◈ ━━ ⸙ 5 - 𝐌𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥 𝐁𝐫𝐞𝐚𝐤𝐝𝐨𝐰𝐧

 /!\



RILEY

Une semaine plus tard.



- Je t'assure je vais bien, vas-y accompagne-le !

- Te laissez pour qu'à mon retour, je te retrouve morte ? S'exclama ma meilleure amie en croisant les bras.

- Ne dis pas de connerie ! L'infirmier a confirmé que j'allais mieux et puis j'irais faire des analyses dans la semaine, si vraiment ça recommence, l'assurais-je.

- Bon, promis ? Si tu ne te sens pas bien tu m'appelles ! Me proposa Su-ji.

Une notification attira mon attention. J'allumai furtivement l'écran de mon smartphone et aperçus le nom de mon ex s'afficher sur une publication Instagram. J'inspirai profondément puis le rangeai dans ma poche.

- T'en fais une tête, tout va bien ? Me questionna ma meilleure amie.

- T'inquiète ! Répondis-je avec un faux sourire.

- Bébé tu fais quoi ? Tu viens ou tu restes ? Si tu-

- Non on se disait au revoir, coupais-je son petit ami revenant de la salle de bain un sac à dos, pendouillant à son épaule droite. Elle t'accompagne ! Hors de question que tu fasses la route seul, à 3 h du matin.

- D'accord débarrasse-toi de moi, mais je demanderai au voisin, beau comme un camion au passage, de garder un œil sur toi !

- Bébé arrête de l'embêter, soupira son copain en lui prenant la main. Tu m'appelles au moindre souci.

- T'inquiète, soyez prudent sur la route et tiens-moi moi informer, dès que tu as des nouvelles de ta famille !

Ils mirent leurs chaussures, leur manteau et s'en allèrent. La porte refermée, je me rendis dans la cuisine, pris une bouteille de soju avant de m'affaler sur le canapé. Après une grande inspiration, j'ouvris mon téléphone sur la notification de Louis. Cela faisait trois mois et cinq jours qu'il n'avait donné signe de vie sur ses réseaux.

J'avais beau le haïr, je demeurais attachée à lui comme une sangsue. Comme s'il dirigeait ma vie et lui donnait un véritable sens.





《▪︎▪︎》

''Bientôt deux ans de pure et vrai bonheur. Je ne vois plus ma vie sans toi et sous peu mon mini moi. Sous peu, tu seras mienne. Futur époux. Futur papa."

📸 Post Instagram de Louist9




La colère.

L'humiliation.

La tristesse.

Je voulais insulter la terre entière pour ce calvaire qu'il m'infligeait.





J'aurais voulu demeurer indifférente. Cependant, je n'y arrivais pas.

Je finis le reste de ma bouteille et le fracassai contre le mur devant moi. Les morceaux de verre éclatèrent de part et d'autre de la pièce, immortalisant l'état actuel de mon cœur. Les poings serrés de rage, je refusais de laisser les larmes tomber.

Comment osait-il me faire ça, après tout ce que je lui avais sacrifié ? Comment elle, Priscilla, ma meilleure amie avait pu ? Le dicton, trop bon trop con, serait donc vrai ?

      Priscilla. Toi, ma meilleure amie depuis la maternelle. Nous avions grandi, tout fait ensemble. Et visiblement coucher avec mon mec en faisait partie. Dire que gamines et même adolescentes, nous étions du genre à faire des pactes de l'amitié "amie pour la vie, où que tu ailles j'y serai". Toutes ces promesses, pour me retrouver à l'autre bout du monde seule. Mais quelle idiote suis-je.

Je me rappelle qu'après l'obtention de notre baccalauréat, nous sommes parties pour Paris, où nous vivions en colocation. Elle en école préparatoire littéraire. Moi, en licence de langues étrangères. Tout allait bien entre nous, alors que nous est-il arrivé pour que tu me plantes un poignard dans le dos ?

