𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓-𝐇𝐔𝐈𝐓
— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —
𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.
𝐃𝐢𝐦𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞 𝟐𝟖 𝐀𝐨𝐮𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟐
𝐒𝐏𝐀-𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐨𝐫𝐜𝐡𝐚𝐦𝐩𝐬
𝐏𝐫𝐨𝐯𝐢𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐋𝐢𝐞𝐠𝐞 – 𝐁𝐞𝐥𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞
Assise au fond du garage, un casque accroché autour du cou, les yeux fixés partout ailleurs que sur les journalistes qui la mitraillent depuis l'extérieur, Hélène se retient de toutes ses forces d'arracher la peau de sa cicatrice, préférant enfoncer ses ongles dans le cuir de son short à la place.
Un short en cuire, une idée de Sofia, elle déteste ça. Il lui colle à la peau, l'empêche de se mouvoir comme elle le souhaite et lui donne l'impression que tout le monde peut voir les démarcations de ses sous-vêtements au moindre mouvement.
Quelques mécaniciens lui adressent des sourires encourageants lorsqu'ils passent à côté d'elle et elle s'efforce de leur rendre malgré le manque de volonté. Personne n'a été foncièrement méchant avec elle depuis le départ, mais elle sent bien qu'ils tentent de garder une distance avec elle. Une distance qui n'existait pas lorsqu'elle n'était qu'Hélène, la petite commissaire de course de Paul Richard et pas un piège médiatique ambulant.
Hélène soupire, elle a parfois l'impression que tout cela remonte à une autre vie, tant cela lui paraît lointain. Bruno, Anne, Pierrot, les week-ends au circuit et l'anonymat, dont elle rêve à présent, tout cela lui manque affreusement.
La brune ne bronche pas lorsque Luisa prend place à ses côtés, cette fille a des accès partout, elle connaît tout le monde et tout le monde l'apprécie aussi, Hélène n'est pas surprise de découvrir qu'elle a aussi ses entrées dans le garage Ferrari.
- Comment va ma wag préférée, ricane la Portugaise.
- Ne m'appelle pas comme ça, je déteste ce mot.
- Il va pourtant falloir t'y faire, c'est ce que tu es maintenant. La wag la plus médiatisée de l'histoire.
Désabusée, Hélène laisse retomber sa tête entre ses mains. Ça pour être médiatisée, elle l'est. Depuis mercredi, tout a pris une envergure absolument démesurée, affolante même.
À l'instant où Charles a ouvert la bouche pour confirmer qu'ils sont bien un couple, l'univers d'Hélène à définitivement basculé. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire.
Elle n'arrive pas à en vouloir à Charles d'avoir pris une telle décision sans la consulter, dans la précipitation de l'instant, ils n'ont pas eu l'occasion de se concerter et une partie d'elle est réellement fière qu'il l'ait reconnue comme sa petite amie devant le monde entier. Comme l'a plus tard affirmé Sofia, c'était sûrement la meilleure réponse à donner, arracher le pansement le plus rapidement possible pour ne pas prendre le risque de devoir faire face aux conséquences d'un autre mensonge révélé au grand jour.
Mais une autre partie, celle qui pousse Hélène à vivre cachée depuis mercredi soir, celle qui l'oblige à détourner le visage ou pire, à baisser les yeux, à chaque fois que son regard croise un appareil photo en veut à la terre entière de l'avoir poussée sous les feux des projecteurs.
Luisa a raison depuis mercredi, elle est le centre de l'attention de la sphère médiatique F1, peut-être aussi populaire que le Grand Prix en lui-même et le fait qu'elle reste volontairement cachée dans l'ombre pendant que le Monégasque évolue en pleine lumière ne fait qu'accentuer les discussions et les commérages autour de leur relation à elle et Charles.
La main de Luisa se pose sur la sienne et la jeune femme lui adresse un sourire encourageant.
- Ça va aller ma belle. Je suis déjà passée par là et je peux t'assurer que cela ne dure pas.
- Merci de rester avec moi, souffle la Toulonnaise.
- Tu rigoles ? Si je suis à côté de toi, ils me prennent aussi en photo, c'est gagnant-gagnant.
Hélène laisse échapper un petit rire. Luisa est réellement amusante, pétillante et drôle, les deux jeunes filles se sont rapprochées par la force des choses au cours du week-end. Isabel étant très prise par son travail de journaliste, elles se sont retrouvées toutes les deux et Luisa lui a tenu compagnie pour qu'elle ne se sente pas trop seule.
