57 : L'aveu
ISAAC
Une fois que Camila s'était relevée, toujours couverte de sable et un peu boudeuse après sa chute, je lui avais proposé de rentrer pour se doucher. Elle avait accepté en marmonnant que ce n'était pas marrant, ce qui m'avait arraché un sourire amusé.
Dans la salle de bain, j'ouvris l'eau et la réglai légèrement plus chaude pour qu'elle se réchauffe. Camila s'approcha, ses cheveux en désordre, encore pleins de sable. Je retirai doucement l'élastique qui retenait sa chevelure, le glissant autour de mon poignet, puis laissai ses mèches tomber librement. Elles glissèrent entre mes doigts, leur longueur touchant juste sous ses omoplates.
— T'es vraiment doué pour mettre les gens dans des situations embarrassantes, Isaac, grommela-t-elle en entrant sous l'eau.
Je haussai les épaules, un sourire au coin des lèvres.
— Je dirais que tu te débrouilles bien toute seule pour ça.
Elle me lança un regard noir, mais je pouvais voir un léger sourire amusé se former malgré elle. L'eau chaude ruisselait déjà sur son corps, emportant les grains de sable accrochés à sa peau.
— Tu veux que je t'aide ? demandai-je, en voyant qu'elle peinait à enlever tout le sable de ses cheveux.
Elle hésita un instant, puis hocha doucement la tête.
— S'il te plaît.
Je pris le shampoing et m'approchai d'elle. Elle se tourna, me laissant accéder à sa chevelure humide. Mes doigts glissèrent doucement dans ses cheveux, travaillant la mousse avec soin.
— Ça va ? demandai-je, ma voix plus basse.
— Hm, mieux, murmura-t-elle, fermant les yeux.
Je continuai à masser son cuir chevelu, m'appliquant à déloger chaque grain de sable. Une fois ses cheveux rincés, elle ajouta, presque timidement :
— Tu peux mettre l'après-shampoing ?
Je souris, amusé par sa demande, et obéis. Mes mains glissèrent à nouveau dans ses cheveux, massant doucement. Elle semblait se détendre complètement, son corps se relâchant sous mes doigts.
Quand j'eus terminé, elle se retourna et attrapa du shampoing à son tour.
— Ton tour, dit-elle avec un petit sourire satisfait.
Je me penchai légèrement pour qu'elle puisse atteindre mes cheveux, et elle commença à les laver avec soin. Pendant qu'elle s'occupait de moi, mon regard dévia sans que je puisse m'en empêcher. La mousse qui glissait lentement sur sa poitrine attirait toute mon attention. Ses seins, parfaitement formés, étaient juste là, à portée de vue, et je dus faire un effort pour me concentrer.
Mon regard descendit plus bas, suivant les courbes de son ventre tonique et bronzé. Tout en elle semblait conçu pour me fasciner.
— T'as fini de mater, ou je continue ? demanda-t-elle, un sourire espiègle sur les lèvres.
Je laissai échapper un petit rire, détournant les yeux.
— Désolé, c'est plus fort que moi.
— T'as intérêt à te tenir tranquille, sinon je t'envoie du savon dans les yeux, plaisanta-t-elle.
Quand elle eut terminé de me laver, je pris un gant de toilette et commençai à la savonner doucement. Elle pouffa de rire quand je passai sur ses flancs, légèrement chatouilleuse.
— Isaac, arrête, tu vas me faire tomber !
— T'es déjà tombée une fois aujourd'hui, qu'est-ce que ça change ? répliquai-je en riant.
Elle secoua la tête, amusée, mais se laissa faire. Je descendis lentement, savourant le contact de sa peau sous mes mains. Arrivé à ses fesses, je ne pus m'empêcher de les prendre doucement en coupe, appréciant leurs courbes parfaites.
— Tu vas te concentrer ou t'amuser ? murmura-t-elle en se tournant légèrement vers moi, un sourire malicieux sur le visage.
Je haussai les épaules, un sourire en coin.
— Les deux, pourquoi pas ?
Elle éclata de rire et finit par se rincer. Une fois propres, nous sortîmes de la douche, et je pris une serviette pour la sécher. Elle fit de même pour moi, puis alla déposer les serviettes dans le panier.
— Bon, on s'habille ? dit-elle en attrapant ses vêtements.
— Pas trop vite, rétorquai-je, un brin boudeur. J'ai pas encore fini d'admirer.
