5- Un gros bordel
ISAAC
La journée avait été longue, interminable même. Fatigué, vidé par l'absence de pistes et l'enchaînement d'échecs, je poussai un soupir en entrant dans la chambre d'hôtel. Mon regard se posa brièvement sur Camila, mais je n'y prêtai pas attention. Sans attendre, je me dirigeai vers le frigo. Mon estomac grondait. Mon repas, déjà interrompu plus tôt, me revenait en mémoire comme une frustration supplémentaire.
— Je vais me doucher, lançai-je sans m'arrêter, d'un ton neutre, presque désintéressé.
— Tu veux que je vienne ? répondit-elle du tac au tac, un sourire espiègle illuminant son visage.
Je m'immobilisai net, pris de court par sa réponse. En me retournant, mon regard croisa le sien, et je me sentis étrangement déstabilisé. Son audace me désarmait, mais ce n'était pas de l'indignation ou du choc que je ressentais. Non, c'était autre chose. Une chaleur indésirable montait en moi, un frisson incontrôlé qui me parcourait malgré moi.
— C'était une blague, Isaac. Doucement avec ce regard, dit-elle en haussant les sourcils, légèrement piquée.
Une blague ? Je plissai les yeux, l'observant un instant. Elle secoua la tête, murmurant quelque chose que je n'entendis pas avant d'aller m'enfermer dans la salle de bain. Cette fille était un fléau. Un poison déguisé en sourire. Et pourtant... il y avait quelque chose chez elle. Une étincelle indéfinissable, insupportable. Quelque chose qui me tirait vers elle, contre ma propre volonté. Une douche avec moi ? Et puis quoi encore. Comme si nous deux tous nus dans un petit espace servirait à arranger quelque chose.
Je me débarrassai de mes vêtements et entrai sous l'eau brûlante. Une douche, seul. Voilà ce dont j'avais besoin. Mais alors que mes muscles se détendaient sous le jet, une sensation d'inconfort s'insinua en moi. Une présence. Je me retournai brusquement. Camila.
Elle était là, dans l'encadrement de la porte, un sourire en coin et une lueur provocante dans les yeux. Mes yeux s'écarquillèrent lorsque je vis son corps s'avancer, chaque courbe semblant défié la logique et ma volonté. Son t-shirt mouillé collait à sa peau, révélant des détails que je n'aurais jamais dû remarquer. Sa démarche était fluide, calculée, presque irréelle, et pourtant elle semblait totalement innocente.
Avant que je ne puisse réagir, elle franchit le rideau de la douche, se plaçant devant moi. Elle s'agenouilla sans un mot, son regard ancré dans le mien, une lueur espiègle brillant dans ses yeux. Ses doigts effleurèrent mes cuisses, remontant avec une lenteur calculée. Je tressaillis malgré moi, mon corps réagissant instinctivement, bien que mon esprit hurlait de protester.
— Camila, pour l'amour de Dieu, qu'est-ce que tu fais ? murmurai-je, ma voix rauque et tremblante, incapable de dissimuler la confusion et la tension qui montaient en moi.
Elle répondit par un sourire. Pas un mot, juste ce sourire. Ses mains glissèrent sur ma peau avec une aisance déconcertante, éveillant des sensations que je n'avais pas ressenties depuis des années.
Je laissai échapper un souffle rauque, mes muscles tendus sous son toucher. Une chaleur insupportable montait en moi, et je savais que je devais mettre un terme à cette situation, mais je restais figé. Ma respiration se fit plus saccadée, mes hanches se contractant malgré moi sous la pression de ses mains. Mon esprit était embrouillé, incapable de distinguer le bon sens du désir qui m'envahissait.
— Isaac ! Isaac ! Y a quelqu'un à la porte ! cria une voix à travers la porte.
La réalité s'abattit sur moi comme un coup de massue. Je clignai des yeux, secouant la tête pour me dégager de cette transe absurde.
Je me rinçai rapidement et attrapai une serviette que j'enroulai autour de ma taille avant de sortir. Camila, gênée, était près de la porte, se balançant d'un pied sur l'autre.
