◈ ━━ ⸙ 16 - 𝐋𝐞 𝐦𝐢𝐫𝐨𝐢𝐫 𝐛𝐫𝐢𝐬𝐞́

/!\ contenus sensibles /!\

Nuit du Dimanche 15 mars 2020.

Je suis dans l'eau et je manque d'air. De l'oxygène, vite ! Aidez-moi ! Je me noie. Je sens une forte pression contre ma tête, celle-ci est propulsée en arrière. Je respire. Je reprends mon souffle. Que m'arrive t-il ? Il fait noir. Soudain une lumière m'aveugle et le visage de mon bourreau apparaît. Il est en colère. Ce n'est pas un bourreau finalement. Non c'est Louis. Mon fiancé. L'homme que j'aime. Il a un regard mauvais. J'ai dû le contrarier.

- Louis ! arrête s'il te plait, tu me fais mal ! le suppliais-je.

- J'arrête rien du tout ! rétorque-t-il avec calme. Je t'avais prévenu, tu me désobéis, tu paies les conséquences ! me chuchote-t-il à l'oreille, me tenant les deux bras, un replié contre mon dos, l'autre sur mes cheveux.

Sans prévenir, il replonge violemment mon visage dans l'eau glacée du lavabo. Il a raison. S'il me punit je l'ai mérité. Il m'avait averti. Pourquoi faut-il que je fasse du mal, aux gens que j'aime ? Il me redresse en tirant sur mes cheveux, me faisant mal aux racines. J'essaie de ne pas grimacer de douleur car cela l'insupporte. Je ne veux pas l'énerver plus qu'il n'est déjà.

- Tu me déçois beaucoup Riley. Je croyais que tu m'aimais assez pour sacrifier la danse ? Je vais te l'expliquer combien de fois ? encore une fois il parlait d'un ton tellement calme. J'avais peur de cette colère latente, qui ne demandait qu'à m'exploser en pleine face.

- Je s-s-suis dés-s-solée cc-cœur, je...je - , bégayai-je.

Une gifle de plus était partie. J'en avais besoin pour me remettre les idées en place.

- T'arrêtes quand de faire ta pute devant tous ces mâles, à te trémousser devant eux ? T'es bien certaine de vouloir devenir ma femme, Riley ? me demanda t-il offusqué sans attendre une quelconque réponse de ma part. Plus jamais, je veux te voir trainer près de ces mecs ! Le seul que je tolère c'est U-sik compris ? Les larmes coulant le long de mes jours, je n'eus pour seule réponse à donner qu'un hochement de tête à la verticale. Regarde toi Riley! toujours en me tirant les cheveux, il m'obligea à m'analyser dans la glace. Sois honnête envers toi-même. Tu te trouves vraiment belle ? Il rigola un instant. Ce rire raisonnait dans ma tête comme une parole véridique. Un fait que je ne pouvais changer, juste subir. Puis, tu penses qu'ils t'apprécient pour ce que tu es "in-té-rieu-re-ment" ? Regarde toi bien, sois honnête Riley, t'es moche ! T'es immonde ! et en plus tu te comportes comme une pute ! En fait, tu as de la chance de m'avoir ! Parce que moi au moins je te tolère, je t'accepte !

Il avait raison. J'avais de la chance de l'avoir.

- Regarde moi ma puce ! Il caressait mon visage. Si je te dis tout ça c'est pour te protéger d'accord ? Tous ces gens ne connaissent pas ta vrai valeur, mais moi si. Tu me fais confiance ?

- Oui Louis ! répondis-je sans hésitation, le regard triste mais pétillant pour lui, prenant toutes paroles sortant de sa bouche pour parole d'évangile.

Il me sourit et défit sa ceinture. Je savais ce qu'il voulait. J'en n'avais pas envie. Cependant, lui faire plaisir était ma priorité. Je voulais le rendre heureux. Pour rien au monde je ne veux le perdre. Il baissa sons jeans et plongeant une main dans son caleçon il m'ordonna de me mettre à genou.

- Une petite sucette pour toi ma puce, fit-il le regard plein de luxure il agrippa sa main à mes cheveux et pencha ma tête en arrière. Voilà j'aime quand tu te soumets, je sais que t'aime ça hein, p'tite salope ?

●●● ●●●

Riley se réveilla en sursaut, la respiration haletante. Ce n'était qu'un horrible cauchemar.

Depuis quelle avait commencé ce travail à Big Hit, il y a trois jours elle rêvait de son ex qui la maltraitait. Elle aurait préféré que tout ceci ne soit qu'un rêve. Cependant, son inconscient aimait la ramener à son passé, pour une raison qui lui était inconnu. Même si ces images devenaient quelque peu floues avec le temps, ils n'étaient pas le fruit de son imagination. Il s'agissait bien des cicatrices encore vives laissées dans sa chaire, son esprit et son cœur.

