𝐕𝐈𝐍𝐆𝐓 𝐄𝐓 𝐔𝐍











— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —









𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.









𝐌𝐞𝐫𝐜𝐫𝐞𝐝𝐢 𝟏𝟕 𝐀𝐨𝐮𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟐

𝐇𝐨𝐩𝐢𝐭𝐚𝐥 𝐌𝐢𝐥𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐒𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞-𝐀𝐧𝐧𝐞

𝐓𝐨𝐮𝐥𝐨𝐧 – 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞



Depuis un moment déjà Hélène n'aime plus les hôpitaux. Toutes ces procédures, ces médecins qui vous passent devant en vous regardant de haut et les longs silences gênés en salle d'attente alors que chacun essaie de déterminer les problèmes des autres.

Elle n'aime pas les cernes sous les yeux des infirmières qui les rendent irritables et cette fausse impression de propreté noyée par l'odeur du détergent et des produits antiseptiques. Elle n'aime pas attendre une heure pour des soins qui durent à peine cinq minutes et par-dessus tout elle déteste voir les sourcils se hausser à chaque fois qu'un nouveau médecin ou qu'une nouvelle infirmière ouvre son dossier et découvre les raisons de sa présence ici et qu'elle passe en un quart de seconde de patiente à bête de foire.

Pourtant, aujourd'hui, quelque chose est différent. Peut-être parce que pendant l'heure qu'elle passe à patienter dans cette salle d'attente peuplée de gens persuadés que leur problème est le plus urgent, son genou ne se détache pas un instant de celui de Charles ? Peut-être aussi qu'avec sa main bandée emprisonnée dans celle, immense et chaude du pilote, elle ne peut pas malmener son bandage ? Peut-être parce que, la tête calée contre son épaule solide, il est mille fois plus intéressant de regarder la partie d'échecs qu'il joue sur son téléphone que de compter frénétiquement les dalles du carrelage ?

Oui, définitivement, aujourd'hui, quelque chose est différent.

La jolie brune est un peu déçue qu'ils doivent patienter aussi longtemps, il y a beaucoup de choses qu'elle aimerait montrer à Charles à Toulon et passer l'après-midi à l'hôpital n'est pas vraiment dans ses plans.

Délicatement, elle relève les yeux vers le visage concentré du Monégasque qui, caché derrière un masque chirurgical et une casquette qu'elle lui a prêtée, prend très à cœur de lui expliquer les bases des échecs et comment est-ce qu'il compte s'y prendre pour battre l'algorithme du jeu.

Hélène esquisse un léger sourire tandis qu'elle admire la courbe de ses yeux qui se plisse de concentration, ses sourcils qui s'inclinent vers le haut et ses orbes couleur d'orage qui fixe l'écran avec sérieux et tout ça sans qu'une seule fois, il ne lâche sa main.

Et il n'y a pas de limites à l'adoration qu'elle peut ressentir pour cet homme si fort et si fragile à la fois, pas de barrière à la tendresse qui envahit son cœur à chaque fois qu'elle le regarde, de dévotion plus grande, de sentiments plus profonds que ceux qu'elle éprouve à son égard.

Charles fait battre le cœur d'Hélène d'une manière si littérale que ça lui fait parfois peur.

- ...Et donc si j'avance mon cavalier devant son...

- Est-ce que tu as déjà été blessé avant ?

Charles marque une pause et tourne son regard azur vers la jeune femme toujours appuyée contre lui.

- Comment ça ? Il demande.

- Je sais que tu as eu une côte fêlée au Castelet, elle explique. Est-ce que ça t'était déjà arrivé avant ?

Il prend un instant pour réfléchir à sa question.

- Non, je n'ai jamais eu de blessures graves au cours d'une course, quelques contusions, des douleurs musculaires, mais rien de plus, pourquoi ?

- Comme ça, j'ai l'impression de passer ma vie à l'hôpital ces derniers temps. Je me demandais juste comment c'était pour toi.

Charles hoche la tête, pour montrer qu'il comprend et il ajoute juste après :

- La plupart des fois où je me suis retrouvé dans un hôpital au cours de ma vie, ce n'était pas pour moi.

Hélène pince les lèvres, évidemment, quelle idiote, bien sûr que Charles connaît les hôpitaux, comment-a-t-elle pu oublier.

- Je suis désolé, elle souffle.

- Il ne faut pas, j'aime bien parler d'eux. Le plus souvent, les gens n'osent pas en parler, comme si c'était tabou, mais ça ne me rend pas triste de parler de mon père, de Jules ou d'Antoine, au contraire, ça me fait du bien.

