𝐐𝐔𝐀𝐑𝐀𝐍𝐓𝐄-𝐒𝐈𝐗
— 𝐂 𝐎 𝐋 𝐋 𝐈 𝐒 𝐈 𝐎 𝐍 —
𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 : (𝐧.𝐟) - 𝐑𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐨𝐮 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐫𝐮𝐝𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐡𝐨𝐜 𝐝'𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐚𝐜𝐥𝐞.
𝟐𝟐 𝐉𝐚𝐧𝐯𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐀𝐯𝐞𝐧𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂𝐨𝐬𝐭𝐚
𝐌𝐨𝐧𝐭𝐞-𝐂𝐚𝐫𝐥𝐨 – 𝐌𝐨𝐧𝐚𝐜𝐨
L'avantage de vivre dans le sud de la France et, à fortiori, dans la principauté Monégasque, c'est que même en plein cœur de l'hiver, le soleil n'est jamais loin.
Le nez enfoui dans son écharpe crème, Hélène accepte avec gratitude la paire de lunettes de soleil que lui tend Charlotte avant de quitter l'appartement de celle-ci. Les deux filles ont convenu de retrouver Lando en bas de son immeuble, le pilote a proposé de leur faire faire un tour de la principauté à bord de son adorable Fiat Jolly et la Toulonnaise n'a pas pu résister.
Elles papotent joyeusement sur le chemin, Charlotte n'habitant qu'à quelques rues du pilote McLaren, elles passent sur la place du Casino, Hélène en profitant pour photographier certaines des voitures stationnées là, attendant leur propriétaire, sans doute à l'Hermitage ou bien aux tables de jeux.
La brune capte à quelques reprises les regards insistants de passants et touristes, mais nous sommes loin de l'affluence que connaît la principauté en été et personne ne vient les importuner. Hélène se fend de quelques sourires de temps en temps, mais elle est heureuse de porter les lunettes de Charlotte et l'écharpe qui dissimulent un peu son visage.
Tant qu'elle n'a pas vu Charles, elle aimerait autant rester discrète sur sa présence à Monaco. Elle ne veut pas donner l'impression de faire quelque chose dans son dos ou même d'essayer de voler ses amis et elle souhaiterait autant lui parler avant que les médias ne s'emparent de nouveau de leur relation et ne l'affiche en une de leurs torchons.
Une fois arrivé en bas de l'immeuble, elle envoie un rapide message au Britannique qui ne tarde pas à apparaître quelques instants plus tard au volant de son bolide miniature.
- Le carrosse de ces dames est arrivé, il sourit à pleines dents.
- C'est trop d'honneur, rit Charlotte en prenant place à l'arrière.
Hélène fait le tour de la voiturette bleu ciel avant de s'installer à droite de Lando, glissant un œil dubitatif au cordon beige qui fait office de portière.
- J'ai mis des plaids à l'arrière pour que vous évitiez de prendre froid, dit-il avant de mettre le contact.
- Mais quel gentleman, sourit Hélène en étalant la couverture sur ses genoux. Tu devrais traîner avec des femmes plus souvent, ça augmenterait ton charme.
- Je suis déjà charmant, il se vante. Si je l'étais encore plus, les autres hommes n'auraient plus aucune chance.
- Et modeste en plus, elle rit.
- Je suis pilote de Formule 1, trésor, la modestie est une qualité de perdant.
Les deux filles éclatent de rire tandis que Lando roule faussement des mécaniques tout en insérant sa petite voiture dans le trafic.
Le surnom, il fait tiquer Hélène, même si elle sait que Lando ne l'a sans doute pas fait exprès, elle ne peut s'empêcher de penser à ce que ce petit mot lui faisait, prononcé dans la bouche d'un autre. Elle ne dit rien, principalement parce que cela ne fait pas aussi mal que ce qu'elle aurait imaginé, mais également pour ne pas planter l'atmosphère si légère de ce début d'après-midi Monégasque.
Surtout que Lando est tout le contraire de ce qu'il décrit, elle ne lui a jamais vu le moindre soupçon d'arrogance, c'est même plutôt l'inverse, toujours à se remettre en question, lui et ses capacités, parfois même à l'excès. Elle peut bien le laisser se faire mousser un peu de temps en temps.
Hélène profite de chaque seconde de cette balade sur le circuit du Grand Prix, l'écho de leurs rires dans le tunnel Larvotto, la vue sur la marina depuis le boulevard Louis II, le port et au bout de celui-ci le mythique virage de la Rascasse.
