51 - Séduction
Je marchais d'un pas nerveux dans la rue, le poids de la journée sur mes épaules. Tout ce que je venais de vivre, tout ce qui m'attendait encore... Je n'arrivais pas à me concentrer. Ce n'était pas le moment de me laisser submerger. Mais Camila... elle avait été claire, cette fois. Elle m'avait dit que pour obtenir ce que je voulais d'elle, il fallait que je la séduise.
Je n'avais jamais fait ça de ma vie. La séduction, ce n'était pas mon domaine. Mais il fallait que je le fasse. Peu importe combien ça me semblait étrange ou artificiel. Si c'était ça qu'elle voulait, alors c'était ce que j'allais lui donner.
Je pris mon téléphone, les doigts tremblants malgré moi. Il fallait que je la voie. J'avais besoin de la voir, juste être dans la même pièce avec elle. Je tapai un message rapide, puis appuyai sur "Envoyer" sans réfléchir davantage.
— Camila, on peut se voir ce soir ? J'ai besoin de te parler.
Les secondes passèrent lentement, presque insoutenables. Puis enfin, mon téléphone vibra. Un message de Camila. Je le lus rapidement.
— Passe à l'appartement.
Je soupirai de soulagement. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était suffisant pour me donner un peu de calme. Je savais que ce ne serait pas facile. Ce ne serait jamais facile avec elle, mais au moins, j'aurais l'occasion de lui montrer ce que je pouvais offrir. Même si ça allait contre tout ce que je croyais, contre ce que j'avais été, contre moi-même.
J'arrivai rapidement chez elle. Je me tenais là, devant sa porte, l'adrénaline m'envahissant. C'était ridicule, tout ça. Pourquoi j'étais nerveux ? C'était juste Camila. Juste la femme que j'avais toujours désirée, mais que j'avais perdue, et que je devais maintenant reconquérir. D'une manière ou d'une autre.
Je frappai doucement à la porte, attendant qu'elle vienne m'ouvrir. Elle m'avait dit de la séduire, mais je savais que ce n'était pas aussi simple. Ce n'était jamais aussi simple. Mais j'allais faire en sorte que ça le devienne.
Quand la porte s'ouvrit, je la vis. Elle était là, juste devant moi, avec ce regard qui me faisait fondre, mais aussi me briser en même temps. Je me forçai à garder mon calme.
Elle portait un long t-shirt gris, oversized, avec une inscription en lettres blanches. Le t-shirt tombait parfaitement sur ses jambes.
— Camila, murmurai-je.
Elle me fixa un instant, ses yeux perçant mon regard, puis elle tourna les talons sans un mot et se dirigea vers la cuisine. Je la suivis, le cœur battant plus vite que je ne l'aurais voulu. La cuisine était pleine de fumée, et je froncai les sourcils en voyant ce qui se passait.
— Qu'est-ce que tu fais ? demandai-je, en m'approchant d'elle.
Elle était là, en train de lutter contre une casserole fumante, son regard toujours aussi concentré, comme si le monde autour d'elle n'existait plus.
— J'ai essayé de faire à manger. Putain, je crois que j'ai laissé la nourriture trop longtemps... soupira-t-elle, secouant la tête tout en ouvrant la fenêtre pour aérer.
Je m'approchai d'elle, sans trop savoir ce que je devais faire. Je n'étais pas habitué à voir Camila comme ça.
— Tu veux de l'aide ? demandai-je, une pointe d'hésitation dans la voix.
Elle se tourna vers moi, un sourire amusé aux lèvres.
— De l'aide ? Je te rappelle que c'est toi qui sais cuisiner parmi nous.
Je la regardai, un léger sourire se dessinant malgré moi. Ça, c'était Camila. Elle ne se laissait jamais abattre, même quand elle faisait des erreurs. C'était ce qui me plaisait chez elle. Mais maintenant, je devais l'obtenir. Et je savais qu'elle n'était pas du genre à céder facilement.
Je me rapprochai un peu plus d'elle, mes mains se posant sur le plan de travail. La fumée commençait à se dissiper lentement, mais il restait encore cette tension dans l'air.