Avec du recul, Hélène doit bien reconnaître que son premier avis sur la Portugaise n'était clairement pas le bon. Elle, qui l'avait d'abord prise pour une jeune fille capricieuse et superficielle, doit bien reconnaître qu'elle s'est trompée et si elle est d'abord restée sur ses gardes à cause des paroles de Charles et Carlos, Luisa n'a fait aucun faux pas depuis mercredi.
- J'ai l'impression d'être une bête de foire, elle grogne.
Luisa hausse les épaules.
- C'est ce que tu es pour eux. Charles est un genre de sexe symbole universel, il plaît pour sa beauté, pour son talent et pour son charisme alors forcément, les gens se demande ce que tu dois avoir de si spécial pour qu'il ne jure que par toi. Curiosité et jalousie, c'est un mélange explosif.
- Je n'ai rien de spécial, j'étais juste au bon endroit au bon moment.
- Ne réduis pas la chose, ce que tu as fait pour Charles est tout simplement incroyable. Peu de gens sont prêts à se jeter dans les flammes pour une personne qu'ils ne connaissent même pas et tout le monde devrait t'admirer pour ça. Mais avec les réseaux sociaux et votre surmédiatisation, les gens pense avoir le droit de tout savoir sur votre relation et pire que ça, ils exigent une totale transparence de votre part.
- Je n'aurais pas pu mieux résumer la situation.
- Je suis passée par là aussi, au début, sans doute moins que toi, mais Lando à une fan base plutôt étendue et une partie ne m'a pas vue d'un très bon œil.
Hélène lui lance un regard compatissant, Luisa est peut-être la personne qui la comprend le mieux actuellement.
- Comment est-ce que tu as fait ? Je serais prête à n'importe quoi pour qu'on me laisse tranquille.
La Portugaise semble réfléchir un instant, la mine pensive, avant de répondre.
- Ne te cache pas, plus tu te cache et plus tu leur donnes envie de te traquer, le meilleur moyen de garder ta vie privée est de t'exposer et de leurs faire croire qu'ils ont tout vu. Tu veux cacher le fait que tu vois encore une infirmière pour ta brûlure ? Postes des photos de toi et Charles en train de vous promener main dans la main. Donne aux piranhas de quoi manger et tu peux être sûre qu'ils n'iront pas chercher plus loin.
Hélène hoche la tête pour montrer qu'elle comprend même si elle n'est pas tout à fait sûre de la démarche. Luisa était déjà influenceuse avant de commencer à sortir avec Lando, sa vie était déjà chargée et palpitante, la sienne l'est beaucoup moins tout comme son passé est, sans aucun doute, beaucoup moins reluisant.
- Et surtout, n'oublie pas de montrer aux gens pourquoi tu es là. Ils se concentreront de toute manière sur le temps que tu passes avec Charles, mais n'hésites pas à mettre les petits plats dans les grands.
La brune est un peu perdue, personne ne lui avait dit que sortir avec Charles impliquait un Master en comportementalisme et communication.
Sortir avec Charles, comme c'est étrange à dire, presque improbable et Hélène peine encore à y croire. Et pourtant, c'est la vérité, quatre jours plus tôt lorsque la journaliste leur a demandé s'ils étaient un couple, Charles n'a pas hésité une seconde avant de répondre que oui, déclenchant un tonnerre d'applaudissements enthousiastes dans la pièce et une presque crise cardiaque pour Sofia.
Le temps qu'ils quittent le Paddock, la planète entière savait pour l'officialisation de leur relation et encore moins pour que l'hôtel dans lequel ils logent ne leur propose leur plus luxueuse suite nuptiale.
En l'espace de quelques heures, Hélène est passée du statut de mystérieuse jeune femme aux côtés de Charles Leclerc à petit amie officielle, moins d'un mois après sa ruputre avec Charlotte.
Autant dire qu'une bombe aurait fait moins dégâts.
Depuis cet instant précis, la vie entière d'Hélène a pris une tournure absolument décadente. Sa popularité sur les réseaux sociaux a littéralement explosé, des marques la contactent pour lui proposer des partenariats, les agents d'autre influenceurs lui proposent des collaborations et elle reçoit plusieurs propositions d'agence souhaitant l'aider à gérer son image publique.
Hélène sait très bien qu'elle n'était plus une inconnue, mais là, on la traite comme une star et c'est réellement déstabilisant.
- Une marque de sextoys m'a proposé une collaboration, elle chuchote gênée. Ils veulent m'envoyer des échantillons pour que j'essaie avec Charles et que je fasse une vidéo review.