     J'ai encore en mémoire ma rencontre avec Louis. Un vendredi d'autonome, sombre, froid et pluvieux. J'avais croisé son regard dans la rame de métro. Je ne ressemblais à rien ce jour-là. J'avais eu une journée merdique. Entre mon réveil tardif, une amende, la déprime hivernale, les nausées prémenstruelles, il avait réussi à me faire sourire. Ligne 6, arrêt Trocadéro. J'étais arrivée à ma destination. Je ne m'attardai pas davantage et m'en allai.

- Attendez mademoiselle ! Mademoiselle avec les Dr Martens jaune moutarde, s'il vous plaît ! S'écria un jeune homme.

Je me retournai et le vis. Il s'approcha de moi et n'ajouta rien de plus. Il portait un jersey gris foncé ouvert, par-dessus, il avait un pull noir col roulé. Un jeans slim épousait parfaitement la musculature et la finesse de ses jambes. Une paire de Nike Air Force finissait parfaitement son look. Quant à son visage. Je m'attardai dans ses pupilles bleus. Sa barbe datant de quelques jours, lui donnait un côté viril que je trouvais particulièrement sexy. Quant à ses cheveux, ils étaient d'un noir intense.

- Euh, oui ?

Il m'avait conquise beaucoup trop vite et facilement. Il me fit son numéro de charme. De belles paroles et des regards envoutants, suffirent à me conquérir. C'était le début de ma fin.

Deux ans et demi plus tard de relation de couple, il me fit sa demande en mariage. Nous avions eu des hauts et des bas. Des ruptures et des retrouvailles. Je voyais notre relation comme des montagnes russes. J'en bavais avec lui, mais sans lui j'étais perdue.

     Vers cette même période, je fis la connaissance de U-sik. Je lisais le panneau d'un restaurant coréen. Lui, il attendait sa petite amie pour la présenter à ses parents, gérant des lieux. Je ne comprenais pas grand-chose au menu. Les rumeurs disaient que les mets coréens étaient succulents et la curiosité avait gagné mon palais. U-sik vint me tenir compagnie pour me conseiller sur divers plats. Et là, Su-ji débarqua en furie pour m'insulter, croyant que je draguais son copain. Sa tête ce jour-là, juste mémorable. Prise de cours, je m'étais excusée une bonne dizaine de fois, exprimant mes bonnes intentions. Puis, quand elle vit ma bague de fiançailles, c'est elle qui présenta ses excuses. 30 minutes plus tard, nous mangions tous les trois autour d'un excellent barbecue au bœuf et au poulet.

Je serai toujours reconnaissante à cette bonne étoile, d'avoir mis sur ma route ces deux êtres exceptionnels. Peut-être que sans eux, je n'aurai plus été de ce monde. Ma relation avec Louis m'anéantissait, mais je fermais les yeux.

Je pense qu'aujourd'hui encore, je refuse de l'admettre sinon je ne me mettrais pas dans un tel état pour lui. (Mais ma vraie raison et ma lucidité qui s'expriment actuellement, savent qu'il était toxique pour moi.)

Il y avait des signes que je refusais de croire. Pour moi Louis représentait l'homme de ma vie. Je lui avais dédié mon âme. Il m'avait brûlée et réduite en cendres. J'aurais dû me réveiller et ouvrir les yeux.

Devenu moins attentionné, plus dictateur. Il m'imposait des restrictions : toujours maquillée quand on sort, obligation de porter des escarpins, poids maximal 38 kg, toujours rasée, être bien coiffée, autorisée à sortir avec mes amies qu'une fois par mois, et je vous en passe. Je me pliais en quatre pour répondre à ses attentes, sans quoi il menaçait de me quitter. J'avais abandonné ma troupe de danse me consacrant qu'à lui et mon travail. Su-ji et U-sik bien que me connaissant peu, virent le monstre arriver. Malgré leurs avertissements, je laissais faire. J'aimais Louis, ou plutôt je l'admirais comme un dieu. Je ne pensais plus pour moi, mais pour lui. Malgré mon attitude, mes deux nouveaux amis restèrent à mes côtés. Ils veillaient sur moi.


