[2]
Pendant la soirée...
Villa des Cares...
Ça fait une heure et trente huit minutes exactement que j'observe le moindre de ses faits et gestes, et que j'attends le bon moment pour agir.
A chaque fois qu'elle sent un regard sur elle, elle se tourne en ma direction et moi je lui souris en lui faisant un geste de la main ou en levant mon verre.
Et une fois qu'elle le détourne, mon sourire disparait et je continue de l'observer.
Ça me donne une image de psychopathe, mais rien que pour elle je vais l'accepter. Ce qui est sûr c'est que cette soirée ne s'achèvera pas tant que je ne lui aurais pas infligé ce qu'elle mérite.
Mais pas devant tout ce beau monde, vu que je suis surveillée non seulement par ma mère mais aussi par un homme placé à l'autre bout du jardin qui observe le moindre de mes faits. Mais tromper sa vigilance n'est qu'un jeu pour moi.
J'ai trompé la vigilance de plus coriace que lui.
Elle rigole en s'accrochant au bras de l'homme avec qui elle parlait, avant de lui chuchoter quelque chose à l'oreille, et de tenir robe avant de s'éloigner.
Bingo.
Je pose mon verre sur la table et je me lève afin de la suivre. J'essaye tant bien que mal d'avancer avec cette robe bien trop serrée. Quelle belle idée de mouler une robe au niveau des jambes vraiment. Notez l'ironie.
Je me dirige vers la porte fenêtre qu'elle venait de traverser. Mais je suis vite stoppée par une main. Bien-sûr.
Je lève les yeux vers l'homme qui était chargé de me surveiller, puis redescends le regard sur sa main.
- Tu veux me suivre aux toilettes c'est ça? Espèce de gros pervers va! Il est où mon père? Il doit savoir que ses hommes sont de véritables animaux.
Je me retourne à la recherche visuelle de mon père sauf que...
Lui: excusez-moi mademoiselle cela ne se reproduira pas.
C'est bien ce que j'imaginais. Je le dévisage et je traverse la porte. Pas besoin de préciser que je l'ai perdue de vue.
Je me suis rapproché d'au moins quatre serveuses, mais aucune d'entre elles ne l'a vu passer. Vous servez à quoi au juste?
Seule la cinquième, a su m'indiquer le balcon du deuxième étage. Après cinq minutes à grimper les marches, une à une, j'ai fini par y arriver.
Effectivement, elle était sur le balcon, en train de discuter au téléphone. Bien-sûr elle était dos à moi.
Occasion parfaite.
Si je la pousse, qui est-ce qui saura que c'était moi la responsable. Et la hauteur n'est pas si flagrante, elle ne mourra pas, du moins pas pour l'instant. Je veux qu'elle souffre.
J'étais sur le point de traverser la porte qui nous séparait, quand une main s'est posée sur mon épaule ce qui n'a pas manqué de me faire me retourner violemment.
Et c'était juste, l'un des jumeaux Williams.
- Euh?
Lui: Edan, je m'appelle Edan. Il se penche légèrement sur le côté Qu'est-ce que tu voulais faire?
Je me tourne vers Maëlle qui ne nous a heureusement pas entendu.
Je me retourne vers lui et le regarde avec désintéressement.
- Tu n'as rien d'autre à faire de ta vie?
Il rigole légèrement en continuant de me fixer.
Edan: on a beau chasser le naturel, il revient toujours au galop
Je fronce les sourcils d'incompréhension, de quoi il parle? Je me tourne pour voir si Maëlle nous a entendu et ce n'était pas le cas.
Edan: je vois que tu es plutôt pressée d'accomplir ta tâche meurtrière, désolé de t'avoir dérangé Zafiro.
Après ça il s'en va en me souriant. Je roule des yeux prête à traverser la porte, mais une fois que l'information est parvenue à mon cerveau, je me suis stoppée net.
Zafiro.
Zafiro?
Je me suis retourné violemment vers la direction qu'il venait de prendre. Et il n'était déjà plus là. Mais qui est-il?
...: Jamila?
Je me tourne vers elle, finalement je ne crois pas que ce sera aujourd'hui qu'elle mourra.
Du coup, mon premier réflexe a été de lui asséner mon poing dans la figure. Elle a vacillé et s'est rattrapée de justesse sur le balustre. Elle tenait son nez, qui n'a pas tardé à verser du sang.
Ne disposant pas d'une liberté de mouvements plus aisée, c'est avec peine que je me déplace jusqu'à elle et j'attrape son cou à l'aide de ma main, puisqu'elle n'avait pas encore reprit ses esprits elle a prit au moins trente secondes avant de comprendre ce qu'il se passait.
Maëlle: mais...
Je resserre mon étreinte afin de l'étouffer légèrement. Elle s'arrête de parler à la recherche d'oxygène, ça me plait de la voir suffoquer malgré la pression qu'elle exerçait sur ma main de ses deux mains.
Je suis bien plus forte qu'elle, fait qui n'est plus à démontrer.
- Alors comme ça on s'amuse à parler de moi dans mon dos?
Sa respiration se faisait de plus en plus rare, elle suffoquait de plus belle au point où j'ai pu apercevoir une larme s'échapper de son oeil droit et venir s'écraser sur mon bras.
J'ai rigolé face à cette image et je l'ai lâché.
- Au moins maintenant tu sais à qui tu as affaire.
Je lui souris pendant qu'elle, elle essayait de reprendre sa respiration. Je jette un regard vers la terrasse qui se trouvait sous la plateforme et mon regard croise à nouveau le sien.
Mais sauf que cette fois-ci il semblait différent, son regard n'était plus pareil.