Hélène est rouge de honte alors que Luisa la dévisage, incrédule et n'éclate de rire, attirant sur elles le regard de quelques mécaniciens et journalistes, ce qui ne fait qu'accentuer la gêne de l'étudiante.
- Oh, mon Dieu, Hélène ! Elle éclate de rire. Qu'est-ce que tu leur a répondu ?
- Je n'ai pas osé répondre, c'est beaucoup trop gênant, elle marmonne.
Luisa est presque pliée en deux sur sa chaise à force de rire, elle essuie une larme d'hilarité avant de se redresser, de jeter un regard autour d'elle et de chuchoter, sur le ton de la confidence.
- Tu as bien raison et puis je ne pense pas que tu en aies besoin avec Charles !
Elle ponctue sa phrase d'un clin d'œil coquin et la brune baisse les yeux, rouge de gêne.
- Oh...Eh bien...Je...
Luisa arrête soudainement de rire, ce qui n'arrange rien à l'embarras d'Hélène.
- Attends, ça veut dire que vous n'avez pas encore couché ensemble ?!
- Ne parle pas si fort ! S'exclame-t-elle. Quelqu'un va finir par t'entendre !
La Portugaise l'attrape par les épaules, la forçant à se redresser et à la regarder.
- Est-ce qu'il y a un problème Hélène ? Elle demande. Entre toi et Charles, je veux dire. Est-ce que quelque chose ne va pas ou alors tu...
- Tout va bien, elle coupe. C'est juste que l'on prend notre temps, j'image...Est-ce que c'est si mal que ça qu'il ne se soit rien passé ?
Luisa capte clairement l'inquiétude dans la voix de la Toulonnaise et fait un effort pour se calmer avant de lui frotter doucement les épaules.
- Bien sûr que non ma belle, elle rassure. Mais, laisse moi te poser une question. Est-ce que tu as envie de coucher avec Charles ?
Le rougissement immédiat d'Hélène et son bégaiement maladroit doivent lui apporter une réponse suffisante parce qu'elle retire ses bras avec un petit sourire narquois.
- Pas la peine de s'inquiéter pour ça, elle ricane.
Timide, la brune baisse les yeux sur ses mains qu'elle tire inconsciemment.
- En même temps, elle chuchote. Est-ce que tu l'as vue ? Qui n'aurait pas envie de coucher avec Charles ?
- Personne, approuve Luisa. Absolument personne, petite chanceuse.
Hélène lâche un petit rire. Ce n'est pas vraiment qu'elle n'a pas envie qu'elle et Charles se rapprochent, c'est juste que, mercredi, Charles a annoncé à la terre entière qu'ils étaient un couple et depuis, ils n'en ont pas reparlés. Ils ne se sont presque pas parlés du tout d'ailleurs, le pilote étant très demandé et Hélène un peu trop occupée à essayer de se cacher des yeux du monde entier.
Même le soir, lorsqu'il la rejoint dans le lit immense de cette chambre d'hôtel démesurément grande, quand il passe un bras autour de sa taille et embrasse sa joue alors qu'elle fait semblant de dormir, même là, ils ne parlent pas. Charlie finit toujours par s'assoupir au bout de quelques minutes et Hélène passe ensuite de longues heures à le regarder dormir sans oser, ne serait-ce que l'effleurer.
Et lorsqu'elle se réveille au petit matin, les rôles se sont échangés, Charles est déjà parti sans oser la réveiller et elle se sent terriblement seule dans les draps froids.
Hélène est en couple. Cette idée est à la fois excitante et terriblement terrifiante pour elle à qui l'amour n'a jamais vraiment réussi. Elle est sûre de ses sentiments à propos du Monégasque, elle le sait depuis le jour où elle a posé les yeux sur lui dans cette chambre d'hôpital blafarde et où il lui a demandé pourquoi elle pleurait.
Mais il y a un véritable fossé entre reconnaître ses sentiments et les avouer et si aux yeux du monde, ils l'ont déjà sautés, la Toulonnaise n'est, en réalité, pas certaine de la marche à suivre.
Comment demander à Charles de sortir avec elle alors qu'ils sont déjà, techniquement, ensemble ?
Elle a beau retourner le problème dans tous les sens depuis plusieurs jours, la brune n'est pas beaucoup plus avancée.
- Quand on parle du loup, souffle Luisa.
Hélène relève la tête et immédiatement, son regard plonge dans celui du Monégasque de l'autre côté du garage. Il est entouré de plusieurs ingénieurs, Xavi, Andrea même Mattia est là et ils semblent tous avoir une conversation des plus sérieuse alors que Charles n'a d'yeux que pour elle.
