[21]
Appartement de Layla...
21h29...
Je ferme délicatement la porte de sa chambre pour ne pas qu'elle se réveille, et je soupire de soulagement. La faire dormir était plus difficile que ce que je croyais.
Je me dirige dans le salon où les autres étaient en train de tout ranger et d'enlever les dernières traces de sang.
Edan: elle dort?
- Oui, enfin.
Je m'installe dans un siège et je pose ma main sur mon front en fermant les yeux. Mais mon temps de répit a été de courte durée puisque quelqu'un a retiré ma main de mon front.
J'ouvre les yeux et mon regard tombe sur celui de Evrad. Il me fait signe de le suivre, ce que je fais non sans soupirer d'agacement. Qu'est-ce qu'il veut encore?
On va sur le mini balcon et je m'empresse de m'installer dans une chaise tandis que lui se tient debout devant moi en prenant appui sur la balustrade, les mains dans ses poches.
Evrad: qu'est-ce qu'elle t'a dit?
- Qui m'a dit quoi?
Evrad: Layla! Elle t'a forcément dit pourquoi elle a fait ça! Comment c'est arrivé.
- Ah ça! Je ne me rappelle même plus de ce qu'elle m'a raconté.
Dis-je en posant ma tête sur la table qui était juste devant moi.
Il tire la chaise près de moi et je l'entends s'installer. Il soulève ma tête de sa main et m'incite à le regarder.
Evrad: J'ai tout mon temps.
Je passe ma main dans mes cheveux comme pour me rappeller et je réussis enfin à remettre sur pied tout ce que Layla m'a dit.
- Tout à l'heure...Layla a surprise Célia en train de nous écouter parler. Tu vois quand tu te prenais pour mon père et que tu ne voulais pas que je boive.
Evrad: là n'est pas le sujet
- On y arrivera jamais si tu ne me laisses pas le temps de parler! Bon, je disais Célia nous écoutait parler et elle n'avait pas du tout l'air contente. Elle a un vrai problème cette petite. Layla l'a surprise et du coup, elle a trouvé ça bizarre et elle a traîné Célia hors de la villa. Là, elle lui demande des comptes et tout et en tant que la psychopathe qu'elle est, Célia se met à proférer des menaces à mon égard et raconter des choses vides de sens.
- Layla à son tour aussi la menace de tout me raconter et de tout raconter à Edan si elle tente quoique ce soit. Célia ne dit plus rien sur le moment et s'en va. Tout à l'heure Layla rentre ici à cause de maux de tête qui la tenaillaient sans savoir que Célia se trouvait déjà dans l'appartement. Elle ne le découvre que lorsque elle était prête à aller prendre une tisane dans sa cuisine.
- Célia brandissait l'arme en face d'elle, menaçant de la tuer et Layla a réussi à ramasser un couteau en douce...et je ne me rappelle plus de la suite de l'histoire, je ne l'écoutais plus.
Dis-je lassée de toute cette histoire, Evrad demeure silencieux pendant que moi je lève la tête vers le ciel et fixe la lune et les étoiles.
Evrad: on vient de se foutre dans un sacré pétrin
- Quoi? Elle était la fille d'un grand trafiquant de drogue?
Evrad: non...je suppose que tu connais la famille Guirao?
- Je devrais?
Evrad: c'est une famille vraiment influente du pays, Célia était leur fille adoptive mais ils n'ont pas besoin de raison valable pour avoir quelqu'un dans leur filet. Layla aura de gros problèmes si jamais ils apprennent ce qui s'est passé.
- Vous n'avez qu'à la fermer et ils n'en sauront jamais rien!
Il reste silencieux un moment et attrape mon visage pour m'inciter à le regarder. Il commence à adopter cette habitude.
Evrad: j'ai l'impression que tu prends cette affaire un peu trop à la légère Jamila. C'est vrai que je ne portais pas trop cette Célia à coeur, mais c'est juste à cause de ses parents qu'elle faisait partie des nôtres. Quand ils se rendront compte de sa disparition, non seulement ils mèneront l'enquête et si jamais ils apprennent qu'elle est morte et qu'on est lié à ça. Je donne pas cher de nos peaux.
Je le fixe pendant un instant avant de sourire.
- Le jefe ressent-il de la crainte?
Evrad: tu ne prends vraiment pas cette affaire au sérieux à ce que je vois.
- Bien-sûr que si mais regarde le ciel il fait beau, tu penses vraiment que c'est le moment de se casser la tête avec des histoires de meurtre et de vengeance? J'aimerais tellement oublier mes problèmes juste pour cette nuit et profiter quand j'y pense...j'ai rarement le temps de profiter.
Il me fixe un instant avant de sourire à son tour.
Evrad: sérieusement Jamila?
- J'ai l'air de rigoler? Tu devrais faire comme moi et prendre une nuit pour oublier tes soucis. Pour oublier Daliyah, ta mère, tout! Tu verras ça te fera du bien.
Evrad: personne n'est aussi indifférente que toi Jamila, tu sais?
- Si tu veux, tu le peux. Mais bon, s'il y a un problème que je dois régler là tout de suite c'est le lieu où je vais dormir, Edan passe déjà la nuit ici.
Evrad: que je sache tu as une maison
- Plus maintenant. Je suis la dernière personne que mon père veut voir et ma mère risque encore me remplir l'esprit avec ses remontrances à deux balles.
Il reste silencieux pendant un moment, tandis que moi je lève la tête vers le ciel comme tout à l'heure. Je l'entends soupirer puis se lever, il se dresse juste au dessus de moi et remets ses mains dans ses poches.
