◈ ━━ ⸙ 30 - 𝐒𝐞𝐥𝐟𝐢𝐬𝐡 𝐥𝐨𝐯𝐞
KIM SEOKJIN
Les yeux fermés, je repensais à mon altercation avec mon père, me demandant comment nous en étions arrivés à ce point de non-retour. Cette situation m'exaspérait et m'affectait plus que je ne laissais paraître.
J'avais besoin de retrouver ce calme intérieur pour décider quoi faire. Là, tout de suite, je n'avais qu'une envie : tout faire péter, tout écraser chez moi pour extérioriser cette rage dans mon sang. Malgré la présence amicale de Seul-bi, je n'avais pas réussi à aller mieux.
« Je suis de ton côté Oppa, je le serai toujours fais-moi entière confiance, m'avait-elle affirmée en me retrouvant plutôt dans la soirée ».
Nous n'avions pas vraiment parlé de la situation, dans laquelle nos parents nous mettaient tous les deux. Je n'en avais juste pas l'envie et la force. Pourtant, on le devait car elle était tout aussi concernée que moi par ce mariage arrangé et je voulais connaître sa position. Quoi que...de vous à moi, je savais très bien que je l'attirais. Je faisais mine de l'ignorer car ce n'était pas réciproque et que je la voulais près de moi. Egoïste ? Je sais.
Je me décidai après un long moment à sortir de la douche. Je m'habillai rapidement d'un jogging et d'un pull over-size, puis je me dirigeai vers le salon pour retrouver Bibi, une serviette autour de mon cou séchant mes cheveux. Je me sentis subitement plané, comme si j'avais fumé un petit joint, ce sentiment étrange me fit un bien fou. Je fermai les yeux quelques instant profitant de cet instant de répit. Je me voyais voler sur le dos d'un aigle, admirant la vue scintillant que m'offrait Seoul.
« S-.. Seul-bi ? »
Mon cœur rata un battement lorsque j'entendis sa voix. J'ouvris les yeux et constatai que Bibi se trouvait à la porte d'entrée, discutant avec cette voix féminine que je reconnu immédiatement. L'état d'euphorie grandissant en moi, fut rapidement accompagné par des palpitations dans tout mon être. Je m'avançais prudemment du sas de l'entrée. Plus je m'en approchais, plus je me sentais voler haut sur mon aigle. Je flottais complètement dans une bulle, où j'espérais que Riley pourrait s'y réfugier avec moi. Un sourire niais apparu sur mon visage, y effaçant les traces de colère qui m'avaient donné l'air constipé tout l'après-midi.
« Tu fais quoi ici ? avait demandé mon amante, le ton contrarié à ma meilleure amie ».
Je souris intérieurement.
Je courrai après Riley, depuis plus d'un mois et elle me revenait enfin, d'elle-même. Était-elle jalouse de Seul-bi ? Au vu de la tenue de cette dernière, je pouvais amplement le comprendre. Kim Seul-bi, ce n'était pas juste une jolie femme. Elle arrivait en un regard à faire tourner le système solaire autour d'elle. Elle est et possède tout ce dont un homme voulait chez une femme et elle en jouait parfaitement pour arriver à ses fins.
Quelques minutes auparavant, habillée de sa tenue légère, elle m'avait fait des avances explosives, rendant rapidement mon corps fiévreux.
Physiquement, je voulais y répondre. Seul-bi savait comment me chauffer rien qu'avec les mots. Alors, en dévoilant son corps fébrile, j'avais évidemment qu'une envie : lui sauter dessus, la soulever dans les quatre coins de cet appartement, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus en état de respirer. Affectivement et mentalement, mon âme était prisonnière, dévoué à mon âme-sœur. Je n'avais donc pu céder à son flirt effréné, car elle avait beau avoir tout ce dont un homme souhaitait, il lui manquait une toute petite chose me concernant : la clé de ma cellule, où se trouvait enfermé mon âme et mon cœur.
