[17]
Maison familiale...
23h02...
Youssef: retire tes chaussures Jamila elles font trop de bruits
- Détends-toi je t'ai dit qu'on ne nous surprendra pas
J'emprunte les escaliers qui nous mèneront jusqu'au hall d'entrée tout en les descendant à pas de loup, Youssef fait de même derrière moi et on finit par arriver devant la porte, quand j'étais sur le point de presser la poignée de porte, un raclement de gorge nous a fait nous retourner au même moment.
Tiago: où est-ce que vous comptiez aller comme ça?
Je roule des yeux et je m'apprêtais à sortir sauf que Youssef me retient. Bien-sûr.
Youssef: prendre un peu d'air, goûter aux plaisirs que nous offre la vie nocturne du Mexique
Tiago: ah oui? Vous oubliez dans quelle situation on se trouve tous les trois?
- La faute à qui?
Youssef: je sais pertinemment dans quelle situation on se trouve, mais je tiens à te rappeler que tout ça c'est par ta faute. Et puis moi je n'ai rien à craindre, ils ne me feront rien et ils ne feront rien à Jamila tant qu'elle est à mes côtés. Par contre toi, surveille tes arrières parce qu'à tout moment je peux te dénoncer.
Il lui fait un clin d'oeil en lui souriant avant de mettre sa main dans mon dos et me murmurer un « on y va ». Il m'ouvre la porte et en quelques pas on se retrouve dehors.
Il ne fait pas très froid donc je n'aurais pas besoin d'enfiler mon pull. Je m'avance doucement tandis que lui il est derrière moi et avance à mon rythme.
- Quand est-ce que tu comptais me le dire?
Un petit silence s'installe entre nous avant qu'il ne soupire et vienne se placer à ma hauteur.
Youssef: j'avais pas l'intention de t'en parler. Je ne voulais pas que tu t'éloignes de moi, je ne voulais pas que la relation qu'on entretenait avant change, hada.
- Elle n'aurait jamais changée cariño je sais que tu n'es pas comme eux, aveuglé par l'argent et le pouvoir. Ils veulent tous m'avoir, afin de parvenir à leurs fins personnelles, ils sont tous aussi égoïstes les uns que les autres.
Dis-je d'un air pensif.
Je tourne ma tête vers lui et lève les yeux en sa direction.
- Et si ils apprennent que je suis avec toi depuis le début? Ils vont en finir avec ta vie.
Il rigole légèrement et me regarde.
Youssef: je fais partie des intouchables, on fait tous les deux partie des intouchables c'est pour cette raison qu'ils te veulent vivante et non morte. Ils n'oseront pas m'approcher, je suis un peu comme leur chef.
- Et pourquoi Wassim a dit l'autre fois que tu es un ex dealer de drogue?
Youssef: parce que je lui ai raconté la même chose qu'à toi, au début je ne pensais pas que tu allais y croire, tu sais plus que moi que lorsqu'on y entre c'est impossible de sortir aussi facilement. Ils n'allaient pas me laisser sortir de toute façon.
- Et comment tu as fait pour arriver jusqu'aux États-Unis sans qu'ils ne te collent à la peau?
Youssef: j'ai fait en sorte qu'ils me laissent m'occuper du réseau qu'on a à New-York
- Et tu comptais le gérer sans moi!
Youssef: dois-je te rappeler que tu es censée être en cavale? Miss Zafiro?
- Je pouvais quand même t'aider anonymement.
Youssef: raconte pas n'importe quoi
Il vient m'attraper par les épaules et nous marchons ainsi ensemble jusqu'à ce qu'on trouve un taxi.
Je ne sais pas où il compte nous emmener mais j'ai hâte de relâcher un peu la pression. Durant tout le trajet j'observais à travers la vitre, le paysage défilant sous mes yeux. Pendant que Youssef discute avec le chauffeur sur le soleil et le beau temps, toujours aussi sociable.
On arrive quelques minutes plus tard devant une boîte de nuit que je connais un peu trop bien, on venait très souvent ici pour échanger avec certains de nos partenaires, je n'ai jamais compris pourquoi ils aimaient tant celle-ci.
Et ce que je ne comprends actuellement pas c'est pourquoi il m'a emmené ici.
Youssef: il fait nuit et puis tu as une perruque, t'inquiète pas personne ne te remarquera
Dit-il comme si il avait lu dans mes pensées.
J'attrape la main qu'il me tendait et tous les deux on se dirige vers la bâtisse après qu'il ait payé le chauffeur.
Le videur, qui était le même qu'auparavant, se tenait devant la porte détaillant de la tête aux pieds ceux qui se présentaient à lui.
J'espère juste qu'il ne va pas me reconnaître.
Youssef: Paolo, ¿qué tal estas? (Paolo, comment tu vas?)
Paolo: ¿estamos aqui mi amigo y tu? Veo que viniste acompañado esta tarde. (On est là mon ami et toi? Je vois que tu es venu accompagné ce soir.)
Dit-il en posant son regard sur moi et en me scrutant pendant quelques secondes. Je soutenais son regard sans même sourciller et si jamais il me reconnaît je n'hésiterais pas à en finir avec lui.
Idée débile mais bon.
Paolo: les deseo una excelente tarde (je vous souhaite une excellente soirée)
Youssef: gracias (merci)
Il lui tapote l'épaule et on le dépasse enfin.
Youssef: continue de fixer les gens comme une cannibale et sois en sûre ils te reconnaîtront en moins de deux.
- C'est lui qui a commencé à me fixer.
Youssef: on est dans un lieu public forcément tu vas attirer des regards sur toi
- Pourquoi tu m'as traînée jusqu'ici alors?