Être doublé par des bolides aux moteurs ronflants. Éclater de rire en voyant la tête des conducteurs lorsqu'ils s'aperçoivent qu'ils viennent de dépasser Lando Norris. Remonter vers le casino et sentir le vent décoiffer ses mèches, piquer la pointe de son nez. Attraper le volant en urgence pour maintenir le cap lorsque Lando lève les deux mains en l'air et pousse un cri à mi-chemin entre le rire furieux et une ola improvisée. Vouloir lui arracher la tête puis finalement rire pendant que Charlotte leur hurle dessus.
Ils font trois fois le tour du circuit avant que la Monégasque assise à l'arrière ne finisse par s'agacer et n'exigent qu'ils redescendent en ville pour poursuivre leur visite à pied. Ils abandonnent la Jolly dans une ruelle peu fréquentée avant de prendre le chemin des hauteurs et du vieux Monaco serpentant entre les ruelles ocres et dorées.
Hélène passe une bonne partie de la balade à s'extasier devant les multiples boutiques dédiées à la Formule 1 et les objets collectors exposés en vitrine avant que Lando commente chaque nouvelle découverte en déclarant qu'il ne sert à rien de dépenser une fortune alors qu'elle a la moitié de la grille dans sa poche prête à lui offrir gratuitement et que Charlotte profite de leurs disputent à chaque nouvelle échoppe pour immortaliser la principauté baignée dans le soleil d'hiver sur sa pellicule.
L'influenceuse profile également de l'inattention de ses deux amis pour immortaliser leurs silhouettes en contre-jour qu'elle poste dans sa story. Personne ne pourra les reconnaître, enfin, personne qui ne les connaît pas déjà personnellement. C'est sa façon à elle de donner un petit coup de pouce au destin.
Lando accepte de prendre les deux jeunes femmes en photo devant le palais royal, son faux air agacé ne trompe personne et les deux amies profitent de la séance photo gratuite sans savoir qu'elles finiront, tôt ou tard, sur le compte jpg de l'Anglais.
Vers seize heures, Hélène et Charlotte craquent pour une gaufre au Nutella absolument hors de prix pendant que Lando leur fait la morale sur la nécessité de maintenir une alimentation saine et se vante carrément de son physique d'athlète, faisant se lever les yeux d'Hélène très hauts vers le ciel.
Évidemment, il ne tient pas plus de quelques secondes avant de prendre une énorme bouchée dans la gaufre d'Hélène qui laisse échapper un hurlement indigné.
- Lando ! Espèce de sale petit con, elle rage sans oser prononcer son nom trop fort. Tu es riche, payes-toi ta propre gaufre, merde !
- Elle ne sera jamais aussi bonne que la tienne, il ricane.
À côté d'eux, Charlotte secoue la tête, amusée.
- Alors achète m'en une autre, elle peste.
- Tu rigoles ? Il t'en reste encore plein.
- Tu as mangé la moitié de ma gaufre et tu crois que je vais me laisser faire ?
- Oui ?
Il prend son air le plus innocent pour lui répondre, cherchant clairement la bagarre et il n'en faut pas plus à Hélène pour câbler et tendre le reste de sa gaufre à Charlotte.
- Tu peux me tenir ça, une seconde, s'il te plaît ?
- Qu'est-ce que tu vas faire ? Demande l'influenceuse.
- Je vais lui faire regretter d'être né, elle grince des dents.
- Oh, mon Dieu, la grande Hélène veut me faire regretter d'être née, il se moque. Je suis vraiment terrorisé.
- Tu devrais, parce que je n'arrêtais pas avant de t'avoir réduit en miettes, elle retire stratégiquement ses lunettes de soleil.
- Pour ça, il faudrait déjà que tu m'attrapes avec tes petites pattes.
Sans attendre, Hélène se lance à la poursuite de Lando qui éclate de rire et échappe sans trop de difficultés à la Française avant de trottiner hors de sa portée. Toujours aussi remontée, la brune ne baisse pas les bras et poursuit le voleur de gaufres à travers les ruelles et la roseraie de la princesse Grace, s'attirant quelques regards curieux ou ennuyés de la part des passants, principalement des personnes âgées, qu'ils croisent dans les jardins.
De retour dans les rues, Hélène commence à avoir une pointe de côté, Lando est encore beaucoup trop en forme pour son propre bien et elle ne voit plus Charlotte les suivre.
- Eh bah avoir Hélène ? Déjà fatiguée ? Ricane Lando.
- Ferme-la, elle grogne.
