𝐒𝐄𝐏𝐓











— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —









𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.









𝐃𝐢𝐦𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞 𝟐𝟒 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟐

𝐏𝐚𝐝𝐝𝐨𝐜𝐤 – 𝐂𝐢𝐫𝐜𝐮𝐢𝐭 𝐏𝐚𝐮𝐥 𝐑𝐢𝐜𝐚𝐫𝐝

𝐋𝐞 𝐂𝐚𝐬𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞𝐭 – 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞



Les yeux d'Hélène ne quittent pas les écrans de toute la course. Assise dans un coin du garage, son casque vissé aux oreilles, elle s'est totalement isolée. Pourtant, elle a bien échangé quelques mots avec Isabel Hernaez, la compagne de Carlos qui lui a été présentée avant le départ de la course. Les deux jeunes femmes ont rapidement discuté des deux pilotes qu'elles accompagnent, l'espagnol la félicité pour le sauvetage de Charles et la brune s'est contenté d'un remerciement pincé.

Elles sont cependant rapidement arrivées à court de sujet, sûrement parce que le stress croissant d'Hélène l'empêche de raisonner sereinement et elles se séparent après que la Toulonnaise ait poliment refusé d'accompagner la blonde dans les tribunes où se trouvent le reste des compagnes des pilotes. Pas qu'Hélène n'ait pas envie de les rencontrer, ce n'est juste pas sa place, elle n'a pas envie de voir son visage affiché sur les réseaux aux côtés de toutes ces femmes magnifiques, elle n'a pas envie que les gens parlent.

Elle voit bien le regard soucieux d'Isabel qui hésite à la laisser seule et lui adresse un petit sourire encourageant qu'elle sait bancale, mais elle n'arrive pas à faire mieux. À mesure que le départ approche, elle se sent de plus en plus oppressée, elle a chaud, ses vêtements lui collent à la peau et elle tire nerveusement sur les bords de son bandage. Elle ne fait qu'apercevoir le dos de Charles lorsqu'il traverse le garage tête basse, son casque dissimulant son visage au monde.

Elle ne le quitte pas des yeux pendant que les techniciens s'affairent autour de lui, son souffle se coupe quand le moteur vrombit et elle a l'impression de ne plus savoir comment respirer lorsque les monoplaces partent pour le tour de chauffe. Charles va s'élancer de très loin sur la grille, juste devant Kevin Magnussen qui écope de points de pénalité pour avoir accidentellement causé le carambolage à l'origine de l'accident deux jours plus tôt.

Lorsque les voitures s'alignent sur la grille, elle n'ose plus cligner des yeux, son regard est fixé sur la voiture numéro 16 qu'affichent les écrans du garage. Elle écoute distraitement les derniers conseils prodigués par les ingénieurs à un Charles mutique et ne manque rien des regards inquiets qu'échangent les membres de l'équipe. Son cœur se serre, elle sait exactement à quoi ils pensent, car les mêmes inquiétudes fracassent son cœur. Peut-être que c'est trop tôt, peut-être qu'il n'est pas près, mais ils ne doivent pas douter de lui, ils ne peuvent pas douter de lui, pas après tous les sacrifices qu'il a fait pour supporter la pression qu'ils ont mis sur ses épaules.

Elle sursaute lorsque les voitures s'élancent, elle ne s'est jamais sentie si proche de la course, respirant à l'unisson avec les milliers d'âmes rassemblées ici. Lorsque les monoplaces entrent dans le virage numéro 11, elle retient avec peine les larmes qui manquent de couleur et tire toujours plus fort sur son bandage. Elle qui avait pensé à tort que seul le premier tour serait difficile, comme elle s'est trompée, comme elle a été stupide. La brune serre les dents à s'en faire éclater la mâchoire durant les cinquante-trois tours que compte la course.

Hélène met un long moment à comprendre qu'elle est terrifiée, ses yeux sont rouges de larmes, sa main lui fait un mal de chien et elle voit bien les regards curieux que lui jettent les mécaniciens qui passent à côté d'elle sans oser l'approcher, mais elle n'en a que faire. Elle se fiche de savoir si Charles remonte au classement, s'il réussit ou non à sauver sa saison, je veux juste que cette course se termine sans incident.

