𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓-𝐐𝐔𝐀𝐓𝐑𝐄











— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —









𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.









𝐋𝐮𝐧𝐝𝐢 𝟐𝟐 𝐀𝐨𝐮𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟐

𝐋'𝐚𝐞𝐫𝐨𝐩𝐨𝐫𝐭 𝐆𝐮𝐠𝐥𝐢𝐞𝐥𝐦𝐨 𝐌𝐚𝐫𝐜𝐨𝐧𝐢

𝐄𝐦𝐢𝐥𝐢𝐞-𝐑𝐨𝐦𝐚𝐠𝐧𝐞 – 𝐈𝐭𝐚𝐥𝐢𝐞



Debout sur le tarmac de l'aéroport de Bologne, Hélène ajuste sur son nez la paire de grosses lunettes de soleil noires qui dissimule son regard stressé. Sans adresser un regard au reste des passagers, principalement des touristes en cette saison, elle s'engouffre dans le bâtiment principal, ses documents d'identités à la main et effectue sans mal les contrôles de sécurité avant de récupérer son énorme valise qu'elle peine à traîner derrière elle.

La brune à bien conscience d'avoir emporté avec elle qu'une quantité astronomique de vêtements, de chaussures, d'accessoires, dont la moitié n'est même pas adaptée au climat chaud et sec de cette partie de l'Italie. Mais elle n'y peut rien, elle a, comme qui dirait, paniqué, la veille, au moment de boucler ses bagages.

Et la raison de cette panique est simple, elle n'est plus aussi certaine que ce voyage sur les terres de la Scuderia soit une si bonne idée. C'était facile d'accepter, trois jours auparavant, bien à l'abri dans les bras de Charles, à des années-lumière d'imaginer tout ce qu'un tel déplacement implique.

Le Monégasque est parti le soir même, faisant un crochet par la principauté avant de rejoindre l'Italie où elle est censée le retrouver. Malgré son emploi du temps chargé, ils n'ont pas cessé de s'envoyer des messages, pour parler de la pluie et du beau temps, plaisanter ou simplement ressentir la présence de l'autre malgré l'éloignement, Charles rassurant Hélène autant de fois que nécessaire.

Il a tenu à lui faire lire le communiqué annonçant sa rupture avec Charlotte avant qu'il ne soit publié sur les réseaux sociaux, sans pour autant s'étendre sur leur rencontre à Monaco et Hélène n'a pas osé demander.

Comme on pouvait l'attendre, les réseaux sociaux se sont immédiatement enflammés avec l'annonce de la rupture du si parfait couple Monégasque. Les spéculations vont de bon train concernant le rôle de la jolie Toulonnaise, les causes de la rupture non précisées dans le communiqué et l'impact retentissant de cette bombe sur la saison à venir.

Hélène s'est faite aussi discrète que possible, réduisant au maximum ses sorties pendant les trois derniers jours et utilisant Bruno comme livreur de courses. Elle a eu le temps de se préparer autant que possible à tous les changements imminents et de faire le point les sur informations données par Charles au sujet de cet éventuel Stalker qui le poursuit aux quatre coins de la planète.

La venue d'Hélène à Maranello est restée un secret de Polichinelle, elle a volontairement évité d'en parler à sa famille pour éviter l'inquiétude de Christine et de se faire passer un savon par Pierrot. Elle a également tenu sa mère à l'écart de toute cette histoire, trop consciente du risque qu'elle représente et du fait que Maude Chevalier aime un peu trop être au centre de tout ce battage médiatique.

Si la brune n'en est pas encore arrivée à soupçonner sa propre mère, elle ne veut pas non plus lui donner l'occasion d'aggraver la situation.

La seule personne de son entourage à connaître ses projets n'est autre que Bruno qui, elle le sait, ne donnera jamais aucune information à qui que ce soit.

Ne reste donc que l'entourage de Charles qui lui a assuré être en train de faire le ménage de son côté. Dans le meilleur des scénarios, il aura identifié la taupe et réglé le problème avant le lancement de la deuxième partie de la saison sinon il faudra envisager de prendre des mesures plus drastiques afin d'assurer la préservation de l'intimité du pilote et de son entourage.

De son côté, la Toulonnaise sait parfaitement qu'elle fait l'objet d'une surveillance accrue, certains de ses voisins ont commencés à se plaindre de l'omniprésence des journalistes dans les alentours de l'immeuble, parfois même jusque dans la cage d'escalier en quête du moindre cliché à grappiller.