Je décidai de rester un moment en retrait, mon amie n'ayant pas tilté ma présence derrière elle.
« J'ai le droit d'être ici mais toi en revanche, répondit Bibi, ...je te laisse une chance de t'expliquer sinon je devrais appeler la police ! menaça-t-elle en croisant les bras.
- Je-....les flics ? bégaya Riley. Pour quelle raison ? elle semblait paniquer face à l'aura dominant de la coréenne.
- Riley...tu me fais peur ! avoua-t-elle sur un ton enfantin craintif. Je...j'ai peur que tu sois une sasaeng...je te laisse une chance...ça se soigne vraiment...tu devrais partir d'ici ou je devrais te dénoncer ! »
Mon sourire niais, se transforma en sourire de satisfaction, constatant que mon amie s'inquiétait de ma sécurité. Intérieurement, j'exultais. Observer ces deux femmes « se battre » pour moi, gonflait mon égo mis à mal aujourd'hui. J'avais l'impression de recevoir un petit pansement sur ma blessure paternelle et cela me rendait joie.
« Mais Seul-bi..je non...je ne suis pas une stalkeuse, tu me connais..., elle se défendait, je...tu crois que j'ai eu cette adresse comment ? Je suis pas folle, crois-moi ! Je dois voir Kim Seokjin absolument ! insistait-elle. »
Des papillonnements commencèrent à se former dans le bas de mon ventre et j'eus l'impression d'être enrobé de sucre, tellement cette fille me rendait doux. Je sentis petit à petit mon corps se détendre, se libérant de la crispation dans laquelle il se trouvait.
« Justement, j'en connais assez sur toi pour comprendre que tu perds la boule le concernant. C'est un conseil d'amie, arrête ça tout de suite ! ordonna Seul-bi d'un ton autoritaire et méprisant. »
Je voulus reprendre la parole en cet instant, pour couper cet échange avant que cela ne prenne des proportions inattendues, toutefois mes lèvres ne purent s'ouvrir et c'est là que je compris une chose..
« Tu ne comprends donc pas...Je...je l'aime ! »
C'est en effet là que je pris une fois de plus conscience que j'étais accro, Riley était devenue ma drogue et je ne pouvais me passer d'elle. Elle m'aimait, je n'avais pas rêvé de ces paroles, elle venait de les dire, je les avais entendus.
Je n'étais plus sur le dos d'un oiseau. Maintenant, j'étais un nuage et en paix.
Aimer quelqu'un, quelle douce expérience, mais être et se sentir aimé en retour me paraissait un vrai miracle. Je me sentais prendre des ailes d'un coup. Et tous les malheurs de ma journée semblaient s'effacer dans ma tête.
- Non Riley,re-
- Riley ! interrompant Seul-bi.
La brune sursauta découvrant que je me tenais juste derrière elle. Elle me regardait avec stupeur, je lui tapotai doucement l'épaule pour m'excuser de l'avoir surprise. Puis je finis par poser mon regard sur elle, Riley.
Je n'arrivais pas à croire qu'elle se trouvait à quelques centimètres de moi. J'avais fait des pieds et des mains pour la revoir ces dernières semaines et elle n'avait jamais craqué. Alors la voir devant moi, me semblait irréel. Je me perdis quelques secondes dans ses yeux chocolat noir, l'invitant à se joindre dans ma bulle cozy , où nous serions tous deux protéger du monde extérieur.
- Seokjin fait quelque chose ! m'interpella mon amie offusquée. J'appelle la police ! précisa-t-elle.
- Tu ferais mieux de rentrer ! répondis-je doucement.
- Tu as entendu ce qu'il t'a dit ! hurla-t-elle à mon amante.
- Bibi, je ne m'adressais pas à elle mais à toi. Rentre chez toi ! lui demandais-je toujours sans me détacher des yeux de ma belle.
- Quoi ? s'offusqua-t-elle. Tu te fous de moi ? Et t'as vu l'heure qu'il est ? Tu vas me laisser rentrer seul chez moi ?