— Désolé, je voulais pas te déranger, mais ils frappaient depuis un moment...
— Tais-toi, grognai-je, irrité.
Je récupérai mon arme et ouvris la porte comme je détenais les clés. Deux employés du room service se tenaient là, charriots en main. Ils déposèrent les plats avec un sourire d'excuse avant de disparaître.
— Je t'ai commandé un truc à manger, dit-elle, presque timidement.
— Pourquoi ? demandai-je en la fixant, suspicieux.
— Parce que tu avais l'air énervé de ne rien trouvé dans le frigo, murmura-t-elle en baissant les yeux.
— Tu crois que j'ai besoin que tu prennes soin de moi ? lançai-je, acerbe.
— Non, répondit-elle sèchement, relevant la tête.
Je ne répondis pas, me contentant de retourner dans la salle de bain, laissant ses mots en suspens. En refermant la porte, j'entendis un faible murmure.
— Sale connard...
Lorsque je ressortis, habillé et prêt à partir, je la trouvai sur le lit, en plein festin, dévorant sans vergogne tout ce qu'elle avait commandé, soi-disant pour moi.
Je m'approchai sans un mot, la fixant d'un air indéchiffrable, avant de me pencher pour lui piquer un pancake directement dans son assiette. Elle releva les yeux, bouche pleine, un sourcil arqué.
— Sérieusement ? marmonna-t-elle entre deux bouchées.
— T'as dit que c'était pour moi, non ? répondis-je, en mordant dans le pancake avec un calme désarmant.
Je l'ignorai délibérément, enfilant mon manteau et vérifiant mes armes.
— Tu vas quelque part ? demanda-t-elle, levant un sourcil.
— Oui.
— À cette heure ? Où est-ce qu'on va ?
— Pas "on". Moi. Toi, tu restes ici.
Je ne lui laissai pas le temps de répondre et quittai la chambre, refermant la porte derrière moi sur son expression déconcertée.
Je n'aurais jamais imaginé me retrouver dans une situation pareille. Je le fais pour mon oncle, Frank. C'est la seule raison. Frank m'a toujours soutenu, et même si ce n'est pas dans mes habitudes, je dois rendre ce service à lui et James Harley. C'est juste une histoire de dettes, pas plus. Mais ça ne m'empêche pas de me demander ce que je fous là, prêt à prendre des risques qui ne me ressemblent pas.
Je prends une grande inspiration en accélérant sur la route, mes pensées tournées vers ce qui m'attend. Loin de l'ambiance de mon boulot habituel, je suis ici pour régler des histoires qui n'ont rien à voir avec la justice. Rien à voir avec ce que je fais tous les jours. Mais ça ne change rien. C'est ce qu'on m'a demandé, et je vais le faire. Peu importe si ça me dépasse.
— Il s'appelle Tony. Il a 35 ans et il n'a pas de famille. D'après mon contact, c'est un solitaire, fasciné par des trucs comme les sectes, la CIA, les sociétés secrètes, la mafia... Ce genre de choses. Il y a trois ans, il a été refusé au Quantico, et depuis ce jour-là, les meurtres ont commencé.
— Alors tu penses que ça pourrait être notre homme ?
— Je ne pense pas, j'en suis persuadé.
— Envoie-moi ce que tu sais d'autre sur lui. Une adresse, un endroit où je pourrais le retrouver.
— Très bien. Eh, Isaac... Ne rappelle plus jamais ce numéro, je pourrais perdre mon job. Considère que ma dette envers toi sera réglée après ça.
Son message ne tarda pas à arriver, et je démarrai en trombe, prêt à en finir avec cette histoire.
La salle était grande et rectangulaire, avec une scène légèrement surélevée au centre d'un des longs murs. Le reste de la pièce était constitué de murs nus, peints en gris foncé. Je scrutais les environs, à l'affût de tout danger et des voies d'évacuation.
— Et tu l'as laissée toute seule dans la chambre d'hôtel ?