Pliée en deux, appuyée contre un mur et les deux mains appuyées sur les genoux, la Toulonnaise peine à reprendre sa respiration. L'air de rien, Monaco est uniquement composé de montés et de descentes et elle n'est clairement pas assez sportive pour espérer rattraper cette stupide chèvre des montagnes qu'est Lando.
Lando qui, voyant ses difficultés, se rapproche à quelques mètres d'elle, un sourire narquois plaqué sur ses lèvres.
- Je pensais que Charles t'avait un peu plus fait travailler ton cardio que ça, il pique.
Bouche bée, Hélène relève les yeux en direction du pilote particulièrement fier de sa vanne. Il n'a pas dit ce qu'elle pense avoir entendu quand même ?
- Quoi ? Elle croasse.
- Je disais, mamie, il taquine. Que je pensais que ton endurance serait un peu meilleure que ça après avoir passé tout ce temps avec l'étalon Monégasque.
Mais elle va le tuer ?
Les joues rouges d'horreur et de gêne, Hélène se jette en avant pour tenter d'attraper le pilote qui fait un bond en arrière à la dernière seconde, lui échappant sans difficultés une nouvelle fois.
- Lando ! Elle hurle.
- Hélène !
- Reviens ici !
- Même pas en rêve, il rit.
Vif comme l'éclair, il disparaît dans une ruelle attenante et si Hélène ne l'entendait pas rire comme une hyène, elle pourrait croire qu'il a mis les voiles en la laissant en plan.
Essoufflée et fatiguée de courir pour rien, la Toulonnaise décide de passer au plan B. Stratégiquement, elle se positionne à côté d'un trottoir en pierres lisses et glissantes avant de s'asseoir, une jambe tendue vers l'avant et l'autre recroquevillée contre elle douloureusement, exactement comme si elle était tombée en courant.
Faisant appel à sa mémoire et à ce soir, en seconde, au lycée, pendant un cours de course d'orientation avec monsieur Moulin où elle s'était fait une double entorse en chutant sur une pierre qu'elle essayait de saute, Hélène pousse un couinement douloureux, juste assez fort pour être entendue par Lando, mais pas assez pour être qualifié de cri.
Si elle ne peut pas l'avoir à la régulière, il ne lui reste qu'à tendre un piège et attendre qu'il saute dedans à pieds joints.
Presque aussitôt, le visage curieux de Lando apparaît à l'angle de la rue, Hélène n'a même pas besoin de lever la tête, elle sait qu'il est là.
Sournoisement, son visage se crispe de douleur alors qu'elle tient sa cheville droite solidement, exactement comme si elle venait de la tordre.
C'est l'heure de mettre en pratique ses cours de comédie musicale avec madame Petit à l'école primaire.
- Hélène ? Il appelle, incertain.
- Quoi ? Elle crache dans un saccade.
- Qu'est-ce que tu as ? Ça va ? Il s'approche, suspicieux.
- Non, ça ne va pas, elle grince. Je viens de me tordre la cheville sur cette foutue marche.
Cela suffit à faire avancer Lando de quelques mètres supplémentaires, elle peut presque l'atteindre de là où elle est.
- Tu peux te lever ? Il s'inquiète.
- Tu crois que je serais assise par terre si je pouvais me lever ? Elle peste.
- Merde, c'est vrai, désolé, il s'excuse. Attends, fais-moi voir, je vais regarder.
Soucieux, il s'agenouille fébrilement face à elle, attendant qu'elle lui confie sa cheville abîmée et la brune esquisse un micro sourire victorieux. Les garçons sont vraiment trop faciles à avoir, ils tombent tous dans le piège de la fille en détresse.
Du coin de l'œil, la Toulonnaise voit apparaître Charlotte au bout de la rue, celle-ci regarde autour d'elle à la recherche de ses amis avant de hausser très haut les sourcils en voyant où ils se trouvent.
Un éclat malveillant brille dans les yeux d'Hélène alors qu'elle lâche sa cheville et attrape une grande touffe de cheveux sur la tête de Lando qui pousse aussitôt un cri en essayant de se soustraire à l'emprise sur ses boucles.
- Je t'ai eu ! Elle s'exclame.
- Aie Hélène ! Lâche-moi ! Lâche mes cheveux, couine le pilote.
- Pas avant que tu ais recraché ma gaufre, elle ricane.
- Hein ? Mais tu es dégueu, je ne peux pas faire ça.
- Alors achète-m'en une autre, elle ordonne.
- D'accord, c'est promis, il capitule. S'il te plaît, lâche-moi maintenant, tu me tires les cheveux.
Lando pleurniche pendant une longue minute supplémentaire avant de finalement le relâcher et de se relever souplement.
- Mais, s'inquiète Lando. Et ta cheville ?
