𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓-𝐓𝐑𝐎𝐈𝐒











— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —









𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.









𝐉𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟏𝟖 𝐀𝐨𝐮𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟐

𝐀𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐄𝐭𝐮𝐝𝐢𝐚𝐧𝐭

𝐓𝐨𝐮𝐥𝐨𝐧 – 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞



Le lendemain matin, Hélène n'a même pas besoin de quitter sa chambre pour savoir que les choses ont totalement dérapé.

C'est le son tonitruant de la sonnerie du téléphone de Charles qui sonne en continu depuis le salon qui les réveille tous les deux. D'abord, la jeune fille n'ose pas bouger, un peu trop consciente du bras lourd et rassurant du Monégasque qui pèse autour de sa taille de manière possessive et du torse brûlant qui se soulève doucement contre son dos.

Elle le sent remuer légèrement contre elle, sortant peu à peu du sommeil avant d'enfouir son visage barbouillé dans le cou de la jeune femme qui ne bouge toujours pas.

Délicatement, il embrasse son épaule, s'attardant un peu plus longtemps sur la cicatrice qui marque son épaule, brossant doucement ses lèvres contre cette partie sensible, lui arrachant un frisson.

- Tu dors ? Il chuchote.

Il n'attend pas sa réponse avant de recommencer à embrasser chaque parcelle de peau nue à sa portée, frottant doucement la peau rugueuse de son menton mal rasé contre son épaule. Hélène ne répond pas, essayant de prolonger l'instant encore un peu, comme un rêve que l'on refuse de quitter.

Elle se laisse aller dans les bras du pilote, totalement détendue dans ce cocon de chaleur rassurante où elle se sent plus vivante que jamais.

Si seulement ce foutu téléphone voulait bien arrêter de sonner.

Charles doit visiblement penser la même chose puisqu'il lâche un soupir à fendre l'âme avant de s'écarter, quittant silencieusement le lit, soucieux de ne pas réveiller la jeune fille qu'il croit toujours endormie.

Hélène garde les yeux fermés, refusant d'affronter la réalité. L'absence du pilote dans les draps se fait immédiatement ressentir et elle s'enroule un peu plus étroitement dans les couvertures, à la recherche d'un peu de chaleur.

La brune écoute attentivement le bruit des pieds nus du garçon contre le lino, le son de la porte qu'on ouvre en veillant à ne pas la faire grincer puis que l'on referme avec tout autant d'attention et enfin le son strident de la sonnerie qui s'arrête enfin.

Hélène tend l'oreille, cherchant à savoir ce qui peut bien être aussi important pour justifier d'un tel harcèlement en ce jeudi matin pourtant tranquille.

Décidée à ne plus faire l'autruche, la Toulonnaise s'étire lentement dans le lit. Dormir tout habillée n'est pas très confortable, mais elle ne peut qu'être reconnaissante envers Charles de ne pas avoir essayé de lui retirer ses vêtements.

Encore somnolente, elle se frotte les yeux sans faire attention au maquillage qu'elle n'a pas retiré et qui reste accroché au dos de ses mains en de grandes traînées noires. Elle doit actuellement se trouver en mi-chemin entre le panda et la fan de métal, mais ça n'a pas vraiment d'importance, une bonne douche n'aura aucun mal à faire disparaître toutes les traces de cette soirée agitée. Car malgré l'inconfort causé par ses vêtements, Hélène doit bien reconnaître qu'elle n'a pas dormi aussi bien depuis très longtemps, depuis l'accident pour être exact.

Sans mettre un pied en dehors du lit, elle ôte son pantalon et retire avec un soupir de soulagement le soutien-gorge qui lui comprime la poitrine avant de se replacer plus confortablement. Allongée sur le dos, la tête enfoncée dans l'oreiller qui porte l'odeur entêtante de Charles, Hélène tend le bras vers la table de chevet où se trouve son propre téléphone.