Elle fixe les voitures qui défilent à l'écran et pourtant, elle est incapable de dire qui remporte la pole position. Dans un brouillard de larmes contenues, on l'amène jusqu'à la driver room du monégasque en lui expliquant qu'il viendra la chercher, une fois libéré de ses obligations. Elle hoche la tête et se laisse guider sans dire un mot allant s'effondrer dans un fauteuil, la tête plongée entre ses mains.

Elle ne sait pas combien de temps s'écoule, des minutes, des heures peut-être, elle n'arrive à penser à rien d'autre que cette terreur sourde qui s'infiltre dans chacune de ses veines sans qu'elle ne puisse l'en chasser. Elle se sent vide et en même temps sur le point de déborder si bien qu'elle ne réagit même pas lorsqu'une paire de mains viennent se poser sur les siennes, recouvrant ses yeux bouffis.

- Qu'est-ce qui est arrivé à ton bandage ?

Surprise, elle relève la tête et tombe dans le regard azur du monégasque accroupi devant elle. Il porte toujours sa combinaison de pilote qui lui glisse sur les hanches et ses cheveux brillants de transpiration retombent sur son visage rougi par l'effort. Hélène est fascinée par cette beauté simple et brute dont il ne semble même pas avoir conscience.

Sans qu'elle ne puisse les retenir, ses yeux s'emplissent de larmes brûlantes et sa lèvre tremble alors qu'elle laisse échapper dans un hoquet :

- J'ai eu tellement peur...

Aussitôt, les mains du pilote quittent les siennes pour agripper l'arrière de sa nuque et la tirer contre lui, plaquant leurs bustes dans une étroite étreinte au pied du canapé. Hélène sent quelque chose se briser en elle tandis qu'elle enroule ses bras autour de la nuque du monégasque, enfonçant ses ongles dans sa peau de ses épaules avant de fondre en larmes.

- J'ai cru... Elle sanglote. J'ai cru que...

- Je sais, murmure-t-il dans son oreille. Respire trésor, respire.

Incapable de parler, elle se contente de hocher la tête, plongeant son nez dans la nuque du garçon qui caresse doucement ses cheveux, son autre main enroulée autour de sa taille.

Ils passent plusieurs minutes ainsi, sans bouger, Charles murmurant des paroles réconfortantes au creux de son oreille. Personne ne vient les déranger, sûrement à la demande de Charles, Hélène prend son temps pour se calmer et retrouver un semblant de respiration.

- J'étais... Je pensais que ça irait, elle renifle. Mais tout... Tout est devenu trop réel.

Elle essaie de se reculer et d'essuyer ses larmes avant de ruiner la combinaison du pilote mais il réduit de nouveau la distance entre eux, collant leur front et entrechoquant leurs nez avec douceur. Cette soudaine proximité perturbe Hélène, qui s'empourpre et laisse échapper un faible soupir de soulagement lorsqu'elle remarque que Charles à les yeux fermés.

- Comment tu fais, soupire-t-elle. Comment tu fais pour tenir bon ?

- Je n'y arrive pas, il explique. Mais j'ai quelqu'un sur qui compter.

Il ouvre les yeux et les plantes dans les siens avant de glisser ses pouces sous les yeux de la brune pour en casser les dernières larmes.

Les mains toujours en coupe sous son visage, il ne la quitte pas des yeux gravant chaque détail dans sa mémoire.

- Tout à l'heure, tu m'as dit de ne pas me laisser bouffer par la peur et d'avoir confiance en mes capacités, en mon équipe et en toi. Je n'étais même pas sûr de pouvoir monter dans cette voiture, mais je l'ai fait et tu avais raison, ce n'était pas la meilleure course de ma carrière, mais ce n'était pas non plus la dernière et ça, c'est grâce à toi.

Touchée, elle pose sa main valide contre celle du pilote et l'appuie un peu plus contre sa joue. Ils se font face, assis à même le sol de sa driver room, n'importe qui pourrait entrer et les surprendre mais à cet instant précis, c'est comme si le monde n'existait pas, il n'y a qu'Hélène et Charles. Charles et Hélène.

Elle l'écoute avidement lorsqu'il reprend, incapable de décrocher son regard du sien.