Elle pince les lèvres et frotte doucement sa joue contre l'épaule du pilote.

- Est-ce que tu penses souvent à eux ?

- Pas vraiment, il souffle. Je crois que les gens aimeraient bien que j'y pense tout le temps, que je porte leur mémoire comme une croix et que je sois triste en permanence et c'est vrai que je l'ai été pendant longtemps, mais plus maintenant. Parfois, il peut se passer des jours sans que je ne pense à mon père et je ne crois pas que ça soit mal. Je ne l'oublie pas, beaucoup de choses me font encore penser à lui, mais j'avance, je me concentre sur ma famille, je fais de nouvelles rencontres. Je ne pourrais jamais ne plus penser à eux, mais je ne veux plus que ça me fasse mal, je ne veux plus les laisser me hanter.

Hélène ne sait pas quoi ajouter à cela, elle qui n'a jamais perdu personne, elle ne peut pas comprendre l'importance du deuil et le chemin qu'à parcourut Charles.

- Je pense qu'ils sont fiers de toi.

- Je le pense aussi.

Il presse délicatement sa main bandée dans la sienne et ils plongent tous les deux dans un silence contemplatif. Il n'y a pas de malaise, les paroles de Charles font réfléchir Hélène et elle ne dit plus rien jusqu'à ce qu'une infirmière entre dans la pièce, un dossier à la main.

- Mademoiselle Chevalier ? Elle demande.

La brune se lève, c'est son tour. Elle fronce légèrement les sourcils lorsque Charles ne bouge pas et reste assis à sa place.

- Je t'attends ici, il explique.

- J'aimerais que tu viennes.

C'est au tour du Monégasque de froncer les sourcils.

- Tu es sûre ? Il questionne.

- Votre ami peut vous accompagner, approuve l'infirmière.

- S'il te plaît, elle insiste.

Tout en parlant, elle tend sa main valide à Charles qui n'hésite pas avant de la saisir et de la suivre à travers le dédale de couloirs qu'elle commence à connaître. Il serre très fort sa main dans la sienne, mais Hélène ne dit rien et ils avancent jusqu'à une pièce dans laquelle l'infirmière les fait entrer.

Elle indique à Hélène de s'asseoir sur le lit et Charles prend place sur l'une des chaises placées contre le mur à quelques mètres d'elle. Il ne semble pas mal à l'aise, simplement surpris.

- Vous pouvez attendre ici, Audrey ne devrait pas tarder, elle termine avec un autre patient dans la chambre d'à côté.

Hélène hoche la tête et la seconde d'après ils ne sont plus que deux.

- Audrey ? Charles questionne.

- C'est l'infirmière qui s'occupe de moi à chaque fois que je viens, elle explique.

- Tu dois bien la connaître, il sourit.

- Elle est cool, approuve la brune. Et puis c'est la seule qui ne m'a pas demandé un autographe de toi alors ne te fait pas repérer.

- Sérieusement ? Il rigole.

Hélène esquisse un sourire amusé.

- Tu n'imagines pas à quel point !

Ils ricanent un instant avant de se taire rapidement lorsque la porte s'ouvre sur l'infirmière.

- Bonjour poussinette ! Alors comme ça, tu oublies tes rendez-vous maintenant ?

Derrière elle, Charles s'étouffe de rire dans son masque et Hélène rougit violemment.

- Oh ! S'exclame Audrey. Je vois que tu n'es pas venue seule aujourd'hui.

Hélène hoche la tête gênée au possible, elle aurait dû demander à Charles de l'attendre à l'extérieur.

- Oui, elle souffle. C'est un ami.

Le regard de l'infirmière voyage entre les deux jeunes gens sous ses yeux, comme pour essayer de regrouper toutes les pièces d'un puzzle avant que ses yeux ne se plissent un peu plus de malice et que son sourire malicieux ne s'accentue.

- Eh bien, c'est la première fois que tu amènes un ami avec toi. Peut-être qu'il pourrait se rendre utile et m'aider avec le bandage ?

La question est innocente, mais la brune comprend très bien les intentions de l'infirmière qu'elle fusille du regard.

- Je ne crois pas que cela soit...

- Comment est-ce que je peux vous aider ?

La Toulonnaise se fige un instant avant de se tourner vers le pilote qui, loin du rire d'il y a quelques instants, semble à présent plus sérieux qu'il ne l'a jamais été. Le sourire charmé d'Audrey s'agrandit et elle pose le matériel sur le lit.

- Viens par-là mon grand, elle invite.