Evrad: on passera prendre tes affaires chez toi et tu viendras chez moi. Je préfère t'avoir près de moi, on ne sait jamais avec toi.
Après ça il quitte le balcon et moi je reste concentrée sur le ciel. Tant que j'ai un endroit où dormir, moi ça me va.
[•••]
Appartement de Evrad...
11h23...
J'ouvre les placards un après un, et ils sont plutôt bien garnis. Donc je ne vais pas me gêner. Je vais me servir autant que je veux. Je suis plutôt de bonne humeur aujourd'hui, il n'y a pas eu de Soline pour me gâcher mon sommeil. J'ai pu me réveiller à l'heure à laquelle je voulais.
Je me fais un bol de céréales rapide et je m'installe sur une chaise haute. Il a un appartement plutôt chaleureux, je me demande pourquoi jusqu'ici je vivais avec mes parents d'ailleurs.
La réponse est simple : ma mère. Beaucoup trop protectrice et maman poule, elle n'a pas encore compris qu'on est plus sur la même longueur d'onde elle et moi.
...: Euh?
Je me tourne vers la provenance de cette voix et je tombe sur Daliyah, elle était en pyjama. Donc j'en déduis qu'elle a passée la nuit ici.
- Bonjour, comment tu vas?
Daliyah: qu'est-ce que tu fais là?
Pour une fois que je respecte les règles de politesse et que je prends des nouvelles de quelqu'un.
- Je suis en train de prendre mon petit déjeuner, bien qu'il soit presque midi.
Daliyah: ce n'est pas de ça que je parle. Qu'est-ce que tu fais ici...et en pyjama en plus? Ne me dis pas que...tu as passé la nuit ici!
- Tout comme toi ma jolie.
Daliyah: pardon? Et de quel droit?
Au même moment Evrad fait son apparition dans la pièce, le sommeil froissant encore les traits de son visage.
Daliyah: ça tombe bien comme tu es là! C'est quoi toute cette histoire?
Evrad: pas maintenant Daliyah.
Daliyah: pas maintenant? Je peux savoir ce qu'elle fait là? Tu invites une femme à passer la nuit chez nous sans même m'en informer avant? Une femme, Evrad!
Il sort de la cuisine en emportant une bouteille d'eau avec lui. Elle le suit du regard, outrée par son comportement. Puis le repose sur moi.
Daliyah: écoute...je vais te demander de sortir de chez moi.
Je lève les yeux vers elle et la regarde d'un air amusé.
Daliyah: tu crois vraiment que je suis en train de rigoler là?
- Avec ta tête, je n'arrive pas à savoir si tu es sérieuse ou non. On dirait une poupée de cire.
Daliyah: pour l'instant je garde encore mon calme, ne me pousse pas à bout Jamila. Sors de chez moi.
Là elle devient intéressante, je pose ma cuillère et pose mon regard amusé sur elle en m'appuyant sur mon poing.
- Si non?
Daliyah: si non je risque te trainer moi-même de force hors de cet appartement.
Je rigole face à sa blague avant de quitter ma place et d'aller me tenir en face d'elle. On fait la même taille donc mes yeux étaient bien en face des siens.
- Vas-y. J'aimerais bien voir ça.
Je voyais les muscles de sa mâchoire se contracter sous l'effet de la colère. Et elle finit par sortir promptement de la cuisine en déplaçant quelques objets ça et là.
Pathétique.
Je me réinstalle dans ma chaise et je continue de manger calmement. Je crois que j'ai trouvé une nouvelle distraction dans ce nouvel espace de vie.
Je termine de manger, je range mon bol dans le lave-vaisselle, et je monte dans la chambre qui m'a été attribuée afin de prendre une douche.
Une fois prête, je descends dans la salle de séjour où Evrad et Daliyah étaient en train de discuter l'un à côté de l'autre. Là qu'est-ce que je dois faire? Remonter et leur laisser leur moment d'intimité ou les perturber?
Je crois que je vais opter pour la deuxième option.
- Evrad.
Il tourne la tête vers moi tandis que sa chérie roule des yeux et croise des bras sur sa poitrine.
- J'ai laissé ma voiture chez tes parents hier et j'en ai vraiment besoin, j'ai des choses à régler donc est-ce que tu aurais l'amabilité de me déposer chez eux?
Evrad: je comptais me rendre là-bas aussi, je vais enfiler mon pull je reviens.
Il quitte la salle de séjour et moi je m'installe dans un siège. Je sens le regard pesant de Daliyah sur moi mais je fais mine de ne rien voir.
Daliyah: ne te méprends pas ma belle, Evrad ne te porte aucun intérêt il fait juste ça parce qu'il a pitié de toi, de la fille problématique que tu es. Mais ne t'inquiète pas, sous mes instructions bientôt il se débarrassera de toi et tu te retrouveras toute seule
- Écoute petite idiote, toi et moi on est loin de trainer dans la même cour alors tu ferais bien mieux de remuer ta langue dix fois dans ta bouche avant de l'ouvrir si non je risque de te la trancher comme ça au moins on se passera de tes stupides menaces.
Elle manque de s'étouffer avec son verre de jus, mais heureusement elle se rattrape très vite et se sèche la bouche à l'aide d'un mouchoir.
Au même moment Evrad refait son apparition dans la pièce et me fait signe qu'on peut y aller. Je me lève en adressant un clin d'œil à Daliyah.
- On se voit tout à l'heure Dali'
Je lui envoie un bisous volant et je sors après que Evrad m'ait ouvert la porte.
Petite idiote.
A suivre...
Cartel.
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