- Hm ? Ma cheville ? Je ne sais pas de quoi tu parles, elle ricane.
La compréhension se fait presque instantanément dans les yeux couleur aigue-marine du pilote qui prend un air profondément choqué alors qu'elle éclate de rire.
- Tu l'as fait exprès ? Il s'offusque. Espèce de sale petite...
- Hélène ?
Le rire de la jeune femme se fige immédiatement dans l'air alors qu'elle porte son regard sur l'origine de la voix qu'elle reconnaît immédiatement.
- Bonjour Pascale, souffle Charlotte, jusque-là silencieuse.
Face à Hélène, debout devant la porte de son salon de coiffure, la mine perdue et incertaine, se tient Pascale Leclerc.
À côté d'elle, Lando semble tout de suite saisir le doute et la peur qui explose dans son esprit puisqu'il se rapproche sensiblement jusqu'à ce que leurs épaules se frôlent en signe de soutien.
Hélène lui en est sincèrement reconnaissante.
- Charlotte, ma grande, sourit Pascale. Je suis contente de te voir, Charles m'a dit qu'il t'avait vue récemment.
- Oui, acquiesce la jeune femme. Je suis passé chez lui pour discuter et nous avons dîné.
- C'est une bonne chose, approuve la mère de famille. Tu lui manquais beaucoup.
Hélène n'ose toujours pas dire un mot, les yeux fixés sur la petite femme qui s'entretient avec Charlotte sans la regarder.
Est-ce qu'elle lui en veut d'avoir abandonné son fils ? De l'avoir blessé puis d'avoir pris la fuite ? Sans doute que oui.
Finalement, le regard clair de la matriarche Leclerc se pose enfin sur elle, la scannant lentement de haut en bas avant de revenir sur le visage, figé par le regret et la culpabilité, de l'ancienne petite amie de son fils.
- Hélène, elle sourit doucement. Tes cheveux sont tout emmêlés, que dirais-tu d'entrer un instant pour que je puisse les coiffer.
Incapable de formuler la moindre parole, la brune s'empresse d'acquiescer, trop heureuse de ne pas être rejeté d'office.
- Vous pouvez entrer aussi, si vous le souhaitez, elle propose à Lando et Charlotte.
Lando fait un pas en direction de la boutique pour suivre Hélène, mais c'est sans compter sur Charlotte qui saisit son bras et l'entraîne avec elle.
- Pas la peine Pascale, sourit la Monégasque. Lando doit m'emmener voir un endroit que je n'ai jamais vu, Hélène nous retrouvera quand vous aurez terminé.
Et sans demander son reste, elle entraîne avec elle le pilote clairement pas d'accord, occultant totalement le fait que des deux, elle est celle qui connaît la principauté sur le bout des doigts et pas l'inverse.
Ne reste plus qu'Hélène et Pascale dans la petite boutique silencieuse et la brune ne sait pas si elle doit remercier Charlotte ou, au contraire, fondre en larmes.
- Tu peux t'asseoir ici, indique la coiffeuse.
La Toulonnaise s'installe sans discuter et regarde dans le grand miroir face à elle la mère de Charles revenir, une brosse à la main avant de s'arrêter juste derrière elle.
- Tes cheveux ont beaucoup poussé depuis cet été, prononce doucement la mère de famille. Ils te vont bien.
Hélène se contente d'esquisser un petit sourire de remerciement sans savoir quoi dire. C'est vrai, ses cheveux, qui formaient un carré plongeant lorsqu'elles se sont rencontrées, arrivent presque dix centièmes plus bas au milieu de ses omoplates, formant une longue cascade brun foncé difficile à dompter au quotidien.
Pascale passe doucement la brosse dans les mèches emmêlées par la ressente course poursuite avec Lando, dénouent nœud après nœud sans faire le moindre mal à la jeune femme.
- Je suis contente de voir que tu vas mieux, souffle la coiffeuse. Je t'ai envoyé un message après votre retour d'Espagne.
- Je ne l'ai pas reçu, s'excuse la Toulonnaise. Après ce qu'il s'est passé, c'est devenu la folie et mes informations personnelles tournaient sur les réseaux sociaux, j'ai été obligé de changer de numéro de téléphone.
- Je suis désolé de l'apprendre.
- Ça va mieux maintenant, rassure-t-elle. Je reçois toujours quelques messages sur mes anciens comptes, mais ils ne sont plus vraiment insultants, plutôt curieux.
Le silence retombe et Hélène ne se détend pas d'un pouce malgré le doux traitement exercé sur sa chevelure, elle sait que les questions épineuses ne sont pas encore arrivées sur la table.
