TW /!\ mention d'abus sexuel

SEOKJIN

Un mois plus tard.

- Tu te fous de ma gueule, je t'offre une pipe et tu pionces ? s'indigna ma compagne en me balançant un coussin à la tronche, me faisant sursauter.

Une énième dispute pointait à l'horizon.

- Euh..., commençais-je en détournant le regard gêné, je t'avais prévenu que j'étais épuisé, tu as insisté alors je t'ai laissé faire, râlais-je en remontant mon caleçon avant de me lever du canapé.

- Tssss excuse bidon, t'es qu'un moins que rien ! hurla-t-elle en m'envoyant son soutif à la tronche cette fois.

J'étouffe. Je veux fuir cet endroit, je veux m'en aller loin d'elle.

- Tu ferais mieux de te rhabiller, lui tendant sa robe de chambre, ça serait dommage d'attraper froid !

- Sérieusement ? s'exclama-t-elle d'un air scandalisé, en croisant les bras sous sa poitrine dénudée.

- Seul-bi s'il te plaît-

Que voulait-elle au fait ? Que je lui crache au visage que malgré sa plastique de rêve, je n'avais aucun désir charnel pour elle ? Que plus les jours passaient et plus elle me répugnait ?

- Qu'est-ce que cette pouffiasse possède que je n'ai pas 100 fois mieux ? hurla-t-elle alors que son visage virait au rouge piment. Je suis riche, élégante, je suis gradée, je suis la femme la plus qualifiée pour gérer un mec comme toi. Je te connais comme ma poche, elle me pointait du doigt. Tout le monde m'adore, s'exclama-t-elle en ouvrant les bras. En l'occurrence, ton père adoré, ta mère chérie et même tes fans. Crois-moi ce n'est pas donné à tout le monde !

À mon plus grand désespoir, elle avait entièrement raison. Ma mère ne jurait que par elle et nos fans s'étaient auto-proclamés la défense squad de Jinbi (notre nom de ship).

- Seul-bi, ça n'a rien avoir avec toi, c'est juste que-

- Pitié, ne gaspille pas ta salive ! rétorqua-t-elle, pointant son regard meurtrier sur ma personne.

- Je suis désolé.

- Désolé hein ? Il fut un temps, hahaha, elle rigolait nerveusement, où tu te pointais à 4h du matin devant ma porte. Tu mourrais d'envie d'une bonne pipe ou que j'écarte juste mes cuisses pour toi. Tu as peut-être une gueule d'ange, mais dans le fond, tu es un vrai enfoiré !

Et une balle perdue, une !

Je n'ai jamais vu le mal à aimer le sexe. Pour moi, c'est un désir naturel et à une période donnée, c'était devenue une drogue. Une drogue qui m'aidait à évacuer le stress, la pression, mais aussi ma solitude. J'avais jeté mon dévolu sur Seul-bi, car elle était ma meilleure amie donc la seule femme en qui j'ai toujours eu confiance.

Lorsque nous étions devenus sex-friend, Namjoon et Yoongi m'avaient averti. Ils avaient déjà décelé à l'époque les sentiments de celle-ci à mon égard et craignaient que ça dérape. Je les avais ignorés, prétextant qu'entre Seul-bi et moi, tout était clair.

J'avais joué avec les sentiments d'une femme amoureuse pour mon plaisir et j'en payais les frais maintenant.

Suis-je si con que ça ?

- Pour rappel, tu étais toute aussi friande de nos parties de jambes en l'air ! rétorquais-je sans me démonter. Je comprends ta frustration, car tu n'auras jamais un meilleur amant que moi. Mais, le fait est que le Seokjin d'hier n'est plus le même aujourd'hui. Je suis complètement dingue de Riley et sur ça j'ai toujours été transparent avec toi, me défendis-je.

- Ne me parle pas de cette catin, me gifla-t-elle. Comment peux-tu me dénigrer autant ? Je me donne à 10 000% pour toi et c'est ainsi que tu me remercies ?

Tu crois que je suis débile ? Je sais que tu m'utilises pour protéger tes copains de mon père. Tu crois qu'il est un monstre, mais mon cher Seokjin, tu te trompes de cibles. Ceux que tu préserves corps et âmes, sont les mêmes qui te plantent un couteau dans le dos, mais tu n'es pas prêt pour ce genre de conversation.

- Pourquoi de telles aberrations ? Les preuves écorchent ta peau, mais tu oses nier en me regardant dans le blanc des yeux ? Il t'a complètement retourné le cerveau ou quoi ? Je l'ai vu de mes yeux te frapper, alors garde tes salades pour un autre.

- Ce qui se passe entre mon père et moi, ne te regardent absolument pas, répliqua-t-elle.

- Il te frappe, t'insulte, te méprise et au lieu de le livrer à la police, tu continues à le défendre !, m' indignais-je. Tu crois que ça ne concerne que mes amis, mais il s'agit aussi de toi. Si je sacrifie l'amour de ma vie, c'est pour eux, pour toi, pour vous éloigner de ce connard, déclarais-je particulièrement en colère, car je me sentais incompris.

- Tu ferais mieux de surveiller tes vieux potes, au lieu de zieuter chez le voisin.

