𝗙𝗹𝗮𝘀𝗵𝗯𝗮𝗰𝗸 3
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Avoir de l'ambition, c'est bien pour avancer dans la vie.
Avoir le cœur qui vibre, c'est encore mieux ..
Les deux (et pas que) sont importants pour s'épanouir.
Cependant, trouver un compromis entre la raison et le cœur, ce n'est pas toujours facile. Pas vrai Riley ?
PARTIE UNE : L'appel du cœur.
RILEY
MAI 2014
9h de route de Phoenix à Santa Monica.
Entre rires, fatigues, jeux, cris, découvertes, photos, encore des hurlements, pauses pipis, des pleures, des blagues, panne d'essence, chaleur, désert, contrôle police, manger, dormir.
Plus exactement, 9 heures et 34 minutes, une amende de 150$ pour avoir dépassé la limite de vitesse de trois kilomètres et des miettes de souvenirs et de biscuits éparpillés dans un vieux tacot.
Je souris bêtement en repensant à ses moments créés au cours de la semaine.
Dire que nous rentrons demain en France, déjà ? J'ai l'impression que c'est hier, que nous passions la douane de l'aéroport Charles de Gaulle, pour nous rendre à Los Angeles.
Perdue dans mes songes, je me reconnecte à la réalité lorsqu'un rire d'allégresse attire mon attention. Je longe l'allée centrale de l'hôtel, mon sac à dos de voyage sur l'épaule. J'aperçois dans le hall d'accueil un groupe de garçons chahutant. Je les observe discrètement du coin de l'œil. Ils rigolent à s'en égosiller et à cœur joie. Je baisse ma paire de lunette teintée et mordillant le manchon, je les scrute à tour de rôle avec curiosité, en toute sympathie.
- Je croyais que ton genre c'était les Mexicains Riley ! je tournai la tête surprise par l'une de mes camarades de voyage. Style peau basané, grand et musclé quoi ! continua Amélia avec son accent parisien roulé et faisant tournoyer autour de son index le morceau de chewing-gum entre ses dents.
‐ Mais-
- Non parce qu'ici il y a tout ce qu'il te faut, mais de l'autre côté, alors pourquoi tu mattes ces chinois tout maigrichon là-bas ! Avant que je ne comprenne quoi que se soit, elle me poussait en direction du bar, pointant de son menton un serveur au comptoir. Allez matte ce bel apollon, fingers in the nose (doigts dans le nez) qu'il va m'offrir un verre.. Regarde, prends des notes et analyse. Elle me fit un clin d'œil avant de se diriger vers sa proie.
A sa démarche voluptueuse et son regard sensuel, je plaignis sa nouvelle victime qui allait sans doute succomber à son charme. Amélia était une vraie tigresse, tel un félin elle savait quand sortir les crocs pour se protéger, quand ronronner pour amadouer son vis-à-vis. Elle obtenait toujours ce qu'elle voulait, rien qu'avec un battement de cils. Elle aimait attirer l'attention sur elle de façon assez théâtrale, surtout lorsque la gent masculine présente dans son périmètre lui plaisait. Elle faisait toujours en sorte que les hommes dans son viseur, posent leur regard sur elle. C'est vrai Amélia était une femme très agréable à regarder. Svelte, poitrine généreuse, long cheveux blond ondulé. Elle avait toujours une bonne mine même après avoir dormi que trois heures la nuit. Il était facile de plonger et de se perdre dans ses iris bleus océan. Elle avait un sens de la mode chic et sexy, sans tomber dans la vulgarité.
A son approche le barman s'accouda à la table. Elle n'avait prononcé aucun mot. Elle repoussa ses cheveux en arrière, dégageant sa nuque. Lui, il se mordillait la lèvre la désirant avec un peu trop d'ardeur à mon goût. Il était de taille moyenne, les cheveux légèrement bouclés, son teint halé, ses tatouages le long de ses bras musclés et sa chaine en argent autour du cou, lui donnait une allure de Bad boy classe dans son uniforme bien repassé.
Je roulai des yeux face à cette scène invraisemblable. Elle ne se gênait pas de flirter avec le premier venu. Je devais l'avouer, ce serveur me paraissait très attirant. Comme pour l'impressionner, il s'évertua à lui offrir un magnifique spectacle de mixologie. Faisant tournoyer les verres, puis les bouteilles entre ses phalanges expertes.