Elle roula des yeux, mais un sourire amusé restait sur ses lèvres.
— Allez, Isaac, arrête de traîner.
Je la suivis dans la cabane, ramassant mes vêtements éparpillés, tout en me demandant si je n'allais pas encore la taquiner un peu avant qu'on ne reprenne la journée.
La lumière de la cuisine était tamisée, le bruit de la poêle qui grésillait emplissant l'air. Nous étions là, à préparer le déjeuner ensemble, mais l'ambiance avait changé. C'était comme si quelque chose d'invisible flottait entre nous.
Je découpais les légumes avec une concentration feinte, mes pensées divaguent. Camila se tenait là, silencieuse, observant l'eau frémir dans la casserole. Je sentais qu'elle voulait aider, mais elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Elle n'avait pas encore bougé, se contentant de me regarder. Je pouvais presque lire dans ses yeux qu'elle se demandait si elle allait finir par me déranger si elle s'impliquait trop. Je la comprenais. C'était un moment simple, et peut-être qu'elle n'était pas habituée à ça.
Je souriais légèrement en la voyant hésiter. C'était peut-être ça, en fin de compte. Elle n'avait jamais eu besoin de se soucier de ce genre de petites choses. Ses mains étaient toujours impeccables, douces, presque délicates, comme si elles n'avaient jamais été mises à l'épreuve par des tâches banales. Je me surpris à repenser à la douceur de ses mains, à la sensation de ses doigts autour de moi, ce contact léger mais brûlant. J'avais encore cette image en tête, de sa main caressant mon sexe, pleine de curiosité et d'innocence. Peut-être que c'était pour ça qu'elles étaient si douces.
Je la regardai un instant, un léger sourire en coin, avant de reprendre la parole.
— Tu sais, si tu veux m'aider, tu n'as qu'à me dire ce que tu veux faire, répondis-je, ma voix plus douce.
— Est-ce que ça te dérange si je te regarde faire ? demanda-t-elle doucement, comme si elle hésitait encore à prendre part à ce moment.
— Non, ça ne me dérange pas, répondis-je simplement. J'aime bien que tu sois là, même si c'est juste pour me regarder.
Je la laissai savourer ce moment silencieux, et je sentis qu'elle se détendait peu à peu, comme si elle réalisait qu'il n'y avait pas de pression. Elle n'avait pas besoin de faire quelque chose pour être présente, juste être là, à ses côtés, était suffisant.
Puis, d'une voix plus calme, presque hésitante, elle prit la parole.
— Tu sais pourquoi je me suis enfuie tout à l'heure ?
Je m'arrêtais un instant, la surprise effleurant mes traits. Ce n'était pas une question à laquelle je m'attendais. Je posai doucement le couteau, tournant enfin mon regard vers elle.
— Non, pourquoi ? demandai-je, curieux.
Elle détourna un instant le regard, cherchant visiblement ses mots. Lorsqu'elle parla, sa voix était plus basse, presque un murmure, comme si elle m'offrait une part d'elle-même qu'elle n'avait jamais partagée avec quelqu'un d'autre.
— Lara m'a raconté qu'un jour, son ex lui a demandé si elle voulait des enfants. Elle a répondu oui, toute excitée. Mais lui, il n'en voulait pas. Et il a mis fin à leur relation sur-le-champ. Ça a détruit son cœur. Depuis ce jour-là, on s'est dit qu'on ne répondrait jamais à cette question si un mec nous plaisait, qu'on ne la laisserait jamais se poser, ou bien qu'on partirait ou changerait de sujet avant d'avoir à y faire face.
Je la regardais, l'écoutant attentivement. J'avais compris qu'il ne s'agissait pas simplement d'une question de reproduction, mais de la manière dont les choses peuvent s'effondrer si l'on ne trouve pas les bonnes réponses au moment où elles sont attendues.
Elle haussait les épaules, une petite lueur d'inquiétude dans ses yeux. Je savais que ça la touchait profondément, même si elle essayait de ne pas trop le montrer.
Je n'avais jamais vraiment réfléchi à cette question d'enfants de manière aussi sérieuse, mais en entendant son histoire, je comprenais pourquoi elle avait pris cette décision avec Lara. C'était un mécanisme de défense, un moyen d'éviter de souffrir à cause de quelque chose qu'elles ne pouvaient pas contrôler.
Je laissai un moment de silence s'étirer entre nous. Puis, je repris doucement la parole, mes mots mesurés, mais honnêtes.