Mais avec les jours et les paroles encourageantes que le pilote de la Scuderia murmure à son oreille durant leurs longs appels, tard dans la nuit, Hélène est passée de la peur à la colère.

Elle en a plus qu'assez d'être continuellement prise pour cible, de devoir rester cachée chez elle comme une fugitive après avoir goûté à la liberté aux côtés de Charles. L'enfermement qui la sauvait il y a quelques semaines à soudainement un goût de torture pour la jeune fille qui ne veut plus se cacher.

Surtout qu'elle reçoit de plus en plus de soutien et d'encouragement de gens qui sont importants pour elle. Carlos et Isabel l'ont appelé en fin de semaine, juste après avoir appris qu'ils se retrouveraient tous à Maranello. Lando a également pris le temps de l'appeler pour lui témoigner son soutien, ils ont discuté longtemps des difficultés de la jeune fille et elle a fini par lui dire que Ferrari comptait reprendre les choses en main, ce à quoi il lui a répondu de suivre son instinct et de rester indépendante avant de lui offrir un point de chute à Monaco où Lucinda et lui seraient très heureux de l'accueillir en cas de besoin. Même George s'est fendu d'un message de soutien à son égard après s'être abonné à elle sur les réseaux sociaux.

C'est donc légèrement stressé, mais confiante qu'elle entre dans le hall des arrivés de l'aéroport de Bologne en ce lundi matin, quatre jours avant la reprise du championnat.

Elle cherche du regard la présence rassurante de Charles qui l'a prévenue qu'il viendrait la chercher avant de tomber sur une grande femme aux cheveux noir de jais tenant entre ses doigts finement manucurés un panneau où est simplement écrit son prénom : Hélène.

La brune hausse un sourcil, intrigué, avant de se diriger vers elle et de s'arrêter à sa hauteur. Les yeux fixés sur son téléphone qu'elle pianote frénétiquement d'une seule main, l'Italienne lève sur elle un regard dubitatif, scrutant sa tenue de haut en bas.

- Hélène Chevalier ?

- C'est moi, elle acquiesce.

- Vous êtes en retard.

La Française lève les yeux au ciel avant de rétorquer :

- Désolé, j'ai eu du mal à garer l'avion.

L'autre esquisse une moue vaguement surprise et un petit sourire narquois vient étirer ses lèvres teintées de rouge. Finalement, elle lui tend la main et Hélène n'hésite pas à s'en saisir.

- Je vois que la presse ne vous ont pas encore totalement piétiné, c'est une bonne chose. Venez, nous avons beaucoup à faire.

Et sans rien ajouter, elle tourne les talons et traverse le hall de l'aéroport, parfaitement à l'aise dans son tailleur cintré et ses vertigineux escarpins Christian Louboutin. La confiance d'Hélène flanche légèrement, mais elle ne se laisse pas aller et lui emboîte le pas, veillant à ne pas attirer l'attention.

L'Italienne, qui ne s'est toujours pas présentée, les emmène jusqu'à une berline noire aux vitres surteintées dans laquelle les attend un chauffeur qui démarre immédiatement la portière fermée.

- Charles n'est pas là ? Demande Hélène. C'est lui qui devait venir me chercher.

- C'est ce qui était prévu, mais nous avons jugé que cela n'était pas prudent.

- Nous ?

Hélène pose la question, sceptique. L'autre femme qui un instant des yeux l'écran de son téléphone pour la regarder de nouveau, un air de profond ennui plaqué sur le visage.

- Je suis Sofia Russo, chargée de communication chez Ferreri et quand je dis « nous », je parle du pôle marketing et communication dédié à la gestion de l'image de monsieur Leclerc.

Hélène hausse la tête pour montrer qu'elle comprend, inutile d'utiliser un ton pompeux et des mots compliqué uniquement pour l'intimider. Une fois diplômé Hélène aura exactement les mêmes spécialisations que la femme assise face à elle. Inutile d'essayer d'instaurer un lien de supériorité, elle n'est pas impressionnée.

- Et donc, en quoi est-ce imprudent ?

Sofia soupire lourdement avant de croiser les jambes, dévoilant sa peau lisse et doré.

- Écoutez, elle commence. Je n'ai pas plus envie que vous d'être là, mais vous n'avez pas été briefée sur la stratégie de communication ni sur les éléments de langage à mettre en avant. Nous ne pouvons pas vous laisser batifoler dans tous les coins sans préparation à moins d'une semaine du Grand Prix.

