18- Un allié pas comme les autres
Le lendemain, alors que la lumière du jour filtrait à peine à travers les rideaux, je me préparai à rentrer chez moi. Pourtant, dès que je posai un pied dehors, l'atmosphère pesante de la veille me rattrapa. Les gardes de mon père n'avaient pas bougé d'un pouce. Ils étaient toujours là, dispersés autour de la maison d'Isaac, leurs regards scrutateurs et leurs postures tendues.
— Je suis plutôt impressionné par les moyens qu'ils a pris pour te protéger.
Je prends une grande inspiration, cherchant à organiser mes pensées.
— Ils ne sont pas là pour protéger, Isaac, murmurai-je, regardant mes mains nerveusement. Ils sont là pour surveiller. Pour s'assurer que je reste sous contrôle. Mon père... il pense que je vais faire une erreur, quelque chose qui pourrait lui échapper.
Je prends finalement la décision de rentrer chez moi. L'idée de fuir était tentante, mais il fallait faire face. J'avais appris, à mes dépens, que reculer ne faisait qu'aggraver les situations avec mon père. Alors, je rentrai, accompagnée par deux des gardes, silencieux mais omniprésents.
Arrivée à la maison, l'ambiance y était encore plus pesante qu'à l'extérieur. Je retrouvai l'espace familier avec des sentiments mêlés de colère et de résignation, chaque détail me rappelant la présence envahissante de mon père dans ma vie. À peine franchi le seuil, l'un des gardes me murmura que mon père souhaitait me voir dans son bureau.
Le cœur serré, je montai les escaliers, chaque pas résonnant dans ce silence imposant. La porte du bureau était entrebâillée, et je le vis, penché sur des documents, l'air concentré. À mon entrée, il leva les yeux, m'observant avec cette expression impassible que j'avais appris à craindre.
— Camila, dit-il calmement, refermant son dossier.
— Ces gardes, ce n'est pas excessif ? demandai-je en désignant la fenêtre d'un mouvement de tête.
Mon père soupira, comme si la réponse était évidente.
— Tu sais pourquoi ils sont là, Camila. Le danger autour de toi est réel, que tu l'admettes ou non.
Je croisai les bras, essayant de maîtriser la frustration qui montait en moi.
— Oui, mais ils sont littéralement partout, répondis-je, le regard perçant. À chaque sortie, chaque rue que j'emprunte... Je ne peux même pas respirer sans qu'ils soient dans mon ombre.
Mon père posa les mains à plat sur son bureau, adoptant ce ton mesuré qu'il utilisait toujours pour me convaincre.
— C'est justement pour ça que je les ai placés là. Ils ne sont pas là pour te gêner, mais pour prévenir ce qui pourrait t'arriver si un jour, ils n'étaient pas là.
— Et tu penses vraiment que c'est la solution ? Tu crois qu'une dizaine d'hommes qui me suivent comme des ombres vont résoudre quoi que ce soit ? Je me sens... prise au piège, à chaque instant.
Il soutint mon regard, visiblement décidé à se faire entendre.
— Et tu crois que je peux supporter l'idée de te voir en danger, juste parce que tu ne supportes pas leur présence ? Il y a des choses que tu ne sais pas, Camila, des choses que j'ai dû gérer pour m'assurer que tu restes en sécurité.
Je le regardai, la gorge nouée. Cet argument, il me l'avait déjà servi des dizaines de fois, comme une justification ultime pour son contrôle constant.
— Peut-être, mais moi aussi, j'ai besoin de savoir respirer, de sentir que j'ai encore une part de liberté. Qu'est-ce que tu veux ? Que je passe ma vie entourée de gardes, toujours en fuite ?
Un éclair passa dans ses yeux, mais il reprit rapidement le contrôle.
— Ce que je veux, Camila, c'est que tu sois en sécurité, peu importe le prix à payer.
Le soleil commençait à peine à poindre quand je quittai la maison, chaussée de mes baskets et prête à semer mes gardes. Depuis quelques jours, mon père ne me laissait plus un instant de répit avec eux. Chaque pas, chaque mouvement, ils étaient là, à veiller ou plutôt à m'épier. Mais ce matin, j'avais un autre plan en tête.
