33- Et on remet ça

Je cours dans la nuit, les rues sombres défilant autour de moi, l'air glacé brûlant mes poumons. Mes pensées tourbillonnent, mais je m'accroche à une seule chose : m'éloigner, fuir. Pourtant, alors que mes pas ralentissent, une voix familière s'élève dans mon oreille, étouffée mais claire.

— Camila, murmure Valeria. Est-ce que ça va ?

Je porte instinctivement une main à mon oreille, effleurant l'oreillette presque invisible qui s'y cache. J'avais presque oublié qu'elle était là.

— Oui, dis-je d'une voix basse, un peu rauque. Ça va.

Mon regard se tourne rapidement autour de moi, cherchant un endroit sûr où m'arrêter. Les rues sont désertes, mais je me sens toujours épiée, comme si le poids de ce qui s'est passé me poursuivait.

— Les caméras ? demandé-je brusquement, la voix plus ferme. Elles ont été effacées ?

Un silence court, puis la réponse arrive, rassurante, froide et professionnelle.

— Oui. Tout est nettoyé. Il n'y a aucune trace.

Je ferme les yeux un instant, relâchant un souffle tremblant.

— Merci, murmuré-je.

Sans hésiter, j'arrache l'oreillette de mon oreille, la tenant un instant entre mes doigts. Sans attendre, je la jette au sol et écrase le minuscule dispositif avec la pointe de mes talons. Le bruit sec du plastique qui se brise me fait sursauter, mais je n'hésite pas. Je recule, mes mains tremblant, et reprends ma route.


Je pousse un soupir et m'assieds sur les marches devant la porte. L'air nocturne est glacé, mais je ne bouge pas. Mon regard se perd dans le vide, mes pensées tournant autour de ce qui s'est passé, de ce que j'ai perdu, et de ce que je pourrais encore perdre.

Les heures passent. Je ne sais pas combien de temps je reste là, immobile, le visage enfoui dans mes mains. Finalement, j'entends des pas devant moi, lourds, mesurés.

Je relève la tête le vois. Il est là, son gilet retiré, une fatigue évidente sur son visage. Son regard croise le mien, et je vois la surprise passer dans ses yeux, suivie de quelque chose de plus profond.

— Camila, murmure-t-il, presque incrédule. Qu'est-ce que tu fais là ?

Je n'ai pas de réponse. Pas encore. Je me contente de le fixer, les yeux brillants de larmes que je refuse de laisser couler.

— Je n'avais nulle part d'autre où aller, dis-je finalement, ma voix brisée.

Isaac reste immobile un instant, puis il s'approche. Il ne dit rien, mais il ouvre la porte et me fait signe d'entrer.

Je le suis sans un mot, franchissant le seuil de sa maison, mon cœur lourd. Et pour la première fois depuis que tout a basculé, je me sens légèrement, très légèrement, en sécurité.

Il s'appuie contre le bord de la table, les bras croisés, son regard sombre posé sur moi. Je suis assise sur le canapé, mes coudes sur mes genoux, la tête entre mes mains. Le silence est lourd, tendu, et je sens son regard qui me transperce, comme s'il essayait de lire en moi.

Je lève enfin les yeux, et ma voix brise la tension.

— Comment ça va se passer, maintenant ?

Il ne répond pas tout de suite, son regard s'assombrissant.
Il inspire profondément, comme pour se calmer, puis se penche légèrement vers moi.

— Ce qui va se passer, c'est que je vais tout faire pour que les soupçons ne tombent pas sur toi, répond-il, son ton tranchant. C'est tout ce que tu as besoin de savoir.

Je secoue la tête.

— Tu n'aurais jamais dû faire ça, Isaac.

— Faire quoi ?

— Me voler ma justice, dis-je, la gorge serrée. C'était à moi de le faire.

Il se redresse, croisant les bras, son regard perçant.

— Non, Camila. Ce n'était pas à toi.

— Pourquoi pas ? Je voulais qu'il paie pour ce qu'il a fait !

