faisait les cent pas çà et là. Darius n'était pas là, il a dû rentrer après moi.
- Toujours aucune nouvelles?
Livio lève la tête vers moi l'air soulagé, comme s'il m'attendait. Il était à parler sauf que son regard se pose sur mes compagnons.
Livio: tu nous as ramené du renfort?
- Non, ce n'est pas du renfort en tant que tel. Enfin si, mais non. Ils n'ont jamais fait du trafic d'armes.
Edan: tu réussis toujours à te fourrer dans des guêpiers incroyables.
Il se rapproche de Livio et lui tend sa main que Livio serre sans problème.
Edan: Edan Williams enchanté. Et mon frère Evrad Williams.
Livio: Livio Handerson. Vous êtes des amis de Jamila?
Evrad: on peut dire que nous sommes ses partenaires de travail là-bas à New-York et on est venu la chercher. Mais à ce que je vois, comme d'habitude, elle a réussi à se mettre dans les problèmes encore.
Livio: du Jamila tout craché. Allez-y, installez-vous je vais envoyer vous chercher des boissons. Veuillez excuser ma mère, on est en situation de crise en ce moment et elle n'est pas dans son assiette.
Juste pour le plaisir je vais dégager les jambes de Miranda du sofa afin de m'installer à cet endroit précis. Elle se réveille en sursaut et manque de tomber, heureusement que j'étais là.
Elle me fusille du regard et s'avachit dans le siège en croisant ses bras sur sa poitrine, le visage renfrogné. Tandis que les jumeaux s'installent dans deux autres sofas quelconques.
Livio: Jamila justement c'est toi qu'on attendait.
- Et je peux savoir pourquoi?
Livio: Darius et moi on a réussi à trouver des pistes sur ceux qui avaient volé nos armes et il faut dire que ça a plutôt été facile.
Il ramasse la tablette qui se trouvait sur la table basse en verre, la manipule pendant quelques secondes avant de ma la tendre. Je la saisis et je pose mes yeux sur l'écran.
On y voyait des photos un peu sombres et floues, j'ai dû zoomer afin de mieux distinguer les visages, je les contemple pendant quelques secondes et lorsque j'arrive enfin à identifier les individus sur la photo, un rire nerveux s'échappe d'entre mes lèvres.
J'avais raison de ne pas l'aimer depuis le début.
Livio: tu reconnais les personnes sur cette photo?
- Je les connais un peu trop bien. Il s'agit de Maddy et de Juliette.
Miranda: quoi?
Elle me prend la tablette des mains et scrute aussi la photo pendant un moment avant de rire à son tour.
Miranda: quand est-ce que je pourrais les descendre?
- Quand est-ce qu'on pourra les défendre?
Tía Alinaa: le plus tôt sera le mieux et je veux que vous rameniez mes armes. Ou...vous vous contentez juste de les kidnapper et moi je me charge du reste. Soyez en sûres mes chéries, ils vont regretter d'être venu au monde!
Livio: maman on était pourtant d'accord! Jamila, Miranda et moi on s'occupe d'eux, toi tu restes ici. Ta tension est déjà assez haute comme ça tu risques faire n'importe quoi.
Sa mère se contente de rouler des yeux et de se reconcentrer que la fenêtre et sur sa cigarette.
Edan: si jamais on peut vous être utile, vous n'avez qu'à nous faire signe.
Livio: ça tombe très bien, plus on est nombreux, plus on a des chances de mener cette mission à bien.
- Et la mission est prévue pour quand?
Livio: demain soir, je ne veux absolument pas que les choses déraillent, tout doit très bien se passer.
Au même moment, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, je le sors directement et l'allume. Sur l'écran de vérouillage, un message s'affichait, je clique dessus et il me renvoie directement dans la messagerie.
« Est-ce que l'on peut avoir encore l'occasion de discuter? J'aimerais bien te connaitre davantage. A moins que...tu n'aies peur de moi. Si ce n'est pas le cas, retrouve-moi à l'adresse ci-après, je t'y attendrai à 20h30 pétante.
A tout à l'heure, Zafiro. »
C'était un numéro inconnu. Et un second message suivait le premier, c'était l'adresse du lieu où cette personne me demandait de la rejoindre.
Evrad: qui est-ce?
- Je n'en sais rien. Mais je pense savoir qui est à l'origine de ce message. Finalement Livio, cette mission aura lieue ce soir.
[•••]
Lieu de rendez-vous...
21h18...