Un smack, un numéro échangé, deux verres de cocktail plus tard, Amélia finit par me rejoindre enchantée, fière de son coup.
- Et voilà comment il faut faire ma belle ! Pour toi, me fit-elle en m'adressant la boisson alcoolisée que je récupérai bien évidemment, ce soir on est invité à une soirée latino, tu as intérêt d'assurer parce qu'il va y avoir du matos ! Hors de question qu'on rentre à Paris sans que tu pécho. J'ai une réputation à tenir.
- Meuf, t'es sérieuse ! m'exclamais-je assez vexée.
- Est-ce que j'ai l'air de rigoler ? prenant un ton plus hautain. T'es belle comme un cœur, t'attends quoi pour t'amuser ? D'avoir 50 ballais lorsque ta peau sera toute flasque et ridée et que tu ressembleras à un boudin ?
- Amélia, ricanais-je, je m'amuse très bien, j'ai pas besoin d'un mec pour ça. Et si tu comptes être un boudin aigrie à tes cinquante ans c'est ton soucis ! Je pèterai la forme plus que jamais et serai aussi pimpante que Michel Obama ! déclarais-je fièrement.
- Oui c'est ça continue de raconter des sottises. Ça se voit que tu n'as pas encore goûté au plaisir de la cha-
- Je te mets un grand stop tout de suite, annonçais-je sèchement en apposant ma main face à elle. Je suis bien comme je suis. J'aime celle que je suis. Et oui, je n'ai jamais eu de petit-ami à 19 ans-
- What ! s'écria-t-elle faussement choquée posant les mains sur sa bouche ouverte en « o ».
- C'est bon arrête de faire comme si c'était un drame ! levant les yeux vers le plafond. On en a déjà parlé, tu sais bien, je n'ai jamais eu de premier bisous et ça me va. Je veux dire je ne suis pas plus frustrée que ça, cependant c'est relou quand les gens comme toi me font la remarque. Vois-tu ! accentuais-je en fronçant les sourcils.
- Pfff, t'es pas drôle tu sais ! râla-t-elle en roulant des yeux.
- Parce que t'as cru que j'étais un clown ?
-...et imagine que tu passes à côté de l'homme de ta vie ?
- Hahaha toi tu as toujours de la répartie, je ne sais même pas ce que je vais manger au goûter et toi tu me parles de « l'homme de ma vie » , vraiment ! dis-je en feignant une grimace.
L'homme de ma vie ?
Comment pouvais-je réellement songer à lui, alors que j'avais une perception assez biaisée de l'amour entre deux personnes.
Dans mon entourage, je n'avais aucune réelle référence vers laquelle me tourner pour en parler. A l'exception de Lili, ma marraine celle qui m'avait élevé et éduqué les dix premières années de ma vie. Mais mon oncle, hélas, étant mort, j'avais toujours hésité à lui poser des questions sur les garçons par crainte de lui rappeler des souvenirs heureux.
Quant à ma mère, je l'ai toujours connu avec un homme différent. Je ne me rappelle pas une seule fois, l'avoir vu heureuse. En même temps comment l'être ? Enchainer des relations toxiques les unes après les autres, c'est quelle attitude au juste à son âge ? Elle changeait de partenaire, comme de sous-vêtement. Ses compagnons faisaient ce qu'ils voulaient d'elle. Comme si...elle s'abandonnait à eux. Et moi ? Je n'avais pas mon mot à dire, même encore maintenant.
Concernant mon paternel, il était inscrit aux abonnés absents, depuis que son spermatozoïde eut fécondé un embryon, dans le ventre de ma génitrice, donnant naissance à la merveilleuse étoile que je suis. Un vrai rat, c'est tout ce que j'ai à dire le concernant.
Au collège et au lycée, une majorité de filles passaient leur temps à bien se faire voir par les footballeurs (a.k.a. les "élus", la crème de l'élite des beaux mecs parmi les élèves, espérant sortir avec l'un d'eux). Les filles se jalousaient, créaient des clans, se disputaient à s'en arracher les cheveux si l'une d'elle posait ses yeux sur un des gars convoités. J'ai même appris plus tard qu'il y avait une liste d'ordre d'arrivées à respecter.
