[3]
Villa des Williams...
10h11
J'avale ma bouchée d'ananas en levant le regard vers celui qui se trouvait en face de moi. Edan je crois. Lui par contre il ne me regardait pas et était plus concentré sur son plat et sur la conversation qu'il tenait avec son frère.
Tío Imran: alors Jamila apparemment tu t'intéresses beaucoup à la gemmologie
J'arrête de manger et je regarde mon père. Ma mère lui a dit, et il n'a pas pu s'empêcher de le repéter à toute la terre.
Je nettoie ma bouche et le regarde:
- Oui, depuis que j'ai terminé mon cycle secondaire, j'ai une passion irraisonnée pour les joyaux de grande valeur.
Mensonge.
Je ne connaissais même pas la gemmologie avant de rencontrer cette famille. Et je ne suis même pas sûre que mon argument tienne la route, mais bon.
Lila: comment tu fais pour trouver ce métier intéressant? A part de rendre dans des dîners avec des gens riches ou à des soirées de gala et vendre des gemmes, vous ne faites rien d'attrayant.
Sa réplique m'a tout de suite interpellée. Je crois que finalement, ce métier m'intéresse beaucoup.
- Et vous ne vous êtes jamais fait voler?
Edan: dans tous les business il existe des situations de vol.
- Effectivement. Et qu'est-ce que vous faîtes de ceux qui vous ont volés une fois que vous mettez la main sur eux? Vous les torturez? Vous les tuez?
Mon père: Jamila!
Je me tourne vers lui et il me fait signe, discrètement, de me taire.
Bien-sûr que je ne vais pas me taire.
- Vous n'avez pas de réponses à ma question?
Evrad: pourquoi est-ce que tu veux savoir tout ça d'abord?
Je pose mon regard sur lui. C'est la première fois que je l'entends parler à haute voix. Quand il parlait avec Edan, il chuchotait et c'était le cadet de mes soucis.
Je détourne le regard et je le pose sur tío Imran maintenant, attendant une réponse.
Tío Imran: tu es bien curieuse Jamila. C'est un vilain défaut t...
- Sérieusement? Quand tu me regardes j'ai l'air d'une enfant de cinq ans?
Mon père: je crois qu'on ferait bien mieux de s'en aller.
- Je ne partirai pas tant que je n'aurais pas de réponses à ma question. Pourtant ce n'est pas si compliqué. Ils peuvent tout simplement me dire, on livre nos bourreaux à la police pour qu'ils se chargent de l'affaire...à moins que...ils ne les tuent vraiment.
Personne ne parle. Tous les regards étaient sur moi. Et je sentais le regard persistant de mon père sur moi.
- Je le savais...où est-ce qu'on s'inscrit pour intégrer? C'est quoi le nom de votre organisation ou votre regroupement? J'aimerais bien être celle qui fait tout le sale boulot...
Mon père: Jamila ferme là! Ça suffit. On va s'en aller.
- Vas-y seul je connais le chemin de la maison, je vais rentrer une fois que j'aurai fini de discuter avec mes nouveaux partenaires de travail.
Tía Léana: les garçons? Emmenez-la dehors s'il vous plaît.
Ils se lèvent au même moment et je fais de même. Je vais les suivre sans m'y opposer parce qu'à la base c'est eux que j'étais venu voir, 'fin surtout Edan.
Ils me conduisent jusque sur la terrasse et Evrad s'installe dans un transat tandis que Edan s'appuie contre la balustrade en verre.
Ils ne sont pas si dur à différencier, ils se ressemblent beaucoup mais pour quelqu'un comme moi, il suffit de répérer certains signes qui font la différences : la coiffure.
Ils ont coiffés différemment.
Je croise les bras et je m'adosse contre la paroi de la porte fenêtre.
Evrad: ce n'est pas un milieu pour toi Jamila...
Je le guette du coin de l'oeil et je hoche la tête de gauche à droite.
Si il savait.
Edan: au contraire Evrad...elle est bien plus dangereuse que ce que tu crois...
- Comment tu l'as su? Tu sais que là tu risques mourir bêtement, écrasé sur la plateforme qui se trouve juste en dessous de nous.
Evrad: pardon? Edan de quoi elle parle?
Il ne répond pas et sourit en levant ses deux bras vers le ciel.
Edan: fais de moi ce que tu veux.
Il est trop sûr de lui.
Le tuer ne servira à rien. Ce genre de personnes même en face de la mort ne perdent pas leurs moyens.
Et ça m'énerve.
- Comment tu l'as su?
Edan: tu ne te rappelles pas de moi alors?
Je fronce les sourcils. Signe d'incompréhension. Si je l'avais déjà côtoyé je me serais rappelée de lui.
Edan: c'est bien ce que j'imaginais. Tu ne te rappelles donc pas de cette soirée dans votre villa un dix huit août, j'avais voulu te serrer la main mais je m'étais fait royalement ignoré. Tu m'avais à peine regardé raison pour laquelle tu ne te souviens probablement pas de moi.
Je me rappelle bien de cette soirée, mais pas de lui. J'avais tellement esquivé des mains ce soir là...
Edan: mais là...j'ai au moins réussi à attirer ton attention.
Il baisse les bras et se rapproche de moi, je ne le quitte pas du regard et je ne change pas de position.
Il me fixe pendant une poignée de secondes et me tend sa main. Donc tout ce mystère, c'était juste pour une poignée de main?
Je roule des yeux et je lui sers la main. Il sourit encore une fois et met ses mains dans ses poches.
Evrad: on m'explique maintenant?
Edan: fi...