— Et tu penses que ça t'aurait soulagée ? Que ça aurait effacé la douleur ?

Je détourne les yeux, incapable de répondre. Sa voix devient plus douce, mais il garde ce ton ferme qui m'exaspère autant qu'il me désarme.

— Ça t'aurait détruite, Camila. Tu aurais passé le reste de ta vie à porter ce poids.

Je sens les larmes monter, mais je refuse de les laisser couler.

— Et toi, alors ? soufflé-je. Tu penses que ça ne te détruit pas ?

— Je suis déjà détruit, répond-il calmement.

Ces mots me frappent, mais je ne réponds rien. Isaac se détourne légèrement, ses mains serrées sur le bord de la table, comme s'il tentait de contenir quelque chose. Puis il se retourne brusquement vers moi, ses yeux brillants d'une lueur que je ne reconnais pas.

— Depuis quand ?

Je le fixe, déconcertée.

— Depuis quand quoi ?

— Depuis quand tu sais te battre, Camila ? Depuis quand tu sais tenir une arme comme ça ?

Je ne réponds pas, mais son regard ne me lâche pas.

— Tu étais prête à le tuer, continue-t-il, sa voix plus grave. Tu savais exactement quoi faire. Ce n'était pas la première fois, n'est-ce pas ?

— Isaac...

— Ne fais pas semblant, coupe-t-il, sa voix dure. Depuis combien de temps ?

Je soupire, évitant son regard.

— Ce n'est pas important.

— Si, ça l'est.

Il s'avance d'un pas, et je sens toute la tension de son corps.

— À quel âge ? demande-t-il, son ton plus calme mais toujours chargé de cette insistance. À quel âge tu as appris à te battre et à tirer ?

Je lève enfin les yeux vers lui, mes lèvres serrées.

— Douze ans, dis-je finalement.

Son visage se fige, mais je vois dans ses yeux qu'il n'est pas surpris. Pas vraiment.

— Douze ans, répète-t-il, comme s'il pesait le mot.

— Tu sais d'où je viens, Isaac, dis-je, amère. Tu savais que ma famille...

— Ta famille est une chose, mais toi ?

Je le fixe, déconcertée.

— Quoi, moi ?

— Toi, Camila, dit-il en se rapprochant encore. Tu ne fais pas ça juste parce que tu viens d'une famille comme la tienne. Tu fais ça parce que tu aimes ça.

Je me redresse, furieuse.

— Quoi ?

— Le danger, dit-il, ses yeux plantés dans les miens. Tu l'aimes, n'est-ce pas ?

— Non, Isaac !

— Ne mens pas, Camila, murmure-t-il, sa voix basse mais intense. Je l'ai vu dans tes yeux ce soir. Cette adrénaline, cette... excitation.

Je sens mon cœur battre plus fort, mais je ne sais pas si c'est de colère ou de honte.

— Tu crois tout savoir, hein ? craché-je.

— Je sais ce que j'ai vu, répond-il calmement.

Il se tait un instant, me fixant comme s'il essayait de déchiffrer chaque partie de moi. Puis il murmure :

— Et tu sais quoi ? Peut-être que je m'en doutais. Peut-être que j'aurais dû le voir avant.

Je détourne les yeux, mais ses mots restent suspendus entre nous.

— Le jour où tu m'as tiré dessus... reprend-il, hésitant. J'ai cru que tu ne savais pas ce que tu faisais. Que tu n'avais jamais tenu une arme de ta vie et que tu étais juste une débutante qui paniquait.

Il s'interrompt, ses yeux brûlant de cette même colère qu'il avait eue ce jour-là.

— Et je t'en ai voulu pour ça, ajoute-t-il, sa voix se durcissant. Pendant des mois, je t'en ai voulu.

Je reste silencieuse, mais son regard devient plus perçant, comme s'il attendait que je dise quelque chose.

— Pourquoi ? murmuré-je finalement.