Aussitôt, elle fronce les sourcils tandis que l'objet n'arrête pas de vibrer entre ses doigts. Des dizaines, des centaines de notifications affluent toutes en même temps sur le pauvre appareil qui peine à tenir le choc. Le cellulaire est tellement surchargé qu'il ne cesse de clignoter, incapable d'afficher la tonne de notification qui menace de lui faire rendre l'âme.

Les yeux grands ouverts de stupéfaction mêlée de panique, Hélène met tant bien que mal en sourdine ses réseaux sociaux, mais les notifications continuent d'arriver de partout : mails, messages, appels, ils tentent tous d'attirer son attention.

Hélène se mord la lèvre jusqu'au sang, ses doigts tapotant à toute vitesse sur son écran à la recherche de la cause de toute cette agitation quand un énième message s'affiche, provenant cette fois-ci de Bruno et elle n'hésite pas avant de l'ouvrir.

« Content de voir que tu as pris au sérieux mes recommandations concernant le gardien... Fais attention à toi gamine. »

Il joint à son message un lien sur lequel elle s'empresse de cliquer.

L'apocalypse.

Des dizaines de recommandations d'articles lui éclatent devant les yeux alors que partout sur Internet circulent des photos de la journée d'hier.

Hélène et Charles riant aux éclats, courant dans les rues de Toulon.

Charles et Hélène, en balade main dans la main.

Hélène et Charles, assis à la terrasse d'un restaurant.

Le pied d'Hélène sur le genou de Charles.

Charles portant Hélène sur son dos jusqu'à leur appartement.

Absolument tout est là, depuis qu'ils ont mis les pieds dehors, le tout agrémenté de légendes toutes plus accusatrices les unes que les autres :

« Hélène Chevalier, sauveuse ou profiteuse ? »

« Mais que va penser Charlotte ? »

« Le pilote, l'architecte et la maîtresse ! »

Elle s'arrête à peine sur les commentaires des articles franchement insultants, sur ceux qui sous-entendent que Charles souffre de séquelles de son accident qui l'ont poussé dans ses bras, de ceux qui plaignent Charlotte et l'accusent d'avoir manigancé pour briser leur couple si parfait.

Tous ces articles, tous ces commentaires, ils ne parlent que d'elle, ils n'accusent qu'elle, encore et encore, sans jamais s'en prendre à Charles.

Hélène se sent humiliée, violée par les articles qui utilisent les témoignages de gens qui se disent être des proches pour la salir, pour colporter d'odieux mensonges à son sujet et étaler chaque détail de sa vie privée.

La brune ignore volontairement l'appel de sa mère, elle n'a pas la force de répondre à ses interrogations maintenant, elle n'a la force de rien. Rapidement, elle envoie un message à Christine et Pierrot pour leur dire de ne pas s'inquiéter avant d'éteindre son téléphone.

À bout de force, elle se rallonge, formant la plus petite boule possible au milieu du lit et fixe le mur, incapable de pleurer. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que chaque chose qu'elle parvient à construire doit être détruite la seconde d'après ? Pourquoi est-ce qu'elle ne peut pas vivre en paix ? Pourquoi est-ce que l'univers lui-même semble déterminer à la piétiner encore et encore jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus jamais se relever ?

Qu'a-t-elle fait pour mériter autant de malheur ?

Ses épaules tremblent, agitées de sanglots silencieux, les larmes ne viennent pas et ses yeux restent secs, désespérément fixés sur le mur face à elle, attendant de se réveiller de cet horrible cauchemar.

Mais le cauchemar ne s'arrête pas et bientôt, c'est l'interphone de son appartement qui commence à sonner sans interruption. En désespoir de cause, Hélène ramène la couverture au-dessus de sa tête, elle ne veut plus voir, elle ne veut plus entendre, elle veut que tout s'arrête.

Son cœur lui fait atrocement mal et elle étouffe sous les draps, mais elle ne peut plus bouger, même pas esquisser le plus simple mouvement. Hélène est paralysée par la peur, par la douleur, par la tristesse.