- Toi et moi, je sais pas ce que l'on est, je ne te connais pas vraiment et... Tu préfères Carlos, il ricane. Mais je suis plutôt du genre à me concentrer sur les certitudes et je sais que j'ai besoin de toi, tu es la seule personne au monde qui puisse comprendre ce que je ressens parce qu'il n'y avait que toi et moi là-bas, dans les flammes. Je ne veux pas m'incruster dans ta vie, je sais que ça peut être déstabilisant, mais j'aimerais juste que tu me laisses t'envoyer un message de temps en temps... Peut-être un appel, si t'es d'accord...

Hélène esquisse un sourire, touchée, elle aussi a trop longtemps repoussée cette conversation qu'ils doivent pourtant avoir. Parce qu'elle le sait, elle le sent, ils seront liés jusqu'à la fin des temps.

D'une poussée des genoux, elle se surélève légèrement, prend appui sur ses épaules et pose ses lèvres sur le front du pilote, juste sous la naissance de ses cheveux avant de se reculer pour observer le visage surpris et ému du monégasque.

- Tu peux faire tout ça, mais à une condition, elle sourit.

Il hausse un sourcil et, d'une pression de la main sur sa hanche qu'il enserre étroitement, l'invite à continuer.

- Uniquement si je peux faire la même chose.

Il la regarde un instant, ses yeux bleus incrédules, avant de laisser échapper un rire franc et de la tirer à nouveau vers lui pour une autre étreinte qu'elle lui rend volontiers. Le nez enfoncé dans son cou, il pose un délicat baisé juste sous son oreille avant de chuchoter :

- Tu sais que je vais te coller comme un chewing-gum ?

- Ne t'avance pas, attends que je dise à toutes mes copines que j'ai le contact de Charles Leclerc...

- Tu ne ferais pas ça ?

- C'est mal connaître mes nouveaux pouvoirs.

L'air hilare, il s'écarte et lui colle une pichenette sur le front avant de commencer à se redresser, mettant fin à ce moment intense.

- Est-ce que tu viens vraiment de faire une référence à Star Wars ? Il rigole.

Elle accepte la main qu'il lui tend, soulagée que ce moment à cœur ouvert n'ait pas entaché leur début de complicité.

- Fait attention à ce que tu vas dire, elle menace. Tu parles de la Bible.

- La Bible ? Carrément ? Il plisse les yeux, moqueur. De toute façon, je préfère Star Trek.

- Non ! Charles ! Pourquoi est-ce que tu me trahis ?!

Sans la quitter des yeux, il contourne le canapé pour se rendre jusqu'à une petite étagère d'où il sort une trousse de premier secours qu'il étale sur la table.

- Aller, viens par la Dark Minus, qu'on arrange ton bandage avant d'y aller.

Elle le regarde une seconde outrée par le surnom qu'il vient de lui donner et en même temps, elle se demande si elle n'est pas en plein rêve. Il y a quelques minutes encore, ils pleuraient dans les bras l'un de l'autre et maintenant, il l'invite à rencontrer ses amis pilotes, c'est irréel.

Docilement, elle le rejoint et lui tend sa main bandée. Elle le regarde dérouler de grandes bandes de strap et tenter maladroitement de les enrouler pour fixer son pansement. Elle admire son air concentré, la manière dont il plisse légèrement les yeux et les minuscules pattes de mouches qui se dessinent sur ses tempes, ses lèvres rosées, abîmées d'avoir été trop mordues et le petit morceau de langue coincé entre ses dents blanches. Elle n'ose pas lui dire qu'elle ira faire changer le bandage demain et que ce n'est pas grave s'il est un peu abîmé surtout quand il lui renvoie ce sourire d'enfant fier après avoir déroulé presque toute la bande autour de sa main.

Après ça, elle le laisse récupérer ses affaires et s'éclipse pour prendre une douche. Elle patiente tranquillement lorsqu'un point qu'elle n'a pas encore une le temps d'analyser pleinement la rattrape soudainement. Charles veut la présenter à ses amis pilotes. Une liste de tous les pilotes de la grille s'établit dans son esprit et elle baisse les yeux vers sa tenue, un short en jean noir assorti d'un t-shirt blanc, de basket de la même couleur et d'une paire de chaussettes parsemées de petits canards jaune criards.

- Charles, elle interpelle lorsqu'il revient.

- Oui ?