Je pousse la porte en bois défraîchie et elle s'ouvre dans léger un bruit de grincement. L'intérieur de la maison était sombre, il ne semblait pas y avoir âme qui vive dans cette demeure affreuse. En plus de ça, une forte odeur d'enfermé régnait fortement.
La pièce dans laquelle je venais d'attérir était toute sombre, je me décidé quand même à avancer d'un pas juste pour voir si je peux continuer sans lumière. Mais non. Plus j'avançais, plus il faisait sombre.
Je sors mon téléphone de ma poche, prête à allumer la torche de celui-ci. Sauf que j'ai à peine le temps de le faire que toutes les lumières s'allument. Je lève la tête pour pouvoir voir qui s'y trouvait, et je croise son regard.
C'est bien celui que je croyais.
Maddy était installé dans un vieux sofa salé et fatigué par le poids du temps. Il avait sa jambe droite posée sur sa cuisse gauche et il fixait en ma direction.
Maddy: tu es en retard ma jolie.
- Tu pensais pouvoir me contraindre à arriver à l'heure?
Maddy: pourtant j'ai réussi à te contraindre à venir jusqu'ici.
- Ça c'est ce que tu crois.
Maddy: j'espère pour toi que tu es venue seule.
- Si non? Que se passera-t-il?
Il ne répond rien et se contente de sourire et se redresse d'un coup. Je sens une présence dans mon dos, et mon impression se renforce lorsque je sens la porte se refermer dans mon dos.
Une pointe dure et froide se pose sur ma nuque. Il y a des gens dans ce bas monde qui ont beaucoup de courage.
...: Avance.
Je m'exécute sans broncher ou même me tourner pour voir de qui il s'agit. De toute façon, pas la peine de me tourner. Je savais déjà de qui il s'agissait.
Elle me contraint à m'installer dans l'un des sièges sales et défraîchis avant de se placer à la hauteur de Maddy avec son arme toujours pointée en ma direction.
Juliette: c'était plutôt facile de t'avoir. On t'avait décrite comme étant coriace.
- Ils disent tous ça lorsqu'ils réussissent à m'avoir dans leurs filets, mais dommage, ils meurent tous avant même d'avoir eu le temps de me faire une égratignure.
Maddy: à ta place, je ne me reposerais pas trop sur les expériences du passé. Certes, tu as déjà réussi à t'en sortir vivante toutes les fois précédentes mais cette fois-ci tu auras moins de chance.
- Vous savez au moins que vous risquez de tout perdre si jamais le cartel Mexicain apprend que vous avez osé tuer l'une des leurs.
Juliette: justement, on compte bien te livrer à eux et empocher le jackpot.
- Quoi? Vous êtes aussi des trafiquants de drogue? D'armes?
Maddy: non. On est juste une famille normale, mais il faut dire que grâce à Haris on est au courant qu'une intouchable se trouve à Chicago en ce moment et qu'elle peut nous rapporter gros.
Haris. Mon pauvre. Il est un homme mort.
- Ils vous tueront. Cette récompense n'est réservée qu'aux trafiquants. Tous ceux qui ne sont pas trafiquants meurent.
Juliette: et tu penses pouvoir nous décourager avec tes histoires idiotes?
- D'accord, si vous ne me croyez pas tant pis pour vous! Comment est-ce que vous comptez m'emmener avec vous au Mexique. Je risque vous tuer en chemin vous le savez?
Maddy: tu es toute seule contre nous trois, tu ne peux rien.
- Tu crois?
Au même moment un voyant lumineux rouge apparaît sur le poitrine de Maddy, puisque j'étais en face d'eux. J'étais la seule à le remarquer.
- Et comment vous comptez contacter les Mexicains? A travers une cabine téléphonique? « Allô, c'est vous les Mexicains ? On a Zafiro avec nous, vous la voulez? » laissez-moi rire.
Juliette: on a tout prévu figure-toi petite idiote.
- Peu importe ce que vous avez prévu. Moi, j'ai une solution simple et facile. Je vais appeler et ils viendront nous chercher.
Maddy: tu crois qu'on va gober ça?
- Je peux mettre le haut-parleur si tu veux, je suis cernée de toute façon.
Il ne dit rien et sort son arme à son tour pour la pointer sur moi.
Maddy: à la moindre erreur, tu es morte.
Je sors mon téléphone et je compose le numéro de Livio. Je mets le haut-parleur comme prévu et je pose le téléphone sur la table. Au bout de quelques secondes de sonnerie, il finit par décrocher.