— Parce que tu aurais pu me tuer, dit-il brusquement, presque avec violence.
Je détourne les yeux, mais il continue, implacable.

— Et plus j'y repense, plus je réalise que tu savais exactement ce que tu faisais.

Il marque une pause, son regard devenant plus perçant.

— Et je me demande... Depuis quand tu es comme ça, Camila ? Depuis quand tu joues avec le danger ?

— Ce n'est pas un jeu, Isaac, dis-je, ma voix dure.

— Oh, mais je crois que si, rétorque-t-il, un rictus amer sur le visage. Tu aimes ça, pas vrai ? Le frisson, l'adrénaline, le contrôle.

Je secoue la tête, mais il s'approche encore, me forçant à le regarder.

— N'essaie pas de me mentir, murmure-t-il. Je l'ai vu dans tes yeux ce soir.

— Et alors ? soufflé-je, ma colère montant. Tu veux quoi, Isaac ? Me juger ?

— Tout chez toi, Camila, souffle-t-il, son visage si proche du mien que je peux sentir la chaleur de sa peau. Tout me rend fou.

Je reste figée, mon souffle se bloquant dans ma gorge.

— Tu peux rester ce soir si tu veux. Dit-il en s'éloignant finalement de moi.
Comme si il me laissait tomber. Je le regarde partir en baissant la tête.

Le lendemain je rentre chez mes parents, l'air lourd, presque oppressant. Chaque pas que je fais dans cette grande maison me ramène à cette réalité qui ne me quitte jamais. C'est là que tout a commencé. Là où les règles du jeu sont différentes. Là où mon nom n'est pas seulement celui d'une fille, mais d'un héritage. Un héritage qui pèse lourd, bien plus lourd que ce que j'aurais pu imaginer.

En entrant dans le hall, je m'arrête un instant. J'ai changé, et ce n'est plus la petite fille insouciante qu'on protège. Je suis un membre du clan. Et ça, je ne l'oublie jamais.

Je me dirige vers le salon. La voix de mon père, me parvient avant même que je ne le voie. Il est là, comme d'habitude, assis dans son fauteuil en cuir, un verre de whisky à la main. Plusieurs autres personnes l'entourent, des hommes dont je reconnais le visage et d'autres non. Il ne bouge pas quand je rentre. Il me fixe, ses yeux sombres, froids, scrutant chaque mouvement que je fais. Il n'a pas besoin de dire grand-chose. Son regard suffit.

— Camila, dit-il, d'une voix basse, presque métallique.

Je ne réponds pas tout de suite. J'observe, comme lui. Il n'est pas en colère, pas vraiment. C'est plus un regard calculateur, comme s'il mesurait ma présence.

Je hoche la tête et, sans un mot, je me dirige vers son bureau. Je sais qu'il me suit du regard, mais je n'ai pas envie de m'attarder ici. Pas aujourd'hui. Pas dans cette pièce avec tout ce monde qui nous regarderait comme dans une spectacle. Je n'ai pas besoin de plus de paroles inutiles.

— T'es venue pour parler, ou juste pour faire acte de présence ?

Sa voix me stoppe juste avant que je ne franchisse la porte. Je me retourne légèrement, mes yeux se fixent dans les siens. Je veux dire quelque chose, mais rien ne sort. Il connaît déjà la réponse. Alors je me contente de ne rien dire. De lui montrer que je suis là pour une raison précise. Que ce n'est pas un simple retour à la maison. Que ce n'est pas juste une question de faire acte de présence.

Je ferme doucement la porte derrière moi, le bruit résonnant dans le silence de la maison. Et là, c'est comme si tout s'arrêtait. Je me retrouve dans ce bureau, avec lui. Juste lui et moi. Le regard de mon père est toujours aussi perçant, aussi intense. Il ne dit rien tout de suite. Il attend, comme s'il voulait que je prenne la parole en premier. Mais moi, je n'ai pas envie de parler. Pas tout de suite.