Hélène esquisse une grimace, Sofia n'y va pas avec le dos de la cuillère, mais au moins, elle est honnête et la jeune femme se doute que l'accueil chez Ferrari risque de ne pas être beaucoup plus chaleureux.

La trentaine de kilomètres qui séparent Bologne et Maranello lui semble affreusement long, uniquement entrecoupé par le cliquetis des ongles de Sofia tapotant contre son écran de téléphone. Le regard d'Hélène se perd à l'extérieur, examinant attentivement le paysage de campagne verdoyante de la région d'Emilie-Romagne. L'été déjà bien avancé assèche la nature qui prend des reflets jaunes et orangés un peu partout alors que la sécheresse frappe de plein fouet toute l'Italie.

Hélène cale sa tête contre la fenêtre, le regard résolument fixé sur l'extérieur, elle fait semblant de ne pas voir les brefs coups d'œil que lui lance le chauffeur dans un rétroviseur et les soupirs de plus en plus appuyés de Sofia qui commence à franchement lui peser.

- Un problème ? Finit-elle par demande.

- Nous avions déjà prévu la totalité du plan de communication pour la deuxième partie de l'année, il faut tout recommencer et c'est quelque chose dont je me serai passé.

Hélène esquisse un rictus sombre, elle s'est jurée d'être polie et gentille, mais il y a des limites à ne pas dépasser.

- Dommage pour votre travail, mais c'est le genre de choses qui arrive parfois quand on travaille pour des êtres vivants, ils ont une vie.

Les deux femmes se fusillent du regard pendant quelques secondes avant que Sofia ne baisse les yeux et Hélène esquisse un rictus narquois, il n'est pas question qu'elle se laisse marcher sur les pieds.

Le reste du trajet se passe en silence et quand les premiers panneaux à l'effigie de la ville berceau de l'écurie au cheval cabré apparaissent sur leur passage, Hélène se pince l'arrêt du nez avec ennui. Ce n'est pas vraiment le type d'accueil qu'elle avait imaginé, mais elle n'a aucune raison d'empirer les choses.

La Française se redresse dans son siège et relève la tête vers la grande Italienne qui n'a plus moufté depuis un moment.

- Écoutez, Sofia, elle tente. Vous ne m'aimez pas et je ne vous apprécie pas non plus. Je suis uniquement ici pour le bien de Charles et pour rien d'autre. Ce n'est peut-être pas ce que vous aviez imaginé, mais c'est le mieux que je puisse faire. J'espère qu'en tant que femmes et professionnelles, nous pourrons nous entendre pour le soutenir au mieux. J'ai tout à apprendre et je compte sur vous pour m'aider à l'aider, la balle est dans votre camp.

Puis elle descend de la voiture qui vient tout juste de s'immobiliser devant l'entrée du grand bâtiment écarlate. Ses yeux ont besoin de quelques secondes pour s'habituer à la luminosité, mais elle est immédiatement soufflée par la majesté de l'endroit.

Se trouver à l'intérieur des locaux de la mythique maison mère de la Scuderia Ferrari, c'est un rêve de petite fille qui devient réalité, une consécration pour la fan de toujours. Les larmes d'émotion lui montent aux yeux et elle les efface d'un geste rapide de la manche sous le regard curieux de Sofia qui l'a rejoint de son côté de la voiture.

- Il a dit que vous alliez pleurer, elle explique.

- Quoi ?

Hélène relève la tête, surprise.

- Monsieur Leclerc, il a demandé à ce que l'on passe par la grande porte pour que vous puissiez avoir une meilleure vue.

Le cœur d'Hélène palpite un peu plus vite alors qu'elle esquisse un sourire niais et Sofia lève les yeux au ciel, un petit sourire aux lèvres.

Savoir que Charles à tout planifié pour elle parce qu'il savait qu'il ne pourrait pas être là, c'est juste magique.

- Vous devriez faire attention là-dedans, pointe l'Italienne. Certains ne voient pas votre venue d'un bon œil.

Toute palpitation disparue, la Toulonnaise retrouve son sérieux et fronce légèrement les sourcils, juste assez pour que Sofia le voit.

- Pourquoi ça ?

L'autre hésite un instant avant de répondre.

- Charlotte était contrôlable, elle faisait ce qu'on lui disait sans poser de question. Vous, vous êtes là justement parce que vous êtes imprévisible.

- Je saurais me contrôler, elle nie.

- Peut-être, mais vous n'hésiterez pas à vous rebeller également. Les choses sont toujours tendues lorsqu'une nouvelle compagne de pilote arrive, tout peut facilement dégénérer et il faut que vous soyez consciente du fait que Ferrari préserve toujours la réputation de ses pilotes avant tout autre chose.

