[27]
Evrad.
Los Angeles, États-Unis...
10h37...
- Mais qu'est-ce que tu fais!
Daliyah: quand on est arrivé la porte était fermée.
Youssef: et tu as jugé bon de fermer la porte à mains nues, la blague. Rappellez-moi pourquoi on l'a ramené avec nous.
Je ne réponds rien et je sors un mouchoir de ma poche afin d'aller nettoyer la poignet de la porte.
Après ça on sort de l'immeuble par la porte de service le plus rapidement possible et on monte dans notre mini van où Milan nous attendait.
Layla: la prochaine fois évitez de ramener Daliyah avec nous. Elle a cassé un vase! On ne peut pas passer inaperçu avec ce genre de personnage
Daliyah: je te signale que j'entends tout
Layla: c'est justement pour cette raison que j'ai parlé à haute voix
Alessio: taisez-vous s'il-vous-plaît.
Le silence s'installe après sa réplique. Je n'ai vraiment pas la tête à parler aujourd'hui, ça fait à peu près trois jours qu'on s'est fait voler et je n'arrive toujours pas à retrouver la trace de celui qui a fait ça.
Les bijoux qu'ils nous ont pris ont une valeur tellement énorme qu'à chaque fois que je l'évoque j'ai un grand pincement au coeur. Je n'accepterais pas de perdre autant d'argent aussi facilement.
J'ai même dû demander de l'aide à Youssef pour pouvoir avoir plus d'éclaircissement à ce sujet mais jusque là rien, à part quelques petits trucs qui ne servent à rien qui nous ont fait quitter New-York pour Los Angeles.
Edan: Evrad...ça va?
Je pose mon regard sur lui et je secoue la tête négativement. Comment ça pourrait aller? Je me suis fait voler comme un idiot, tout ça parce que je n'ai pas mieux surveiller mes bijoux.
Qu'est-ce que je vais dire aux clients qui avaient passé des commandes?
Mon père a mieux à gérer que mes problèmes, il me l'a clairement fait comprendre.
Si seulement je mets la main sur ces imbéciles qui ont commis l'erreur de s'attaquer à moi, il n'auront plus que quelques secondes à vivre.
Edan: ne t'inquiète pas, je suis sûr qu'on va très vite retrouver la trace de ceux qui ont fait ça. Et ils paieront cher pour ça, crois-moi.
Wassim: il a raison Evrad, ça ne sert à rien de te lamenter sur ton sort comme ça, plus tu te lamentes moins tu auras de chance de retrouver tes bijoux.
Layla: parole d'un vieux sage
Isaac: après tout si nos investigations nous ont mené jusqu'ici ce n'est pas pour rien. Peut-être les bijoux ont été emmené là!
Je ne dis toujours rien, et c'est ainsi durant tout le reste du trajet. Pendant qu'eux ils essayaient de se creuser la tête, je faisais de même mais pour autre chose...je me dis que j'ai été distrait par Daliyah, par toutes ses extravagances, par toutes ses activités qu'elle me faisait faire et qu'elle jugeait romantique. C'est ce même soir qu'on s'est fait voler, et si j'avais été à notre repère ce soir là comme c'était prévu, rien de tout ça n'allait se produire.
Et je me dis aussi que si Jamila était là...rien de tout ça n'allait arriver. Elle m'aurait sûrement persuadé d'aller au repère que de sortir avec Daliyah.
On finit par arriver à notre villa qu'on avait loué temporairement, je descends le premier, ne supportant plus le son de leurs voix et je vais directement dans ma chambre.
Je retire le pull que j'avais, ainsi que mes chaussures. Je redescends dans la cuisine me chercher un verre de whisky, et une fois que je m'en suis versé un, je vais m'installer sur la terrasse.
Face à moi se trouvait la piscine et juste après la piscine il y avait de la verdure, quelques arbres qui apportaient du vent bien frais. Tout ce dont j'ai besoin : du silence et de la solitude.
Il me fallait bien un moment à moi où je pourrais réfléchir pendant que je sirote mon verre de whisky.