Le silence s'étire entre nous, lourd et dense. J'entends les battements de mon cœur résonner dans mes oreilles. Et puis, finalement, il parle.

— T'as géré ça à ta façon, hein ? Pas mal pour une gamine.

Je le fixe, et un sentiment étrange m'envahit. J'ai besoin d'un peu de réconfort, de sentir que tout va bien, même si ce monde me pousse à faire des choses que je n'aurais jamais imaginées. Mais il y a quelque chose dans l'air, une tension, une volonté d'être rassurée par lui, par l'homme que j'ai toujours connu comme une force de la nature.

Je déglutis et, d'un coup, je pose la question qui me brûle les lèvres.

— Papa, je... Je peux te prendre dans mes bras ?

Les mots sortent plus doucement que je ne l'avais imaginé, mais une fois qu'ils sont là, je ne peux plus les reprendre. Je regarde son visage, scrutant chaque expression. Je m'attends à ce qu'il me repousse, qu'il me fasse comprendre que ce n'est pas le moment, mais à ma grande surprise, il ne me rejette pas. Pas du tout.

Il me fixe un instant, puis son regard s'adoucit, presque imperceptiblement. Ses bras s'ouvrent lentement, fermement, comme s'il n'avait jamais vraiment cessé d'être mon père, derrière toute cette façade de parrain impitoyable.

— Bien sûr, viens ici, dit-il simplement, sans la moindre hésitation.

Je n'hésite pas un instant. Je m'approche de lui et me blottis contre son torse, sentant la solidité de son corps sous mes mains. Ses bras se referment autour de moi, puissants et protecteurs. C'est étrange, de sentir cette chaleur, cette sécurité, après tout ce qui s'est passé. Pour un instant, je me permets d'oublier tout le reste, de me laisser aller à cette tendresse qu'il ne montre pas souvent.

Il serre fort, mais avec douceur, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Pas de mots inutiles, juste le silence et le geste. Et moi, je me laisse faire, oubliant tout ce qui est compliqué autour de nous. Je ferme les yeux, respirant son odeur, celle de son parfum et de la terreur qu'il inspire. C'est l'odeur de mon père, l'odeur de celui qui a toujours été là, même quand je pensais qu'il ne me comprenait pas.

Il brise finalement le silence, sa voix grave et rassurante.

— T'as fait ce qu'il fallait. Mais ne t'y habitue pas, Camila. Ce monde-là... il n'a pas de pitié. Je ne veux pas te voir y sombrer.

Comme si il l'avait toujours su.

Je relève la tête pour le regarder, son visage se tenant juste au-dessus du mien, ses yeux perçants. Je hoche la tête sans rien dire, sachant que ses mots sont pleins de sens.

— Merci, papa, murmuré-je, mes yeux brûlants de larmes que je ne veux pas laisser couler.

Il me relâche doucement, mais ses mains restent un instant sur mes épaules, comme pour s'assurer que je suis toujours là, qu'il est toujours là. Puis il se recule légèrement et reprend son ton autoritaire.

— Isaac ?

Je le fixe, surpris par la question. Il n'a pas l'air d'être dans le registre des émotions, pas vraiment. C'est plutôt une interrogation calme, presque analytique, comme si cette conversation avait pris une tournure que je n'avais pas anticipée.

— Isaac ? répète-t-il, son regard se durcissant légèrement. Qu'est-ce qui se passe entre vous deux ?

Je déglutis. Une vague d'appréhension m'envahit, mais je garde mon calme. Pas question de le laisser voir mes doutes, mes incertitudes. Mon père connaît trop bien le monde dans lequel je suis entrée, il sait que chaque geste, chaque mot peut avoir des conséquences. Mais cette question... c'est comme si la tension de la pièce venait d'augmenter d'un cran.

— Je vais bien, papa. Je te le promets, dis-je, évitant sa question.

Le regard de mon père se durcit un instant, mais il ne dit rien. Le silence s'installe à nouveau, lourd, presque palpable. Je sens que la conversation n'est pas terminée, mais je ne suis pas prête à y répondre. Pas maintenant.