- Ma tenue est horrible, je ne peux pas y aller comme ça.

Tout en disant ça, elle se désigne de haut en bas comme pour souligner que non, on ne rencontre pas les meilleurs pilotes du monde habillée pour aller faire ses courses.

- J'aime bien, t'es très bien comme ça, contredit-il.

- Je porte des chaussettes avec des canards, souligne-t-elle.

- Daniel va adorer.

Elle lève les yeux au ciel, pas convaincue pour un sou et il laisse échapper un soupir tout en passant une main à l'arrière de sa nuque.

- Hélène vraiment, je t'assure que personne n'en a rien à faire de ta tenue et puis moi, j'aime bien.

- Je refuse de recevoir des conseils sur la mode d'un mec qui porte des bandanas.

- Hé !

Elle se contente de lui tirer la langue et de lui tourner le dos en marchant vers la porte. Il ne tarde pas à la rattraper et l'enserre par-derrière avant de la soulever pour la ramener à l'intérieur de la pièce. Hélène grimace de douleur, mais ne dit rien pour ne pas qu'il la remarque.

- Allez, il râle. Je suis sûr que tu vas les adorer, mais promis, si tu ne t'amuses pas, je te ramène chez toi dans la seconde, sans discuter.

Elle se retourne vers lui, ils sont toujours très proches, mais ça ne la dérange pas plus que ça. La brune prend un faux air pensif.

- Tu n'as pas de meilleur argument ?

Elle le taquine, bien sûr qu'elle va le suivre, elle le suivrait au bout du monde s'il le fallait, mais elle n'y peut rien, c'est juste beaucoup trop facile et très tentant de l'embêter. Il semble d'ailleurs être arrivé à court d'argument puisqu'il lâche dans un soupir à fendre l'âme :

- Carlos sera là.

- Okay, on y va !

Et elle quitte la pièce au pas de course sans demander son reste laissant le monégasque médusé derrière elle. Elle file dans les couloirs retenant un éclat de rire, Hélène n'a aucune idée de l'endroit où elle doit aller, mais elle sait qu'il va la rattraper ce qui ne tarde pas quelques secondes plus tard lorsqu'elle sent un bras s'enrouler autour de son cou.

- Sournoise, glisse-t-il à son oreille.

Ses yeux croisent les deux azurs bleus du pilote et elle lui adresse un clin d'œil moqueur tout en se laissant guider jusqu'au parking. Il lui fait traverser l'espace privé jusqu'à s'arrêter devant une voiture qui lui fait écarquiller les yeux.

- Mazette, souffle-t-elle.

- Si mademoiselle veut bien se donner la peine, son carrosse l'attend.

Et tel un parfait gentleman, il lui ouvre la portière passager de sa voiture, attendant qu'elle y prenne place. Au lieu de cela, elle contourne la voiture pour la regarder sous tous les angles puis, toujours des étoiles dans les yeux, elle relève la tête vers Charles.

- Est-ce que c'est ce que je crois ? Elle demande.

- Qu'est-ce que tu crois ? Il défie.

- Charles, est-ce que c'est une Ferrari 812 Superfast ?

- Yup, acquiesce-t-il fière de lui.

Elle s'accroupit pour être à hauteur du par choc et laisse filer la pulpe de ses bois le long de la carrosserie avant de souffler.

- Je connais des gens qui seraient prêts à tuer pour pouvoir l'essayer.

- Si tu parles de toi, peut-être que je pourrais te laisser faire un tour, propose-t-il.

- Sérieusement ?!

Elle relève sur lui des yeux d'enfant, attendant sa réponse avidement.

- Non. Allez, grimpe, on est en retard.

Et il claque la portière derrière lui, non sans un petit rictus narquois et un clin d'œil qui font vriller le cerveau de la brune.

Quelques secondes plus tard, elle s'assoit à son tour sans dire un mot et croise les bras sur sa poitrine tandis que le bolide quitte le parking dans un vrombissement divin. Le trajet se fait en silence, Charles lui lançant de temps à autre de petits regards avant de se décider à prendre le taureau par les cornes alors que les lumières de Toulon apparaissent au loin.

- T'es vexée ?

- Non, elle grogne.

- Oh allez, sois pas comme ça. C'est toi qui as commencé, il rigole.

- J'ai dit que je n'étais pas vexée.