Pour la petite anecdote en seconde, je m'étais même retrouvée dans une merdouille à mon insu, à cause du fameux Christopher . Le capitaine de l'équipe en classe de terminale STAPS. Il était venu m'aborder pour je ne sais quelle connerie et l'avais envoyé balader.
Cet épisode illustrait mon réel manque d'intérêt pour les garçons.
Cela m'avait d'ailleurs valu une courte période d'harcèlement.
Cette Jessica, une allumeuse sans nom, se noyait dans sa jalousie à mon égard. J'étais trop belle, trop talentueuse, trop studieuse, trop bien et j'étais dans le viseur de cet idiot (mais tout de même musclé) de Christopher. Alors lorsqu'elle avait su que je lui avait donné un râteau, elle avait lancé la rumeur que j'étais lesbienne. En soit elle pouvait dire ce qu'elle voulait , par contre ce qui m'énervait c'était l'attitude exécrable de mes camarades. Elle avait tout fait pour que je sois rejetée mais pas que, j'étais devenue la pestiférée de l'établissement.
Jusqu'à ce que tout ceci vienne aux oreilles de ma mère.
Sur une île comme la mienne, tout ce qui n'est pas "commun" est toujours vu d'un mauvais œil. Alors je vous laisse deviner la réaction de ma mère. Cette gifle, je m'en souviens comme si c'était hier. Ma peau avait bien souligné le traçage de ses doigts sur mon visage. Le pire, elle n'avait pas attendu que l'on rentre à la maison. Non, plus il y avait de spectateurs mieux c'était. Je suis persuadée que cette claque fut entendue même dans le fin fond des bois.
Je n'avais jamais démenti.
Qu'est-ce que ça pouvait leur faire de qui j'étais vraiment, mes opinions personnels, mes choix intimes, alors qu'ils en avaient rien à faire de moi ? Et vous savez quoi ? Les ragots à mon sujet, avaient disparu comme ils étaient apparue.
- De quoi parlez-vous les filles ? demanda Gabriel se joignant à nous et me coupant dans ma réflexion.
- Riley fait la meuf chaste, j'ai trop envie de la baffé, fais quelque chose s'teu'plaît !
- Rhooo laisse-là Amélia, Riley veut se concentrer sur sa carrière artistique et elle a bien raison ! me défendit-il en me faisant un clin d'œil.
- Ah merci enfin quelqu'un qui comprend ! déclarais-je soulagé.
Ma carrière artistique !
Voilà quelque chose qui fait battre mon cœur plus que tout. Un de mes rêves ou devrais-je dire ambition : danser pour Beyoncé ou Justin Timberlake pour une tournée mondiale, une fois dans ma vie.
Je me dis que si les frères LesTwins ont pu le faire, je peux aussi y arriver. Ils ont tout de même été repéré entrain de danser sur les trottoirs aux Champs Élysées, et maintenant ils sont plus que reconnus dans le milieu du divertissement.
Je veux évoluer dans ce monde, la scène, je ne connais pas de plus bel endroit pour un artiste. J'aimerai aussi un jour briller là-bas en tant que danseuse principale, après tout je suis née pour briller, dommage que mes parents ne soient pas informés de cette affaire. Je peux paraître prétentieuse, mais je vous avoue que non. Mon âme tout entière s'exprime alors je ne peux la contredire.
C'est un objectif que je compte atteindre mais pour arriver il faut persévérer , avancer petit à petit et saisir les bonnes occasions. J'espère que mes résultats au concours d'entrée au conservatoire de Paris seront positifs. Et si ce n'est pas le cas, je continuerai de travailler d'arrache-pied pour être la meilleure.
Je n'ai jamais ressenti de plus belle façon d'exprimer ses expressions que par la gestuelle artistique du corps. Pour moi la danse c'est mon oxygène, ma deuxième langue maternelle. Celle avec qui je peux tout dire, tout exprimer, mes maux profonds les plus douloureux, mes souvenirs les plus ensoleillés. Je suis fascinée de comment à partir d'un rythme, un souvenir, une culture, un mot, des tableaux peuvent se dessiner à l'aide de chaque membre de notre corps.