Je me mis à courir, prenant le rythme habituel pour ne pas éveiller les soupçons. Derrière moi, je sentais leurs présences à quelques mètres, leur respiration régulière calée sur la mienne. Puis, après quelques virages calculés, j'atteignis une série de petites ruelles que je connaissais par cœur.
D'un coup, j'accélérai, zigzaguant entre les ruelles étroites, contournant des barrières et sautant par-dessus des bancs. En quelques secondes, ils étaient hors de vue. Mon cœur battait la chamade, non pas seulement à cause de l'effort, mais du frisson de leur échapper.
Je ralentis légèrement en arrivant dans le parc où Isaac m'attendait. Il était assis sur un banc, l'air concentré, comme perdu dans ses pensées. En me voyant arriver, un sourire effleura ses lèvres, presque imperceptible.
— Jolie course, dit-il doucement en se redressant, tandis que je m'asseyais à côté de lui, à bout de souffle.
— C'était... la seule manière de te voir sans escorte, répondis-je, l'exaspération montant en moi. Mon père s'assure que je ne sois jamais seule.
Isaac hocha la tête, reprenant son sérieux presque instantanément.
— J'ai des nouvelles... et pas des bonnes, dit-il, son regard se plantant dans le mien. Saul s'est échappé.
Les mots tombèrent comme un coup de massue, et je sentis le sol se dérober sous moi.
— Quoi ? Mais comment ça ? murmurai-je, les yeux écarquillés.
— Il a eu de l'aide. Probablement un complice à l'intérieur, répondit-il, ses traits tendus. Mais David, lui, est toujours en détention... pour le moment. Ses avocats montent un dossier pour sa libération, et ils pourraient y arriver si on ne réagit pas vite.
Je tentai de digérer cette avalanche d'informations, chaque détail creusant davantage l'urgence de la situation.
— Tu veux dire qu'on risque de les voir tous les deux disparaître si on n'agit pas ?
Isaac acquiesça, l'expression déterminée.
— Exactement.
— D'accord.
Je pris une profonde inspiration, tentant d'ordonner mes pensées avant de me lancer. Je savais que ce que j'allais proposer était risqué, et il était fort probable qu'Isaac n'accepte pas facilement.
— Je sais comment on pourrait faire tomber David, dis-je finalement, mes yeux fixés sur les arbres du parc pour ne pas affronter directement son regard. Il a un partenaire. Pas quelqu'un de très loyal, mais... disons qu'il connaît assez bien ses affaires pour l'enfoncer si on le pousse un peu.
Isaac plissa les yeux, l'air déjà méfiant.
— Et tu penses qu'il va coopérer ? Qu'est-ce qui nous garantit qu'il ne nous trahira pas ?
Je pris une pause, mes doigts crispés autour du rebord du banc.
— Justement, c'est là que ça se complique. Ce type... il a des soupçons. Il sait qu'il est surveillé, et il ne voudra jamais me parler si je suis accompagnée. Pas de garde, pas d'Isaac... juste moi. Il faut que j'y aille seule, Isaac. Sinon, il ne me dira rien, et on perdra notre chance de coincer David.
Je laissai mes mots flotter dans l'air, redoutant sa réaction. Isaac croisa les bras, sa mâchoire se serrant tandis qu'il fixait un point invisible devant lui.
— Camila, murmura-t-il d'une voix tendue, tu réalises à quel point c'est dangereux ? Ce type pourrait te tendre un piège. Et David... il a encore des moyens. Ce serait la porte ouverte pour qu'il te fasse disparaître.
Je baissai les yeux, prête à défendre mon plan malgré tout.
— J'en suis consciente, mais je n'ai pas d'autre option, dis-je, ma voix trahissant un mélange de peur et de détermination. Si on veut vraiment mettre fin à tout ça, il faut que je prenne ce risque. Je ne te demande pas de l'aimer, mais... fais-moi confiance, d'accord ?
Un silence tendu s'installa entre nous, et je sentis son regard brûlant sur moi. Finalement, il soupira, comme résigné.
— D'accord faut qu'on organise ça.
Je hochai la tête, soulagée qu'il accepte, même s'il le faisait à contrecœur.
Un silence s'installa entre nous, mais cette fois, c'était un silence différent. Il n'était pas lourd ou gênant ; il était empli d'une compréhension mutuelle, d'un engagement partagé.
