42 - 20h00
Je relevai la tête de mes notes, les sourcils froncés. Mon esprit était en mode combat, chaque détail analysé et réassemblé pour trouver un sens à cette affaire que j'avais.
— Toujours à fond dans ton boulot.
Sa voix grave et posée me glaça. Je me retournai lentement, les bras croisés, pour le voir appuyé contre un mur, calme, presque détaché. Isaac était là, sa veste sombre soulignant sa carrure, son regard froid et perçant fixé sur moi sans ciller.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je, ma voix glaciale.
Il se redressa, prenant tout son temps pour s'approcher, ses mouvements délibérés, presque calculés.
— Je suis venu te voir, dit-il simplement, comme si c'était la chose la plus normale au monde.
Je lâchai un rire sec, détournant les yeux.
— Parce que la dernière fois s'est tellement bien passée, hein ? Je t'ai dit de rester loin de moi, Isaac. Alors sois gentil et obéis.
— J'ai entendu dire que tu étais devenue..
— Isaac, j'ai aucune envie de te parler. Je le coupais avant qu'il ne me fasse la discussion.
— Je veux t'engager.
Je clignai des yeux, incrédule, avant d'éclater de rire.
— M'engager ? Toi ? Pour enquêter sur quoi ? Ta propre incapacité à respecter les limites ?
Un sourire fugace passa sur ses lèvres, mais ses yeux restaient sérieux.
— Pour enquêter sur moi-même, répondit-il calmement.
Je baissai les bras, plantant mes mains sur mes hanches, essayant de comprendre s'il plaisantait ou s'il était devenu fou.
— Oh, c'est une blague, murmurai-je, secouant la tête. Je suis pas psy.
— Je ne plaisante pas, rétorqua-t-il, son ton coupant comme une lame.
Son sérieux m'arrêta net. Il s'approcha encore, jusqu'à ce qu'il soit assez proche pour que je sente son parfum.
— J'ai besoin que tu découvres certaines choses sur moi. Des choses que je ne peux pas enquêter seul.
Je levai les mains, le coupant avant qu'il ne continue.
— Stop. Arrête-toi là. Premièrement, pourquoi je ferais ça pour toi ? Et deuxièmement, pourquoi diable voudrais-tu que j'enquête sur toi ?
Il s'arrêta, croisant les bras, son regard sombre fixé sur moi.
— Parce que tu es la seule personne en qui j'ai un minimum confiance, dit-il, sa voix basse mais ferme.
Je le dévisageai, bouche bée. Isaac et confiance dans la même phrase ? Voilà qui relevait de la science-fiction.
— Écoute, insista-t-il, s'avançant d'un pas. Si tu veux savoir pourquoi j'ai disparu, pourquoi je suis revenu, tout... Je peux te le dire. Mais pas ici.
Je levai un sourcil, le défiant du regard.
— Oh, c'est gentil de ta part, mais je vais devoir refuser ton offre. Je n'ai pas besoin de tes excuses ou de tes mystères, Isaac. Je suis passée à autre chose.
Il serra la mâchoire, visiblement agacé, mais il reprit vite son calme.
— D'accord. Alors accepte de dîner avec moi. Ce soir. Je te dirai tout.
Je laissai échapper un rire sans joie, secouant la tête.
— Un dîner ? Tu veux que je sorte avec toi, maintenant ? Tu as un sacré culot.
Il me regarda avec cette froideur qui le caractérisait, mais il y avait autre chose. Une lueur dans ses yeux, quelque chose qu'il tentait de dissimuler.
— Ce n'est pas un rendez-vous, Camila, dit-il, sa voix basse et autoritaire. C'est une opportunité pour toi d'avoir des réponses. Rien de plus.
Je le fixai, croisant les bras à nouveau, avant de secouer la tête.
— Désolée, Isaac, mais j'ai déjà un homme dans ma vie. Et crois-moi, il est tout ce dont j'ai besoin.
Son regard se durcit, mais je ne pus m'empêcher de noter la tension dans ses mâchoires, comme s'il se retenait de dire quelque chose.
— Jake, murmura-t-il.
Je plissai les yeux, piquée par la manière dont il avait prononcé son nom.
— Oui, Jake, confirmai-je. Il est fiable, honnête, et surtout, il ne disparaît pas pendant un an sans donner de nouvelles.
Isaac resta silencieux un instant, son regard perçant comme s'il essayait de lire dans mes pensées.
— Très bien, dit-il enfin, sa voix redevenue glaciale.
Je le fixai sans ciller, refusant de laisser ses paroles m'atteindre.
— Tu as terminé ? demandai-je, exaspérée.
Il hocha la tête, reculant d'un pas.
— Oui. Enfin, presque, ajouta-t-il, et il y avait dans son ton une nuance si froide qu'elle m'arrêta net dans mon mouvement pour tourner les talons.
