[11]
Villa des Cares...
Youssef: donc si je comprends bien, il y a une fille qui voulait à tout prix rentrer dans ta vie, en se faisant passer pour ton amie. Mais qui cherchait à te vendre aux Mexicains c'est ça?
- Je ne suis pas sûre que l'homme que j'ai vu est Mexicain mais peu importe. Cette fille je veux en faire mon affaire personnelle, je sais qu'elle reviendra à la charge et je n'hésiterais pas à l'éteindre.
Youssef: décidément, ça fait à peine vingt quatre heures que nous sommes côte à côte qu'il y a déjà des problèmes
- Peut-être c'est toi qui porte la poisse.
Youssef: je vais prendre ça pour un compliment c'est mieux...bon faut que je te laisse hada prends soin de toi.
- T'inquiète pas pour moi. Passe une bonne soirée cariño.
Je raccroche après cette dernière réplique et je pose mon téléphone sur mon bureau avant de quitter ma chaise et de me diriger vers mes douches.
Au moment où ma main se pose sur la poignée de celles-ci, des petits coups sont donné à la porte. Je m'arrête dans mes mouvements et je pose mon regard sur la porte de ma chambre.
- Entrez!
La porte s'ouvre peu après sur la silhouette de mon père. Son visage renfrogné, et ses ondes négatives envahissaient déjà l'air de ma chambre.
Qu'est-ce que j'ai encore fait?
- Je peux faire quelque chose pour toi?
Il ne prend pas le temps de me répondre et s'installe dans ma chaise de bureau en me faisant un signe de tête. Il m'incitait à m'asseoir. Je fais ce qu'il dit et je m'assois dans mon lit en posant mon regard sur lui.
Mon père: qu'est-ce qu'il fait ici?
- De qui tu parles?
Mon père: de ce chico qui est passé te voir ce matin, rien qu'à voir sa tête ça se voit qu'il trempe dans des affaires pas nettes notamment le trafic de drogue. C'est l'un de tes ancien homme de main c'est ça?
- Oui, et alors?
Dis-je en haussant les épaules.
Mon père: J'ai l'impression que tu ne comprendras jamais...que tu ne te rendras jamais compte de la gravité de la situation Jamila. Ta tête est mise à prix. Ils veulent ta mort, ne viens pas détruire ce que j'ai pu construire en deux ans querida je t'en supplie. Tu es ma seule et unique fille et si je te perds je ne suis pas sûr de pouvoir m'en remettre.
Encore et toujours son discours de père souciant et tout ce qui va avec.
- Papa, je n'ai plus cinq ans on est d'accord? Je décide de mes fréquentations toute seule, d'accord? Ne stresse pas, je ne risque rien. Et puis Youssef ne travaille plus avec le cartel Mexicain maintenant alors tu n'as pas à t'en faire. Je gère.
Mon père: la dernière fois que tu m'as dit que tu gérais une situation, tu sais très bien comment ça s'est terminé.
- Je gérais, mais les choses ne se sont pas passées comme je le voulais alors il a fallu que j'agisse autrement. Toi à ma place qu'est-ce que tu aurais fait?
Il ne répond pas et se contente de me fixer, il sait que j'ai raison. Si j'ai fait ce que j'ai fait, c'est que c'était la seule et l'unique solution. Même si aujourd'hui j'en assume les conséquences.
Il hoche la tête de haut en bas avant de quitter la chaise. Je me lève à mon tour et me dresse face à lui. Bien qu'il soit un peu plus grand que moi, la distance qu'il y avait entre nous me permettait de ne pas lever les yeux vers lui.
Mon père: je crois qu'il est impossible de te faire entendre raison maintenant. J'espère que comme tu le dis, tu gères. J'ai confiance en toi mi hija.
- Ne t'inquiète pas papa.
Il hoche de nouveau la tête avant de quitter ma chambre.
Je n'ai pas besoin qu'on s'inquiète pour moi.
Je m'apprêtais à me rendre dans les douches comme il y a quelques minutes avant que mon père n'arrive, quand j'entends mon téléphone sonner.
Je soupire légèrement et je vais le ramasser sur le bureau. Je décroche sans trop prêter attention au nom de mon correspondant.
- Allô?
... - Où est-ce que tu es?