D E U X S E M A I N E P L U S T A R D
Deux semaines s'étaient écoulées depuis ma rencontre avec Isaac. Pendant ce temps, chaque minute avait été consacrée à élaborer un plan pour faire tomber David et Saul.
J'avais dû être rusée, esquivant mes gardes, jouant à cache-cache avec les yeux vigilants de mon père. Chaque matin, je sortais pour mon jogging, feignant l'innocence, mais en réalité, je m'éloignais souvent des itinéraires habituels, cherchant un moment de liberté.
Ce matin-là, alors que le soleil se levait lentement, j'avais décidé de tenter une nouvelle approche. Je savais que mes gardes étaient habitués à mes routines, alors j'avais modifié mon parcours, glissant discrètement dans une ruelle latérale pour finalement atteindre un camion utilitaire garé à l'écart.
Mon cœur battait la chamade alors que je me glissais à l'intérieur, soulagée d'avoir échappé à la vigilance de mon père.
À l'intérieur, Isaac était déjà là, son visage marqué par l'inquiétude. À côté de lui se tenait un homme que je ne connaissais pas, qui semblait être un de ses collègues.
— Camila, souffla Isaac, l'air à la fois soulagé et tendu.
Je fis un signe de tête, puis mes yeux se posèrent sur l'inconnu.
— Lance, je te présente Camila, dit Isaac, une lueur d'inquiétude dans ses yeux.
L'homme, grand et bien bâti, me dévisagea un instant, son regard s'éclairant de reconnaissance.
— Attends une minute... Je t'ai déjà vue, dit-il en plissant les yeux. C'était à cette soirée avec Isaac.
Je ressentis un frisson, un mélange de gêne et de tension, mais je ne laissai rien paraître.
— Oui, c'est ça, dis-je, feignant l'indifférence. On ne se connaît pas vraiment.
Lance hocha la tête, mais il semblait intrigué.
— On a des choses à se dire mon pote.
— Bon, écoute, commença Isaac, il faut qu'on mette en place des micros. Il est crucial que tu restes en contact avec nous lorsque tu vas voir Giuliano.
Je blêmis à l'idée.
— Non, c'est impossible, dis-je fermement. Je ne peux pas être suivie, ni enregistrée. Si Nico pense que je suis surveillée, il ne me parlera pas.
Isaac insista, s'approchant, son regard plein de détermination.
— Tu dois comprendre, Camila. C'est une question de sécurité. Si tu vas seule, il pourrait te manipuler, et nous n'aurions pas d'alerte.
Mais je savais que je devais m'en sortir seule.
— Je peux gérer ça, Isaac. J'ai besoin de cette rencontre, et je dois être sûre de pouvoir lui faire confiance.
Lance observa notre échange avec un intérêt grandissant, puis il intervint.
— Isaac, peut-être que Camila a raison. Si elle se sent plus à l'aise sans nous, ça pourrait être le meilleur moyen d'obtenir ce qu'elle veut.
Je regardai Isaac, et un moment de compréhension silencieuse passa entre nous. Il savait que j'étais déterminée, mais je voyais aussi la frustration dans ses yeux.
— Très bien, acquiesça Isaac.
Je hochai la tête, soulagée.
— Merci.
Avant de sortir, je réalisai que j'avais besoin de me changer. L'idée d'être suivie par mes gardes me dégoûtait, mais pour rencontrer Nico, je devais paraître confiante et à l'aise.
— Vous deux, détournez les yeux, dis-je. J'ai besoin d'un moment pour me changer.
Lance haussait les sourcils, un sourire amusé sur les lèvres.
— On est des professionnels, Camila, mais d'accord, on va faire comme tu dis.
Il se tourna rapidement, suivie par Isaac, qui n'était pas loin derrière. Je pris une profonde inspiration et commençai à fouiller dans mon sac. J'avais prévu un look plus décontracté, quelque chose qui me permettrait de passer inaperçue dans un environnement moins hostile.
Je me changeai rapidement, enfilant un t-shirt plus ample et un jean qui m'allait mieux. Une fois prête, je vérifiai mon reflet dans le miroir du camion. Mes cheveux, un peu en désordre, étaient désormais rassemblés en une queue de cheval.