Charles approche, Hélène déglutit lentement lorsqu'il la domine de toute sa hauteur et elle aimerait maudire Audrey et ses idées farfelues, mais la vérité, c'est qu'elle n'arrive plus du tout à penser.

- Si la demoiselle ici présente était un peu plus coopérative, commence l'infirmière. Il y a un moment qu'elle en aurait terminé avec ses pansements. Mais elle ne serait plus obligée de revenir si quelqu'un savait les faire pour elle.

La voix de la quarantenaire est légère, amusée alors qu'elle continue de dévisager ses deux petits protégés.

- Charles, tu n'es pas obligé de...

- Comment est-ce que je dois faire ?

Encore une fois, il la coupe, mais elle ne parvient pas à lui en vouloir. Pas quand il a l'air aussi sérieux et déterminé à prendre soin d'elle.

Hélène rougit joliment et le sourire d'Audrey s'agrandit encore, signe qu'elle est particulièrement amusée par la scène qui se déroule sous ses yeux.

- Charles donc, enchanté, je suis Audrey. Tu peux m'appeler par mon prénom. Tu vas voir, il n'y a rien de très compliquer.

Méticuleusement, elle étale son matériel à côté d'Hélène qui, habituée, place sa main bandée sur la tablette au-dessus du lit.

- Ce qu'il faut savoir avec cette demoiselle, c'est qu'elle ne prend pas assez soin de ses pansements. Si elle était plus régulière dans ses visites et qu'elle arrêtait de systématiquement détruire les bandages que je fais avec amour, elle aurait été débarrassée de cette vilaine brûlure il y a plus d'une semaine déjà. Aussi, je compte sur toi pour garder un œil là-dessus et faire attention à ce qu'elle ne néglige pas ses soins.

Hélène lève les yeux au ciel, prête à râler, mais elle s'arrête en croisant le regard sérieux du pilote qui hoche la tête vigoureusement. Il semble tellement investi dans cette nouvelle mission qu'elle n'ose pas moquer.

- Hélène n'a plus de traitement médicamenteux ? Il demande.

- Terminé depuis deux semaines, informe l'infirmière. Tu peux l'inviter à boire un verre.

- Audrey !

L'infirmière se contente de ricaner discrètement devant l'air mortifié de sa patiente, mais Charles ne bronche pas.

- Bon, le pansement maintenant. Tu vas voir, rien de plus facile ! On commence par retirer l'ancien...

La brune est traversée par un frisson imperceptiblement. Personne n'a jamais vu cette brûlure à l'exception des médecins et d'Audrey, la montrer à Charles ça a quelque chose d'intime, elle n'a pas envie qu'il soit dégoûté par cette partie d'elle.

Comme si elle comprenait les tracas de sa patiente, l'infirmière prend tout son temps pour retirer les compresses, donnant aux deux jeunes adultes le temps de se préparer mentalement.

La brûlure n'est plus aussi horrible que dans les souvenirs d'Hélène, elle est toujours immense, rouge et boursouflée, mais une nouvelle couche de peau s'est régénérée par-dessus et elle n'a plus autant l'air d'une plaie à vif.

La jeune femme détourne bien vite le regard, elle ne supporte jamais bien longtemps la vue de cette nouvelle tare.

- Est-ce qu'elle gardera des séquelles ? Un handicap ?

La voix du pilote vibre douloureusement et Hélène n'ose pas le regarder.

- Il y aura forcément une petite perte de sensibilité, les nerfs n'ont pas été trop endommagés, mais la brûlure est tout de même importante. Cependant, Hélène ne devrait pas avoir de difficulté à bouger la main une fois que tout sera correctement cicatrisé.

Charles ne répond pas et elle n'ose toujours pas regarder sa main, Hélène n'écoute pas vraiment les instructions que l'infirmière donne au pilote, quelle quantité de crème cicatricielle appliquer, à quel endroit faire débuter le bandage, quelle force y mettre. Tout ce qu'elle souhaite, c'est que cette peau infâme disparaisse rapidement sous le pansement.

- C'est bon poussinette, tu peux regarder.

Hélène ne s'était pas aperçue qu'elle avait fermé les yeux. C'est ce qu'elle fait d'habitude, elle ferme les yeux jusqu'à ce que le nouveau bandage blanc criard soit de nouveau bien à sa place sur sa main gauche.

- Terminé ? Elle demande.

- Propre comme un sou neuf, approuve la quarantenaire.

La Toulonnaise se laisse glisser en bas du lit, mais à peine a-t-elle touché le sol, qu'elle se retrouve plaquée contre le torse du Monégasque qui l'étreint avec force.