Youssef: c'était ton idée de faire une sortie nocturne alors tais-toi, assume et avance.
Je le fusille du regard et on continue d'avancer main dans la main. Puisque nous sommes des habitués du lieu, on sait où se rendre pour avoir un coin tranquille à l'abri des regards.
On finit par y arriver, mais malheureusement le coin qu'on avait choisi n'était pas libre, et il était bien évidemment occupé par des trafiquants.
Bien-sûr.
- Je t'avais dit que ce n'était pas une bonne idée. Va avec eux, je crois que l'un d'eux t'a remarqué, moi je vais aux toilettes.
Youssef: vas-y.
Je me dirige tête baissée en slalomant entre les gens qui s'adonnaient à diverses activités afin d'aller aux toilettes.
Je finis par y arriver et comme je l'imaginais, il y avait des cris de filles venant de l'intérieur. Finalement je crois que je ne vais pas y entrer.
Je reste dans le couloir adossée contre un mur en observant les gens passer, tant mieux comme ils ne prêtent pas attention à moi.
Ma soirée que je pensais être plutôt relaxante, se terminera un peu trop vite à ce que je vois.
...: ¿Señorita? (Mademoiselle?)
Je lève les yeux vers l'individu qui venait de m'adresser la parole et je tombe dans son regard.
Octavio.
Je le regarde de la tête aux pieds avant de rouler des yeux d'un air intéressé, si il entend ma voix il risque peut-être me reconnaître.
Octavio: ¿Le molesto? (Je vous dérange?)
Je fais mine de l'ignorer et fixe droit devant moi.
Octavio: Veo que no somos muy habladores (on est pas très bavarde à ce que je vois)
Il essaye d'attraper mon menton mais je me décale légèrement et le fusillé du regard. Il fronce les sourcils avant de sourire.
Octavio: Veo el tipo, escucha cariña si decido acabar contigo aquí y ahora nadie me detendrá, así que será mejor que cooperes (je vois le genre, écoute ma jolie si je décide d'en finir avec toi ici et maintenant personne ne m'arrêtera alors tu ferais bien mieux de coopérer)
Si il prononce encore une seule parole déplacée envers moi, je risque lui trancher la langue. Et personne ne m'arrêtera.
Je ne dis toujours rien et il essaye de m'attraper par le bras sauf que je me décale, toujours aussi prévisible et bête.
Je lève les yeux vers lui et tend mon doigt en sa direction.
- Trata de tocarme de nuevo y te aseguro que solo tu cuerpo se encontrara en este pasillo (essaye encore de me toucher et je t'assure qu'on ne retrouvera que ton corps dans ce couloir)
Il rigole légèrement se moquant ouvertement de moi. On verra bien qui rira le dernier.
...: Octavio!
Il lève les yeux vers la personne qui venait de l'appeler et c'était un autre homme que je connais aussi un peu trop.
Miguel: le vas a pegar a una mujer otra vez, vamos, vamos, que están aquí. (Tu vas te taper une femme une autre fois, viens on s'en va ils sont là)
Il me regarde, un brin de haine dans le regard avant de murmurer.
Octavio: te estás yendo a la ligera esta vez, gracias a tu buena hada (tu t'en sors à bon compte cette fois, remercie ta bonne fée)
Il essaye de me toucher mais je décale encore une fois. Il s'en va après ça, et moi je le regarde partir avec haine.
Comment je faisais pour respirer le même air que lui avant?
[•••]
Maison familiale...
11h28...
...: Debout Jamila! Tu as manqué le petit déjeuner je ne te laisserais pas manquer le déjeuner.
Elle retire la couverture de mon corps, et me secoue de façon plutôt violente. Elle choisit quand elle veut être douce à ce que je vois.
- Je suis fatiguée maman, laisse-moi me reposer, et puis laisser mon assiette refroidir si vous voulez.
Ma mère: bien-sûr que non querida, lève-toi tu vas aider tes primas à faire la cuisine pour ce soir ou bien tu vas avec l'autre groupe au cimétière décorer la tombe de tu abuelo
- Ils sont nombreux ils peuvent tout ça tout seul!
Ma mère: je vais passer pour quoi moi? Une mère qui n'a donnée aucune éducation à sa fille?
Je me lève pour me mettre en position assise avant de la fixer pendant quelques secondes et de secouer la tête de gauche à droite. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Vraiment.
Je quitte mon lit et je me dirige dans la douche, tout le reste des lits était inoccupé ce qui signifie que toutes les autres filles étaient déjà debouts.
C'est moi qui suis venue passer quelques jours ici, donc normalement je ne devrais pas me fatiguer derrière les fourneaux.
Je crois que je préfère m'occuper de la ofrenda.
La fête des morts a toujours été une fête que j'aimais bien. Quand je vivais parmi eux, on prenait cette fête très au sérieux et on créait una ofrenda spéciale pour tous les hommes qui nous étaient chers et qui ont perdu la vie dans nos guerres sans fin.
J'insistais beaucoup pour qu'ils y mettent un peu du leur et au fil du temps ils ont fini par se plier à mes exigences.
Certes le style de vie que je menais m'a mit dans un gros guêpier. Mais il faut dire que j'ai toujours aimé vivre dangereusement.
Quelques coups sont donné à la porte, ce qui me sort de ma torpeur. Je tourne la tête vers la porte et murmure un « entrez ».
La porte s'ouvre aussitôt sur Tiago, je soupire bruyamment signe que je suis agacée.
Tiago: il faut qu'on parle.
A suivre...
Cartel.
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