Elle est incapable de bouger, même lorsqu'après un long moment la porte de la chambre s'ouvre de nouveau et que la voix de Charles résonne dans la petite chambre.

- Trésor ?

La brune est incapable de répondre, elle a si mal, son cœur la brûle atrocement et elle n'arrive plus à respirer.

Elle est en train de mourir.

Cette certitude la frappe avec la violence d'un uppercut, mais elle ne bouge toujours pas, son cœur explose dans sa poitrine, l'incendie s'étend à ses poumons, elle n'est plus que douleur, elle n'est plus que peur.

Sauf qu'Hélène ne se noie pas, elle brûle.

- Hélène ? Tu m'entends ?

Elle ne peut pas répondre, elle ne peut pas bouger, elle ne peut pas respirer. Hélène a envie de hurler, de pleurer, d'appeler à l'aide, mais rien ne semble vouloir passer la barrière de sa gorge, elle n'en est, tout simplement, pas capable.

Derrière elle, le lit s'affaisse et Charles tente d'écarter les couvertures pour la rejoindre. Tous les gestes du Monégasque sont empreints d'une extrême douceur, comme s'il avait peur de la brusquer, de lui faire peur. Délicatement, la pulpe de ses doigts effleure la joue d'Hélène à la manière des ailes d'un papillon.

De là où il se trouve, elle sait qu'il ne peut pas voir son visage, qu'il ne capte pas sa détresse et pourtant, elle aimerait lui dire. Elle aimerait tellement lui dire.

Pitié, sauve-moi, je suis en train de mourir.

- Je t'en prie, regarde-moi, il gémit.

Hélène se recroqueville encore un peu plus, elle ne peut pas faire ça, elle ne peut pas, c'est au-dessus de ses forces, elle veut qu'il la laisse tranquille. Plus aucun souffle d'air ne s'infiltre dans ses poumons, ses yeux la brûlent et elle a la sensation de sentir son cœur se briser, déchirer ses veines, écarteler ses organes.

Sa brûlure la démange atrocement, elle ne le supporte plus.

- Hélène ?

Dans le timbre de Charles perce une pointe de panique alors qu'il semble enfin comprendre que quelque chose ne va pas.

- Hey, trésor ? Est-ce que ça va ?

L'emprise des mains du pilote se fait un peu plus forte autour des épaules de la jeune fille alors qu'il tente de l'extirper des draps qui la recouvrent.

De nouveau exposée à l'air ambiant, un râle douloureux échappe à Hélène dont la tête bascule vers l'arrière, incapable de se maintenir seule.

Le regard paniqué de Charles croise le sien, hagard, et elle comprend qu'il a peur, qu'ils ont peur tous les deux. Les yeux du Monégasque s'écarquillent alors qu'il la force à s'asseoir au milieu du lien, les deux mains fermement agrippées aux épaules contractées de la Toulonnaise.

Hélène ne peut toujours pas parler, sa bouche s'entrouvre malgré sa mâchoire contractée, cherchant de l'air par n'importe quel moyen. Elle suffoque, incapable de respirer, son corps en souffrance panique sans qu'elle ne puisse le contrôler et tout ce qu'elle peut faire, c'est regarder le garçon désemparé sous ses yeux.

Elle n'a plus aucune maîtrise d'elle-même lorsqu'il la tire contre lui, plaquant la tête de la jeune fille contre son torse, une main enfoncée dans ses cheveux et l'autre frictionnant son dos secoué de tremblement.

- Écoute-moi Hélène, ça va aller. Tu fais une crise de panique, il faut que tu respires, il intime.

La brune aimerait l'écouter, mais elle est incapable de respirer par elle-même, c'est au-dessus de ses forces. Heureusement, Charles semble le comprendre, il se décale doucement pour pouvoir l'envelopper complètement entre ses bras avant de glisser à son oreille.

- Il faut que tu m'écoutes trésor, est-ce que tu peux faire ça pour moi ?

Pressée contre le torse du pilote, elle ne peut pas voir son visage, mais les vibrations de sa voix grave contre son oreille la rassurent immédiatement et elle se force à hocher la tête avant de fermer les yeux, concentrée sur ses paroles.

