[19]
Maison familiale...
01h49...
Je suis crevée!
Je viens enfin de réussir à retirer tout le maquillage traditionnel que j'ai dû porter sur mon visage toute la soirée, sans compter la robe traditionnel qui père une tonne! J'ai dû la transporter sur mon dos toute la soirée.
Toutes les filles avec qui je partage la chambre dorment déjà, la fête n'a pas été de tout repos. J'enfile mon t-shirt en slalomant entre les lits et une fois devant le mien, je me jette dedans en me faufilant sous la couette.
J'avais enfin trouvé la position idéale propice au voyage que je m'apprêtais à faire quand j'entends la porte grincer légèrement, je me redresse d'un coup et j'aperçois une ombre s'introduire dans la chambre.
Je reste sur place, sans bouger à la fixer, et au fur et à mesure qu'elle se rapproche je reconnais la silhouette de Youssef.
C'est parti pour faire une nuit blanche.
- Qu'est-ce que tu fais là?
Dis-je en chuchotant.
Youssef: on ne peut pas parler de ça ici, viens, suis-moi.
Il me tend sa main, que je saisis après avoir râlé. Il nous conduit hors de la chambre en fermant doucement la porte derrière lui. Devant celle-ci se tenait Tiago tout vêtu de noir, ce qui était aussi le cas pour Youssef.
- Où est-ce que vous allez?
Tiago: on a réfléchi à un plan tous les deux pour se débarrasser d'Octavio.
- Et bien-sûr ce plan ne peut pas attendre le levé du soleil c'est ça?
Tiago: plus vite on sera débarrassé de lui et tout ira bien, mais le seul problème c'est qu'on devra tout expliquer à papa et maman plus tard et vous devrez quitter le pays.
- J'avais dit à maman que ce n'était pas une bonne idée de venir ici. Mais qui peut contredire la belle Ambre Cares? Bref, c'est quoi le plan?
Youssef: il m'a envoyé un message, tiens!
Il me tend son téléphone que je saisis directement.
« Zafiro est revenue au pays, fais tout ton possible pour nous la ramener vivante »
Je lui rends son téléphone et les regarde.
- Et alors?
Youssef: je vais te ramener à eux.
- Attends, quoi? On ne peut vraiment pas faire ça le matin? Je suis vraiment fatiguée là! Et je n'ai ni l'envie, et ni la force de me battre avec quelqu'un.
Tiago: tu n'auras pas à te battre puisqu'on s'occupera de tout nous-même. Ils ne soupçonnent pas Youssef donc ils le laisseront rentrer dans leur repère.
- Et moi dans tout ça? On sait tous l'instinct animal qui gît dans cet être ignoble qu'est Octavio, vous n'allez quand même pas me laisser à sa mercie!
Youssef: on s'occupe de ça, contente-toi juste de faire semblant d'être évanouie c'est tout!
Je les regarde à tour de rôle et en vérité ils ne me laissaient vraiment pas le choix. J'étais obligée de le faire. Je soupire d'agacement et je vais enfiler un pull et des chaussures avant qu'on ne quitte la maison à pas de loup.
Durant tout le trajet, pendant que eux ils discutaient, moi je somnolais toute seule sur la banquette arrière. Et j'ai même fini par m'endormir sauf que ça n'a pas duré plus de cinq minutes et je me suis faite réveiller par la voix de Tiago qui murmurait mon prénom.
Tiago: on a dû garer un peu plus loin pour qu'ils ne se doutent de rien, Youssef va te transporter dans ses bras jusqu'au lieu où il a indiqué.
Je hausse les épaules, lui signifiant que c'est eux qui décident.
Ils mettent leur plan à exécution et je me laisse transporter comme un sac de sel. Il marche pendant un bon moment avant de s'arrêter devant une porte je suppose et de toquer d'une façon assez particulière.
On avait l'habitude de se créer des codes à travers notre façon de toquer aux portes, nos noms de code et j'en passe.
La porte s'ouvre quelques secondes plus tard, la personne marmonne un « entrez » après avoir fouillé Youssef.
Après qu'il ait traversé la porte, une odeur de cigarette mêlée à une odeur de sueur émanaient de la pièce. J'ai dû me mettre à respirer par la bouche, pour ne pas mourir d'asphyxie.
Youssef me pose délicatement dans un sofa, froid et que j'imagine sale parce que la sensation que le contact entre ma peau et le tissu de celui-ci m'a procurée était vraiment désagréable.
...: Comment tu as fait pour l'attraper aussi vite?
Je reconnais tout de suite la voix d'Octavio, avec son accent minable.
Youssef: j'ai l'impression que tu oublies à qui tu as affaire
Octavio: je n'ai jamais douté de tes capacités mon cher
J'entends des pas se rapprocher de moi et je sens des doigts froids déplacer une mèche de cheveux.
Madre mía.
J'ai dû agripper mes ongles dans le sofa pour ne pas craquer.
Octavio: je l'ai toujours trouvé ravissante mais le blond lui va excessivement bien, dommage qu'on doit la rendre au cartel.
Youssef: mais avant il faut qu'on mette les choses au clair
Octavio: quoi? Tu veux que je te jette des billets?
Youssef: je n'ai pas besoin de tes billets, tu penses que tu vas jouir de cette récompense tout seul?
Octavio: tu auras dix pour cent de ce que je gagnerai ça te va?
Youssef: dix pour cent? Elle m'a donné du fil à retordre, tu penses que l'attraper c'est aussi facile que ça? Ça fait deux ans qu'elle est activement recherché et aujourd'hui on a réussi à l'attraper et tu penses réellement que je vais te laisser porte la médaille d'or tout seul!