La porte du bureau s'ouvre légèrement, et une silhouette se découpe dans l'encadrement. C'est ma mère. Elle entre sans bruit, comme si sa simple présence avait le pouvoir d'adoucir tout ce qui pourrait paraître tendu.

Mon père, qui était sur le point de dire quelque chose, se fige. Son regard, qui jusque-là était implacable, s'adoucit immédiatement. Un sourire presque imperceptible se dessine sur ses lèvres. Ce sourire, je sais qu'il ne le réserve qu'à elle, ma mère. Il se redresse légèrement, et dans un instant, toute la tension qui habitait la pièce semble s'évaporer.

Ma mère, avec sa douceur, s'approche de lui. Elle le regarde, un instant, et ses yeux se posent sur moi.

— Camila, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que tout va bien ? demande-t-elle d'une voix calme, pleine d'une inquiétude maternelle, mais aussi d'une confiance indéfectible.

Je la fixe un instant, avant de hocher la tête. Le poids de ce que je ressens n'est pas quelque chose que je peux facilement partager, mais sa présence a ce pouvoir apaisant. J'esquisse un léger sourire, bien que mes yeux soient encore un peu fatigués.

— Oui, maman, tout va bien. J'avais juste besoin de parler avec papa, je réponds, ma voix douce mais assurée.

Elle acquiesce et semble comprendre sans avoir besoin de plus d'explications. Puis, elle se tourne vers mon père, un sourire bienveillant sur le visage.

— Ça tombe bien que vous soyez là tous les deux, parce que j'avais quelque chose à vous annoncer.

Mon père me fixe, toujours un peu sur ses gardes, mais son sourire s'est maintenu.

— Et bien, qu'est-ce que c'est ? demande-t-il, un peu moins dur, mais tout de même avec un ton interrogateur.

Je prend une profonde inspiration.

— Je déménage.

Le silence tombe. Mon père lève un sourcil, son expression de surprise s'effaçant presque immédiatement pour laisser place à un éclat de rire qui semble sortir tout droit de son ventre.

— Pas avec Isaac, j'espère, dit-il, son ton légèrement moqueur mais aussi plein d'une protection qu'il n'avouera jamais. Il ne faut pas exagérer.

Je roule des yeux, agacée mais amusée à la fois. Je n'avais pas prévu que cette annonce tourne en blague.

— Non, pas avec Isaac, je vous assure, je rétorque en levant les yeux au ciel.

Ma mère, voyant l'échange entre mon père et moi, éclate de rire, un rire léger, mais dans lequel on sent aussi une certaine complicité. Elle s'approche de lui, posant une main douce sur son bras, comme pour adoucir ses mots.

— Et pourquoi pas ? Peut-être que c'est ce qu'il lui faut, réplique-t-elle, avec une lueur espiègle dans les yeux.

— Lana, on ne parle pas de ça, tu sais bien, dit mon père, en se redressant un peu, comme s'il voulait prendre les choses plus au sérieux.

— Elle n'est plus une enfant. Elle est capable de décider par elle-même, rétorque ma mère, son sourire espiègle ne disparaissant pas.

Je les écoute discuter, un peu amusée par leur manière de se chamailler, mais je sens que c'est mieux que tout reste ainsi. Ce n'est pas à moi de me mêler de leurs échanges, et d'un autre côté, c'est rassurant de voir qu'ils sont toujours aussi connectés, aussi proches l'un de l'autre, même après tout ce temps.

Je me lève silencieusement, un sourire aux lèvres, et me dirige vers la porte, tout en les écoutant continuer à discuter. Leurs voix s'élèvent dans un murmure léger, mais j'ai ce sentiment que tout est en ordre, que tout ira bien.

Je quitte la pièce, laissant mes parents dans leur discussion, et je m'éclipse silencieusement, sachant que ce n'est pas mon moment.

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