La main de Charles glisse lentement dans son dos, retraçant les contours de sa colonne vertébrale tandis que les doigts de son autre main s'enfoncent dans son cuir chevelu qu'il masse doucement, la pressant un peu plus encore contre lui.

- Il faut que tu respires, concentre-toi sur ma respiration, d'accord ?

Elle hoche de nouveau la tête avant de passer un bras autour de la taille du pilote, cimentant encore un peu plus leur étreinte.

Lentement, elle s'efforce de suivre les mouvements de la poitrine Charles qui se soulève et s'abaisse contre sa joue, calquant peu à peu son rythme sur lui jusqu'à ce que l'air s'engouffre à nouveau dans ses poumons et que la sensation de son cœur en train d'éclater soit refoulée.

- Voilà, c'est très bien, il souffle. Respire trésor...respire pour moi.

Ils ne bougent pas pendant un long moment, serrés l'un contre l'autre, accordés sur la même longueur d'onde.

Hélène n'ose pas ouvrir les yeux, elle ne veut pas affronter le regard plein de pitié que Charles posera sur elle une fois qu'elle les aura ouverts. Pressée contre lui, elle préfère se concentrer sur les battements erratiques du cœur qu'elle peut sentir juste sous sa joue.

Elle esquisse un bref sourire avant de poser sa main libre sur son torse pour mieux le sentir. Ils lui font penser aux battements des ailes d'un petit oiseau, rapide et désordonné, elle aimerait que ce moment ne s'arrête jamais. Loin du monde, loin de toutes les mauvaises ondes.

Le sourire d'Hélène se fane alors qu'elle est trop rapidement rattrapée par la réalité. Sous ses paupières fermées, les larmes commencent à s'accumuler, manquant de déborder dès qu'elle aura le courage de les ouvrir.

- Pourquoi est-ce qu'ils sont si méchants ? Elle souffle.

Contre elle, Charles se tend un peu plus, renforçant son emprise autour du corps de la jeune fille.

- Ils sont jaloux, cachés derrière leurs écrans, ils se sentent invincibles. Ils pensent que ça ne nous affecte pas, que prendre une photo sans autorisation ou poster un tweet n'est pas grave parce que nous sommes célèbres. Que c'est le prix à payer pour avoir notre vie et qu'il est normal de critiquer librement sous couvert d'anonymat.

Hélène secoue la tête entraînant la chute des premières larmes salées.

- Je ne comprends pas, elle souffle. Je n'ai rien fait pour mériter ça. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

Les mains de Charles quittent son corps pour venir accrocher son visage et l'obliger à lever les yeux vers lui, forçant le contact de leurs regards. Avec mille précautions, il frotte la pulpe de ses doigts sous les yeux de la jeune fille, chassant l'une après l'autre les larmes qui refusent de s'arrêter.

- Non Hélène, tu n'as rien fait de mal, tu es parfaite. Ces gens et leur cruauté, ils ne te connaissent pas, ils pensent à tort être en droit de connaître notre vie privée, exigé d'être mis au courant comme si leur approbation était nécessaire, mais ce n'est pas la vérité. Ils ne comptent pas, ils ne compteront jamais.

- Je veux que ça s'arrête, elle pleure.

Charles caresse doucement son visage, dépassé par toute cette souffrance dont il sait être l'une des causes.

- Je sais trésor, il murmure.

- Tu avais promis que tu me protégerais.

Le visage du pilote se crispe légèrement et Hélène ressent une pointe de culpabilité, elle ne voulait pas l'accuser.

- Je suis désolé, Hélène, si tu savais comme je suis désolé, mais je vais me rattraper. Il n'est pas question que je laisse passer ça, je vais trouver celui ou celle qui fait ça et je vais lui faire payer.

Il faut un instant pour que la teneur des paroles du Monégasque ne touche Hélène qui fronce les sourcils légèrement. Elle a peur de comprendre.