- Non! Je ne vois pas l'utilité de mettre tout le monde au courant...bref parlons de mon adhésion à votre club où je ne sais pas quoi. Quand est-ce que je pourrais intégrer?
Evrad: si vous ne me dîtes pas ce qui se trame entre vous, tu n'intègreras pas.
Du chantage?
Je lui lance un regard amusé et je hoche la tête de gauche à droite, encore une fois. Il est vraiment drôle lui.
- A quel moment je t'ai dit que j'avais besoin de ton accord pour faire partie des vôtres?
Evrad: je ne sais pas d'où tu viens ni qui tu es mais sache qu'ici, là présentement c'est moi qui gère tout ce qui concerne les gemmes. Si il y a des gens à tuer c'est moi qui donne l'ordre de le faire. En gros, c'est moi le patron et ça même Edan ne peut rien y faire. Alors, tu parles ou pas?
Je regarde Edan qui lève ses deux bras en rigolant. Il quitte la terrasse et s'en va. A part rire, qu'est-ce qu'il sait faire de toute façon?
- Plutôt crever...mais sache qu'avec ton accord ou pas jefe (chef) je ferai partie des vôtres.
Evrad: c'est ce qu'on verra Jamila.
- On verra bien, Evrad.
Il quitte la terrasse à son tour me laissant seule. Cette famille est bien plus intéressante que ce que je croyais, enfin un peu d'actions dans ma vie.
[•••]
Villa des Cares...
14h56
Mon père: Jamila je te parle! Reviens ici, maintenant!
- Et moi j'ai tout simplement pas envie de parler
Je sais déjà de quoi il veut qu'on parle. Mais là, je ne compte pas du tout accepter qu'il me garde encore ici plus longtemps. Ils ont réussi à me garder en place pendant deux ans, ça a assez duré.
Mon père: tu ne comprends pas que remettre ton pied dans ce genre d'activités peut te coûter la vie?
Je m'arrête de marcher et je me tourne pour lui faire face.
- Et toi tu ne comprends pas que le simple fait que je respire met ma vie en danger, le simple fait que je mette mon pied dehors chaque jours, représente un danger. Alors pourquoi me priver de ce que j'aime faire? Et puis c'est pas comme si j'avais dit que j'irai faire une livraison d'armes ou je ne sais pas quoi.
Il ne dit rien et me regarde avec peine.
Je m'approche de lui et l'attrape par les épaules.
- Je comprends que tu t'inquiète pour moi, mais je ne suis plus une enfant papa. Je sais ce qui est bien ou pas pour moi. Je vais juste vendre des gemmes ou des joyaux et parfois tuer quelques personnes mais si non rien de bien grave. j'attrape sa main Ils ne me retrouveront pas t'inquiète pas.
Il me fait un sourire, légèrement forcé, mais c'est déjà ça.
Mon père: je vais me reposer, courir après toi n'est pas du tout une tâche facile
- Vas-y.
Il s'en va et moi je vais dans ma chambre. Il faut que j'obtienne des informations sur toute cette famille mais aussi et surtout sur Evrad. Si il est vraiment le chef comme il le prétend, faudra que je trouve un moyen d'entrer sans avoir à lui dire qui je suis.
Le simple fait que Edan soit au courant représente un grand danger pour moi, alors si son frère aussi le sait, il pourra peut-être le repéter et là...
Je vais me jeter dans mon lit et j'attrape mon téléphone. J'ai coupé les ponts avec tous mes contacts en même temps que j'ai quitté mon pays d'origine.
Voilà l'inconvénient de toujours avoir des hommes de main, qui font tout pour moi. 'Fin qui faisaient, maintenant, je suis même incapable d'obtenir des informations simples toute seule.
J'allume mon téléphone et je scrute l'écran l'air pensive.
Mais oui...
Je bondis de mon lit et je vais ramasser mon ordinateur portable dans le dressing. Je reviens m'installer dans mon lit en posant mon ordinateur sur mes cuisses.
Je l'ouvre et je vais directement dans un moteur de recherches. Espérons qu'il y ait un article sur eux.
« La famille Williams à New York »
La précision en vaut la peine, puisque ce n'est pas la seule famille Williams des États-Unis.
Le premier article qui s'est présenté à moi parlait d'eux. Il y avait une photo de famille qui s'affichait juste au dessus. Je clique dessus et une page se déroule sous mes yeux.
Je ne pensais pas que ça devait être aussi facile.
« ...sûrement parmi les familles les plus influentes des USA. Ils sont propriétaires de plusieurs bijouteries placées un peu partout dans le pays... »
Et pourquoi ce n'est que maintenant que j'entends parler d'eux?
Je parcours tout l'article et j'ai pu retenir certains points importants comme le fait qu'ils sont afro-américains, et qu'ils ont des bijouteries. Si non, rien de plus.
Je parcours d'autres articles encore jusqu'à ce que je tombe sur la publicité d'un musée, je comptais passer sans lire mais à la vue de leur nom de famille, je suis revenue dessus.
Sauf que avant que je n'ai eu le temps de lire, on toque à ma porte, je ferme mon ordinateur par réflexe et je quitte ma place pour aller ouvrir la porte.
C'était sans surprise Soline.
Soline: votre mère me demande de vous faire savoir que vous avez rendez-vous avec la styliste à seize heures précises.
- Et pour quelle raison?
Soline: vous devez vous rendre à une vente aux enchères demain soir mademoiselle
- Manquait plus que ça...et la vente aux enchères de quoi?
Soline: la vente aux enchères qu'organise la famille Williams, hélas j'ignore ce qu'il y sera vendu.
La famille Williams, hum?
Intéressant.
A suivre...
Cartel.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top