— C'est... compréhensible. Mais je ne sais pas si c'est une solution à tout, tu sais ? On peut aussi éviter certaines questions, mais il y a des moments où il faut bien y faire face.
Elle me regarda, un peu surprise, comme si elle n'attendait pas cette réponse. Mais je n'étais pas sûr de ce que je ressentais moi-même à ce sujet. Je n'avais jamais eu de modèle, ni de réponse toute faite. J'étais comme elle, pris entre la peur de tout perdre et l'envie d'avancer.
— Moi non plus, je ne sais pas si je veux des enfants, ajoutai-je en baissant les yeux, cherchant à expliquer ma propre incertitude. C'est une question que je me pose souvent, mais je n'ai pas de réponse claire.
Elle resta silencieuse un moment, et je sentis qu'elle ne cherchait pas à juger. Elle attendait, simplement. C'était rare que quelqu'un m'écoute aussi attentivement, sans pression. Mais dans cette atmosphère, ce silence, il y avait une forme de complicité, comme si nous étions deux âmes perdues qui se retrouvaient.
Finalement, elle sourit légèrement, comme si elle comprenait que certaines choses ne peuvent être précipitées.
La journée s'était écoulée à une vitesse folle, remplie de rires et de complicité. Après une baignade dans la mer, où nos corps se frôlaient entre les vagues, nous avions fait l'amour dans l'eau, là, tout autour de nous semblait se dissoudre dans l'intensité du moment. L'océan, vaste et infini, nous enveloppait, et chaque vague qui se brisait contre nos corps semblait marquer un nouveau départ pour nous deux.
Après avoir parlé de tout et de rien, la conversation se fit plus lente, comme si le temps lui-même se ralentissait. Nos corps étaient encore légèrement humides, la chaleur de la journée restait imprégnée dans la pièce. Nous nous retrouvions dans le lit, l'air chargé d'une douce tension, comme si nous étions les seuls à exister dans ce moment suspendu.
Elle s'approcha de moi, ses lèvres effleurant les miennes dans un baiser qui, au départ, était doux, mais qui s'intensifia au fur et à mesure. Nos mains se cherchaient, nos corps se pressaient, l'un contre l'autre, comme si nous ne pouvions plus nous séparer. Je la pris dans mes bras, la rapprochant encore plus de moi, nos respirations devenant plus rapides, plus profondes, l'excitation palpable.
Finalement, le baiser se brisa, mais nos regards restèrent liés, encore imprégnés de cette chaleur, de cette intensité. Nous étions tous les deux en sueur, nos cœurs battant à l'unisson. Un sourire s'étira sur mon visage alors que je la serrais plus fort contre moi, nos corps encore un peu tremblants de plaisir. Nous étions là, ensemble, sans autre pensée que celle de profiter de l'instant.
Allongés l'un contre l'autre, la peau encore chaude de notre étreinte, nous étions fatigués, mais dans un état de contentement parfait. Elle se blottissait contre moi, et je laissais mes doigts effleurer ses cheveux, mon esprit se perdant dans cette sensation agréable de sa proximité. Je pensais qu'elle était déjà presque endormie, ses respirations devenant régulières et lentes, et je fermai les yeux en soupirant de contentement.
Puis, dans un murmure presque imperceptible, elle brisa le silence :
— Je veux au moins trois enfants.
Je n'eus pas le temps de répondre, car elle avait dit cela presque dans un souffle, comme si c'était une pensée qui lui échappait. J'étais surpris par sa déclaration, mais je n'avais rien à ajouter. Je ne répondais pas tout de suite, laissant l'instant flotter dans l'air entre nous. Je pouvais sentir la légèreté de la situation, comme si cette question ne pesait pas vraiment sur nous, mais plutôt comme une pensée lancée dans le vent. Un sourire imperceptible naquit sur mes lèvres alors que je me laissais envahir par une étrange sensation. C'était un sujet délicat, mais je n'étais pas prêt à en parler, du moins pas maintenant.
Je la tirai doucement vers moi, attirant son corps contre le mien, et je l'enroulai dans mes bras, la serrant contre moi pour qu'on puisse s'endormir ensemble. Ses bras se glissèrent autour de moi, et, dans le silence qui suivit, je fermai les yeux, un sourire amusé au fond de moi. Peut-être que le futur était encore flou, mais pour l'instant, tout ce que je voulais, c'était être là, avec elle, à savourer cet instant de tranquillité.
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