C'était l'idéal que j'espérais, jusqu'à ce que je sente une présence près de moi et des mains toutes chaudes se poser sur mes épaules.
Daliyah: je...je suis tellement désolée pour tout à l'heure. Peut-être Layla a raison, vous auriez dû y aller sans moi.
- Et tu n'aurais jamais due refaire surface dans ma vie.
Le mouvement qu'elle effectuait avec ses mains cesse, et elle s'immobilise. Je la sens se raidit et devenir froide. Cependant je ne prête pas attention et je poursuis.
- Avant que tu ne reviennes Daliyah, jamais je ne m'étais fait voler ne serait-ce qu'un diamant. J'étais tout le temps vigilant en ce qui concernait mes bijoux ou mes joyaux. Mais il a juste fallu, que tu exiges de moi un rendez-vous romantique et voilà que je me fais cambrioler comme un amateur.
Daliyah: donc...tu sous-entends que tout ça c'est de ma faute...
- Tu as très bien compris.
Elle retire ses mains de mes épaules et vient se tenir en face de moi.
Daliyah: ce sont des choses qui arrivent Evrad, tu es dans ce métier depuis assez longtemps pour savoir que la quantité de joyaux de valeur que tu manipule chaque jours, attire des voleurs. En quoi est-ce ma faute?
- Je t'ai dit que je devais me rendre au repère.
Daliyah: comment je pouvais savoir que tu allais te faire voler le même soir?
- Jamila, elle, n'aurait pas fait ce genre d'erreur en tout cas.
Son visage se ferme d'un coup, plus qu'il ne l'était déjà, elle croise ses bras et me dévisage.
Daliyah: si ta Jamila est si parfaite que ça, pourquoi tu es là avec moi et pas avec elle? Vas-y, vas la rejoindre, à deux vous ne vous ferez jamais cambrioler, elle sera la gardienne sacrée, elle n'exigera jamais de rendez-vous, et vous aurez un bonheur tout aussi parfait qu'elle.
Elle n'attend pas que je réponde avant de partir, l'air bougon. Mais néanmoins je l'entends marmonner.
Daliyah: je ne vois même pas ce qu'elle a cette sale trafiquante de drogue.
Je ne réponds toujours rien et je la laisse partir. Elle passe en second plan face à mes bijoux et mon argent.
[•••]
Villa commune...
20h36...
Edan: allez, Evrad. Ça te fera du bien tu verras.
- J'ai juste envie de dormir Edan, fiche-moi la paix.
Edan: tu ne vas quand même pas rester là à te morfondre, toute la soirée pendant que les autres essaient un peu de profiter de la ville!
Je lève les yeux vers lui, et ça me fait toujours autant le même effet à chaque fois que je le vois faire cette tête. Vu qu'on est des jumeaux, on dirait que je me regarde dans un miroir en train de me supplier moi-même.
Ça fait pratiquement une heure qu'il me supplie pour qu'on sorte marcher tous les deux. J'ai beau refuser et essayer de lui sortir cette idée de la tête, mais rien y fait. Il est aussi têtu que Jamila.
Le fait que Layla soit sortie avec tous les autres, pour aller jeune sais où, n'arrange en rien les choses. Il n'a rien d'autre à faire que m'agacer avec ses supplications.
- C'est d'accord.
Il me sourit, fier de sa victoire. Je lève les yeux au ciel, excédé par son attitude et je vais dans ma chambre afin de me changer.
Une fois fait, je vais le rejoindre dans le salon où il m'attendait déjà.
Edan: tu as pris ton arme?
- Pour quoi faire?
Je m'arrête face à lui et je fronce les sourcils tout en réajustant mon collier d'argent sertis de diamants.
- Tu veux qu'on aille jouer aux gangsters?
Edan: non, on ne sait jamais au cas où il arrive qu'on doit se défendre.
- Tu ne sais pas te servir de tes poings?
Edan: une arme face à tes poings, c'est triste, mais tu ne fais clairement pas le poids. Alors va chercher une arme même si c'est un couteau de table.
Je roule des yeux et je remonte dans ma chambre afin de prendre mon arme comme il le voulait.