Je me figeai, mon instinct en alerte.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? demandai-je, pivotant pour lui faire face à nouveau.
Isaac fit un pas vers moi, sa silhouette imposante me surplombant. Ses yeux étaient glacials, mais son expression restait impassible, presque déconcertante.
— Je veux dire que si tu refuses de venir, je vais devoir me débarrasser de ton prétendu "homme parfait".
Je le fixai, bouche bée, avant d'éclater de rire.
— Tu es sérieux ? Isaac, c'est quoi, une mauvaise tentative d'intimidation ? Parce que si c'est le cas, tu vas devoir faire mieux que ça.
Il ne répondit pas tout de suite, et c'est ce silence qui me mit mal à l'aise. Son regard restait fixé sur moi, glacial, imperturbable.
— Je ne plaisante pas, dit-il enfin, sa voix si calme qu'elle me glaça le sang.
Je secouai la tête, essayant de chasser le frisson qui menaçait de me traverser.
— C'est ridicule. Tu n'as aucun pouvoir sur ma vie. Jake n'a rien à voir avec toi, alors laisse-le tranquille.
Il haussa un sourcil, comme si mes paroles l'amusaient vaguement.
— Rien à voir avec moi ? murmura-t-il, presque pensif. Tu n'as aucune idée de ce que tu dis, Camila.
Il s'approcha encore, et cette fois, je reculai d'un pas, consciente que la tension dans l'air avait changé.
— Qu'est-ce que tu veux vraiment ? crachai-je, ma voix plus dure pour masquer l'inquiétude qui commençait à s'infiltrer en moi.
— Ce que je veux ? répondit-il doucement, mais il y avait une dureté dans ses mots. Je veux que tu viennes ce soir. Je veux que tu écoutes ce que j'ai à dire.
Je plissai les yeux, croisant les bras pour masquer la montée d'adrénaline qui commençait à envahir mes veines.
— Tu te rends compte de ce que tu dis ?
Il haussa les épaules, ses mains glissant dans les poches de sa veste avec une désinvolture qui ne faisait qu'ajouter à mon malaise.
— Très bien, ne me crois pas, dit-il. Mais sache une chose : ce dîner, ce n'est pas une option.
Je fronçai les sourcils, serrant les dents pour ne pas montrer qu'il commençait à m'atteindre.
— Tu n'as aucun droit de me menacer, Isaac, crachai-je. Aucun.
— Ce n'est pas une menace, Camila. C'est un avertissement.
Je restai immobile, luttant contre l'envie de céder à la peur ou à la colère. Je ne voulais pas qu'il voie qu'il avait touché une corde sensible.
— Tu sais quoi ? Fous le camp, Isaac. J'en ai assez de tes jeux.
Il recula légèrement, comme s'il considérait ma réponse, avant de murmurer :
— Ce soir. 20h. Je t'enverrai l'adresse. Si tu tiens à lui, tu viendras.
Je voulus lui répondre, mais il avait déjà tourné les talons, disparaissant dans la rue comme une ombre.
Je restai figée sur place, les mots d'Isaac résonnant encore dans ma tête. La colère brûlait dans mes veines, mais elle était mélangée à une autre sensation, plus insidieuse. Une sensation que je détestais : l'incertitude.
Si tu tiens à lui, tu viendras.
Je secouai la tête, comme pour chasser son ombre. C'était Isaac, après tout. Toujours calculateur, toujours manipulateur. C'était son jeu favori : planter une graine de doute, puis regarder l'autre s'effondrer. Mais pas cette fois.
Je serrai les poings, inspirant profondément pour retrouver mon calme. J'avais une affaire en cours, des responsabilités, des gens qui comptaient sur moi. Je n'avais pas de temps à perdre avec ses menaces cryptiques et ses jeux d'esprit.
Mais malgré moi, mes pensées dérivèrent vers Jake.
Il n'avait rien à voir avec tout ça. C'était un type bien, honnête et loyal, tout ce qu'Isaac n'était pas. Mais Isaac avait raison sur une chose : je tenais à lui. Et l'idée qu'il puisse être pris pour cible, même dans un scénario aussi ridicule, me mettait mal à l'aise.
— Camila, reprends-toi, murmurai-je pour moi-même, en passant une main dans mes cheveux.
Je pris mon téléphone et composai le numéro de Jake. Il décrocha après deux sonneries, sa voix chaleureuse dissipant un instant le poids qui pesait sur ma poitrine.
— Hé, tout va bien ? demanda-t-il.
— Oui, répondis-je rapidement. Enfin, je crois. Écoute, tu peux m'assurer que tu restes chez toi ce soir ?
Il y eut une pause.
— Pourquoi ? Il se passe quelque chose ?
