Evrad.

Villa des Williams...

13h21...

Milan: le joaillier dit qu'il nous livrera d'ici la fin de la semaine.

- Parfait, tu demanderas à Célia de confirmer nos rendez-vous de la semaine prochaine.

Il hoche juste la tête et s'en va. Moi, je vais dans la cuisine me prendre des fruits, que je sors du frigidaire et les dispose dans une assiette. Je m'installe dans une chaise haute et je me mets à les déguster tout en commandant d'autres joyaux que je compte transformer en bijoux.

...: Ah tu es là!

Je me tourne vers la provenance de la voix et il s'agissait de Layla. Je la fixe l'incitant à me donner la raison pour laquelle elle tenait à me voir.

Layla: tu sais où se trouve ta mère?

Je hausse les épaules et retourne à mes affaires.

Layla: elle va m'en vouloir ça c'est sûr!

Je pose mon regard sur elle, elle a réussi à piquer ma curiosité si c'est ça qu'elle voulait.

- Pourquoi? Tu as rompu avec Edan?

Layla: non, pas du tout. Juste, elle m'a demandé de passer ici ce matin, qu'elle mettra un de ses chauffeurs à ma disposition pour que j'aille chercher une amie de Lila à l'aéroport.

Une amie de Lila?

- Et pourquoi elle n'a pas envoyée Lila elle-même?

C'est à son tour de hausser les épaules, signe qu'elle n'y comprenait rien elle aussi. Pourquoi c'est Layla qui devrait se préoccuper des amies de Lila? Je trouve ça un peu illogique mais je ne m'attarde pas plus dessus.

Elle finit par quitter la cuisine, et moi je continue ce que je faisais avant son arrivée.

Une dizaine de minutes plus tard, ma mère entre dans la cuisine un sourire qui ne me dit rien qui vaille accroché à ses lèvres. Qu'est-ce qu'elle a encore fait?

Ma mère: mon chéri tu es occupé là?

- Très.

Ma mère: ça peut attendre non? Je veux dire, j'ai une petite surprise pour toi qui elle, ne peut pas attendre

- Maman, le travail que je fais est vraiment important là!

Ma mère: ça ne te prendra même pas cinq minutes, s'il te plaît Evrad.

Je soupire d'agacement et je quitte ma place en emmenant mon assiette de fruits avec moi. Elle me conduit jusqu'au jardin et me demande m'installer dans une chaise.

Ma mère: elles ne vont plus tarder j'en suis sûre!

- De qui tu parles?

Ma mère: c'est une surprise. Je vais voir si mes amuse-bouches sont prêts.

Elle s'en va me laissant seul ici. C'était ça sa surprise? Néanmoins je ne bouge pas et attend patiemment son retour.

Elle revient quelques minutes plus tard suivie d'une femme de ménage, tenant dans ses mains un bol de ce qui me semble être des brownies au citron.

- Pourquoi tout ça maman? Je viens tout juste de prendre le déjeuner et je vais bientôt rentrer chez moi, j'ai des courses à faire tout à l'heure.

Ma mère: tes courses devront attendre et puis ces brownies ne sont pas à toi mon petit chéri.

Je soupire une énième fois avant de m'enfoncer dans mon siège. Imaginant la femme qu'elle a prévu de me proposer aujourd'hui pour que je l'épouse parce que je sais qu'elle en est tout à fait capable.

Au même moment j'entends un klaxon de voiture, je me tourne instinctivement et puisque d'ici je n'avais pas la vue sur le parking je me suis retourné et j'ai plongé mon regard sur l'écran de mon téléphone.

Ma mère: je crois que ses sont elles! Je vais les accueillir.

Dit-elle toute émoustillée. Je ne prête pas attention à ses paroles et je me concentre sur mon téléphone en avalant des bouchés de fruits. Peu de temps après, des éclats de voix et de rires me parviennent.

J'arrive à identifier, sans me retourner, la voix de Lila, celle de ma mère et une autre...

Qui me semble familière et qui ne l'est pas. Je me tourne dans le but de savoir de qui il s'agit et lorsque j'aperçois son visage je ne peux m'empêcher de murmurer un putain.

Ma mère a le don de toujours faire ce que je déteste sous prétexte que c'est pour mon bien. Je quitte ma place et m'apprête à rentrer à l'intérieur de la villa sauf que bien-sûr elle me stoppe dans mes mouvements.

Ma mère: Evrad, ce qui s'est passé entre vous deux c'est une vieille histoire pourquoi ne pas tout effacer et recommencer de zéro

Lila: allez Evrad, écoute au moins la raison qu'elle a à donner. Si ça se trouve elle y était obligé

Je pose mon regard sur ma mère et ma soeur qui me regardaient d'un air suppliant. Et puis derrière elles se trouvait Daliyah qui elle, me regardait avec son air de chien battu comme elle savait si bien le faire.

- Je vais lui accorder cinq minutes.

Dis-je dans un souffle en me dirigeant vers le siège dans lequel j'étais installé quelques minutes auparavant. Elle vient s'installer timidement dans le siège près de moi, tandis que ma mère et ma soeur se retirent.

Elle reste silencieuse pendant quelques secondes, je regarde l'heure sur ma montre.

- Il te reste quatre minutes.

Daliyah: je suis tellement désolée Evrad.