La voix de Harry un de mes contacts là où nous étions résonna dans mon oreille, me sortant de mes pensées.
— Oui.
— Tu n'as pas peur qu'elle s'échappe ?
— Non, maintenant trouve-moi plus d'informations sur cet endroit.
— J'ai un nom. Dominic Rodriguez, l'acheteur. Apparemment, il a converti la partie arrière en club. Son fils, Tony, en est le propriétaire. Dominic l'a aidé à organiser la partie la plus sombre du club. Huum, tu ne veux pas entendre ça.
— Tu as raison, j'en ai rien à faire.
— Attends, il y a du mouvement devant toi.
Je m'arrête immédiatement et me cache derrière un mur pour espionner. Je plisse les yeux en voyant Mo discuter avec notre soi-disant nettoyeur.
— C'est quoi ce bordel ? Je me tais et souffle un bon coup, évitant de me faire repérer. Je n'ai pas le temps de comprendre, ni de perdre du temps. Mon cerveau fait rapidement le lien, et la solution qui me vient à l'esprit est d'éliminer Mo et son soi-disant nettoyeur. Après tout je ne fais que me débarrasser du problème principal de mon oncle et du problème de son problème.
— Est-ce que c'est bien ce que je crois ?
Je prends une profonde inspiration, sort mon arme et vérifie mes munitions. Le silencieux se fixe sur le canon et je souffle un coup, me préparant à ce qui va suivre. Je ne laisse aucune place à l'improvisation. Sans plus attendre, je sors de ma cachette et pointe l'arme sur Tony. Le premier tir atteint sa tête en plein centre. Il tombe, sans un mot. Je recharge aussitôt et tourne mon arme vers Mo, le deuxième tir déjà en préparation.
Il lève les mains, visiblement choqué, et commence à bafouiller.
— Je savais que tu finirais par le trouver, mais pas aussi vite. Attends... Je sais ce que tu penses.
— Ah oui ? Je le fixe, impassible.
— Oui. Tony était un petit enfoiré.
Je retire lentement le cran de sécurité. Il se fige, une goutte de sueur perlant sur son front.
— Si tu me tues, mes gars vont te poursuivre.
— Comment ils sauront que c'était moi ? Je plisse les yeux, froid.
— Euh, je... je... tu n'as pas le droit... il faut respecter les règles...
Je n'attends pas plus. Deux balles, rapides, précises. Il titube, sa main pressée contre le trou béant dans son cou. Je range l'arme sans un mot.
— Je t'avais prévenu.
— Tu n'es qu'un fils de p...
Je le coupe avant qu'il ne puisse en dire plus.
— Tu devrais... Non, rien. Adieu, sale enflure.
Je fais un pas en arrière, prêt à m'éclipser quand la voix de Harry me parvient dans l'oreille, tendue.
— Ce n'est pas pour te faire paniquer, mais tu as attiré l'attention. Deux hommes armés s'approchent de ta position. Si j'étais toi, je me bougerais.
Je prends un instant pour analyser la situation. Je me rapproche rapidement de son corps, baissant mon arme. Je me penche au-dessus de lui et commence à fouiller la scène, scrutant le sol. Le premier projectile est facile à repérer, à peine quelques centimètres plus loin, rouillé dans la poussière. Je le ramasse précautionneusement, glissant la balle dans ma poche.
Je me relève, puis m'abaisse à nouveau, cherchant la seconde balle. Mes doigts effleurent le sol, et je la trouve finalement, cachée sous une petite tâche de sang. Je la récupère tout aussi méticuleusement.
Deux balles en moins, aucune preuve. Je souffle un coup, me redressant et rangeant les projectiles dans ma poche. Rien ne doit me lier à cette scène.
Je dois absolument me trouver une autre cachette ou partir d'ici au plus vite.
— Qui que ce soit qui est ici, putain, mieux vaut te montrer maintenant ! Crie une voix forte.
— Isaac, fais pas n'importe quoi.
Une voix ? Pour l'instant, je réfléchis rapidement et sors de ma cachette les mains en l'air.