- Tu vas partir ?

Charles lui adresse un pauvre sourire et elle sait qu'elle a visé juste.

- J'ai eu Mattia au téléphone. Ils veulent que je rentre en Italie, pour pouvoir engager des démarches contre la personne qui a revendu les photos.

Hélène recule légèrement se soustrayant à l'emprise du pilote sur son visage qui se crispe en réponse.

- Quand ?

- Ce soir, il grimace. Un avion m'attend à l'aéroport de Toulon.

- Tu vas me laisser.

Charles tente de capter son regard, mais elle se détourne blessée plus que ce qu'elle ne veut bien l'admettre.

- Non ! Je ne te laisse pas, j'essaie de te protéger et pour ça, il faut que j'arrête les fuites dans la presse.

Hélène secoue la tête, il l'abandonne, encore. Son cœur lui fait mal.

- Tu as raison, c'est sans doute la meilleure chose à faire, elle marmonne, acerbe.

- Hélène...

- Je comprends, Charles. Pas besoin de te justifier.

Elle est blessée, c'est indéniable. Elle se sent utilisée, Charles ne revient vers elle que lorsqu'il va mal et disparaît dès que les choses vont mieux pour lui. Il ne reste pas lorsqu'elle a besoin de lui.

Décidant qu'elle ne veut pas en entendre plus, elle quitte le lit sans lui adresser de regard, les yeux humides de nouvelles larmes qu'elle refuse de laisser couler devant lui. Elle ne veut pas lui montrer qu'elle est blessée, elle veut être forte.

C'est sans compter sur le Monégasque qui refuse de la laisser s'en aller, attrapant son poignet pour la retenir.

- Lâche-moi, elle siffle. J'ai envie d'aller prendre une douche.

- Tu es en colère.

Ce n'est pas une question, elle lève les yeux au ciel.

- Ah bon ? Vraiment ?

Le sarcasme pique comme le poison, elle refuse de se laisser attendrir par son air contrit.

- S'il te plaît, laisse-moi terminer.

- Non, je crois que j'en ai assez entendu, elle refuse.

- Trésor...

Hélène fulmine à présent.

- Ne m'appelle pas comme ça ! Si j'étais vraiment ton trésor tu ne me laisserais pas ici, toute seule, pendant que mon monde s'effondre dehors !

Charles à l'air choqué et elle ouvre de grands yeux, surprise. Elle ne pensait pas dire ça. Gêné par ses paroles, son visage s'empourpre et elle vire au rouge. La brune tire sur son bras pour se dégager et pouvoir aller se cacher dans la salle de bain, mais le pilote semble en avoir décidé autrement.

Son visage perturbé prend soudainement un air déterminé et il se lève d'un bond, surprenant Hélène qui recule jusqu'à ce que son dos heurte le mur derrière elle. Ils se font face et elle ose à peine bouger.

- Viens avec moi.

- Quoi ? Elle s'étrangle.

- Viens avec moi en Italie. Tu as raison, je ne veux pas te laisser ici, je ne veux pas m'éloigner de toi-même pour un instant. Je veux te voir à chaque minute de chaque journée, je veux être certain que tu sois en sécurité, je veux que tu sois heureuse à mes côtés.

Hélène ouvre la bouche, mais aucun son n'en sort et Charles poursuit.

- Tu n'es pas en sécurité avec moi, pas pour l'instant en tout cas et je veux remédier à ça. Je veux retrouver celui qui s'amuse avec notre vie privée et lui faire payer chaque larme que tu as versé par sa faute.

- Charles je...

- Je veux aussi aller voir Charlotte, il poursuit. Je veux discuter avec elle et mettre un terme à notre couple calmement et sans regret pour pouvoir l'annoncer au monde entier et leur faire comprendre à tous que tu n'es pas responsable de notre rupture.

Il s'avance doucement jusqu'à ce que leurs corps se frôlent, uniquement séparés par un mince espace à peine perceptible. Hélène lève les yeux vers lui, subjuguée par ses paroles, par la manière dont il la regarde.