- C'est pour me dire ça que tu m'as fait sacrifier mon temps?

Daliyah: pourquoi tu es devenu aussi dur avec moi? Si je suis partie c'était pour notre bien à tous les deux, on en a vécu des choses toi et moi et crois-moi pour rien au monde je ne les effacerais comme ça. J'avais besoin de prendre du recul, de prendre mes distances et de mieux penser à nous. Je t'aime toujours Evrad, cet amour n'a fait que s'accroître au fil du temps et je n'y peux rien. Si je suis revenue c'est pour qu'on reprenne tout du début toi et moi.

Elle entrelace ses doigts entre les miens et je regarde nos deux mains liées. Aucune réaction ne se manifeste en moi, je ne sais pas comment réagir en fait.

Retirer sa main ou la laisser là et recommencer à zéro avec comme si rien ne s'était jamais passé?

J'opte pour le première option. Je retire ma main de son emprise et je quitte mon siège en laissant mes fruits là mais en emportant un brownie avec moi. Que je ne compte pas manger.

Je passe par la baie vitrée de la cuisine le visage renfrogné et le pas alerte, il faut que je m'en aille d'ici.

...: A force de froncer ton visage comme ça tu vas vite vieillir et ça risque te rendre encore plus moche que tu ne l'es déjà

Sa voix me fait tourner la tête en sa direction, elle se rapproche de moi toujours son air impassible sur le visage, me fixe quelques instants avant de me prendre mon brownie des mains.

Jamila: c'était donc ça la surprise de ta mère! Raviver la flamme entre deux tourtereaux qui jadis s'aimaient

Je la contourne et je m'apprêtais à m'en aller avant qu'elle n'ajoute.

Jamila: je comprends pourquoi elle s'entend aussi bien avec ma mère. De vrais pots de colle.

Je me tourne vers elle.

- Pour une fois tu dis quelque chose de censé!

Jamila: je dis toujours des choses censées, c'est toi qui m'écoute mal

Dit-elle en me narguant et en quittant la pièce. Un vrai film à elle toute seule, cette fille.

[•••]

Appartement de Evrad et Edan...

19h19...

Je pousse la porte à l'aide de mon pied afin de la fermer et je me dirige dans la cuisine pour déposer mes courses.

Edan passe la soirée avec Layla et je doute qu'il va rentrer de la nuit. Du coup je me suis acheté des repas surgelés, ne sachant absolument pas me servir d'ustensiles de cuisine.

Je m'apprêtais à aller dans ma chambre afin d'y prendre une bonne douche lorsque je me rends compte que la lumière de celle-ci est allumée.

Je me dirige vers l'entrée en restant sur mes gardes, malheureusement je n'ai pas mon arme sur moi. Je me cache derrière un mur afin d'y jeter un coup d'oeil.

Et sans surprise il s'agissait de Célia, j'oublie tout le temps qu'il faut que je change la serrure de cet appartement.

Je me mets à l'encadrement de la porte les mains dans mes poches.

- Combien de fois je dois te répéter qu'ici ce n'est pas chez toi et que tu n'entres pas comme bon te semble et tu ne fais pas intrusion dans ma chambre comme ça.

Célia: je t'attendais mon chéri, j'en ai marre de tout le temps me coltiner à ces imbéciles surtout à cette saleté de latina

Elle quitte le lit dans lequel elle était royalement installée afin de se rapprocher de moi. Je quitte mon emplacement actuel et je fais un pas en arrière.

- Dégage de chez moi.

Célia: ce n'est pas une manière de parler à sa future épouse

On dirait vraiment que je suis malchanceux, c'est toujours à moi de me faire coller à la peau par des cinglées. Pourquoi ne s'est-elle pas entichée de Edan?

Je l'attrape par le bras et l'oblige à me suivre dans le hall d'entrée, elle essayait de se débattre mais rien y fait. Avec ses talons c'était vraiment difficile pour elle. J'ouvre la porte et essaye de la jetter à l'extérieur mais elle se raidit.

Célia: tout ça c'est parce que tu te tapes la Mexicaine dans mon dos c'est ça?

- Elle au moins elle est bien plus belle et plus présentable que toi.

Je réussis à la mettre hors de l'appartement et je claque la porte sur elle. Elle frappe sur la porte comme la cinglée qu'elle est.

Je me dirige vers ma chambre la laissant étaler sa folie sur la porte mais sa dernière réplique me fait revenir sur mes pas.

Célia: puisque c'est elle qui constitue un frein à notre relation je vais la faire disparaitre comme ça rien ne pourra plus nous séparer

Après ça je n'entends plus frapper, mais j'entends des bruits de pas s'éloignant.

C'est du bluff.

Ou peut-être qu'elle disait vrai.

Mais peu importe, elle n'arrivera pas à atteindre Jamila. Et même si, elle ne sortira pas de cette histoire indemne. Jamila la descendra au moindre faux pas, déjà qu'elle ne l'apprécie pas.

Donc il n'y a pas de quoi m'inquiéter.

Néanmoins il faut que je parle avec Youssef pour qu'il garde un œil sur Jamila, une vraie bombe à retardement, si on ne la contrôle pas, elle risque mettre le feu à toute la ville.

Sacrée petite.

A suivre...

Cartel.