— Jette ton arme au sol et couche-toi à terre, dit-il en se rapprochant de moi.
Je décroche mon arme de son étui et la baisse délicatement. Je me relève alors qu'il s'approche de moi. Sans prévenir, je lance mon poing dans sa figure. Il chancelle sous le choc, avant de se retrouver poussé contre le mur.
Je n'ai pas le temps de réfléchir. D'un geste rapide, je le plaque davantage contre le mur, le maintenant fermement. Sans une once de pitié, je le frappe à nouveau, cette fois dans la nuque, le frappant d'un coup sec pour l'assommer. Il s'effondre, inerte.
Je laisse son corps glisser au sol et, tout en essuyant le sang qui macule mon pantalon, je range mon arme. Un calme glacé envahit l'endroit, mais je reste sur mes gardes.
— Isaac, tu ferais bien de bouger, murmure Harry dans mon oreille. Les renforts arrivent.
Je jette un dernier coup d'œil à Mo, son corps toujours inerte contre le mur, avant de me redresser. Le bruit des pas s'intensifie dans le couloir. Trop tard. Il est temps de partir.
Je me faufile à travers la pièce, les sens en alerte, cherchant une sortie. L'adrénaline commence à affluer dans mes veines, et je sais que je n'ai plus beaucoup de temps. Je repère une fenêtre à l'arrière de la pièce, suffisamment grande pour que je puisse y passer. Sans hésiter, je me dirige vers elle, tout en scrutant les alentours.
Je fais glisser la fenêtre avec précaution, la poignée grince légèrement, mais je suis trop concentré pour y prêter attention. En un instant, je me faufile à l'extérieur, sautant agilement dans la ruelle sombre en dessous.
L'air frais me frappe en plein visage, et je sens mon cœur s'emballer alors que je me mets à courir, mes pas résonnant sur le béton. Je garde la tête basse, me glissant dans l'ombre des bâtiments pour ne pas être repéré. Les sirènes se font entendre au loin, et je sais que le temps est compté.
Je traverse plusieurs rues, changeant de direction à chaque coin, m'assurant qu'aucune voiture ne me suit. Après plusieurs minutes de course, je m'arrête enfin dans une ruelle isolée. Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer ma respiration erratique.
Une fois rentré, je gravis les marches de l'hôtel à une vitesse presque frénétique, mon esprit en proie à l'agitation. Lorsque j'ouvris la porte, un silence pesant m'accueillit. Aucun bruit. Rien. La pièce était trop calme, et cette tranquillité n'avait rien de rassurant. Où était-elle encore passée ? La frustration montait en moi à une vitesse alarmante. Si je la retrouvais, elle serait menottée à cette putain de chaise, et je m'assurerais qu'elle ne puisse plus sortir de ma vue.
— Bordel de merde... m'échappa-t-il, claquant la porte avec une violence qui résonna dans toute la pièce.
Je n'avais même pas eu le temps de souffler qu'une voix surgit de nulle part.
— Huum... D'accord.
Je me figeai, mes yeux se fixant sur elle. Elle venait de surgir de l'ombre, un t-shirt blanc et une culotte assortie, ses cheveux attachés en un chignon totalement négligé. Elle me regarda, l'air décontracté, comme si elle n'avait rien à se reprocher.
— Où étais-tu ? demandai-je, ma voix marquée par l'énervement et la méfiance.
Elle haussait les épaules, comme si ce n'était rien.
Un déclic se produisit dans mon esprit. Ce n'était pas qu'une question de où elle était allée. Il y avait quelque chose dans son attitude qui n'allait pas. Un frisson d'alerte parcourut ma colonne vertébrale, et avant que je ne puisse réfléchir davantage, mes gestes s'accélérèrent. Je m'approchai d'elle rapidement, saisissant son cou dans un mouvement précis, la forçant à se retrouver accrochée à moi. D'un coup sec, je frappai l'arrière de ses chevilles avec mon pied, la faisant tomber sur le sol. En un instant, je la maintins, mon couteau maintenant la pression sur sa gorge.