- Tu as raison c'est imprudent, ton père pourrait me tuer pour ça.
J'attrapai mon bonnet dans l'armoire à l'entrée et le posai sur ma tête, puis je récupérai un masque de couleur noir que je mis immédiatement sous mon nez. Je sentis deux paires d'yeux se poser sur moi, tandis que je récupérai sur le comptoir ma sacoche contenant mes clés, mon chargeur et mon porte-monnaie.
- Tu vas où comme ça ?
- Je vais accompagner Riley chez elle ! déclarais-je.
- Quoi ? s'étonna l'intéressée. C'est beaucoup trop dangereux quelqu'un va te voir !
- Je ne vais pas laisser mon amie rentrer seule à cette heure et toi non plus. Allez on y va ! annonçais-je finissant d'attacher mes lacets.
- Seokjin, arrête de faire le con et reste ici ? Ton p-
- Je te remercie de ton intérêt, mais on parlera de tout ça dans la semaine promis. Là, il se fait tard ma Bibi.
Je lui fis un clin d'œil et invitai Riley à prendre la direction de la sortie.
[...]
Le trajet en taxi se fit dans le plus strict des silences.
Elle n'osait pas me regarder, alors que moi je n'avais cessé de l'observer, l'analyser ravivant dans ma mémoire tous les souvenirs d'elle. Je me sentais partir à la dérive dans mes pensées. Je la voulais pour moi. J'avais faim d'elle. Était-ce parce que Seul-bi m'avait tellement excité, que ce désir charnel bouillonnait en moi ? Je secouai légèrement la tête et détournai mon regard, m'attachant cette fois au panorama défilant à travers la vitre. Cependant, la luxure avait déjà planté ses racines dans ma chair et oubliant le paysage devant moi, je m'égarai à imaginer tout ce que je ferai de son corps pour lui procurer du plaisir.
Nous arrivâmes enfin à destination. J'avais demandé au chauffeur de nous déposer à une maison pas loin de la ville. Il s'agissait d'une propriété secondaire acquise cette année, j'y allais très rarement mais avec le confinement j'aimais me retrouver entourer de la nature. Riley n'avait posé aucune une question de l'endroit où nous étions. Je payai la course puis l'invitai à sortir. Une fois à l'intérieur, elle retira ses chaussures. Elle n'avait toujours dit aucun mot.
- Riley, l'interpellais-je.
Elle se tourna face moi et finit par me scruter. Je sentis mon corps se réchauffer, elle me caressa de son doux regard qui me fit fondre comme du beurre au soleil. Je baissai la tête sentant que je perdais d'un coup mes moyens devant elle. Je ne su que dire d'autre, alors je m'agenouillais devant elle, paumes des mains contre terre, la tête baissée.
Je voulais lui en dire des choses mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je me sentais complètement stupide et je n'avais qu'un souhait devenir une toute petite souris pour me cacher. Je voulais m'excuser de tout le mal que je lui avais procuré. Dans ma tête tout sonnait faux alors que je voulais que tout soit parfait pour elle.
- Seokjin, souffla-t-elle.
Toujours à genoux devant elle, je la fixai cette fois. Nous restâmes à nous admirer l'un l'autre. Je voulais présenter des excuses mais une autre chose me préoccupais toujours. Je voulais toucher sa peau, ses cheveux, ses lèvres, mais j'avais peur de sa réaction. Elle me rendait complètement fou et mon taux de testostérone ne faisait que monter en flaiche. C'était une évidence, cette femme était sur terre dans le seul but de me nuire : faire chavirer tous mes sens, mettre en ébullition mon sang et apaiser mon âme.
- Riley, repris-je les lèvres tremblotantes légèrement comme quelqu'un en manque de sa drogue, laisse-moi m'occuper de toi ce soir comme une reine, ma reine, précisais-je. Laisse-moi te faire l'amour, laisse-moi te sentir en moi ! réclamais-je suppliant.
A suivre
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1800 mots
le 02/07/21
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