Carlos, qu'elle n'avait pas vue, donne un coup de coude dans les côtes de son coéquipier qui est bien obligé de se concentrer sur ce que l'on est en train de lui dire et la brune à juste le temps de voir le sourire de l'Espagne qui lève les yeux au ciel avant qu'ils ne disparaissent tous derrière un mur d'écrans d'ordinateur.
- Et après, tu oses me dire qu'il ne s'est rien passé entre vous ? Ricane Luisa.
- Quoi ?
Luisa à vraiment l'air désespéré lorsqu'elle répond.
- Sérieusement ? Il te regarde comme si tu étais une sucrerie et toi, tu lui lances des regards de biche effarouchée qui attend qu'une chose, c'est que le grand loup vienne la croquer.
La Toulonnaise s'étouffe avec sa salive et tousse fortement pendant que Luisa, fière d'elle, rigole sur sa chaise.
- Mais de quoi est-ce que tu parles ?!
- De la manière dont les cils de Carlos Sainz effleurent ses joues de la manière la plus sexy que j'ai jamais vue évidemment ! Mais enfin Hélène, bien sûr que je parle de la tension sexuelle entre toi et Charles.
La brune ne sait plus où se mettre, autant elle apprécie le franc parlé de Luisa, autant, ici, en plein milieu du garage Ferrari, entouré de dizaines de mécaniciens aux oreilles traînantes, l'idée de parler de la tension entre elle et Charles ne la ravit pas vraiment.
- Tu es forte quand même, elle continue. Ne le dis pas à Lando, mais à ta place, je lui aurais sauté dessus depuis longtemps déjà.
- C'est bon ! J'ai compris, merci Luisa ! Est-ce que l'on peut s'arrêter là s'il te plaît ?
La Portugaise lui lance un petit regard amusé avant de hocher la tête pour donner son accord. De toute manière, Hélène voit difficilement comment elle pourrait être plus gênée que maintenant. Surtout quand les paroles de Luisa ont suffit à réveiller en elle tout un tas de pensées qu'elle tentait de réfréner jusqu'à maintenant.
Mal à l'aise, elle croise les jambes et coince les bras sous sa poitrine pour s'empêcher de se trémousser sur son siège.
Elle a définitivement envie de sauter sur Charles, mais sa conscience la force à vouloir lui parler avant pour mettre les choses à plat. Ce qu'ils feront après ça ? Tout dépend du résultat.
C'est du moins ce qu'elle est en train de se promettre mentalement lorsque le Monégasque en personne se plante devant elle, plus beau comme un dieu dans sa combinaison de pilote, la concentration chevillée au corps et plus séduisant que jamais aux yeux d'Hélène qui déglutit difficilement pendant qu'il la dévisage avec attention.
Il semble attendre quelque chose et elle sursaute quand Luisa lui met un petit coup de coude dans les côtes pour la faire réagir.
- Oui ? Sa voix est enrouée.
- Est-ce que tu as deux minutes ? J'aimerais te parler.
Perdue, la brune adresse un regard incertain à son amie Portugaise qui comprend très bien le message et décide de prendre les devants.
- Vous entendez ? Demande Luisa. Je crois que c'est Lando qui m'appelle ! Je devrais aller voir ce qu'il veut.
Et sans demander son reste, elle saute sur ses pieds et trottine vers l'extérieur, non sans lancer un clin d'œil équivoque à Hélène qui rougit violemment en réponse.
Charles, qui n'a rien manqué de l'échange, lui tend doucement la main et la jeune fille prend une grande inspiration avant de la saisir et de le suivre jusqu'à une pièce qu'elle reconnaît être sa Driver Room. Parfait, une pièce fermée où personne ne pourra venir les déranger, exactement ce qu'il manquait au cerveau en surchauffe de la jeune fille pour relancer le film de ses fantasmes contenus.
Déterminé à mettre un terme au combat entre sa conscience et sa libido, Hélène, dos à Charles, prend une nouvelle grande inspiration prête à poser le sujet qui fâche sur la table d'entrée de jeu.
Confiante, elle se retourne, le regard plein d'espoir.
- Charles. Est-ce que toi et moi, on sort...
Mais elle n'a pas le temps de finir.
Sans qu'elle ne l'ait vue s'approcher, Charles pose ses lèvres contre les siennes, étouffant d'un baiser passionné toute ébauche de question. Et Hélène sait qu'une part d'elle devrait être en colère contre le pilote et contre elle-même de ne pas pouvoir aller au fond des choses, mais la grande majorité de sa conscience elle, est beaucoup trop occupée à profiter de l'instant pour avoir un quelconque regret.