Une fois sortie du camion, je pris un moment pour respirer l'air frais, m'assurant que mes gardes ne me suivaient pas. Je m'étais imprégnée de la détermination nécessaire pour affronter Nico. Je savais que cette rencontre serait cruciale pour démêler le fil de l'intrigue qui entourait Saul et David.
Je pris un taxi pour l'hôtel où nous avions convenu de nous retrouver. L'hôtel avait un air décontracté, presque banal, mais je savais que les véritables affaires se jouaient en coulisses. En entrant, je fus accueillie par une musique douce et un décor élégant. Mon cœur battait la chamade, mais je me forçai à garder un sourire naturel.
Je m'approchai de la réception.
— Bonjour, je suis là pour voir Nico, dis-je d'un ton léger.
La réceptionniste me dévisagea un instant, puis hocha la tête.
Je remerciai la réceptionniste et me dirigeai vers l'ascenseur, feignant la confiance. Une fois à l'étage, je cherchai la porte de Nico, vérifiant mentalement que tout était en ordre.
Je frappai à la porte et attendis un instant avant qu'elle ne s'ouvre, révélant Nico. C'était un homme charismatique, avec un sourire désinvolte et une aura qui mélangeait danger et charme.
— Camila! Bella, come stai? Je suis ravi de te voir!
Je me forçai à sourire, malgré le stress qui me nouait l'estomac.
— Merci d'avoir accepté de me rencontrer, dis-je, feignant la légèreté. Je sais que ça fait longtemps.
Il me fit signe d'entrer, refermant la porte derrière moi.
À ma grande surprise, je remarquai deux hommes imposants, des gardes du corps, qui se tenaient près de la fenêtre, observant la rue. Leur présence ajoutait une tension palpable à l'atmosphère. Ils me dévisagèrent, et je me sentis mal à l'aise sous leurs regards perçants.
— Qu'est-ce qui se passe? demandai-je, une nervosité montant en moi.
— C'est juste une precaution, répondit Nico d'un ton désinvolte, comme si cela n'était pas un problème. La sécurité est primordiale dans notre milieu.
Je hochai la tête, tentant de garder mon calme.
— Désolé, mademoiselle, nous devons vous fouiller, dit l'un d'eux, s'avançant avec une assurance menaçante.
— C'est un peu exagéré, non ?
Nico leva les mains, un sourire désarmant sur le visage.
— Ne t'inquiète pas, Camila. C'est juste une formalité. Ils veulent s'assurer que tu n'as rien d'incriminant sur toi. Dans ce milieu, on ne peut jamais être trop prudent, répondit-il, son ton se faisant plus grave.
Il me fit signe de le suivre vers le petit salon, et je m'assis sur un fauteuil en cuir, tentant de reprendre contenance. Nico se versa un verre de whisky et m'en tendit un.
— À la santé, bella, dit-il en levant son verre. Maintenant, parlons affaires.
Je pris une gorgée, savourant le goût fort et amer qui m'aida à me détendre légèrement.
— Alors, qu'est-ce qui t'amène ici, Camila ? demanda-t-il, ses yeux s'illuminant d'un intérêt palpable.
Je pris une profonde inspiration, sachant que je devais être directe.
— J'ai besoin de toi, Nico. Je veux faire tomber David. Je sais qu'il est lié à Saul, et je crois que tu as les informations nécessaires pour m'aider à l'arrêter.
Son sourire s'estompa lentement, et je pouvais sentir le poids de mes mots dans l'air.
— Tu sais que ce n'est pas un jeu, n'est-ce pas ? Les choses peuvent devenir très dangereuses.
Je hochai la tête, déterminée.
— Je le sais. Mais je suis prête à prendre des risques. Saul doit être arrêté, et David aussi. J'ai passé trop de temps à voir comment ils manipulent tout autour d'eux.
Il me fixa un instant, son expression passant de la curiosité à l'évaluation. Sa réponse à ma proposition était trop rapide, presque suspecte.
— Attends une minute, Nico, dis-je, froncant les sourcils. Tu es prêt à m'aider à faire tomber Saul et David sans aucune contrepartie ? Ça semble trop simple. Qu'est-ce que tu gagnes là-dedans ?
Nico se mit à sourire, mais il y avait une lueur malicieuse dans ses yeux.