- Mais bien sûr ! Alors donne-moi un sourire, miss ronchon.

- Pas envie.

Il ricane encore et pose doucement une main sur son genou qu'il presse doucement sans parvenir à la dérider.

- Ok, j'admets, ce n'était pas ma meilleure blague, mais même si j'avais voulu, je n'aurais pas eu le droit de te laisser la conduire. On me l'a prêté pour le week-end et j'ai signé un papier qui m'interdit de la faire conduire par quelqu'un d'autre.

Elle hoche la tête pour seule réponse et il lève les yeux au ciel avant de retirer sa main pour la remettre sur le volant.

- Fait pas la tête, si tu es vraiment très sage, je te laisserai peut-être conduire la 488 Pista quand tu viendras à Monaco, il tente.

Elle tourne vers lui un regard où se mêlent suspicion et intérêt et il sait que c'est gagné.

- Charles... Je te jure que si tu me fais encore une blague...

- C'est une promesse !

- Très bien, elle valide.

Contente, elle décroise les bras et retourne un sourire au pilote qui hausse les sourcils en conséquence.

- Je rêve où tu viens de me faire un caprice ?!

- Je ne sais pas de quoi tu parles, elle ricane.

Il pose une main sur son cœur, l'air faussement blessé.

- C'est donc tout ce que je suis pour toi ?! Un pauvre type tout juste bon à te prêter de belles voitures !

Elle prend une moue supérieure pendant qu'il se gare devant un petit restaurant du centre-ville et lui tape gentiment sur l'épaule.

- Franchement Charles, qu'est-ce que tu croyais ? Je ne t'ai pas sauvé pour ta belle gueule, la seule chose qui m'intéresse chez toi, ce sont tes voitures.

Ils se dévisagent tous les deux durant une seconde avant d'éclater de rire dans le petit habitacle. Puis le silence revient et ils ne se quittent toujours pas du regard, Hélène à l'impression de n'avoir jamais rien regardé d'autres que Charles, pour la première fois depuis longtemps, il est la seule chose claire dans sa vie.

- On est arrivés, souffle-t-il. Prête ?

- Imagine qu'ils ne m'aiment pas ?

- Aucune chance, sourit-il.

Elle acquiesce pour se donner du courage et entrelace rapidement ses doigts à ceux du monégasque.

- Ne me laisse pas toute seule.

- Jamais.

Et il porte leurs mains à sa bouche, embrassant délicatement cette zone au centre de la paume de la brune avant d'ouvrir la portière et de faire le tour de la voiture pour venir la chercher.

Doucement, il pose une main dans le bas de son dos, la poussant doucement jusqu'à la porte du petit restaurant qu'elle ouvre timidement. Hélène a tout juste de temps de croiser son propre regard paniqué dans le reflet d'une vitre que ses yeux tombent sur la seule table occupée de toute la salle.

Devant elle, plus de pilotes qu'elle n'en a jamais vu en toute une vie et au milieu d'eux, le bras tendrement passé autour des épaules de sa petite amie, Carlos Sainz est le premier à les remarquer. Un sourire ravi plaqué aux lèvres, il lève le doigt, attirant toute l'attention sur lui avant de le pointer droit sur elle et de s'exclamer dans un Anglais aux accents chantant :

- Ah ! Mais on dirait que ma plus grande fan est enfin arrivée !



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Des larmes et une référence à Star Wars, la recette d'un chapitre réussi !

Les premières bases solides de la relation entre Charles et Hélène se dévoilent, ils tentent de mettre des mots sur cette résonance entre eux et en même temps, ils ne sont pas beaucoup plus avancés. Tout le paradoxe de leur évolution tient dans le fait qu'ils sont naturellement avenants et extravertis au quotidien, mais en même temps, ils se tiennent tous les deux au bord du gouffre et comme Charles l'a dit, ils sont les seuls à pouvoir se comprendre.

J'ai également essayé de mettre en avant leur complémentarité et leur alchimie avant de pousser Hélène dans l'arène dans le prochain chapitre, car les autres pilotes vont faire leur entrée et ils sont pour le moins imprévisibles !

J'espère que ça vous a plu, d'ici quelques chapitres l'histoire s'accélère alors accrochez-vous à vos baskets ! À bientôt <3

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