Livio: Zafiro? Quelle surprise voyons, tu te décides enfin à sortir de ta cachette!
- Je n'ai même pas le choix si tu savais, j'ai été obligée de me livrer à vous.
Livio: voyez-vous ça, je suis ravi de l'entendre. Ça tombe bien parce que nous étions déjà sur les lieux.
- Vraiment?
Livio: oui querida, tu es cernée et je n'ai qu'une seule chose à ajouter. Attention à la tête.
Sans même prendre le temps de raccrocher, je me baisse promptement et je me mets à terre, le ventre le premier et les mains sur la tête. Un éclat de verre se fait entendre après qu'une rafale de balle ait transperçée la fenêtre.
Je rampe jusque derrière le sofa dans lequel j'étais installée sans même daigner lever la tête vers la scène qui s'offrait à moi. Les coups de feu retentissent ainsi pendant un court moment avant de s'arrêter définitivement.
Je me redresse doucement et je pose mon regard sur les corps sans vies de Maddy et de Juliette. Ils étaient criblés de balles et n'avaient décidément aucune chance contre tous ceux qui les visaient.
Je ramasse mon téléphone sur la table.
- Livio?
Livio: je suis toujours là. Ils sont morts?
- Oui venez on va fouiller la maison.
Je mets fin à l'appel et je pose de nouveau mon regard sur les deux cadavres. C'était plutôt facile. Ça aurait été plus difficile si seulement Maddy ne m'avait pas donné rendez-vous, forcément j'allais ramener des renforts avec moi. Ça c'est une erreur de débutant. Ça se voyait qu'il n'avait jamais tendu de pièges avant aujourd'hui.
La porte en bois s'ouvre laissant apparaître à son seuil Miranda et Livio.
Miranda: cet idiot n'avait même pas remarqué qu'il était visé. La prochaine fois, donnez-nous des adversaires à nos tailles.
- Là, je suis d'accord avec elle.
Livio: ce n'est pas de ma faute s'il n'y a que des idiots qui cherchent à nous voler.
La porte qui était restée ouverte, laisse apparaître cette fois-ci : Edan, Evrad, Layla, Milan, Alessio, Isaac, Wassim et Youssef. Ils avaient vraiment besoin de tous venir jusqu'ici?
Layla: Jamila!
Elle vient me prendre dans ses bras comme si on était des âmes soeurs qui se sont perdus de vue depuis deux années pleines.
- A ce que je vois, tu t'es remise de ton premier meurtre.
Elle se sépare de moi et lève les yeux au ciel.
Wassim: je ne pensais pas qu'on allait te retrouver vivante! J'avais déjà prévu mes vêtements du deuil.
Isaac: tu vois que j'avais raison, tu me dois beaucoup de billets.
C'était à mon tour de lever les yeux au ciel. Je les pose ensuite sur Youssef qui fixait intensément Livio. Ah...j'avais presque failli oublier cette vieille rancune.
Youssef est la personne le plus sociable que je connaisse. Mais il réussit aussi à se mettre les gens à dos facilement, c'est quand même incroyable!
Youssef: donc c'est pour cette raison que tu n'as même pas songé à m'appeler une seule fois pour donner des nouvelles hada. Tu étais bien occupée à jouer à la dînette avec cet idiot.
- Dois-je te rappeler que je suis toujours en cavale?
Livio: comment tu vas mon frère? Tu as pris du muscle depuis le temps dis donc.
Youssef: je préparais notre rencontre, cette même rencontre où j'allais te donner une bonne correction et apparemment ce jour est enfin arrivé.
- Vous n'allez quand même pas faire une scène ici! Deux ans sont passés quand même!
Livio: n'oublie pas que tu me dois une gifle, je ne l'ai jamais oubliée celle-là.
Youssef: viens, je t'attends!
Dit-il en retirant son pare-balle. Ils sont sérieux là? Ils se rapprochaient de plus en plus l'un de l'autre et le plus marrant dans toute cette histoire c'est que personne ne bougeait le petit doigt pour essayer d'éviter quoi que ce soit. Ils étaient plus concentrés à observer la scène gentiment.
Et ça se dit homme.
Je décide donc de m'interposer au dernier moment alors qu'ils sont déjà bien face à face. Et je crois que tout bien réfléchi, c'était une très mauvaise idée puisque le premier coup était déjà parti depuis très longtemps.
Très belle idée Jamila.
A suivre...
Cartel.
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