— Ah, Camila, toujours la méfiante, n'est-ce pas ? Mais tu as raison de poser la question. Tout ce que je fais a un prix, même si ce n'est pas toujours mon argent qui est en jeu.
Je l'observai, cherchant à comprendre ses motivations. Les connexions qu'il possédait et l'influence qu'il avait dans le monde souterrain ne pouvaient pas être gratuites.
— Alors, qu'est-ce que tu attends de moi ? demandai-je, curieuse.
Il se pencha légèrement en avant, ses doigts entrelacés sur la table.
— Écoute, il y a des rumeurs qui circulent à propos de David et Saul. Si je parviens à les faire tomber, cela me donnerait un avantage sur eux. Une position plus forte dans notre milieu. Mais ce que je veux vraiment, c'est que tu deviennes mon alliée à long terme.
Je haussai un sourcil, réalisant la portée de ses mots.
— Une alliée ? Tu veux dire que tu cherches une sorte de partenariat ?
— Exactement, répondit-il, son regard perçant le mien. Je veux que tu sois de mon côté, que nous puissions travailler ensemble dans le futur. J'ai besoin d'une personne comme toi, qui a des connexions et des connaissances. Ensemble, nous pourrions dominer ce marché. Et ce que ton père a construit peut nous aider.
Je pris une profonde respiration, essayant de digérer sa proposition. Son enthousiasme me dérangeait, mais je ne pouvais pas ignorer le sentiment d'alerte qui montait en moi.
— Écoute, Nico, dis-je en secouant la tête, je ne peux pas accepter ta proposition. Je n'ai pas besoin d'un partenaire dans cette affaire. Je suis ici pour faire tomber Saul et David, pas pour m'enliser dans des alliances qui pourraient me compromettre.
Nico plissa les yeux, son sourire s'estompant lentement.
— Je comprends ta position, Camila. Mais laisse-moi te dire ceci : travailler seule dans ce monde, c'est prendre un risque énorme. Tu es forte, mais Saul et David ne sont pas des amateurs.
Je restai ferme, mon cœur battant avec la conviction de ma décision.
— Je sais ce que je fais. Je n'ai pas besoin de toi pour ça.
Il me dévisagea, puis un silence lourd s'installa entre nous. Je pouvais voir qu'il réfléchissait, son esprit tournant rapidement. Finalement, il hocha la tête, comme s'il avait pris une décision.
— D'accord, Camila. Je vais t'aider.
Mon cœur se serra. Je n'avais pas prévu cette réponse. Mon instinct me disait de me méfier.
— Pourquoi accepterais-tu de m'aider si facilement ? Qu'est-ce que tu y gagnes ?
Nico esquissa un léger sourire, mais ses yeux demeuraient sérieux.
— Je suis motivé par mes propres intérêts, tout comme toi. Je veux voir Saul et David tomber. Travailler avec toi serait bénéfique pour nous deux.
Je restai sur mes gardes, mais je ne pouvais pas ignorer l'opportunité qui se présentait.
— Je... je ne sais pas. Je suis un peu suspicieuse de ton offre.
Il s'approcha, son ton devenant plus doux.
— Je comprends ton hésitation. Mais sache que j'ai accès à des informations et à des ressources qui pourraient être décisives. Ensemble, nous avons une bien meilleure chance de faire tomber ces deux-là.
Je réfléchis un instant, pesant le pour et le contre. Finalement, je réalisai que je n'avais pas beaucoup d'autres choix.
— D'accord, je vais accepter ton aide. Mais je tiens à ce que tout reste discret. Pas de contact superflu, rien qui puisse nous compromettre.
Nico hocha la tête, un sourire satisfait éclairant son visage.
— Promis, Camila. Tout sera sous contrôle.
Je soupirai, sentant un mélange d'angoisse et de soulagement.
— Merci, Nico. J'apprécie.
Je le regardai, prête à quitter l'hôtel, mais une partie de moi restait méfiante.
— Et n'oublie pas, si jamais tu me trahis, tu auras à faire à moi.
Nico éclata de rire, mais je vis dans ses yeux qu'il comprenait la gravité de ma menace.
— J'aime ton esprit, Camila. C'est un plaisir de travailler avec quelqu'un comme toi.
Je lui lançai un dernier regard avant de quitter la pièce, la détermination bien ancrée en moi.
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