- Que leur reproches-tu ?

- Aucune importance !

- Arrête la comédie deux secondes, si tu as des choses à régler avec mes amis, je ferais mieux de le savoir maintenant ! Tu ne les as jamais portés dans ton cœur, en particulier Namjoon, n'est-ce pas !

- Tu es la dernière personne à qui je souhaite me confier, murmura-t-elle, une larme coulant sur sa joue.

Cette histoire puait et me donnait déjà envie de vomir.

- Pourtant il va falloir le faire, donc accouche, on n'a pas toute la nuit !, déclarais-je froidement. Je sais qu'on se dispute régulièrement en ce moment, soufflais-je, mais tu sais que je ferai tout pour toi, n'est-ce pas ma Bibi ?, rajoutais-je avec douceur et inquiétude.

Peut-être que le Bibi était de trop, car elle éclata en sanglot sans que je sache pourquoi.

- Ma puce, parle-moi !, l' encourageais-je, alors que je la prenais dans mes bras.

- Je ne veux pas détruire ta carrière !

- Si quelqu'un te fait du mal, dis-le-moi pour que je lui règle son problème ! Peu importe de qui il s'agit !

- Promets de ne pas t'énerver et de ne rien faire sans mon accord, me supplia-t-elle, prenant mes mains dans les siennes.

- Bi, tu me fais peur ! Quelqu'un a osé te toucher ?

- Ne t'énerve pas, commençait-elle, la voix légèrement brisée par les pleurs. Il...il m'a interdit d'en parler. Il...il... !

- Mais qui donc ?

- Namjoon, avoua-t-elle en me regardant dans les yeux. Namjoon a abusé de moi et il m'a filmé à mon insu, avoua-t-elle enfin.

Je voulais vomir.

Mon cerveau refusait de répondre à cette information et de la décrypter.

Un voile noir posé sur mes yeux, je n'entendais plus rien.

Un blackout d'une micro-seconde me coupant de la réalité.

Je finis par courrier aux toilettes et cracher tous mes poumons. Il y avait du sang, beaucoup de sang et un liquide blanchâtre.

Je préférais mourir que de supporter l'idée que mon leader, mon meilleur ami, mon frère puisse être un prédateur.

Namjoon. Un criminel ? Non. Impossible.

Toutes les images de mon ami défilaient dans ma tête, retraçant notre première rencontre à la dernière. Aucune once de méchanceté dans son attitude, ses dires, son regard, je ne détectais rien. Mais pouvais-je lui faire dorénavant confiance alors qu'il m'avait délibérément caché cette aventure ? Est-ce que Seul-bi disait la vérité ? Puis, pourquoi mentirait-elle à ce sujet ? Elle est trop intelligente pour mentir sur de telles accusations.

Je ne pouvais cacher l'effroi que je ressentais.

- Je suis désolée Seokjin, je ne voulais pas te le dire, maintenant et encore moins comme ça, vraiment.

- Tu aurais dû le faire bien plus tôt. Je suis tellement idiot, que je n'ai rien vu, pardon ma Bibi ! m'exclamais-je, ayant retrouvé mes esprits et débarbouillé.

- Ne lui en veut pas. Je lui ai pardonné et je souhaite passer à autre chose.

- C'est pour cela que.... tu m'as demandé de quitter le groupe avant-hier ?

- Et bien oui ! murmura-t-elle en larmes. Mon père était prêt à lui tirer une balle dans la tête lorsqu'il a découvert les photos. Je me sens particulièrement humiliée. Cependant, je ne veux pas que ça me définisse. Je veux outrepasser cela. J'ai réussi à m'échapper à temps et mon père à fait le nécessaire, je sais qu'il ne recommencera pas.

- Mais, je suis fou de rage. Je veux juste lui casser sa gueule, tu n'as pas le droit de m'en empêcher !, déclarais-je complètement déboussolé.

- Laissons le karma s'occuper de lui ! chuchota-t-elle, les yeux rougis. Et si tu penses pouvoir quitter le groupe, je me disais qu'on pourrait construire notre vie ailleurs et commencer un nouveau chapitre. Je veux oublier, je veux oublier ce que ce monstre m'a fait.

Pleurant chacun les bras l'un dans l'autre, le cœur troublé et l'esprit embrouillé, nous finîmes enlacés sous une couverture, allongés dans notre lit.

Maintenant ce n'était plus le manque d'air qui me prenait, mais une rage profonde. L'envie de tout casser, de hurler et d'envoyer tout bouler devant moi.

- Je t'aime, m'avait murmuré Seul-bi, ses doigts se faufilant dans mes cheveux.

- Je ferai tout pour te rendre cet amour ma puce et pour te libérer de tous ces démons qui te hantent, avais-je répondu, sensible à son récit.

Je répondis à son baiser langoureux et nous fîmes l'amour pour la première fois depuis des mois. Mon esprit avait craqué. J'avais puisé dans mon énergie la plus profonde pour la satisfaire et surtout l'apaiser le temps d'une caresse plus qu'intime.

Et puis, au petit matin, je m'étais levé dans le seul but de refaire le portrait de Kim Namjoon. C'est ainsi que je débarquai au dortoir, une batte de baseball à la main, prêt à en découdre.