Le jour où j'arrêterai de poser un pied devant l'autre pour la danse, c'est que mon cœur aura cessé de battre. Parce qu'au final c'est mon plus grand amour, mon oxygène.
- Mais, reprit-il, ça n'empêche pas de s'envoyer en l'air de temps en temps, c'est bon pour le cardio en plus ! ajouta-t-il un sourire mesquin puis tapa dans les mains de la blonde.
- Je me disais que tu ne pouvais pas être de mon côté pour de vrai ! rétorquais-je en roulant des yeux.
- Si tu veux, je peux te montrer l'effet que ça fait de monter au septième ciel ! proposa-t-il intéressé. Je suis bien bâti et-
- Gab surveille ton langage ! intima Stanley venant d'apparaitre. Les autres vous attendent, avait-il tout simplement ajouté avant de repartir agacé.
Je remerciai intérieurement l'intervention de Stanley avant que cette discussion ne dérape vers un sujet que je souhaitais éviter.
Finissant nos verres nous repartîmes vers l'accueil.
Je revis au loin le groupe de jeunes hommes du début. Ils étaient avec leur valise sans doute dans l'attente de recevoir une chambre. Mon regard croisa furtivement l'un d'entre eux. Je détournai rapidement mes yeux , sentant une gêne peu commune me remuer de l'intérieur. Mon cœur vibrait d'un sentiment fort. C'était la première fois que je ressentais cela avec une telle intensité. Un mélange d'adrénaline, de peur, de nouveauté, de confiance...la confusion ?
Je regardai une dernière fois derrière moi. Il m'observait toujours. Quelques secondes, nos yeux plongés l'un dans l'autre. Que faisions nous ? Je ne sais pas. Que m'arrivait-il ? Je ne sais pas.
Qu'est-ce que je ressentais ? Une chose étrange, indescriptible mais agréable.
Cette fois c'est lui qui coupa le contact visuel. Je sentis comme un léger vide.
Je me mis à sourire comme une gamine et je pris l'ascenseur avec mes deux compatriotes.
- Riley, perds pas ton temps à reluquer ces chinois. Tout le monde sait qu'ils en ont une toute petite et ils ne sont même pas endurant au lit ! rétorqua Gabriel les yeux fixés sur son smartphone.
- Me dis pas que tu étais encore sur ces types ? aboya la blonde en me toisant.
- De quoi je me mêle ? Puis d'où vous savez qu'ils sont chinois !? Et lâchez-moi la grappe un peu. Je suis venue pour me détendre. Me forcez pas la main s'il vous plaît pour la énième fois, soufflais-je contrarié.
Une fois dans notre chambre, je lâchai mon sac au sol et me laissai tomber sur mon lit. Fermant les yeux, je fis le vide avec moi-même, pour retrouver mon calme interne. Il se passait quelque chose en moi, comme si je perdais le contrôle.
Un sourire m'apparut dans ma tête. C'était le sien. Celui du fameux "chinois" comme disait mes amis.
Ses joues étaient comme des pommes sucrées acidulées à croquer. De grands yeux en forme d'amande, où se reflétaient la mignonnerie incarnée. Des petites lèvres charnues , dont le goût semblait être celui de la fraise tellement elles donnaient envie. Il était grand, avait une carrure assez-beaucoup-trop-maigre à mon goût, mais il avait un dos magnifique. De larges épaules lui donnant une fière allure masculine.
- Riley ?
- Mhhh ? répondis-je en ouvrant un œil .
- Pourquoi tu rigoles toute seule ? me questionna Stanley.
Je me redressai réalisant en effet que mes lèvres étaient étirées. Je me mis à suçoter mon pouce de frustration. Etait-ce parce que j'étais entrain d'avoir un réel béguin pour cet étranger ou alors je l'idéalisais parce qu'il me faisait trop penser au personnage de Bourdu - le fameux homme masqué, beau, séduisant, mignon et mystérieux - dans Sailor Moon. Arrrrgh ? Les deux ? osef. Wait ? Est-ce qu'on peut être amoureuse d'un personnage d'animé pour commencer ? Euh....en fait je ne veux pas savoir la réponse. Reprends le contrôle Riley.
Quelques secondes de silences passèrent, pendant que les idées farfelues et question sur mon coup de foudre chahutaient dans mon esprit.