Sans résister, elle se laisse fondre dans les bras que le pilote enroule autour d'elle, soupirant de plaisir lorsqu'il la plaque contre la porte, rapprochant leurs corps autant que possibles. Désireuse de plus, elle glisse une main dans sa nuque tandis que l'autre agrippe la combinaison rouge écarlate, enfonçant ses ongles dedans.
Décidément, elle aime beaucoup trop embrasser Charles.
Lorsqu'il s'éloigne enfin, elle laisse échapper un faible soupir de déception avant d'essayer de quémander un autre baiser du bout des lèvres.
- Je suis désolé, il souffle. J'aurais dû te demander avant de faire ça.
- Tu as mon autorisation.
Il esquisse un faible sourire avant de reculer d'un pas au grand désespoir de la jeune fille qui reste collée contre la porte.
- Oh, crois bien que si je pouvais trésor, je ne m'arrêterais jamais.
Hélène fronce les sourcils.
- Alors pourquoi tu le fais ?
- Peut-être parce que j'ai une course de Formule 1 dans vingt minutes ?
Elle lève les yeux au ciel.
- OK. C'est une excuse valable, mais c'est toi qui a commencé.
- Je sais, il rit. Mais j'ai deviné ce que tu allais me demander et j'ai paniqué.
Pas certaine de comprendre, elle croise les bras sur sa poitrine.
- Tu as paniqué...Parce que tu ne veux pas répondre ?
Comprenant à quel point ses mots peuvent être mal interprétés, le Monégasque grimace avant de répondre rapidement.
- Pas du tout ! Ça fait des jours que je cherche un moyen de t'en parler et que je cherche le moment parfait pour...enfin...bref...je...enfin tu,il bégaie.
Rassurée, Hélène se permet un petit sourire amusé.
- Tu t'égares, trésor, elle souffle.
Charles pose les yeux sur elle et, presque timidement, attrape son poignet et le tire légèrement pour l'obliger à s'approcher de lui. Délicatement, il lui offre un baise main qui l'a fait frissonner.
- Dîne avec moi, il souffle. Ce soir.
Hélène à le souffle coupé, comment un seul homme peut-il être aussi adorable et l'instant d'après si diaboliquement séduisant ? Chamboulée, elle se contente de hocher la tête lentement, donnant son accord.
- Alors c'est un rencard, il sourit.
Doucement, il dépose la main de la jeune fille dans sa nuque, toujours plus proche d'elle et pose les siennes sur sa mâchoire, attrapant son visage en coupe. Il l'embrasse fébrilement, petite touche par petite touche, ça n'a rien à voir avec l'avidité d'il y a quelques instants et Hélène se laisse faire avec délice.
Ils échangent encore quelques baisers apaisés avant que Charles ne colle ses lèvres contre son front.
- J'ai envie de rester ici, il marmonne.
Elle lève les yeux pour croiser les siennes où miroite envie de déception.
- Ils vont commencer à se demander où tu es passé, elle plaisante.
- Je veux rester avec toi, il rechigne.
Elle le repousse légèrement.
- Et laisser Max gagner ? Hors de question ! Allez, fonce champion.
Il lui lance un regard qu'elle ne saurait décrire tant les émotions qui s'y fracassent la bouleverse. Dans sa poitrine, le cœur d'Hélène bat si fort qu'elle se demande un instant s'il n'est pas en train de prendre la fuite, mais elle n'ose pas détourner le regard pour vérifier.
Charles s'éloigne lentement, sans jamais la quitter du regard.
- Reste là où je peux te voir, il souffle.
- Toujours.
Et lorsqu'Hélène revient dans le garage, quelques minutes plus tard, les lèvres gonflées, les cheveux en bataille et le teint aussi rouge que la combinaison de Charles, Luisa ne peut s'empêcher d'éclater d'un grand rire.
- Peut-être que j'ai parlé un peu vite finalement !
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HUHUHU
Un petit chapitre qui prépare un grand futur comme on dit haha !
Pas énormément d'enjeux aujourd'hui, les problèmes sont laissés en arrière-plan et on met l'accent sur le développement de la relation entre Charles et Hélène qui est ENFIN en train de prendre un tournant très concret.
Hélène fangirl sur son copain et Luisa est là pour jouer le petit diable sur son épaule, elles font la paire, plus qu'à voir où tout cela va nous mener !
Dans le prochain chapitre, Charles et Hélène vont dîner !
See You !
PS : Ce chapitre est là car -alcools me maltraite, vous pouvez lui dire merci <3
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