Il y eut un silence. Elle s'était détournée un instant pour aller fermer la fenêtre mais ses mains tremblaient légèrement, trahissant une nervosité qu'elle n'essayait même pas de cacher.
Finalement, c'est elle qui brisa le silence, sa voix calme mais teintée de quelque chose de plus profond, comme si chaque mot portait un poids qu'elle ne pouvait plus supporter.
— Je... j'ai coupé les ponts avec Jake.
Je la fixai sans rien dire, laissant ses paroles s'installer dans l'air entre nous. Il n'y avait pas de surprise. Je savais qu'elle me choisirais. Mais ça ne m'empêchait pas de ressentir une étrange satisfaction. Elle avait fait un choix. Et maintenant, il était temps pour elle de faire face aux conséquences.
— Oh, répondis-je simplement, comme si ce n'était rien. Comme si tout ça ne m'atteignait pas.
Elle tourna la tête vers moi, cherchant peut-être une réaction, mais je restai calme, implacable.
Puis, je brisai le silence d'une voix plus légère, presque désinvolte, comme si je n'étais pas du tout affecté par la situation.
— La prochaine fois, je t'inviterai à dîner. Comme ça, tu n'auras plus à faire à manger.
Je vis son sourcil se lever, et un sourire amusé naître sur ses lèvres. Elle était surprise, peut-être même un peu déstabilisée. Elle s'attendait sûrement à ce que je la provoque davantage, à ce que je sois l'Isaac qu'elle connaissait. Mais aujourd'hui, j'avais décidé de jouer un autre jeu.
Elle croisa les bras, un léger sourire aux lèvres, et se tourna vers moi, son regard brillant d'une lueur malicieuse.
— Oh, vraiment ? Un dîner, hein ? Tu crois que c'est un simple repas qui va suffire à m'impressionner ?
Je m'approchai légèrement d'elle, la fixant intensément, mes yeux ne la quittant pas.
— Je n'ai pas besoin de t'inviter à dîner pour te séduire. Ma simple présence ici, dans cet espace, suffit déjà.
Je la vis légèrement se tendre, ses lèvres se pinçant un instant. Elle essaya de dissimuler sa réaction, mais je la voyais bien.
Elle haussait un sourcil, visiblement déstabilisée par ma remarque.
— Non, Isaac, répondit-elle sèchement, en croisant les bras. Tu te trompes.
Je laissai un sourire en coin se dessiner sur mes lèvres. Oh, elle voulait jouer à ce jeu-là ? Très bien.
— Vraiment ? fis-je, l'air amusé. Tu mens, Camila. Tu mens, et tu le sais. Parce qu'au fond, c'est exactement ce que tu ressens. Tu n'es pas indifférente.
Elle serra les poings, comme si mes mots la piquaient, mais elle garda son calme. Mais il y avait quelque chose dans ses yeux qui me disait qu'elle était plus vulnérable qu'elle ne voulait l'admettre.
Je m'approchai un peu plus d'elle, mes yeux toujours fixés sur les siens, analysant chaque mouvement, chaque réaction. La distance entre nous rétrécissait lentement, comme un piège qui se refermait, mais c'était elle qui avait posé les règles, pas moi.
— Tu sais, Camila, murmurai-je d'une voix plus basse, plus intime, si tu me demandais de t'embrasser maintenant, je le ferais sans hésiter. Parce qu'au fond, on sait tous les deux que c'est ce que tu veux. Tu ne peux pas me regarder comme ça et prétendre que ça ne te traverse pas l'esprit.
Je me rapprochai d'un pas, mes doigts frôlant presque sa main. C'était un geste calculé, mais je savais qu'elle ne pouvait pas ignorer le frisson qu'il provoquerait.
— Alors, tu vas continuer à me repousser, ou tu vas enfin admettre que tu veux que ça arrive ?
Elle ne répondit pas tout de suite, mais je voyais dans son regard que ses pensées étaient en train de se perdre, de se noyer dans cette même tension que je créais. Elle savait exactement où tout ça allait finir, et moi aussi. Mais la question restait : qui allait céder en premier ?