— C'est quoi ton putain de problème ? murmura-t-elle, le regard perdu, une grimace de douleur se formant sur ses traits.
— C'est moi qui te garde en vie... dis-je d'une voix glaciale. Et je pourrais aussi facilement te tuer.
Elle ne répondit pas tout de suite, se contentant de respirer difficilement, son corps figé sous ma prise. Finalement, elle murmura presque dans un souffle.
— Isaac, s'il te plaît... lâche-moi...
J'étais sur le point de lui répondre, de la faire céder sous la pression, quand soudain, je sentis la froideur du métal contre mon ventre. Mon pistolet. Elle avait réussi à l'attraper et le pointait maintenant directement sur moi. Le cran de sécurité était enclenché. Une petite étincelle de surprise me traversa, mais elle se perdit vite sous l'adrénaline qui bouillonnait en moi. Cette fille savait jouer ses cartes, et ça me rendait nerveux. Un regard en elle, et je compris qu'il y avait quelque chose de plus chez elle, quelque chose que je n'avais pas encore percé.
— Qu'est-ce que... ? Isaac... sa voix était maintenant plus hésitante, marquée par la confusion.
Elle rougit instantanément, un rouge presque imperceptible, avant de réussir à me repousser à une main. Un mouvement fluide, elle roula sur moi, me forçant à perdre l'équilibre, et se releva avec une rapidité déconcertante. Elle recula alors, m'éloignant d'elle d'une manière presque calculée.
Elle jeta le pistolet un peu plus loin, avant de me regarder de nouveau, mais cette fois, quelque chose avait changé. Elle n'était plus défiante, mais plus perdue, comme si elle cherchait des réponses elle-même.
— Qu'est-ce que tu veux de moi ? demanda-t-elle, sur la défensive, mais une certaine vulnérabilité perçait dans sa voix.
Je la fixai intensément. Il n'y avait plus de place pour la confusion. Je savais qu'elle ne comprenait pas, et moi non plus.
— Je ne sais pas... soufflai-je, les mots me brûlant presque la langue.
Elle secoua la tête, comme si elle n'arrivait pas à saisir la profondeur de ce que je venais de dire.
— Tu ne sais pas ? répéta-t-elle, ses mots se heurtant à l'air comme une déclaration d'impuissance.
Je m'approchai d'elle à nouveau, chaque pas lourd de sens. Elle recula instinctivement, mais je n'étais pas là pour reculer. Je la forçai à se rapprocher de moi, saisissant le bas de son t-shirt, le tirant doucement, mais fermement. Son regard croisa le mien, une étincelle de surprise et de défi brillant dans ses yeux. Elle ferma les yeux presque par anticipation.
Je pris une inspiration, sentant la tension s'intensifier entre nous. Puis, d'un mouvement décidé, je l'embrassai, mes lèvres se pressant contre les siennes avec une force qui me surprit moi-même. Elle se laissa faire, ses lèvres réagissant instinctivement au rythme que je lui imposais, chaque baiser plus pressé, plus urgent.
Quand je m'éloignai enfin d'elle, je pris un instant pour reprendre mon souffle. Ses yeux étaient toujours fermés, elle attendait probablement un autre baiser, mais je savais que ce n'était pas ce que je voulais. Pas maintenant. Pas dans cet état-là.
— Non, dis-je d'une voix rauque, presque comme un avertissement. Je m'éloignai de quelques pas, le cœur battant à tout rompre.
— La dernière fois que nous... murmurai-je, mon regard se durcissant.
Elle haussait les épaules, comme pour détourner la conversation, mais je ne la laissai pas continuer.
— Nous ? Il n'y a jamais eu de "nous". répondis-je d'une voix glacée, la remettant fermement à sa place.
Elle me fixa un instant, les yeux remplis de confusion et d'incertitude, mais je ne bougeai pas. Ce n'était pas le moment pour des regrets, ni pour des remords. Nous étions deux âmes perdues, dans des circonstances bien plus sombres que nous ne voulions l'admettre.
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