— Non, rien, mentis-je. Juste... sois prudent, d'accord ?
— Camila, qu'est-ce qui se passe ?
Je soupirai, consciente que je n'avais aucune envie de l'inquiéter inutilement.
— Rien, Jake. C'est juste une intuition. Promets-moi que tu seras prudent.
— D'accord, répondit-il enfin, bien que je sente son hésitation.
Je raccrochai, le cœur toujours aussi lourd. Une partie de moi voulait ignorer Isaac, le laisser mijoter dans son arrogance et son mystère. Mais l'autre partie...
Je regardai l'heure sur mon téléphone. 19h30. Je ne pensais pas que le temps serais passé si vite.
"Si tu tiens à lui, tu viendras."
Il m'avait toujours poussée dans mes retranchements, jouant avec mes nerfs et ma patience. Mais cette fois, il avait dépassé les limites. Jake n'avait rien à voir avec ses jeux. Rien.
Mon téléphone vibra, brisant le silence de mon bureau. Un message.
Je l'ouvris, et un soupir m'échappa.
"20h. L'Adagio. Si tu ne viens pas, je devrai m'occuper de lui à ma façon."
Attachée au message, une adresse s'affichait. L'Adagio. Un restaurant chic à l'écart du centre-ville.
Je fixai l'écran, ma mâchoire serrée. Une partie de moi voulait céder, jouer son jeu, juste pour prouver que je n'avais rien à craindre. Mais l'autre, celle qui refusait d'être manipulée, était bien plus forte.
Je laissai tomber mon téléphone sur le bureau, me redressant avec détermination.
— Non, murmurai-je. Pas cette fois.
Je n'allais pas courir au rendez-vous qu'il avait fixé comme une marionnette qu'il pourrait manipuler. S'il voulait parler, il trouverait une autre façon. Mais je ne céderais pas.
20h15 – Chez moi.
Je m'étais fait une tasse de thé pour me calmer, mais la tension dans mes épaules refusait de s'apaiser. Je détestais l'idée qu'Isaac ait encore une emprise sur moi, même indirectement.
Il ne ferait rien. Il n'oserait pas. Pas vrai ?
21h05 – je devrais peut être aller me coucher. Je n'avais pas eu de ses nouvelles.
Je m'étais glissée dans un t-shirt trop grand et un short, prête à me mettre au lit. Mon appartement était silencieux, mis à part le léger grincement des volets sous le vent.
Alors que j'éteignais la lumière du salon, un bruit sourd résonna derrière moi. Un bruit qui n'avait rien à voir avec le vent. Mon cœur s'arrêta une seconde, avant de repartir à toute vitesse.
Je me figeai, scrutant l'obscurité.
— Qui est là ? demandai-je, ma voix ferme, mais basse.
Aucune réponse.
Je fis un pas vers la cuisine, cherchant quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait servir d'arme. Puis une silhouette émergea de l'ombre.
— Bonsoir, Camila.
Je sursautai violemment, lâchant un cri étranglé. Isaac était là, debout dans mon salon, les bras croisés.
— T'es complètement malade ! Comment t'es entré ici ?! hurlai-je, ma voix résonnant dans l'appartement.
Il haussa les épaules, imperturbable.
— Tu devrais mieux verrouiller tes fenêtres.
— MES FENÊTRES ?! T'as... Non, mais ça va pas ?! sifflais-je, furieuse, les mains tremblantes. Tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu t'introduis CHEZ MOI, Isaac !
Il s'avança, calmement, comme si ma colère n'était qu'un léger désagrément.
— Je t'ai dit de venir. Tu ne m'as pas écouté.
Je ricanai nerveusement, pointant un doigt accusateur dans sa direction.
— Parce que je n'ai aucune obligation envers toi ! Tu crois vraiment que tu peux débarquer, balancer des menaces à moitié voilées, et que je vais accourir ?
— Ce n'était pas une menace, répliqua-t-il froidement.
— Oh, pardon ! Un "avertissement", c'est ça ? Bravo, tu viens de franchir une nouvelle étape dans le concours du mec le plus toxique que je connaisse.
Je lui tournai le dos, attrapant mon téléphone pour appeler Jake ? Mais en un instant, il fut derrière moi, me saisissant le poignet.
— Lâche-moi ! crachai-je, me débattant.
— Écoute-moi, ordonna-t-il, sa voix basse et glaciale.
— Non, toi écoute-moi ! m'écriai-je en me libérant. Tu as disparu, Isaac ! Tu m'as laissée seule, après avoir tué un homme, pour moi !
Il tressaillit légèrement, mais son expression resta impassible.
— Ce n'était pas pour toi, dit-il.
— Ah non ? Vraiment ? Parce que la dernière fois que j'ai vérifié, c'était MON nom qu'il menaçait de balancer ! Tu l'as abattu sous mes yeux ! Et puis tu t'es tiré, comme un lâche !