- Et lorsque j'aurais fait tout ça, je veux pouvoir crier au monde entier à quel point tu es une personne merveilleuse et à quel point je meurs d'envie de t'embrasser à chaque fois que tu poses les yeux sur moi.

Son cœur s'emballe dans sa poitrine et Hélène sait qu'elle doit être terriblement rouge, mais elle n'a pas le temps de s'en soucier. Pas quand Charles la regarde avec ses yeux, pas quand il semble prêt à la dévorer tout entière et que cette idée lui paraît si attirante.

Leurs nez se frôlent en une douce caresse enfantine alors que Charles se penche vers elle réduisant l'espace entre leurs visages avant de reprendre.

- Je veux faire toutes ces choses et je veux les faire correctement, dans l'ordre, sans rien brusquer, il souffle.

Sans se retenir, Hélène s'appuie sur la pointe de ses pieds pour réduire encore l'espace, tirant un sourire charmé au Monégasque.

- J'ai envie que tu m'embrasses, elle souffle.

- Je sais trésor.

La jeune fille passe délicatement ses bras autour des épaules du pilote qui pose les mains sur sa taille, plaquant leurs corps l'un contre l'autre.

- Fais-le, elle demande.

Elle n'a pas à entendre longtemps avant qu'il ne lui donne gain de cause, éliminant l'espace jusqu'à joindre leurs lèvres.

Le baiser est doux, la simple pression de leurs deux bouches, l'une contre l'autre, solidement arrimée ensemble. Charles est le premier à approfondir, demandant un accès qu'Hélène est trop heureuse de lui donner. L'étreinte s'éternise, s'intensifie tout en restant sage, chacun profitant du contact de l'autre, découvrant la sensation d'une union parfaite.

C'est doux, paisible, rien à voir avec l'empressement sauvage de leur premier baiser, cette fois-ci, ils ont tout le temps du monde pour se découvrir. Le cœur d'Hélène palpite si fort qu'elle croit en perdre la tête alors que les feux d'artifices remplacent les papillons dans son ventre.

Hélène embrasse Charles et il n'y a rien de meilleur dans tout l'univers.

Au bout d'un long moment, il finit par s'écarter avant de poser son front contre celui de la jeune fille et de frotter à nouveau leurs nez l'une contre l'autre.

- Est-ce que tu pourras m'attendre ? Il demande.

- Oui.

Elle n'a aucune hésitation et un large sourire éclaire le visage du Monégasque, confirmant un peu plus son choix si nécessaire.

- Nous allons régler cette situation, il affirme. Ensemble.

- Je te fais confiance.

Il embrasse son front, le bout de son nez, ses pommettes et ses paupières closes.

- Laisse-moi juste un peu de temps, trésor, il souffle. Et la prochaine fois que je t'embrasserais, je le ferai à la face du monde.

Et si Hélène lève les yeux au ciel, définitivement, ce plan lui plaît.



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Charles et Hélène partent en guerre et ils y vont ensemble !

Comme d'habitude, beaucoup d'information dans ce chapitre, l'escapade Toulonnaise est révélée au grand jour et comme souvent, c'est la femme qui concentre toutes les critiques et tous les reproches. La problématique des médias et du publique prend de plus en plus de place dans l'histoire et dans la relation de Charles et Hélène qui refuse de jouer le jeu et d'être la seule à concentrer toute cette haine gratuite.

Quant à notre informateur secret, il sera bientôt l'heure de dresser la liste des suspects et je compte sur vous pour être de vrais Inspecteur Gadget pour trouver la taupe. Qui ? Comment ? Pourquoi ? C'est une partie de l'intrigue que j'ai vraiment hâte de traiter hihi

Et puis on termine sur un petit bisou que je n'avais pas prévu initialement, mais bon ! Je suis de bonne humeur alors profitons en haha

Dans le prochain épisode, nos héros quittent Toulon pour vivre de nouvelles aventures italiennes !

À la semaine prochaine <3

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