On finit enfin par sortir en prenant le soin de fermer derrière nous.
On commence le trajet à pieds, tout en discutant du soleil et du beau temps. Le vent frais frappait contre nos visages, ce qui n'était pas du tout désagréable, au contraire.
- Où est-ce qu'on va?
Edan: je n'en sais rien, j'avais juste envie de te faire sortir pour que tu te sentes bien. Je sais à quel point, tu aimes prendre de l'air quand tout va mal.
Sa réplique m'a tout de suite rappelé ce que Jamila m'avait dit un soir.
Il faut que je choisisse un soir pour oublier tous mes problèmes et regarder le ciel.
Sur le moment, j'avais trouvé ça idiot de penser comme ça, et je m'étonnais de sa façon de paraître parfois très indifférente face à des situations graves. Mais, elle a raison. Parfois ça fait un peu de bien d'oublier ses problèmes ne serait-ce que pour un soir.
Edan: à quoi est-ce que tu penses?
- À rien de très important.
On change de sujet, et là il me racontait certaines petites anecdotes quand on arrive en face d'un bar. Je lui propose d'y rentrer afin de pouvoir continuer à discuter autour de bons verres, proposition qu'il ne refuse pas.
Le bar était loin d'être vide, au contraire, il y avait plein de monde et ça respirait la joie de vivre. On a eu du mal à trouver des places libres, mais on y est parvenu. Les places qu'on a trouvé était tout au fond, dans un coin presque reculé du bar et bien loin de la porte de sortie.
Néanmoins, le service a été rapide puisqu'une serveuse est directement venue prendre nos commandes. On les passe et en les attendant, on continue de discuter.
Sauf que, je me suis senti tout d'un coup oppressé comme si on m'observait, du coup je ne prêtais plus très attention à ce que Edan me disait, et je passais des regards furtifs çà et là, pour savoir qui m'observait.
Edan: j'ai l'impression que tu ne m'écoutes plus depuis un moment maintenant, qu'est-ce qu'il y a?
- Tu ne te sens pas observé par hasard?
Edan: non...d'habitude c'est toi le plus sensé de nous deux.
- C'est toujours le cas, sauf que là c'est réel, j'ai vraiment l'impression d'être observé.
Edan: tu racontes vraiment n'importe quoi
Il se penche sur le côté afin de regarder derrière moi, un air ironique planant sur le visage, mais cet air disparaît très vite. Il fronce les sourcils et me fait un signe de tête pour que je regarde aussi.
Je me tourne discrètement et je remarque une jeune femme et un homme d'à peu près mon âge, voire plus, qui sirotaient leurs boissons, et qui nous fixaient intensément.
Je ne porte pas mon attention sur eux plus longtemps et je me retourne vers Edan.
- Tu les connais?
Edan: pas le moins du monde.
- Ce n'est pas bon signe si ils nous fixent comme ça, tu ne trouves pas que c'est mieux si on s'en va?
Edan: s'en aller? Mais on a même pas encore bu, en plus si ça se trouve ce sont des voleurs qui ont été attiré par ton collier ou mes bagues, on gère ça plus tard. Mais je ne m'en vais pas d'ici tant que je n'ai pas eu ma boisson.
Il a peut-être raison, peut-être j'en fais trop. Peut-être, ils nous fixent juste parce qu'ils nous ont aperçu quelque part.
Mais ça ne m'empêche pas de penser que c'est bizarre, vraiment bizarre.
Nos boissons finissent par arriver et on commence à déguster. Je n'étais plus aussi calme et détendu qu'il y a quelques minutes auparavant, et je jetais parfois quelques regards en la direction des deux espions.
Et ils n'avaient pas bougé d'un poil, ils étaient toujours aussi concentré sur nous, ou plutôt sur moi, puisque j'avais la forte impression qu'ils m'observaient beaucoup plus.
Je me tourne afin de me concentrer sur mon verre lorsque je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Je le sors et sur l'écran de vérouillage s'afficher déjà un message.
« On t'a retrouvé Evrad Williams »
A suivre...
Cartel.
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