Hélène hoche la tête pour montrer qu'elle comprend. Elle n'a pas prévu de déclencher de scandale et encore moins esquinter l'image de Charles, c'est la dernière chose qu'elle souhaite, mais elle prend très au sérieux l'avertissement.

- Je saurais m'en souvenir, elle approuve. Merci du conseil.

Sofia la dévisage un instant, comme si elle cherchait quelque chose en elle, un indice invisible avant de finalement esquisser un sourire à son tour et de commencer à avancer vers le grand bâtiment tout de pourpre et de verre.

- Disons que j'ai choisi mon camp, elle déclare dans un Anglais chantant.

La brune esquisse un petit sourire amusé et surpris avant de lui emboîter le pas, tout n'est peut-être pas perdu après tout.

En entrant dans les locaux de l'usine Ferrari, elle se voit remettre un badge nominatif ainsi qu'un plan même si Sofia joue le rôle de guide à la perfection. La Toulonnaise fait de son mieux pour ne pas penser aux regards curieux que les ingénieurs et membres de l'administration lui lancent à chaque fois qu'elle entre dans un nouveau couloir ni aux murmures empressés qu'elle entend dès qu'elle leur tourne le dos.

Elle sait parfaitement que cette situation n'a rien de conventionnel et que si les retombées médiatiques du scandale entre Charles, Charlotte et elle augmente l'intérêt du public l'égard du pilote, d'un point de vue professionnel voir les griefs amoureux du Monégasque prendre le pas sur l'image de l'écurie ne doit pas être très réjouissant du point de vue de ceux qui y travaille. Elle se sent sincèrement désolée pour eux.

Les deux femmes déambulent longtemps dans les couloirs du bâtiment et si Hélène serait prête à tuer pour pouvoir passer par la galerie d'exposition, elle se doute bien qu'il ne s'agit pas vraiment du sujet de sa visite. Cependant, elle ne laisse pas tomber l'idée, il lui suffira de faire les yeux doux à Charles plus tard pour qu'il lui indique comment y accéder.

Elles finissent par déboucher dans une grande salle de réunion où trône une immense table de réunion rectangulaire. Elles sont visiblement les premières à arriver et Sofia en profite pour jeter un nouveau regard à son téléphone.

- La réunion commence à quinze heures, les autres ne devraient plus tarder. Je dois aller chercher quelques dossiers, est-ce que je peux vous laisser seule ?

- Pas de problème, affirme la Française.

- Ne sortez pas de cette salle, d'accord ?

- Je vous le promets Sofia.

Les deux femmes échangent un petit sourire complice avant que la plus âgée ne disparaisse de nouveau laissant Hélène seule dans la pièce immaculée.

Seule pour la première fois depuis des heures, elle en profite pour se recoiffer subtilement et envoyer un message à Bruno et Lando dont elle s'est beaucoup rapprochée au fil des jours, nouant une vraie complicité avec le pilote Britannique à peine plus vieux qu'elle.

Hélène prend place sur l'une des chaises à roulette disposées autour de la table et se plonge dans ses réseaux sociaux. Malgré son compte Instagram récemment passé en privé, elle cumule des dizaines de milliers d'abonnés et presque autant de demandes de follow auxquelles elle ne donnera jamais suite. De toute façon, elle a supprimé toutes ses photos, ne supportant plus les remarques acerbes des gens sur ses photos d'elle plus jeune postées il y a des années.

Sans trop réfléchir, elle like la dernière publication de Charles et quelques édits et mêmes qui la font particulièrement rire avant de tomber par hasard sur un compte retraçant l'origine de toutes les tenues de Charlotte Siné. Curieuse, Hélène fait défiler quelques publications avant de passer à un compte similaire pour Isabel et encore un autre pour Carmen.

Hélène n'est pas du même monde que ces filles, toujours jolies et apprêtées avec des vêtements hors de prix qu'elles ne remettent jamais deux fois et des partenariats avec des marques toujours plus luxueuses. Elle n'a rien contre, c'est même un style de vie qui lui fait terriblement envie, mais qu'elle n'aura jamais.

Hélène aime ses vieux vêtements trouvés en seconde main, elle aime la sensation que lui procure ses jeans usés jusqu'à la corde, sortir de chez elle en pyjama pour aller chercher le pain, voler les affaires de Bruno et celle de Pierrot. Elle n'est pas particulièrement fière de son petit appartement et elle a parfois un peu de mal à boucler les fins de mois, mais elle est autonome et elle sait aussi s'amuser et faire plaisir avec peu de moyens. Une vie terriblement normale, mais Hélène aime la réalité, elle aime que les choses soient tangibles et sûres, c'est ainsi qu'elle a été élevée.