Je reconnais tout de suite la voix de Evrad et je roule des yeux. Qu'est-ce qu'il va me sortir cette fois.
- Comment tu as eu mon numéro?
Evrad: parce que c'est un secret?
- Qu'est-ce que tu veux?
Evrad: je crois être le premier à avoir posé ma question. Où est-ce que tu es?
- Et en quoi est-ce que ça te regarde?
Evrad: pourtant à la base ma question était si simple.
- Je suis chez moi, où est-ce que tu veux que je sois?
Evrad: ce n'était pas si compliqué. Demain soir, on doit se rendre à un gala. Pablo-Thomas nous invite à lui tenir compagnie pendant toute la soirée.
- Et où est le rapport avec ma position actuelle?
Evrad: je voulais être sûr que tu n'étais pas en train de déambuler comme une psychopathe partout en ville.
Jusque là je ne vois pas le rapport, mais pour éviter de discuter avec lui à ce sujet, je fais mine de n'avoir rien entendu.
- Et c'est pour quelle heure demain?
Evrad: 20h, évite d'être en retard je ne veux pas faire mauvaise impression.
- Écoute...c'est ton problème ça.
Je raccroche et je jette mon téléphone sur le lit. J'espère vraiment que je n'irai pas perdre mon temps à ce stupide gala.
[•••]
Salle de gala...
20h37...
Je descends de ma voiture et je scrute le bâtiment du regard, pas fameux. Je soupire d'agacement et je me dirige vers la porte centrale. Je suis déjà saoulée de ce gala alors que je n'ai même pas encore mis un pied à l'intérieur.
Une fois devant la porte, les deux hommes en face l'ouvre en me souhaitant une bonne soirée, je ne réponds pas et me contente d'avancer.
Je reste planté juste devant la porte une fois à l'intérieur afin de scruter la salle du regard. Très joliment décorée, les couleurs dominantes : l'argenté et le doré. Les lustres brillaient plus que jamais et les voix des résidents de la salle mêlées à la douce musique de fond créait une ambiance que je connais un peu trop.
Pas fameux.
Je regrette d'avoir sacrifié ma soirée pour venir ici. Ce n'est que maintenant que je me rends compte que ma présente n'était pas utile ici.
...: Jamila!
Je tourne la tête vers le propriétaire de cette voix, et c'est le visage tout souriant de Wassim qui m'accueille.
Wassim: Je savais que tu viendrais! Les autres n'y croyaient plus mais moi si! J'y ai toujours cru!
Qu'est-ce qu'il raconte?
- Tu peux tout d'abord me conduire à la table à laquelle vous êtes installé?
Wassim: bien-sûr.
Il me tend son bras que je saisis sans hésitation et c'est ainsi qu'on slalome tous les deux entre les personnes présentes dans la salle.
Je n'imaginais même pas que Wassim pouvait être aussi connu, je veux dire, qu'il connaisse autant de personnes c'est un peu bizarre.
On s'arrêtait toutes les cinq minutes pour qu'il puisse saluer x ou prendre des nouvelles de y. Au bout d'un moment ça commençait à m'agacer, du coup ma mauvaise humeur rituelle a refait surface.
On arrive enfin à leur table et tout le monde était déjà présent. Il me tire une chaise et je m'y installer en posant mon sac à main sur la table.
Célia: et vous dîtes que c'est avec elle qu'on va travailler? Elle est tout le temps en retard, si on devait l'attendre pour une cargaison urgente, on serait tous morts depuis longtemps.
Un silence venu de nul part plane sur la table un instant avant que Alessio racle sa gorge afin de prendre la parole.
Alessio: du coup, pourquoi on est là?
Edan: c'est Evrad qui a insisté pour qu'on soit tous là.
Evrad: Pablo-Thomas est l'un de ces clients qu'on ne voit qu'une fois tous les ans : un client qui est prêt à s'offrir un bijou à tout moment sans se plaindre du prix.
Layla: et on sait tous pourquoi.
Je ne l'avais même pas remarqué depuis, elle était installée près de Edan en train de manipuler son téléphone. Au moins je ne suis pas la seule que cette soirée ennuie.
Alessio: qu'est-ce que tu veux dire par là?