Octavio: je te comprends...on va faire un deal.
Youssef: je t'écoute.
Octavio: tu me laisses passer la nuit avec elle, ce sera notre secret à tous les deux, et au petit matin on se rend au repère on la livre, ils nous donnent notre récompense on la partage et nos chemins se séparent à cet instant.
Youssef: c'est d'accord...
Quoi? Dîtes-moi que je rêve! Mais qu'est-ce qu'il est en train de raconter? J'ai dû faire preuve d'une énorme maîtrise de moi-même pour ne pas bondir et fuir de ce lui.
Peut-être qu'il est en train de rigoler.
Youssef: mais pas ici, j'aime pas cet endroit, je suis venu en voiture. On va dans mon appartement c'est mieux, parce que beaucoup de membres connaissent cet endroit et on ne peut pas prendre le risque qu'il tombe sur elle.
Octavio: j'aime quand on est sur la même longueur d'onde.
Je n'entends plus rien et je sens quelqu'un me prendre dans ses bras, à son parfum je sais que c'est Youssef alors j'ouvre doucement les yeux en enfonçant mes ongles sur son torse.
Il baisse discrètement les yeux et mime avec ses lèvres « ferme les yeux », j'éxecute en relâchant la pression que j'exerçais avec mes ongles.
J'espère qu'il sait ce qu'il fait.
On quitte l'endroit et enfin je peux respirer de l'air bien frais. Octavio recommande à son homme de main de rester là et on entame le chemin en silence.
Au bout de cinq minutes de marche, Octavio soupire.
Octavio: pourquoi tu as garé aussi loin?
Youssef: par mesure de sécurité et surtout parce que je voulais qu'on soit tout seul
Octavio: quoi? Attends pourquoi tu dis ça?
Youssef: suis-moi jusqu'à la voiture et je t'expliquerai tout.
On avance encore un peu, et même à travers mes yeux clos je sentais la lumière des phares. Youssef me fait descendre à une vitesse incroyable en me demandant d'ouvrir les yeux.
Je manque de m'effondrer dû à la rapidité de son geste mais deux mains me rattrapent fermement.
Youssef: jette ton arme vers moi
Octavio: j'aurais dû m'en douter
Youssef: fais ce que je te dis et dépêche-toi!
Tiago finit par me lâcher une fois que j'ai retrouvé mon équilibre et il sort aussi son arme.
Tiago: monte dans la voiture
Octavio qui venait de jeter son arme aux pieds de Youssef, se redresse et pose son regard sur Tiago puis se met à rire.
Octavio: tiens, un traître! Comment tu vas mon ami?
Tiago: monte dans la voiture j'ai dis!
Octavio: vous n'êtes qu'une bande de traîtres tous autant que vous êtes, quand ils apprendront que tu t'es rangé du côté de Zafiro, intouchable ou pas ils te tueront Youssef
Youssef: ne confonds pas les choses Octavio on ne traine pas dans la même cour toi et moi.
Je commence à avoir mal à la tête et mon crâne commence à me faire de plus en plus mal. J'en ai marre.
Je tends la main vers Tiago en lui murmurant de me donner son arme, ce qu'il fait sans trop comprendre, je me rapproche de Octavio qui se tuait à discuter avec Youssef et en une fraction de secondes, une balle avait transperçée sa poitrine, son sang avait giclé sur le sol et son corps était lourdement tombé dans un bruit grossier.
- Vous commenciez à trop tergiverser, tiens ton arme, et débarrassez vous du corps avant la levée du jour.
Je donne son arme à Tiago et je vais monter dans la voiture afin de roupiller un peu.
[•••]
07h24...
On vient tout juste de rentrer à la maison familiale, il faut dire qu'ils ont eu un peu de mal à faire le ménage, et effacer toutes traces de notre passage.
C'est-à-dire qu'ils ont dû tuer l'homme de main d'Octavio, vu que c'était le seul moyen de le faire taire. Je tiens à peine debout, moi qui pensais pouvoir dormir tranquillement sur la banquette arrière, j'ai dû me salir les mains plus qu'elles ne le sont déjà.
J'ouvre la porte sans me soucier du bruit qu'elle produit, j'entre et m'apprête à monter directement les escaliers qui mènent à l'étage, quand un cri aigu me paralyse sur place.
Ma mère: que personne ne bouge tant que vous ne m'aurez pas dit d'où est-ce que vous sortez! Je suis passée dans la chambre de Tiago ce matin pour qu'on puisse discuter et il n'y était pas, pareil pour Jamila! Où est-ce que vous avez passé la nuit?
Tiago: maman on peut tout t'expliquer...
Je me tourne d'un coup et je retire la capuche de mon pull.
- Il n'y a rien à expliquer Tiago! Grâce à la magnifique idée de Ambre on se retrouve dans des histoires plus compliquées qu'avant. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne se rendent compte de la disparition d'Octavio et qui sait peut-être il avait parlé de moi à quelqu'un d'autre et les choses risquent très vite dégénérer. Merci beaucoup maman! J'espère que tu auras bien profité de la famille de ton mari. On se demande bien où la tienne se trouve.
Je monte dans ma chambre directement après ça. Que mes propos l'aient blessé je n'en ai rien à faire. Elle se comporte toujours comme si le monde lui appartenait à elle toute seule.
Nous ses enfants, je doute qu'on ait une place dans ce qui lui sert de coeur. Elle joue à la mère poule alors qu'au fond il n'y a que son image qui compte.
A suivre...
Cartel.
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