Les venins proférés dans les mots, les regards déplacés, les gestes brusques et violents, elle les avait vécu et encaissé comme si cela était normale, comme s'il était en droit de le faire.
La plus grosse erreur de sa vie : être tombée pour un homme mauvais et foncièrement méchant ; il portait un masque en public du parfait petit ami et en privé avait révélé bien tard son vrai visage, un réel démon sans cœur. Il avait su profiter de son amour sincère, pour détruire ses rêves, briser ses ambitions, faire disparaitre sa personne pour qu'elle ne soit qu'une poupée, une marionnette entre ses doigts crochus et son esprit tordu.

La jeune française tenta de reprendre ses esprits. La voix de Louis, son ex-compagnon hurlait dans sa tête. Cette voix criait qu'elle était incompétente, que jamais elle ne réussirait et que cela ne servait à rien d'essayer si c'était pour échouer. Elle voulait lutter contre elle-même, contre ses vieux démons qui la poussait dans le fond. Mais ce soir, elle n'en avait pas la volonté. Elle n'en avait pas la force. Son nouvel emploi, à Big Hit, l'avait mise dans des situations inconfortables dès les premiers jours : certains de ces collègues étaient exécrables avec elle, des rumeurs sorties de nulle part circulaient à son sujet, Hoseok l'avait même volontairement ignoré devant tous et pour couronner le tout, elle avait eu une altercation avec Kim Seokjin. Le vendredi soir, en rentrant de sa deuxième journée éreintante, elle avait reçu un texto de Kim Namjoon qui lui demandait à la voir absolument le lundi midi. Elle accusa après coup, l'univers de lui en vouloir, trouvant pour excuse la date du vendredi 13 mars 2020.

Plusieurs jours que l'angoisse était devenue sa lampe de chevet. Être persécutée même dans son sommeil était la goutte de trop. Alors non, ce soir, en cet instant, seules ses pensées négatives la contrôlaient. Il y avait bien Su-ji à qui elle pouvait se confier, mais Riley trouvait qu'elle se plaignait trop à elle; puis il y a avait Lucas mais elle ne voulait pas le faire fuir avec ses histoires.
Alors prise dans un élan , elle se rendit déterminée dans la salle de bain à la recherche d'une paire de ciseau. Elle n'arrivait plus à se raisonner. A s'arrêter. C'était pulsionnelle. Tant qu'elle ne passait pas à l'acte, son cerveau refuserait de la mettre sur pause. Elle allait craquer.

Elle fouilla dans un premier tiroir, déposant rapidement un à un sur le côté les objets qui s'y trouvaient. Une fois l'arme entre les doigts, elle examina la lame s'assurant quelle soit suffisamment aiguisée.Parfait. Retroussant le manche de son sweater, elle tendit son avant-bras et serra le poing exerçant une pression du ciseau au niveau de son poignet. Le métal transperça la fine couche de peau, créant une première entaille. Riley recommença le procédé, comme si son bras était une page de coloriage. Plusieurs petites coupures saignantes apparurent, accompagnées d'une douleur grandissante.

N'étant pas encore satisfaite de la souffrance produite, elle décida de créer des entailles légèrement plus profondes sur son avant-bras. Le filament de sang ne tarda pas à sortir de sa chair. La vue de son liquide rougeâtre dégoulinant jusqu'à ses doigts, la remplit d'une excitation malsaine contre son propre corps. Les blessures infligées lui brulaient cette partie du corps, et cette sensation que la douleur remontait le long de son épaule la fit gémir d'amertume.

Posant ses deux mains sur le lavabo, ses grimaces témoignaient de la douleur qu'elle ressentait. Elle était complètement ravie. Elle avait mérité ce mal, se dit-elle à elle-même.

Une larme roula le long de sa joue. Elle posa son regard sur la glace et le reflet qu'elle y vit ne lui plaisait absolument pas. Elle ouvrit les yeux et compris alors qu'elle venait de rechuter. Trop tard, le mal était fait. Il fallait reprendre à zéro. Mais elle en avait encore envie, là maintenant. Un désir de se torturer sous cette douleur. Car maintenant elle se trouvait minable d'avoir craqué et pour se punir de sa première punition, elle se coupa de nouveau, tentant de frôler ses veines. Des tracés plus longs, plus profond dans sa peau. Sentir la lame glacée s'enfoncer dans son épiderme, lui procurait une sensation d'un profond malaise.

Ce mal lui faisait prendre conscience de deux choses : qu'elle était médiocre comme lui répétait si souvent Louis, mais aussi qu'elle était encore vivante, qu'elle respirait.

Et si elle respirait, il y avait donc une once d'espoir.


[...]

Partie deux à venir prochainement..

A S U I V R E ...

















1487 MOTS

Je remercie chacun(e) d'entre vous d'être arrivé(e) jusqu'ici dans votre lecture. 👌🏾😔💙 ( j'espère il n'y a pas trop de fautes d'inattention 😬)

Bonne nuit. M.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top