Sa mâchoire se contracta, et pour la première fois, il sembla perdre son calme.
— Tu crois que c'était facile pour moi ? Tu crois que j'ai eu le choix ?
— Oui ! hurlai-je, les larmes menaçant de couler. Oui, tu avais le choix ! Le choix de rester, de m'expliquer, de... de ne pas m'abandonner ! Mais non, tu as préféré fuir.
Il avança d'un pas, et cette fois, sa voix était moins maîtrisée, plus dure.
— Je t'ai abandonnée ? Camila, tu n'as aucune idée de ce que j'ai dû faire pour te protéger.
— Oh, épargne-moi tes excuses ! crachai-je. Tout ce que tu fais, c'est pour toi. Ton besoin de contrôle, ta fichue obsession de tout gérer seul !
— Et toi, tu fais quoi ? riposta-t-il, sa voix s'élevant enfin. Tu joues à la fille forte, indépendante, mais dès que les choses deviennent compliquées, tu te caches derrière Jake comme une gamine.
Sa remarque me heurta comme une gifle, et je sentis la colère exploser en moi.
— Jake est dix fois l'homme que tu ne seras jamais !
Le silence qui suivit était lourd, oppressant. Il me fixait, les poings serrés, le regard sombre.
— Peut-être, murmura-t-il enfin, sa voix froide. Mais il ne te connaît pas comme moi.
Je secouai la tête, exaspérée.
— Arrête. Juste... arrête. Tu n'as aucun droit de revenir et de prétendre me connaître, Isaac.
Il était maintenant à quelques centimètres de moi, et l'air semblait se charger d'électricité. Mon cœur battait trop vite, entre colère et... autre chose. Quelque chose que je refusais de nommer.
— Tu crois que je ne te connais pas ? murmura-t-il, sa voix rauque.
Je levai les yeux vers lui, prête à le remettre à sa place, mais les mots moururent sur mes lèvres. Son regard était intense, brûlant, comme s'il sondait chaque recoin de mon âme.
— Tu crois que Jake te voit ? continua-t-il, son souffle effleurant ma peau. Tu crois qu'il sait qui tu es vraiment ?
Je déglutis difficilement, mon corps tendu, comme figé dans une lutte que je savais perdue d'avance.
Il franchit le dernier centimètre qui nous séparait, son torse frôlant presque le mien. Je pouvais sentir la chaleur de son corps, le parfum familier qui m'avait hantée bien trop longtemps.
— Arrête... soufflai-je, mais ma voix manquait de conviction.
— Non, murmura-t-il, sa main se levant lentement pour effleurer ma mâchoire. Tu ne veux pas que j'arrête.
Je haussai le menton, défiant son regard malgré le tumulte dans ma poitrine.
— Je te déteste, Isaac, lâchai-je, mais même à mes propres oreilles, cela sonnait faux.
Un sourire fugace étira ses lèvres, un sourire chargé de cette arrogance insupportable qui m'avait toujours rendu folle.
— Non, tu ne me détestes pas.
Avant que je puisse répondre, il abaissa son visage vers le mien, et soudain, ses lèvres capturèrent les miennes.
C'était brutal, urgent, comme s'il voulait me rappeler tout ce que nous avions été, tout ce que nous avions perdu. Ses mains trouvèrent mes hanches, me rapprochant de lui, et malgré moi, je me surpris à lui répondre, mes doigts agrippant le tissu de sa veste.
Mais alors que son baiser devenait plus profond, une image me traversa l'esprit comme une douche froide : Jake.
Je reculai brutalement, rompant le contact.
— Non ! dis-je, ma voix tremblant, plus dure cette fois. Non, Isaac.
Il me fixa, son souffle court, les lèvres encore légèrement entrouvertes.
— Pourquoi ? murmura-t-il, sa voix basse et rauque.
— Parce que je ne suis plus cette fille.
Il recula légèrement, mais son regard restait fixé sur moi, brûlant.
— Tu ne ressens rien pour lui, dit-il, comme une affirmation.
— Arrête, murmurai-je, détournant les yeux.
— Dis-le, Camila. Regarde-moi et dis-le.
Je relevai la tête, rassemblant tout le courage que je pouvais trouver.
— Ce que je ressens pour lui n'a rien à voir avec toi, Isaac. Toi, c'est fini.
Il resta silencieux, ses traits durs, mais je vis la lueur de douleur passer brièvement dans ses yeux.
— Très bien, murmura-t-il finalement. Mais sache une chose : ça ne l'est pas pour moi.
Il fit un pas en arrière, puis un autre, me laissant seule dans le silence de mon appartement, le souffle court, les lèvres encore brûlantes de son baiser interdit.
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