J'ai froncé les sourcils et j'ai détourné le regard.
Je me fais sûrement des films.
[•••]
Le lendemain...
Villa des Cares...
Je brosse mes cheveux, pensive. Est-ce que j'ai fermé l'oeil de la nuit? Bien-sûr que non.
Zafiro.
Cette appellation me perturbe et il y a de quoi. Si jamais, il est au courant de quoique ce soit, il faudra que je le tue. Et puisque sa famille est liée à la mienne, ça nous créera forcément des ennuis.
- Aïe...
Je pousse un petit cri de rage et je jette la brosse à même le sol. Il heurte le sol dans un bruit assez audible.
Il faut que je mène l'enquête. Toute seule. Puisque je n'ai plus mon bras droit qui fait tout pour moi avec moi.
Je quitte le siège de ma coiffeuse et je vais ramasser mon téléphone. Je m'installe sur le lit, par où commencer? Je ne sais même pas où ils vivent.
Des coups sont donnés à la porte, je souffle d'agacement et je me tourne en la direction de la porte.
- Oui?
La porte s'ouvre sur Soline, la gouvernante.
Soline: mademoiselle, votre mère demande de descendre pour le petit déjeuner.
- D'accord, j'arrive.
Elle s'incline en signe de respect et sort de la chambre.
Je me reconcentre sur mon téléphone à la recherche d'un contact qui pourrait m'aider...
Des amis de la famille.
Mais oui.
Je quitte mon lit et je sors de la chambre, j'emprunte le chemin qui mène à la salle à manger et j'y trouve juste ma mère mais pas mon père.
Tant mieux.
- Buenos dias mamá (bonjour maman)
Ma mère: buenos dias querida, ¿qué tal estás? (Bonjour ma chérie, comment tu vas)
- Estoy bien (je vais bien)
Les servantes mettent la table, et bizarrement ma mère se met directement à manger.
- On attend pas papa?
Ma mère: non...il prend le petit déjeuner chez les Williams, je crois que tu les connais déjà. Il est en train de s'apprêter.
Comme par hasard. La chance est de mon côté à ce que je vois.
- Ah...et je peux y aller avec lui?
Elle s'arrête, et dépose sa fourchette. Elle me regarde avec un regard malicieux et nettoie sa bouche.
Ma mère: Jamila querida, tu n'as rien à me dire?
- Absolument rien pourquoi?
Je vois très bien où elle veut en venir, et c'est loin, très loin d'être ce à quoi elle pense.
Ma mère: tu n'as pas craqué...sur l'un des...
- Vraiment maman? L'activité que mène leur père m'intéresse voilà tout, alors je voulais lui poser une ou deux questions. J'en ai marre de ne rien foutre de ma vie. T'as d'autres préoccupations?
Mes paroles portent à croire que je sais de quoi je parle, alors que pas du tout. Je ne sais même pas quel métier leur père exerce. Mais ce n'est qu'une question de temps.
Cette famille attise un peu trop ma curiosité.
Ma mère: j'ignorais que tu t'intéressais à la gemmologie, tu ne m'en as jamais parlé. Si non je t'aurais présentée à lui depuis qu'on a quitté le Mexique pour...
- Ne remets pas le sujet sur la table, merci. Je vais m'apprêter.
Je pousse ma chaise vers l'arrière et je quitte la table. Manger seule ne la dérange pas tant que ça, de toute façon elle n'a pas le choix.
Je vais me changer, je ne me suis pas mise sur mon trente et un non plus. J'y vais pour avoir des réponses à mes questions.
Mon père était déjà dans le parking donc j'ai dû courir pour le rattraper. Une fois à sa hauteur, il me regarde en fronçant les sourcils d'incompréhension.
- Je viens avec toi.
Je monte dans la voiture avant qu'il n'ait le temps de me demander quoique ce soit. Il monte après avoir échangé quelques paroles avec le chauffeur.
Il monte à l'arrière avec moi et me jette un simple coup d'oeil tandis que moi je regarde fixement devant moi. Si je le regarde aussi je sais qu'il me posera des questions.
Durant tout le trajet, aucune paroles n'est sorties de nos bouches respectives, moi je souhaitais au fond de moi qu'il ne dise rien. Parce que je sais, que ses questions vont vite virer vers ce sujet en question.
On finit par se garer devant une villa, qui te fait vite comprendre qu'ils ont de l'argent à gaspiller. Mais bref on ne s'attarde pas sur les détails.
On descend de la voiture, mon père et moi et on se dirige vers la porte d'entrée. Il sonne à la porte, qui elle, s'ouvre une poignée de secondes plus tard sur une femme de ménage qui semblait attendre notre arrivée.
Elle nous fait signe qu'on peut entrer. Ce que je fais, elle m'aide à retirer mon par-dessus et celui de mon père par la même occasion.
Je scrute la maison d'un simple coup d'oeil. Il faut que je mémorise l'emplacement de toutes ces choses. On ne sait jamais, qui sait? Peut-être un jour viendra où je serais appelée à entrer ici par effraction.
La servante qui nous avait ouvert la porte quelques minutes auparavant, se met devant nous et nous invite à la suivre. Ce qu'on fait bien évidemment.
Mon regard s'attardait sur chaque coins et recoins des pièces qu'on traversait. A partir du moment où vous êtes dans ma ligne de mire, chaque détails comptent.
On finit par arriver dans une grande salle à manger, moderne et spacieuse. Ils étaient déjà tous installés à table. Et toute la petite famille était au complet. Comme je le voulais.
Faut dire que la chance est de mon côté.
A suivre...
Cartel.
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