Elle détourna finalement le regard, brisant l'intensité de l'instant. Puis se recula d'un pas, comme pour se protéger de la proximité que j'avais imposée, et, d'une voix calme mais décidée, elle changea de sujet.
— Ma sœur Klara va se marier, lança-t-elle soudainement, l'air presque détaché, comme si elle voulait éloigner la conversation de ce qui venait de se passer.
Je la fixai un instant, intrigué par ce brusque changement de direction. Elle avait clairement voulu couper l'atmosphère qui s'était créée entre nous, mais je n'étais pas prêt à laisser tomber aussi facilement.
— Je savais qu'elle avait un petit ami, mais je ne pensais pas que ça allait si vite, répondis-je, tentant de ne pas laisser paraître ma frustration. Mais je voyais bien qu'elle faisait de son mieux pour éviter le sujet.
Elle haussait les épaules, comme si elle ne voulait plus vraiment en parler. Pourtant, il y avait quelque chose dans son regard qui trahissait une émotion qu'elle n'était pas prête à dévoiler.
— Oui, elle veut tout organiser, tout faire à sa façon. Ça m'étonne pas, elle a toujours été comme ça, dit-elle en soupirant.
Je pouvais sentir qu'elle se forçait à parler de quelque chose de plus léger. Mais je savais aussi qu'elle essayait de m'échapper. Je me laissai un instant emporter par le jeu.
— Je suis sûr qu'elle va avoir un mariage de rêve, dis-je, tout en la regardant dans les yeux.
— Et toi, Camila, tu te vois te marier un jour ?
Elle cligna des yeux, visiblement prise au dépourvu par ma question. Elle se força à rire légèrement, mais il y avait quelque chose de nerveux dans ce rire. Comme si elle n'avait pas prévu que je prenne la conversation dans cette direction.
— Se marier ? bégaya-t-elle, visiblement gênée. Eh bien... Je suppose que... que oui. Mais... je ne sais pas.
Elle se mordilla la lèvre inférieure, comme si elle cherchait ses mots, hésitant à en dire trop. Je savais qu'elle n'avait jamais été du genre à parler de ces choses-là, mais quelque chose dans sa réponse, dans son hésitation, me poussait à aller plus loin.
— Tu n'es pas sûre ? demandai-je d'une voix plus basse, presque trop calme. Pourtant, je vois bien que ça te traverse l'esprit. Peut-être pas avec moi, mais... tu t'es déjà posé la question, non ?
Elle me regarda alors, ses yeux cherchant une échappatoire, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas fuir cette fois. Elle se contenta de soupirer, détournant le regard.
— Et toi ?
Je n'avais jamais été en couple. Jamais de relations sérieuses. Quelques aventures, des flirts, mais rien de plus. Le mariage, c'était quelque chose qui me semblait lointain, abstrait. Et pourtant, entendre Camila en parler de cette manière... c'était différent. C'était comme si cette idée qu'elle avait, ce « peut-être un jour », me perturbait plus que je ne voulais l'admettre.
Je me levai doucement, me dirigeant vers la table où le repas était prêt. La conversation s'était tendue, mais j'étais trop curieux pour laisser cette question de côté. Elle n'avait pas l'air d'avoir la réponse, mais peut-être que moi, je pouvais la lui donner. Pas tout de suite, mais dans un avenir proche. Et si je voulais qu'elle m'appartienne, je ferais tout pour la rendre mienne.
— Bon, je suppose que ça peut attendre, dis-je avec un sourire presque imperceptible. Mais la prochaine fois, tu me diras si tu as trouvé ta réponse.
— C'est toi qui voulais me parler je te rappelle, ton message disait j'ai besoin de te parler.
Je la fixai un instant, le sourire se faisant plus discret, presque amusé par la façon dont elle retournait la situation.
Je la regardai s'approcher de moi, et même si je savais que je ne devais pas céder à cette attirance, je ne pouvais m'empêcher de la suivre du regard. Il y avait quelque chose dans l'air entre nous, quelque chose de palpable. Une tension que je ne pouvais ignorer. Elle passa près de moi, et je sentis un frisson traverser ma peau, même si je ne bougeai pas.
Au diable la séduction je préférais passer au autre chose sérieuse.
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