Layla: il faut être con pour ne pas voir qu'il est obsédé par Jamila, à la base je suis sûre que ce pédophile n'était pas là pour acheter des joyaux bleus qui valent plus que ma ration de coiffure du mois.
Célia: manquait plus qu'elle la ramène.
Isaac: écoute Layla, peut-être cet homme avait vraiment envie de dépenser son argent comme tous les vieux de son âge. Qu'est-ce que Jamila a à y voir?
Layla: vous ne comprenez rien de toute façon
Elle quitte sa place et se dirige vers le bar à première vue. Je devrais peut-être la rejoindre, c'est vrai elle est gonflante, très gonflante, mais elle vaut mieux qu'eux en tout cas.
Je me lève à mon tour mais je me fais stopper.
Wassim: tu vas où?
- Au bar, je n'ai rien à faire ici.
Sans attendre sa réponse je quitte la table et je me dirige vers le bar en slalomant entre ce beau petit monde, d'un coup, je sens une pression sur mon avant-bras.
Je me tourne en fronçant les sourcils, devant moi se tenait le fameux Pablo-Thomas, un sourire aussi dégoûtant que la dernière fois accroché à ses lèvres.
Je baisse les yeux vers sa main avant de les lever vers lui.
- Vous pouvez me lâcher?
Pablo-Thomas: est-ce qu'on peut discuter tous les deux...seul à seul?
- Désolé mais non, je n'en ai pas envie, lâchez-moi maintenant.
Pablo-Thomas: Allons ma belle ne soyez pas aussi dure avec vous-même, venez avec moi.
Mon arme dans le sac.
J'ai une arme dans le sac.
Je ne vais quand même pas me donner en scandale ici au beau milieu des gens, alors que j'ai la possibilité de résoudre les choses assez facilement.
Je lui offre mon plus beau faux sourire, j'attrape son bras et je le laisse me trainer là où il voulait. Ma main emprisonnée dans le creux de son bras me faisant remonter mon dîné à la gorge.
Encore un peu et je le recrache là tout de suite.
Plus on avance et plus les chemins qu'on emprunte deviennent désert. Je me demande si j'ai bien fait de le suivre...
On finit par arriver enfin dans un couloir vraiment désert, à cet instant là l'emprise qu'il avait sur moi se faisait un peu plus forte.
Je me raidis d'un coup et ne bouge plus d'un poil, mon geste suffit à le faire s'arrêter et il se tourne vers moi.
Pablo-Thomas: allons ma jolie nous ne sommes pas encore arrivé à destination
Je me détache violemment de son emprise et recule de quelques pas.
- Vieux petit pervers je vois clair dans ton jeu et si tu ne veux pas que les choses finissent mal, très mal...vous fera bien mieux de me laisser retourner dans la salle principale.
Pablo-Thomas: si non?
Il sort son petit pistolet de sa veste et la pointe vers moi.
Pablo-Thomas: les choses risquent mal finir pour vous si vous ne vous pliez pas à mes exigences.
Je regarde son arme puis lui et puis je souris. Je me rapproche doucement de lui au point d'être face à lui.
- Vas-y tire mon vieux petit pervers si tu as assez de cran.
Il me sourit et en un geste assez brusque et violent je lui assène un coup de poing avant d'essayer de rebrousser chemin.
Foutue paire de talons!
Il lui a suffi juste quelques enjambées pour me rattraper, il attrape ma main et me retourne violemment vers lui avant de me rendre le coup de poing, il faut avouer que je l'ai bien sentie passer celle-là.
Mais je fais vite de me ressaisir, mais malheureusement il m'avait empoignée encore une fois avant d'essayer de me trainer de force avec lui.
Crier?
Non je ne le ferais pas, je vais me sortir de cette situation toute seule.
Je lâche mon sac à main qui contenait l'arme, afin de lui faire une clé de bras de ma main libre, je compte bien l'étrangler, jusqu'à ce qu'il rende son dernier souffle.
Il essaye de me frapper à l'aide de son arme mais je reste plus habile que lui. J'y mets toute ma force, et ne cesse de serrer encore et encore.
Mais il semble bien déterminé à me tenir tête.
Enfin, ça c'était le cas jusqu'à ce qu'un coup de feu se fasse entendre.
Olala.
A suivre...
Cartel.
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