D'abord, elle ne sait pas comment réagir, surprise, mais elle est bien incapable de refuser un câlin à Charles alors elle passe ses deux petites mains autour de la nuque du pilote et pose sa tête contre son épaule, juste assez proche du cœur pour l'entendre palpiter avec frénésie. Il est tout aussi bouleversé qu'elle.

- Je vais bien, elle souffle à son oreille.

Il ne répond pas et frotte doucement le bout de son nez dans le cou de la jeune femme qui frissonne et ferme les yeux de contentement.

Le léger toussotement de l'infirmière toujours présente à leurs côtés les fait sursauter tous les deux. Hélène s'écarte, le rouge aux joues et Charles se détourne pour réajuster sa casquette.

- Bon, elle toussote. Je repasse dans trois jours ?

- Pas la peine.

- Comment ça ?

La brune est surprise, son traitement ne peut pas déjà s'arrêter.

- Ta main est presque guérie, je vais te faire une ordonnance pour la crème et les compresses et Charles se chargera de les faire pour toi.

Hélène écarquille les yeux.

- Tu es sûre ?

- Mais oui ! Il n'y a pas de raison et puis s'il y a le moindre problème, tu peux toujours revenir quand tu veux, mais je suis sûre que Charles peut très bien s'occuper de toi, non ?

- Bien sûr, il approuve.

Et juste comme ça, c'est terminer. Après presque un mois à venir deux ou trois fois par semaine, plus rien.

Un sentiment étrange s'empare de la jeune femme, un peu comme si elle était débarrassée d'un poids auquel elle s'était habituée jusqu'à ce qu'il ne soit plus vraiment lourd, mais plutôt rassurant. Les rendez-vous avec Audrey étaient devenus une sorte de routine réconfortante, sécurisante, y mettre un terme aussi soudainement a le don de la déstabiliser plus qu'elle ne l'aurait imaginé.

Sans qu'elle n'ait besoin de parler, Audrey semble comprendre son appréhension et elle tapote doucement, presque maternellement son épaule.

- Tu sais que tu pourras toujours m'appeler poussinette ? Même pour autre chose que ton suivi médical, je ne te relâche pas dans la nature sans rien.

Elle hoche doucement la tête pour montrer son accord et un petit sourire fleurit sur les lèvres de l'infirmière tandis que Charles passe une main autour de sa taille et glisse à son oreille :

- Prends ton temps, je vais attendre dehors.

Émue, elle relève les yeux vers lui, il lui adresse un petit clin d'œil dont il a le secret et presse doucement sa taille avant de se détacher d'elle et de quitter la pièce silencieusement.

À peine la porte refermée, elle se jette presque dans les bras de l'infirmière qui la serre contre elle avec tendresse et glisse à son oreille :

- Il a l'air d'être un gentil garçon, je vois ce que tu lui trouves.

- Ce n'est pas comme ça entre lui et moi, elle nie.

- Tu m'en diras tant, ricanes l'autre. Mais tu devrais le laisser prendre soin de toi poussinette, il en meurt d'envie.

- Je n'ai pas envie de le dégoûter, elle souffle.

- Alors c'est que tu n'as pas vu la manière dont il te regarde. Ce n'est pas du tout le regard de quelqu'un de dégoûté.

Hélène hausse les épaules, on a beau lui répéter encore et encore, elle n'arrive pas à s'en convaincre, c'est plus fort qu'elle.

Elle finit par reculer au bout de quelques instants et adresse un doux sourire à la femme qui lui caresse doucement le visage.

- En plus, il est beau garçon et très attentionné, c'est une perle rare.

- Je sais bien, elle rigole.

- Alors qu'est-ce que tu attends pour lui mettre le grappin dessus ?! Fonce ma fille !

- Audrey ! Elle rit. On est ami, il sort d'une rupture et je n'ai pas envie de me mettre en couple !

- Fais comme tu le sens, mais il sera trop tard pour regretter lorsque tu auras laissé passer ta chance.

Hélène n'ajoute rien, elle sait qu'Audrey ne cherche qu'à l'aider, mais elle n'est pas vraiment à l'aise avec la question. Les sentiments qu'elle et Charles partagent sont complexes, changements et terriblement forts, elle n'est pas certaine d'être prête à mettre des mots dessus.

- Allez, file retrouver ton prince charmant.

- Audrey...

- Je rigole !

Hélène laisse échapper un rire avant d'attraper son sac à main et de sortir de la salle de consultation après un dernier au revoir.

La brune referme la porte derrière elle, un sourire aux lèvres avant de commencer à chercher le Monégasque du regard.