Au bout de longues minutes de silence pesant, Pascale laisse échapper un lourd soupir.
- Je ne suis pas en colère contre toi Hélène, elle commence. Je ne l'ai jamais été pour tout te dire, je comprends parfaitement que les derniers mois ont été très durs pour toi, mais partir comme ça... Cela a fait beaucoup de mal à Charles et je reste convaincue qu'il y avait une autre solution.
La brune hoche la tête, doucement, elle comprend les préoccupations de la mère de famille, si elle-même avait eu une mère à la hauteur, elle aurait aimé qu'elle prenne sa défense comme le fait Pascale.
- À l'époque, ça m'a semblé être la seule solution, elle explique. J'avais l'impression de devenir folle et peut-être que Charles ne t'a pas tout raconté, mais...
- Il m'a tout dit.
Hélène relève un regard surpris vers le miroir et le regard de Pascale qu'elle croise, fixé sur elle. Si Charles lui a parlé de la gifle, elle est surprise que Pascale n'ait pas encore essayé de la poignarder avec ses ciseaux.
- Alors tu sais que j'ai fait des choses horribles, impardonnables. Il fallait que je m'en aille avant d'aggraver encore plus la situation, avant de ne plus pouvoir revenir en arrière.
- Je sais, ma chérie, je comprends très bien et je sais que tu as pris ce que tu pensais être la meilleure décision à l'époque. Je regrette simplement toute la souffrance que cela a engendrée, pour Charles, comme pour toi.
La main de la mère de famille glisse doucement sur l'épaule de la Toulonnaise qui saisit ses doigts et les presse doucement.
- Si j'étais resté, nous nous serions faits encore plus de mal, elle souffle.
- Mais tu es de retour maintenant, n'est-ce pas ?
Hélène pince les lèvres, elle ne veut pas donner de faux espoirs à cette femme qu'elle adore et qu'elle admire profondément.
- Je suis venue m'excuser, elle explique. Auprès de tous les gens que j'ai blessés, Charlotte, Lando, toi aussi. Je suis venue vous demander pardon à tous.
- Il n'y a rien à pardonner ma belle, tu n'as rien fait qui mérite ma colère.
- Peut-être, sa voix tremble. Mais j'ai fait du mal à ton fils, j'ai fait du mal à Charles tellement de fois et de tellement de manières différentes, tu devrais vouloir me voir disparaître de sa vie.
Ce sont à présent les deux bras de Pascale qui enserre Hélène dans une étreinte douce et rassurante, maternelle.
- Peut-être que je devrais faire ça, commence-t-elle. Mais je serais vraiment stupide si c'était le cas.
- Pascale...
- Non Hélène, elle coupe. Tu n'as pas à garder le poids du monde sur tes épaules. Tu as sauvé la vie de mon fils, vous vous êtes soutenus dans cette épreuve et vous êtes tombés amoureux l'un de l'autre, le reste n'est pas de ton fait, tu n'as rien à te reprocher.
- Mais...
- Ma belle, tu ne peux pas porter la culpabilité des actes des autres, que ce soit ta mère, Isabel ou même Charles, tu n'es responsable que de tes actions et je te le répète, tu n'as rien fait de mal et je ne pourrais jamais t'en vouloir.
Délicatement, les doigts de Pascale viennent cueillir une larme solitaire sur la joue de la belle brune tandis qu'elle esquisse un sourire.
- Merci, souffle Hélène.
- C'est à moi de te dire merci, ma belle, pour tout ce que tu as fait pour ma famille.
Les deux femmes restent enlacées encore quelques longues secondes avant que Pascale ne s'écarte lentement et n'entreprenne de dénouer une dernière mèche rebelle avant de poser sa brosse.
- Eh, voilà, elle sourit. Maintenant, tu es magnifique alors, et si tu me disais que ce que tu prévois de faire pour récupérer mon fils ?
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Bonsoir tout le monde j'espère que vous allez bien !
Un petit (moyen) chapitre tout en douceur avec une mise en avant de l'amitié Hélène/Lando et une discussion touchante avec Pascale qui pousse un peu plus Hélène à retrouver Charles.
Je suis contente de vous annoncer que la phase des excuses est terminée pour le moment, d'autres viendront plus tard, et que dans le prochain chapitre, notre Monégasque préféré fera son grand retour !
Comment pensez-vous que se feront les retrouvailles ? Charles est-il prêt à rouvrir son cœur à la belle Hélène ?
Début de réponse la semaine prochaine !
Bye les copains ! ♡
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