- Bonjour trésor.

Surprise, Hélène relève les yeux pour découvrir le pilote accoudé au montant de la porte, un petit sourire heureux placardé sur le visage.

Les yeux de la jeune fille s'écarquillent et elle lâche son téléphone qui retombe sur la table quand elle saute sur ses pieds.

- Charles !

Sans hésiter, elle se jette dans ses bras et s'accroche à lui alors qu'il la soulève pour la faire tournoyer tendrement.

Le nez plongé dans son cou, elle prend une grande inspiration et le parfum du pilote emplit ses narines. Son odeur lui a manqué, ses bras lui ont manqué, son être tout entier lui a manqué.

Il esquisse un petit rire amusé lorsqu'elle resserre son étreinte pourtant, il la maintient fermement plaqué contre lui, un bras enroulé autour de sa taille.

- Toi aussi, tu m'as manqué, il souffle à son oreille.

Le sourire refuse de quitter les lèvres de la Toulonnaise lorsqu'elle s'écarte un peu pour pouvoir le regarder.

Charles est magnifique, légèrement échevelé, habillé de ce qu'elle devine être sa tenue d'entraînement, il est lumineux.

- T'es beau, elle souffle, timide.

Son sourire s'agrandit et le cœur de la jeune fille palpite un peu plus fort dans sa poitrine.

- Merci, il répond. T'es pas mal non plus.

Il ponctue sa réponse d'un clin d'œil et Hélène rougit fortement en réponse, touchée.

Doucement, elle lève la main et enfonce ses doigts dans les cheveux ébouriffés du pilote qui penche la tête pour prolonger la caresse.

- Tu m'as manqué, elle avoue. Je sais que ce n'était que trois jours, mais tu m'as manqué.

Doucement, il rapproche leurs deux visages et frottent leurs nez l'un contre l'autre avec un sourire qu'Hélène lui rend.

- Toi aussi, tu me manques trésor, tout le temps.

Ils échangent un nouveau sourire complice et Charles ajoute :

- Si tu savais comme j'ai envie de t'embrasser.

Hélène perd légèrement son sourire alors que son regard tombe sur les lèvres du Monégasque, roses et tentatrices. Oui, elle aussi a très envie de l'embrasser.

Le bruit de quelqu'un qui s'éclaircit la gorge dans le couloir les fait tous les deux sursauter et ils se séparent rapidement, pris sur le fait.

Devant eux, bras croisés sur le torse, se tient Mattia Binotto, l'air vaguement contrarié.

- J'aimerais pouvoir rentrer dans la pièce, il explique simplement.

Hélène baisse la tête, rouge de honte et s'écarte précipitamment pour le laisser passer tandis que Charles s'excuse.

Un dossier sous les bras, il prend place autour de la table, bientôt suivie par les deux jeunes gens. Hélène et Charles s'assoient l'un à côté de l'autre pendant que la salle ne se remplit lentement de personne à la mine sérieuse et concentrée. La Toulonnaise baisse les yeux, intimidée par les regards curieux ou scrutateurs que lui jette certain. Elle esquisse un pauvre sourire lorsque Sofia entre de nouveau, une pile de dossiers sous le bras qu'elle distribue à tous les participants.

Sous la table, sa jambe tapote nerveusement et elle sursaute lorsque Charles pose la main dessus en signe d'apaisement. Elle relève la tête, surprise et il lui adresse un sourire encourageant tout en lui pressant le genou.

Elle esquisse un petit sourire en remerciement et passe la main sous la table pour nouer leurs doigts ensembles.

- Tout le monde est là, commence Mattia. Je crois que l'on peut commencer.



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Faisons comme si nous étions mardi ? :')

Pas le chapitre le plus palpitant de l'histoire, mais il met en place le contexte autour du séjour d'Hélène en Italie. Pour l'instant l'accueil est mitigé, mais elle parvient tout de même à se faire quelques alliés.

Selon vous, quelle sera la stratégie de Ferrari ?

L'auteur imparfait et extrêmement flemmard que je suis travaille dur pour essayer de vous poster un chapitre mardi prochain à 12h, il est temps de revenir aux bonnes vieilles habitudes !

En attendant je vous souhaite une bonne semaine, un bon Grand Prix d'Espagne et oublions Monaco !

See ya

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