Aussitôt, son sourire disparaît et elle écarquille les yeux lorsqu'elle le retrouve, piégé au milieu d'un groupe d'infirmières et de patients qui l'assaillent de toute part, lui demandant, à grand renfort de cris, des photos et des autographes.

Charles est mal à l'aise, elle peut le voir rien qu'à la manière dont il essaie de repousser délicatement une femme qui tente d'arracher sa casquette. La foule le pousse dans tous les sens, essaie de le toucher, d'attirer son attention et quelques personnes lui hurlent même dessus sans qu'il ne puisse rien y faire.

Prise de panique, Hélène ne sait pas quoi faire pour l'aider.

- Charles ! Elle crie.

Il semble entendre sa voix et leurs regards se croisent un bref instant, suffisamment longtemps pour que le Monégasque la repère de l'autre côté du couloir. S'il est d'abord rassuré de l'avoir retrouvé, il fronce immédiatement les sourcils lorsqu'une autre infirmière bouscule Hélène pour rejoindre le groupe.

Jouant de ses coudes avec beaucoup moins de douceur que précédemment, il parvient à s'extraire du groupe en quelques enjambées, aidé par sa grande taille et fonce à toute vitesse vers la Toulonnaise qui le regarde arriver, les yeux écarquillés.

- Cours ! Il hurle.

Au moment de passer à côté d'elle, il saisit sa main valide et la tire en avant, l'entraînant dans une course effrénée à travers les couloirs de l'hôpital.

L'instant est insolite, improbable, Charles se retourne plusieurs fois dans sa course pour s'assurer qu'elle n'a pas de mal à le suivre et manque de se prendre plusieurs murs, Hélène se retient de rire aux éclats.

Pendant de longues minutes, ils galopent aux quatre coins de l'hôpital avant de réussir à sortir et de courir encore dans les rues le plus loin possible de cet endroit de malheur.

La brune est à bout de souffle, ses jambes la tiraillent et elle a une terrible pointe de côté, mais pour rien au monde elle ne mettrait fin à cet instant magique alors que Charles court toujours à pleines jambes devant elle.

Ils tournent dans une ruelle peu fréquentée et se glissent sous le porche d'une maison, comme pour se cacher d'éventuels poursuivants qui ont, depuis bien longtemps, arrêtés de les suivre. Ils ont tous les deux les joues rouges et le souffle court, la main de Charles dans la sienne est brûlante, mais elle ne la lâcherait pas pour tout l'or du monde.

À travers leurs halètement diffus Charles regarde Hélène et Hélène regarde Charles.

Et elle a terriblement envie de l'embrasser.

Il éclate de rire et soudainement, il n'y a pas de plus beau spectacle au monde que le rire de Charles alors qu'il se tient devant elle, transpirant, débraillé et terriblement vivant. Il n'y a pas de plus beau spectacle et Hélène en a soudainement le souffle coupé.

Alors elle rit, elle aussi, elle rit aux éclats et ils rient ensemble, bien à l'abri, cachés sur ce perron ombragé.

Ils rient ensemble de longues minutes durant, leurs mains toujours liées l'une à l'autre, le plus naturellement du monde et elle va lui dire, elle doit lui dire, elle a terriblement envie de lui dire.

- Charles je...

- Allez, viens ! Il coupe. Il parait que je dois t'inviter à boire un verre.

Le sourire d'Hélène ne faiblit pas lorsqu'il passe un bras autour de ses épaules et l'entraîne à sa suite dans les rues de la ville ensoleillée, étroitement liés l'un à l'autre.

Elle ne dit rien et ce n'est pas très grave, elle aura beaucoup d'autres occasions de le dire haut et fort, mais plus tard, pas tout de suite.

- D'accord, elle souffle. Va pour un verre.   



════════



Heyaaaaa

Un petit chapitre tout doux pour vos beaux yeux de lecteurs !

Sachez qu'à l'origine, il était beaucoup plus long, mais j'ai préféré couper cette journée en tête-à-tête en deux chapitres histoire d'avoir encore plus de love !

Charles est très investi lorsqu'il s'agit d'Hélène et notre Toulonnaise préférée a de plus en plus de mal à ignorer ses sentiments, les choses bougent dans l'intrigue principale, mais également dans les intrigues secondaires alors accrochez-vous et n'oubliez pas ! Chaque détail à son importance !

La semaine prochaine, nos deux héros vont boire un verre devant le coucher de soleil et qui sait ce qu'il pourrait bien arriver...hehe

Bye bye

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top