- C'est rien. Je ...je repensais juste à nos vacances, j'ai pas envie de rentrer !
Ce n'était pas tout à fait ça, mais je n'avais pas vraiment menti non plus.
Je respirai profondément et décidai d'aller prendre une douche pour chasser les images me trottant à l'esprit. J'avais réussis à tenir tête à tous ces mecs ayant tenté de me draguer durant mes vacances, et c'est pas celui-là qui échapperait à la règle. Ceci dit, il ne m'avait pas abordé puisque j'avais été la première à poser mes yeux sur lui. Comme si son aura m'avait appelé et dirigé vers lui. Cette sensation de bien-être intérieur particulière ne me quittait pas, malgré ma volonté de l'étouffer.
Je m'étais sentie de la sorte que très rarement.
La première fois, c'est lorsque j'avais huit ans.
J'avais présenté mon premier spectacle de danse. Un ballet sur la composition d'un certain Prokofiev, sur le thème de Roméo et Juliette. Notre professeur de danse avait adapté la chorégraphie pour nos petits âges. J'avais le rôle d'un vilain méchant signe. Il était peut-être vilain mais au moins, c'était le seul personnage à avoir un solo. Une minute de pure extase, où mes yeux ont brillé d'extase. Ce sentiment ne m'avait pas quitté des jours durant. C'est là, que je compris bien que jeune que je ferai de cet univers mon avenir.
En grandissant, j'ai échangé mes tutus et mes ballerines, par des baskets et des joggings, puis des jupes et des talons, découvrant d'autres styles de danse (le gwo-ka, le contemporain, le street jazz, l'afro-beat et actuellement la salsa), évoluant dans l'un comme dans l'autre à ma guise.
La seconde fois, c'était il y a deux jours, lorsque j'avais découvert le Grand Canyon. Cet endroit, je l'avais vu en photo, en vidéo, mais en vrai il paraissait si irréel. C'est la première fois, que j'étais en réelle contemplation face à la nature. Ces couleurs rouilles tirant du jaune, passant par le orangé pour donner du rouge ou du bordeaux. Magnifique.
Je me rappelle lorsque nous étions dans l'hélicoptère avec Stanley, les cheveux au vent, nous étions dans une illusion. Nous étions si petits, face à cette terre grandiose à nous couper le souffle. Je me rappelle encore de ce coucher de soleil, l'un des plus extraordinaire.
Mon cœur battait si fort, amoureuse en cet instant de cette terre qui nous hébergeait, nous pauvres humains que nous sommes. Je pense que j'étais restée assise sur un rocher au moins une vingtaine de minutes à fixer l'horizon. J'avais profiter de cette vue prenante pour faire la paix avec mes vieux démons et profiter de l'instant présent. J'avais l'impression d'être une autre personne.
Même si je vous racontais ce que mes yeux avaient vu, vous ne comprendriez pas tant que vous ne l'aurez pas vu.
Et maintenant, cela recommençait à cause de ce garçon. Encore une fois, je souriais dans mon coin en revoyant son image. La seule chose qui peut éblouir une étoile à par son propre reflet dans la glace, c'est une autre constellation aussi lumineuse quelle.
Je soufflai d'exaspération, réalisant ce que je me disais à moi-même. C'était du n'importe quoi. Je ne pouvais pas me laisser aller ainsi. Pas maintenant. Pas ici. Pas à cause d'une personne, d'un inconnu.
Je me suis toujours interdite de ressentir quoi que ce soit pour quelqu'un.
Pour la simple raison, que je ne veux pas être comme ma mère. Pour la simple raison, que je ne veux pas tomber pour le premier crétin qui me balancera ses disquettes à deux balles, et qui m'abandonnera dès le premier problème.
Je ne voulais pas refaire la même faute. Je ne voulais pas être comme eux.
J'étais heureuse, je prenais la vie du bon côté. Dans mon malheur, j'avais hérité de beaucoup de chance et cela je ne pouvais le nier.
Je n'étais pas seule et je ne le serai jamais.
Arrête de battre mon cœur, rien ne sert de s'emballer. Même pour un mignon jeune homme.
Inspire.
Expire.
Sourit.
Ça ira.
A suivre.
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3 280 mots
le 30/04/21
Merci à chacun de vous.
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