     Je souffrais énormément avec lui, mais je l'acceptais ainsi. Le jour de notre mariage lorsque je le surpris dans les bras de Priscilla, je n'eus qu'une idée en tête la tabasser. C'est exactement ce que je fis. Il m'attrapa alors par les cheveux et me bouscula violemment contre un mur. Il ne m'avait adressé aucun mot. J'avais compris de son regard autoritaire qu'il en avait fini de moi.

Priscilla s'était excusée. Il lui avait demandé de sortir. Tous les deux dans cette chambre d'hôtel, il m'avait fait subir l'un des pires quarts d'heure de ma vie.

- T'es qu'une garce, tu as tout gâché entre nous. C'est ta faute. Crève.

J'en étais ressortis méconnaissable. Ma robe déchirée et tachée de mon sang. Le visage défiguré. J'avais perdu connaissance sous les coups. Et ses mots bruts avaient poignardé mon cœur, me laissant seule et sans vie.

À mon réveil à l'hôpital, ma famille m'avait questionné. J'avais évidemment menti, un inconnu m'avait agressé et je n'avais aucune nouvelle de Louis. Ma mère à mon chevet en rajouta une couche. Plutôt que de me consoler, elle m'accusa d'être la cause de mes propres malheurs. Je ne pouvais blâmer que moi-même.

À partir de cet épisode, je fus en roue libre. J'enchainais les mecs, comme les shots d'alcool, faisant du sexe et de l'alcool mes alliés fidèles pour oublier. Ouvrant la place petit à petit à mon nouvel amant, la dépression.









《▪︎▪︎▪︎》

Priscilla était enceinte de lui. Je l'enviais. J'avais essayé de lui donner un enfant. J'avais échoué encore. Le désespoir s'empara de moi et les larmes se mirent à couler. La rage m'envahissait.
Je demeurais une ratée depuis le départ. Ma naissance pouvait le témoigner, mes tentatives de suicides aussi, et même à l'autre bout du monde ici, la règle restait identique.

Je me levai du canapé pour me rendre dans ma chambre. Un morceau de verre se planta dans mon pied. Je continuai mon chemin sans en tenir compte.

J'attrapai des sous-vêtements dans ma valise que j'enfilai. Je me débarbouillai dans la salle de bain et me maquillai légèrement. Je me photographiai sous divers angles, avec des postures provocantes, mignonnes, sexys.

Je m'allongeai ensuite sur mon lit analysant chaque image. Les envoyer à Louis me tentait énormément, mais que penserait-il de moi ? Que je suis la pute de service.

Peut-être qu'il avait toujours eu raison ?

Au point où je m'en trouvais, je m'en foutais clairement.

Je composai alors sur l'application Kakaotalk le contact de Jung Hoseok prête à lui envoyer les photos. Je me rappelai qu'il m'avait proposé du travail. Alors, je supprimai immédiatement mes pièces jointes. J'avais besoin d'argent, hors de question de griller mes chances ainsi.

Je me souvins alors du mec rencontré lors de mon footing, il y a une semaine. Notre dernière conversation remontait à il y a trois heures.
J'ignorais encore son identité, mais j'appréciais nos conversations tard la nuit. Il me faisait tant rire. Je n'avais aucune attache avec lui, alors je ne perdais rien ( à part ta dignité, me cria une voix lointaine dans ma tête).

Je jouais avec le feu, mais sur le moment je m'en fichais.




Avec le peu de clairvoyance qu'il me restait, j'écrivis ceci à monsieurlargesepaules :

📱 Oppa Surprise
(trois images en P.J.), à 4 h 07


Si je ne le mets pas dans mon lit dans les prochaines 24 heures, je saute.

Le message envoyé avec ces photos suggestives.

Les larmes coulèrent.

Je poussai un cri de rage.

À bout de force, mes yeux finirent par se fermer.








Où est passé la vraie Riley ? Celle qui avait des rêves ? Celle qui se battait malgré l'injustice de la vie ? Celle qui gardait le sourire et qui illuminait tout le monde sur son passage ? Il t'a tué n'est-ce pas ? Peux-tu revenir à la vie, s'il te plaît ?












Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top